Taxe sur les robots, revenu universel… des options désormais incontournables

Taxe sur les robots, revenu universel…

…Ce sont là deux thèmes discutés de manière récurrente depuis la fin des 30 Glorieuses – ces quelques décennies durant lesquelles il suffisait de raccrocher le wagon de la redistribution au train de la croissance du PIB. Depuis, le mécanisme s’est enrayé et nul n’a su le faire durablement redémarrer – si tant est que la croissance du PIB soit un objectif souhaitable… Du coup, l’ascenseur social s’est grippé, et avec lui, l’Etat providence, et, plus grave, la confiance dans le contrat social.

Il est incontestable que dans les pays industrialisés, la cohésion sociale est fortement mise à mal, dans ses dimensions géographiques autant qu’en termes de répartition des revenus. Des territoires entiers sont en déshérence, le plein emploi n’est plus qu’un lointain souvenir ; la montée des inégalités et de la précarité est aussi, logiquement, la montée des frustrations.

Cesser de pénaliser le seul facteur travail
Depuis quelques années, le vote de repli sur une nation censée les protéger est devenu un réflexe quasi général des milieux populaires des Etats industrialisés. Phénomène qui ne doit pas nous surprendre ; en 1944, 3 ans après l’entrée en guerre de son pays, 11 ans après la prise de pouvoir d’Hitler, le président Roosevelt ne déclarait-il pas au Congrès : «Ceux qui ont faim et sont au chômage sont le bois dont on fait les dictatures» .

Dans un tel contexte, il n’est que logique que les réflexions sur une taxe sur les robots et un revenu universel reprennent avec force. On aurait tort de s’y refuser et on ne peut pas fermer les yeux sur les difficultés inhérentes à un financement de la sécurité sociale par un prélèvement sur le seul travail.

Cela décourage l’embauche, en renchérissant le coût du travailleur pour l’employeur ; c’est de moins en moins représentatif de la productivité effective de l’économie. Quant au revenu universel, il prend acte, sans le légitimer pour autant, de la disparition de l’emploi pour tous. Mais attention !

Un revenu universel mais conditionné
Mais pas inconditionnel, comme l’était celui proposé voici un peu moins d’une année en Suisse . Car toute société est fondée sur une réciprocité de droits et de devoirs, un échange entre ses membres; en l’occurrence chacun-e peut et doit apporter une contribution utile à autrui, à la collectivité.

Et pas servi à tous indépendamment de leurs moyens d’existence. Un montant unique de base, puis une modulation en fonction des situations individuelles semble la moindre des choses.

Plus fondamentalement, il est vital d’éviter que des personnes restent au bord du chemin. Une société fondée sur des valeurs de respect, un Etat de droit ne peuvent tolérer que la dignité humaine, l’égalité de chances et de droits restent une promesse vaine.

Taxer la réalité de l’activité économique
Et la taxe sur les robots, telle qu’actuellement proposée au Parlement ? La majorité des analystes s’accordent aujourd’hui pour dire que le bilan de la «4e révolution industrielle» va être négatif en termes d’emplois, selon certains même massivement . Il est clair qu’on ne peut pas charger unilatéralement un travail qui s’amenuise ; asseoir les contributions à la sécurité sociale sur la productivité effective semble vraiment cohérent.

Revenu universel complémentaire et conditionné, et taxation de la productivité économique réelle apparaissent ainsi comme deux piliers complémentaires d’un nouveau contrat social et d’une revitalisation du tissu social. Et si jamais il en résulte une volonté politique de davantage taxer les mouvements financiers et lutter contre les paradis fiscaux, cela ne serait que bienvenu…

René Longet

René Longet

Licencié en lettres à l’Université de Genève, René Longet a mené en parallèle d’importants engagements, dans le domaine des ONG et du monde institutionnel, pour le vivre-ensemble ainsi qu'un développement durable. Passionné d’histoire et de géographie, il s’interroge sur l’étrange trajectoire de cette Humanité qui, capable du meilleur comme du pire, n’arrive pas encore bien à imaginer son destin commun.

2 réponses à “Taxe sur les robots, revenu universel… des options désormais incontournables

  1. C’est certain que l’impact de l’intelligence artificielle est quelque chose qui va bouleverser toutes la structure économique de la plupart des pays. Le revenu universel pourrait donc limiter les dégâts causer par la hausse de chômage qui peut être prévu.

    1. Mais vous n’avez pas encore compris que le chômage on a rien à foutre quand à taxer les les robots c’est toujours la même histoire quand comprendrais vous que la politique basé sur le fiscalisme du travaille est une ineptie d un autre âge nous sommes au vingtèuniéme siècle et vous vous êtes resté à l époque de zola et des temps modernes de Chaplin les diplômés faillots premier de la classe sont en fait des atrofillés du bulbes qui ont bien appris leur leçons et répètent sans cesse que l on revit en boucle le vingtième siècle la société créve de leur connerie relisez maltus et vous comprendrais que les30 glorieuses sont le résultat de la décapitation de l’oligarchie quant on botteras le cul à cette caste de malades nous sortiront de leur crises à répétition

Les commentaires sont clos.