Dossier Suisse-UE: bon, et maintenant?

Quel soulagement en ce dimanche 27 septembre: les Suissesses et Suisses remettent les isolationnistes à leur place et refusent sèchement leur initiative de résiliation. Même si les sondages prédisaient une victoire pour notre camp, la joie que j’ai éprouvée à l’issue du scrutin a été grande.

Bon, et maintenant? La discussion technico-juridique sur l’accord institutionnel est relancée, maintenant que la longue parenthèse de la campagne de votation (prolongée en raison du report de la votation) est enfin refermée. Encouragé∙es par le silence du gouvernement, les opposant∙es n’y vont plus par quatre chemins, ajoutant même aux trois points à clarifier du Conseil fédéral (mesures d’accompagnement, aides d’Etat et directive sur la citoyenneté européenne) celui du tribunal arbitral. A trop tergiverser, les partisans du texte sont devenus inaudibles. Les semaines à venir s’annoncent difficiles.

Les derniers mois ne nous auront-ils donc rien appris? Nous traversons une crise sanitaire et économique majeure et réalisons à quel point notre monde est interdépendant. Les autocrates (y compris en devenir, comme aux Etats-Unis) s’épanouissent. Les libertés, la démocratie et l’Etat de droit sont attaqués. Malgré cela, nous débattons encore, en Suisse, des paragraphes et alinéas d’un accord – résultat d’un compromis – négocié durant plus de cinq ans avec notre premier partenaire économique, notre voisin géographique, une union de 450 millions d’habitant∙es aux valeurs similaires aux nôtres.

La question qui se pose à nous est pourtant simple: voulons-nous construire notre avenir seul∙es ou ensemble avec nos sœurs et nos frères européen∙nes?

Ma réponse l’est tout autant: je suis Européen, nous sommes Européen∙nes!

Alors allons-y!

Raphaël Bez

Diplômé en science politique et en études européennes, Raphaël Bez est secrétaire général du Mouvement européen Suisse. Il est également vice-président de la Plateforme Suisse Europe, membre du bureau exécutif de l’Union des fédéralistes européens et membre du Conseil de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe.

8 réponses à “Dossier Suisse-UE: bon, et maintenant?

  1. Et maintenant ? Eh bien c’est très simple. Il n’existe pas de majorité en Suisse pour leur accord cadre qui n’est pas négociable. Il est à prendre ou à laisser. Par conséquent la seule issue c’est que, si nos autorités sont trop lâches pour le faire elles mêmes, c’est l’Union Européenne qui va mettre un terme aux discussions avec la Suisse et nous serons ENFIN débarrassés de cette épée de Damoclès. Nous pourrons ENFIN être un état tiers comme la Grande Bretagne. Ce serait la meilleure chose qui pourrait arriver.

  2. “Les derniers mois ne nous auront-ils donc rien appris? Nous traversons une crise sanitaire et économique majeure et réalisons à quel point notre monde est interdépendant. Les autocrates (y compris en devenir, comme aux Etats-Unis) s’épanouissent. Les libertés, la démocratie et l’Etat de droit sont attaqués.”

    Je ne vois ni ce que cela a à voir avec le conclusion de l’accord institutionnel, ni ce que ledit accord pourrait changer !

  3. Et maintenant ? Enfin le retour à la raison ! et au bon sens…
    Il est possible de s’entendre parfaitement entre voisins, de s’estimer beaucoup, de se respecter, d’être bon amis, voir amis proches, voir même amants occasionnels ou permanents… sans
    pour autant avoir constamment la main de l’autre dans sa culotte, ni qu’il me dise où planter mes géraniums ou à quelle heure je dois aller dormir.

    Sans renier en quelque manière notre destin partagé, une même géographie, une culture largement commune, l’amour des fromages divers et que sais-je encore, les faits sont têtus (K.
    Marx !). Ils démontrent notamment que 60% de notre commerce extérieur ne se fait PAS avec l’UE, qu’en cas de tensions dans le voisinage, au cas où un voisin quérulent souhaiterait dicter la couleur de ma toile de tente, je pourrais acheter un peu moins de
    VW ou de Renault, un peu plus de Kia, de Toyota ou de Tesla. Les faits démontrent également que la richesse et la beauté de la nature proviennent en particulier de la diversité, non de l’uniformité.
    Les mouvements, le Nomes est un exemple très typique, et les mode de l’assimilation à des soi-disant « semblables » sont plus le reflet d’immaturité – l’enfant a peur d’être seul…-
    ou de faiblesse de caractère – je ne sais quoi faire…. copions les camarades – qu’un mouvement raisonné et raisonnable d’améliorer quoique ce soit dans notre pays.
    Une fois débarrassé de ce faux-pas institutionnel, diplomatique et relationnel que l’UE tente de nous imposer en profitant de la faiblesse vertébrale de notre Conseil Fédéral, nous
    pourrons reprendre une voie de bon voisinage plus sereine, plus objective quant aux intérêts et à l’avenir de chacun.
    Je m’en réjouis !

  4. Les suisses étant opposé à l’accord sur des points importants, baisse de la protection des travailleurs et diminution des acquis démocratiques de 1848, l’accord est mort. C’est convenu par tous les partis politiques.
    Seul certains milieux économiques sont pour, mais ils n’ont pas de base populaire.

    L’avenir est le statu quo. L’UE doit se réformer, donc si ça va dans le sens de la souplesse, la Suisse pourra à nouveau reprendre l’accord cadre.

    Je suis pro européens, pas pro UE. Je suis pour une Europe de la science, de la diplomatie, du militaire, de la stratégie, mais certainement pas pour une Europe qui s’attaque à la qualité de vie du citoyen. L’UE, c’est le commerce, mais ne peut pas être le seul argument pour signer un accord.

    L’UE défend la démocratie, mais veut casser la nôtre. En ces temps où démocratures et dictatures prennent l’avantages, l’UE devrait protéger les démocraties plus avancées qu’elle et non les abaisser à son niveau.

    Alors attendons que l’UE ait notre niveau de démocratie avant de donner le bras.

  5. Si le Conseil fédéral demande des éclaircissements cela veut dire que la Suisse s’est fait imposée le texte de l’accord-cadre et qu’elle n’a pas vu en projet. L’accord cadre permet aux européens, mêmes sans ressources pour subsister, de devenir résidents suisses et vivre sur le dos des contribuables. seuls 16% des suisses sont d’accord pour le signer !

  6. L’accord cadre est probablement souhaitable, mais un peu moins de rigidité d’esprit chez les négociateurs est nécessaire. S’agissant d’un accord, il n’est pas question d’imposer quoi que ce soit, ou alors ce n’est plus un accord. On est au XXIème siècle et le règne des chercheurs d’avantages est je l’espère terminé.

  7. C’est très intéressant. Sur six commentaires, pas un seul en faveur de l’accord cadre. Pas un seul en faveur d’une plus grande intégration ni d’un rapprochement institutionnel de la Suisse et de l’Union Européenne.

    Tout de même révélateur.

    Est-ce que les euroturbos comprendront enfin qu’ils ne représentent rien, qu’ils n’ont aucun soutien démocratique, et que leur projet doit être abandonné?

  8. eh oui ! Vu de chez moi, la France , la Suisse est une pépite , dans tous les domaines, et je ne comprends pas que les successeurs du Grutli (?) ne la defendent pas d’avantage, et que vos instances politiques veuillent s’avilir avec l’UE , tout ce qu’il y a de plus anti-democratique, dont la seule façon de negocier est le chantage, et l’avidité … un alien qui veut aspirer l’interieur de la Suisse , qu’elle envie et qui la gène quand on fait des comparaisons ….

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