Co-évolution et technologie permettent d’envisager le saut des Terriens vers Mars

Je voudrais revenir sur la problématique de la synchronisation et de la coévolution de la biologie avec la minéralogie ou, plus généralement, de l’environnement, en ce qui concerne les perspectives de l’établissement de l’espèce humaine sur Mars.

La coévolution est la résultante sur le long terme des forces chimiques et physiques qui interagissent, la synchronisation est constituée par les ajustements qui se produisent de temps en temps pour ramener l’une des lignes d’évolution dans les limites des possibilités offertes ou plutôt permises par l’autre. Cela devrait inciter les être intelligents que nous sommes au réalisme dans les anticipations.

Sur Terre, pendant très longtemps, plus précisément jusqu’au développement de l’agriculture, la coévolution s’est déroulée en dehors de toute volonté émanant d’un organisme (qui ne pouvait être qu’humain du fait que nous sommes les seuls êtres conscients et « fabers ») du fait des limites de capacité de nos technologies. L’agriculture a été la première expression d’un déséquilibre en faveur de l’homme, entre l’homme et les « forces de la nature ». La synchronisation ou « le rappel à l’ordre », n’intervenant que par les mouvements de population vers les zones les plus productives conduisant à un rééquilibrage de la productivité du fait de la dégradation de la technologie ou plutôt de son usage (cf. les grandes invasions de l’Empire-romain entre les 3ème et 5ème siècles*), ou lors de l’épuisement des sols, s’exprimant alors par la régression de la population (cf. la civilisation Maya vers le 9ème siècle ou la civilisation Khmère vers le 14ème siècle*).

*vous pouvez avoir vos propres références !

Ce n’est qu’avec l’ère industrielle que la vie intelligente devint une contrainte vraiment forte pour l’environnement (mines, charbon, machines à vapeur, travail de l’acier, transports) et elle correspond à l’expansion exponentielle de la population humaine. A partir de ce saut technologique (milieu du 19ème siècle) l’impact sur l’environnement est de plus en plus marqué. Cela ne veut pas dire que la ligne d’évolution environnementale ait perdu sa puissance coercitive sur la ligne d’évolution biologique, cela veut simplement dire que la technologie a repoussé la contrainte, infléchissant la coévolution à l’intérieur d’une marge de fluctuations beaucoup plus large.

Bien entendu la Nature est toujours là et ne peut donner que ce qu’elle a. Le réajustement est inévitable à terme comme le montre les divers signes qui se manifestent dans l’environnement : montée des pollutions de toutes sortes, montée des pourcentages de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, montée des températures au sol, destructions des environnements naturels, disparition des espèces vivantes en concurrence avec l’homme pour leur territoire.

Avec le temps, nous nous sommes habitués à dominer la matière et l’environnement de manière générale et nous pensons que cela nous sera toujours possible. Nous avons évidemment tort non pas tant en ce qui concerne la puissance de la technologie mais plutôt en ce qui concerne la rapidité de la capacité de la nature à s’adapter. La synchronisation de la ligne biologique avec l’évolution environnementale se fera inévitablement. Le problème dans ces phénomènes de masse c’est l’inertie. Le balancier va toujours plus loin que l’ajustement le nécessite et dans ce cas comme dans les précédents, la synchronisation, c’est-à-dire le retour à une situation acceptable par les parties en présence, se fera dans la douleur.

Cependant, ce que tous ne voient pas c’est que nos capacités technologiques nous donnent actuellement les moyens de vivre dans un environnement beaucoup plus difficile que celui qui était le nôtre « à l’origine » (avant la floraison des technologies), ne serait-ce que du fait de l’augmentation exponentielle de la population. Je veux parler ici des différentes formes de production et de transport d’énergie que nous maitrisons (y compris l’énergie nucléaire), des résultats prodigieux de la recherche agronomique (y compris les fameux et trop mal jugés « OGM »), des progrès médicaux, des transports, des télécommunications, de l’industrialisation (qui permet la production unitaire à faible coût), de la mondialisation (qui permet la spécialisation et la concurrence), et tout cela dans un environnement informatique (qui permet la versatilité dans l’immédiateté).

C’est pour cela qu’il nous est possible aujourd’hui d’envisager d’aller sur Mars et d’y vivre. Les contraintes environnementales sur Mars seront très fortes mais leurs valeurs étant connues, la population locale étant par la force des choses (limitation des volumes et des masses transportables) très limitée, l’organisation de la survie et ensuite de la vie, sera moins difficile que sur Terre où le contrôle des diverses parties intervenantes est presqu’impossible du fait de leur nombre et de la pression que chacune exerce (on peut le constater par la difficulté que nous avons à résoudre la crise sanitaire actuelle). Il n’est pas certain que nous survivions à la brutalité de la synchronisation de la vie avec son environnement sur Terre dans les décennies qui viennent (du fait de toutes les complications qu’elle peut engendrer) mais il est possible d’envisager grâce à nos acquis technologiques de greffer une bouture de la vie humaine (et des formes de vie associées) sur Mars. Cela sera possible si suffisamment de ressources créées sur Terre sont affectées au projet. Et au départ ces ressources sont relativement modestes (elles le seront d’autant plus que la motivation pour aller sur Mars sera forte et donc que les « lever » posera moins de problème).

A partir de là une nouvelle coévolution de la vie avec un nouveau partenaire planétaire, pourra commencer avec inévitablement des synchronisations lorsque nous voudrons, encore une fois, aller « plus vite que la musique » comme par exemple aller jusqu’où bout du rêve d’Elon Musk et nous retrouver un million d’hommes sur Mars à la fin du siècle. Pourquoi ne pas s’engager prudemment dans cette nouvelle coévolution en se contentant de quelques milliers puis de quelques dizaines de milliers de personnes ? Son hubris a toujours causé le malheur de l’homme.

*****

NB, petite allégorie ou parabole : il y a bien longtemps, plus de 2 milliards d’années, les premiers « habitants » de la Terre, des algues bleues-vertes, qu’on appelle les cyanobactéries, avaient proliféré à la surface des océans, comme l’homme aujourd’hui à la surface de la Terre. Le processus vital qu’elles utilisaient, la photosynthèse, était nouveau et fonctionnait avec un succès extraordinaire car il disposait d’un environnement extrêmement favorable, l’eau de la mer et le gaz carbonique de l’atmosphère. Leur rejet métabolique était l’oxygène. Petit à petit cet oxygène occupa un pourcentage non négligeable de l’atmosphère, sans doute plus élevé qu’aujourd’hui car il n’y avait « personne », c’est-à-dire, pour se replacer à l’époque, aucun processus biologique, pour l’utiliser. A son pic, lors du « Great Oxydation Event », ce pourcentage parvint à réduire considérablement l’effet de serre résultant du gaz carbonique qui avait été utilisé par la vie. Le jeune Soleil n’était pas assez puissant pour réchauffer suffisamment le sol de la planète sans cette enveloppe et assez rapidement la Terre entière se couvrit de glace (premier épisode de « snowball Earth »), détruisant la quasi-totalité de la vie ancienne de surface (mais pas toute !). La vie avait failli tuer la vie.

Heureusement les volcans se remirent à cracher leur gaz carbonique et leur chaleur depuis les profondeurs, et quelques êtres vivants bizarres, les premiers eucaryotes, se mirent à consommer le poison qu’était jusqu’alors l’oxygène. Ils s’en trouvèrent fort bien car l’oxygène était un excellent oxydant utilisable dans les réactions redox permettant de libérer puis de capter beaucoup d’énergie. Petit à petit la glace fondit et la vie repartit, avec des composants quelque peu différents. C’était il y a deux milliards d’années. La coévolution entre les cyanobactéries et l’atmosphère avait pu se dérouler un certain temps jusqu’à ce que le système environnemental qui l’avait favorisé au début, ne puisse plus le supporter ce qui conduisit à une brutale synchronisation et mit en route de nouvelles lignes de coévolution.

Lecture : “A new history of Life” par Peter Ward et Joe Kirschvink, publié par Bloomsbury Press en 2015.

Illustration de titre: l’homme sur Mars, vue d’artiste, crédit NASA/CalTech. L’homme en scaphandre contemple le paysage de son nouveau monde. Il est arrivé sur ce promontoire avec un rover préssurisé. Le cercle qui encadre la vue est un des hublots du véhicule au travers duquel ses compagnons ont pris la photo. Au fond, loin devant, des lumières brillent, celles de la base, leur foyer.

Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur :

Index L’appel de Mars 20 09 12

Pour votre information, je donnerai une conférence via Zoom le 29 Septembre de 18h00 à 19h00, sur le thème “Faut-il aller sur Mars?

Cette conférence est un des “événements” organisés par le journal Le Temps.

L’introduction et l’intermédiation avec les participants sera faite par le journaliste scientifique du journal, Fabien Goubet. Inscrivez vous pour participer:

https://www.letemps.ch/evenements/fautil-aller-mars

Pierre Brisson

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l'Association Planète Mars (France), économiste de formation (Uni.of Virginia), ancien banquier d'entreprises de profession, planétologue depuis toujours.

23 réponses à “Co-évolution et technologie permettent d’envisager le saut des Terriens vers Mars

  1. Pour faire suite à votre « petite allégorie ou parabole », je signale un ouvrage consacré aux gaz et donc aussi aux diverses atmosphères qu’a connues la Terre :
    « Caesar’s last breath – Decoding the secret of the air around us », par Sam Kean, chez Little, Brown & Co., 2017, traduit aux Presses Polytechniques et Universitaires Romandes, sous le titre « Le dernier souffle de César – Les secrets de l’air qui nous entoure », 384 pages, en version papier, 2019, et en version eBook, 2020 :
    https://www.epflpress.org/produit/887/9782889152575/le-dernier-souffle-de-cesar

  2. Il faut bien prendre conscience des échelles de temps très différentes entre les 3 types d’évolutions :
    – entre l’apparition des premiers êtres vivants sur Terre et la transformation de l’atmosphère menant à la vie actuelle, on parle en centaines de millions d’années, voire en en milliards, la photosynthèse ayant pris plus de 2 milliards d’années à produire l’oxygène que nous respirons et donnant le sous produit de l’ozone nous protégeant des rayons ultraviolets nocifs .
    – la diversité des espèces se déroulant sur des millions d’années résultant de l’adaptation aux conditions changeantes de la nature , dues aux mouvements des plaques tectoniques et les autres phénomènes naturelles entrainant des changements climatiques majeurs , modifiant les conditions de vie sur la terre et dans les mers . Si on ne songe qu’aux hominidae dont l’espèce parente remonte à plus de 10 millions d’années …
    – l’adaptation culturelle bien plus rapide se déroulant sur quelques siècles et qui fait et défait les civilisations comme la civilisation romaine et qui a abouti à la révolution industrielle posant le problème de la limitation des ressources naturelles …
    Si aujourd’hui, nous privilégions la vie citadine, c’est par commodité d’accès aux biens et services en tous genres , alors que la vie isolée la rend tout de suite plus difficile , voire pénible ou impossible, les services de santé n’étant plus accessibles dans certains cas (une communauté très éloignée sur Mars sera d’autant fragile) .
    Mais il ne faut pas perdre de vue que notre condition d’humain ou mammifère n’a pas changé pour autant : la procréation se déroulant selon le même principe depuis presque 100 millions d’années et qu’aucune technique n’a pu s’y substituer , même pas la procréation in vitro ! Et notre respiration dépend toujours d’une concentration minimale d’oxygène à une pression minimale également nécessaire .
    On peut bien s’enfermer dans une boite de conserve remplissant les conditions vitales , sans pour autant qualifier cela de vie !
    Comme adepte de plongée sous marine, je m’astreins à une discipline pour me permettre de descendre jusqu’à 40 mètres de profondeur , mais sans espérer remonter sous la forme de poisson ni même de dauphin qui même après des millions d’années d’adaptation doit remonter à la surface pour respirer !
    On comprend bien la différence entre adaptation biologique et culturelle .
    Sur Mars, on ne sait même pas si des formes de vies primitives ont pu naitre dans des conditions similaires à la Terre originelle, mais on sait en revanche qu’aucune forme de vie ne peut tenir dans les conditions actuelles à sa surface !
    Il ne fait donc aucun doute que l’adaptation biologique sur la surface de Mars est tout à fait impossible et que sa terraformation n’est qu’un fantasme !
    Pour y “vivre” ou plutôt y survivre , il faut des artifices techniques ( de même que pour descendre sous la mer ) , mais qui entravent une bonne partie des nos mouvements et nos capacités d’êtres humains qui vont rendre cette adaptation technico culturelle quasi impossible sur le long terme .
    D’autre part, le rayonnement cosmique pendant une mission de 3 ans représente , selon les spécialistes, une dose à près équivalente à travailler 30 ans dans une usine nucléaire , et restreint donc la durée de présence sur la planète rouge et ne permet pas d’y rester toute la vie , tout au moins avec une espérance de vie normale !
    Les premières missions habitées seront nécessaires pour confirmer toutes ces hypothèses , mais les paramètres de base resteront inchangés .
    Une communauté sur Mars n’a de toute façon aucune signification particulière sinon le fait que l’homme pourra y marcher , ramasser des cailloux à genoux et planter des choux, sans voir de hiboux , mais dans ce cas des missions habitées ponctuelles y contribueront largement , complétées par une escorte de robots …
    Une “colonie” sera aux prises avec tous les problèmes inhérents à notre nature conflictuelle encore plus difficiles à maitriser dans des conditions extrêmes ! et pour commencer le choix difficile de sa langue officielle !

    1. Merci Monsieur Giot de votre contribution. J’ai bien compris que quoi que j’écrive, vous serez toujours “contre”. Cette opposition systématique est un peu lassante. Je vais quand même y répondre puisque vous prenez également à parti mes lecteurs.
      La terraformation, je n’y crois pas plus que vous. Trop incertaine, trop longue, trop coûteuse, pas de retour sur investissement sur une durée acceptable pour des êtres humains.
      Les radiations, votre estimation ne faisant pas de différence entre exposition dans l’espace et exposition sur Mars et ne prenant pas en compte les moyens de protection, est totalement fantaisiste. Une fois sur Mars les radiations ne seront pas si élevées que cela (pas plus que dans l’ISS) et on peut très bien imaginer s’en protéger sur Mars (les gens ne vont pas passer plus de temps à l’extérieur qu’ils n’en passent sur Terre et il faudra bien évidemment une assistance robotique pour tous les travaux physiquement trop exigeants à l’extérieur).
      Le confort et l’agrément des habitats ne devraient pas être si épouvantables que cela. Vous ignorez évidemment les divers travaux menés pour concevoir des habitats fonctionnels et agréables à vivre.
      L’évolution physique des êtres humains ne va évidemment pas se faire “du jour au lendemain” mais je ne vois pas pourquoi le processus darwinien d’évolution ne s’appliquerait pas à l’homme qui est comme vous le dites, un mamifère comme les autres. Les échéances des mutations ou les simples étapes de l’évolution ne sont évidemment pas prévisibles ni programmables mais je serais étonné que les hommes ayant grandi sur Mars jouissent d’un squelette aussi solide et d’un coeur aussi puissant que ceux qui vivent sur Terre. L’environnement microbien sera aussi rapidemment très différent.
      Quand à la langue de communication (ce qui n’empêche pas les autres), on verra bien mais je ne serais pas étonné que ce soit l’Anglais! Là, vous vous compliquez la vie.

  3. J’ai de la peine à comprendre votre rêve d’absolument vouloir habiter sur une planète morte. L’être humain ne pourra pas sortir sans protection, il remettra totalement sa vie entre les mains de la technologie. Ici, nous avons une magnifique planète où l’être humain est parfaitement adapté, l’air est respirable, il y a de la nourriture et de l’eau. Par contre, comme vous l’avez bien dit , nous avons fortement endommagé cette belle nature qui nous permet de vivre.
    Ne serait-il pas plus sage et éthiquement correctement que nous réparons les dégâts commis? Que les milliards investis pour ce projet, habiter sur Mars, soient plutôt réinvestis dans la protection de notre planète?
    Et qui seront les heureux élues qui pourront aller habiter sur Mars? J’imagine, les mêmes 1% de la population la plus riche, qui polluent deux fois plus que la moitié la plus pauvre. Après avoir extrait tous ce qu’ils ont pu de la terre , ils partent en la laissant à feu et à sang. Belle mentalité! J’ai appris à respecter les objets, les endroits que j’utilise afin que les suivants puissent aussi en profiter. Apparemment le mot respect ne signifie pas la même chose pour tout le monde.

    Ethi

    1. Je ne conteste pas que la Terre soit une planète merveilleuse et que nous ayons tout intérêt à la préserver. Mais je ne comprends pas votre obstination à ne poursuivre qu’un seul objectif.
      Mars est un astre mort aujourd’hui mais nous pouvons lui apporter la vie et vous devriez apprécier cela.
      Vous dénigrez la technologie mais sans elle, croyez vous que nous pourrions vivre à plus de 7 milliards d’hommes sur la planète. Nos espoir de nous en sortir c’est à dire de survivre, dépendent très largement de cette technologie et de ce que nous pourrons faire pour la faire progresser.
      Précisément Mars où toute molécule organique sera précieuse et toute machine devra être entretenue et réparer, est une excellente école pour apprendre à être encore plus précautionneux vis à vis des ressources dont on dispose et de l’environnement qui sera beaucoup moins tolérant que l’environnement terrestre.
      Quand à votre discours anti-riches et sans doute anticapitalistes, j’hésite à vous répondre car il faudrait vous faire tout un cours d’économie. Mais pour résumer qu’est ce que ça peut vous faire que des gens soient riches si vous avez vous-même suffisamment d’argent pour vivre bien?! Les riches sont des concentrateurs privés de richesse et des sources d’investissement. Ils sont généralement plus avisés dans leurs choix que les concentrateurs de richesses publics que sont les États car ils mesurent mieux leurs risques et sont moins gacheurs (un état peut toujours compter sur l’argent des autres en levant des impots).
      Enfin il est totalement impossible et irréaliste que tous les Terriens ne fassent qu’une seule chose comme vous le souhaitez. Ce serait totalement contre-productif mais vous ignorez sans doute ou rejetez la notion de progrès interdisciplinaire. En tout cas moi de mon côté, et je ne suis pas le seul, je refuse de céder à la panique généralisée et de renoncer à ma passion car je ne la vois pas du tout contraire à la volonté générale de faire en sorte que les hommes survivent dans de bonnes conditions sur cette Terre.

  4. Merci pour votre réponse.

    Vous dites que je m’obstine à poursuivre un seul objectif, je ne sais pas de quel objectif vous parlez. J’imagine que c’est celui de maintenir une vie respectueuse sur terre. Alors si c’est celui là , oui je suis assez bornée, il me semble que c’est un objectif tellement capital, qu’il faut tout mettre en œuvre pour l’atteindre. Si vous avez le courage de vraiment ouvrir les yeux on voit que malheureusement on s’en éloigne.
    Je reste obstinée dans ma vision du monde, non la technologie ne nous sauvera pas. Ayez de nouveau le courage de regarder le monde en face. Ce sont les pays qui ont les technologies les plus développées, qui détruisent le plus la planète. C’est incontestable. Il faudra , qu’on le veuille ou non changer radicalement de façon de vivre.
    Je pense que c’est un gag, lorsque vous dites que d’aller sur Mars sera une excellente école pour nous apprendre à respecter l’environnement. Aller sur Mars pour apprendre à respecter l’environnement!! C’est quelque chose qu’on doit apprendre ici et maintenant!
    Non merci un cours d’économie ne m’intéresse pas du tout. Par contre je répète ce que j’ai dit avant car je n’ai pas l’impression que vous avez vraiment mesuré l’ampleur, 1% des gens les plus riches pollue 2 fois plus que la moitié la plus pauvre! Vive la technologies! Oui, les riches décident d’investir dans divers entreprises mais malheureusement avec une nécessité vitale, que leur entreprise fonctionne ( sinon ils perdent leur argent) et avec une envie de devenir de plus en plus riche. Cela se fait souvent au détriment de la planète.
    Soit je me suis mal exprimée ou je ne comprends pas votre réponse, quelle est la seule chose que j’aimerai que tout le monde fasse?

    1. Je ne vois pas où vous avez lu que 1% des gens les plus riches polluent autant que 50% de la population. Sans doute dans les publications des officines soi-disant ecologistes, spécialistes de la manipulation des statistiques, qui ne rêvent que d’une chose, que les populations retournent à la charrue et que l’on coupent les têtes de tous ceux qui ont plus que d’autres. Les dirigeants des États polluent certainement davantage que les “riches”, de même (surtout!) que les foules immenses qui utilisent pour vivre les technologies les plus primitives (le feu de bois ou les cultures sur brulis). Je trouve que la condamnation des “riches” est vraiment une réaction primaire. Condamnez-vous Bill Gates ou Bernard Arnaud ? J’espère que sur le long terme votre mouvement écologiste radical s’etiolera tout comme le communisme est mort et pour les mêmes raisons, ses principes simplistes, ses raisonnements totalement faux, son intransigeance et son manque d’humanisme.
      En Afrique comme au Brésil la grande forêt avec ses animaux est en train de disparaître et ce n’est pas vraiment la faute des riches mais plutôt de tous les pauvres qui ne maîtrisent pas leur croissance démographique et qui coupent tout ce qui pousse pour subsister, parce qu’ils prolifèrent comme des sauterelles.
      Dans ce contexte, parler de l’implantation de l’homme sur Mars comme une des causes des malheurs du monde me semble tout à fait surréaliste.

    2. Votre dédain de la technologie est effarant. Ne vous rendez vous pas compte, par exemple, de la capacité extraordinaire que notre technologie du recyclage a accompli ces dernières années (cf Sté Paprec pour les plastiques)?! Ne vous rendez vous pas compte des progrès extraordinaires effectués en matière de qualité environnementale dans la production industrielle (cf Total pour les bio-plastiques ou Airbus dans le domaine de l’efficacité énergétique de la propulsion)?!
      C’est cette technologie qui nous permettra de vivre encore sur Terre dans 50 ans. Si vous comptez sur la seule bonne volonté des centaines de millions d’indiens ou d’Africains ou de latino-Américains (et j’en passe), sans savoir, sans ressources, sans moyens, pour améliorer seuls les choses, c’est que vous refuser de voir la réalité. Or le développement des technologies puis leur applications coûtent aussi très cher (recherche, machines, usines de traitement) et si vous croyez qu’il suffit que les États s’en occupent pour que ça marche, c’est aussi que vous refusez de voir la réalité…Mais vous préférez sans doute continuer à répéter vos mantras ecolo-radicales en rêvant d’un monde ancien qui ne pourra jamais revenir (nous étions 2 milliards d’hommes au début du 20ème siècle!).

      1. Pourquoi, lorsque nous plaçons le respect de la nature au centre des préoccupations, et non pas l’ économie , on se fait tout de suite taxer de radical, d’extrêmiste, de communiste, de vouloir retourner vivre dans des cavernes….?
        Pas plus tard que cette semaine, il y avait un article sur la RTS, sur la proportion de pollution commise par les riches comparée à celle commise par les plus pauvres. La RTS se réfère à une étude de Oxfam. J’imagine que c’est un mouvement que vous ne devait pas trop apprécier car ils luttent contre l’inégalité sociale dans le monde afin de venir au bout de la pauvreté. Sinon écoutez les conférences de Dominique Bourg ( philosophe, professeur honoraire à l’université de Lausanne), Aurélien Barrau ( astrophysicien, vous avez sûrement beaucoup de passions en commun, et professeur à l’université de Grenoble). Ce sont deux personnages dotées d’une intelligence et d’une culture nettement au-dessus de la moyenne des gens. Je trouve insultant pour eux de les relier à, je vous cite “ des publications des officines soi-disant écologistes, spécialiste de la manipulation des statistiques”. Sinon, pleins d’articles dans ce même journal, traitent de la pollution commise par les riches ou les pauvres. Il suffit de les lire.
        Vous dites des peuples qui utilisent des moyens primitifs pour survire pollueraient plus que les riches. Vous y croyiez vraiment? Que les boutanais, éthiopiens, népalais ….. polluent plus que les riches! Regardez sur n’importe quel site, les pays qui sortent en tête du classement des émissions de CO2 par habitant, se sont les pays les plus développés technologiquement et les plus riches, le Qatar, le Koweït, l’Arabie Saoudite, les États Unis…….
        Qui défrichent les forêts en Afrique où au Brésil? Les pauvres? Ou les grandes multinationales qui cherchent à agrandir leur territoire ? Pour information, la Suisse est un des pays au monde qui importe le plus de nourriture. Je ne me rappelle plus des chiffres exactes, mais nous important environ 50% de la nourriture. D’ou vient-elle? Les aliments qui nourrissent les poulets et cochons que vous mangez viennent en grande partie du Brésil. Lisez des journaux tel que public eyes. C’est totalement naïf de dire que les riches se comportent de façon sage et non polluante en Europe alors qu’en Afrique, Amérique du Sud les gens détruisent la planète. C’est la destruction des pays du Sud qui permet à ceux du Nord d’avoir une telle qualité de vie. Tout est interdépendant, malheureusement vous en êtes aussi responsable, ça ne sert à rien de fermer les yeux.
        Le WWF a un excellent site où vous pouvez calculer votre empreinte écologique, l’avez-vous déjà fait? Si ce n’est pas le cas, je vous conseille de le faire, c’est très intéressant et ça donne à réfléchir.
        On ne peut pas vraiment dire que la société capitaliste, à la quelle vous adhère soit très humaniste. Un infirmier, un enseignant, un ingénieur… des personnes qui ont fait des études, qui travaillent, qui peuvent même travailler avec passion en faisant des heures supplémentaires ne gagneront jamais sur toute leur vie ce que Bill Gates ou Bernard Arnaud gagnent en un mois! Pour moi c’est choquant, rien ne peut justifier cela. Mais s’il vous plait ne me faites pas dire que je veux retourner à un régime communiste ou tout le monde gagne la même chose. Il y a plusieurs niveaux entre deux.
        Sinon vos propos raciste, sur la bonne volonté et manque de savoir des personnes vivants dans les pays du Sud ainsi que leur prolifération comme des sauterelles, je les trouve tellement écœurant que je m’abstiendrai de tout commentaire.
        Je ne rejeté pas toute forme de technologie et surtout pas la connaissance qui est très importante. Nous vivons juste dans un monde où il y a une surconsommation et nous allons trop loin dans certains domaines avec tous les effets pervers que cela entraîne.
        Je n’ai jamais parlé de revenir à un ancien monde. L’ancien monde c’est maintenant, celui dont vous faites partie. Je souhaite un nouveau monde, ou le partage et le respect sont au centre. Un monde qui est encore à créer, c’est un magnifique défi. C’est à ce monde que je crois, à mon avis nous avons plus de chance de survie ainsi que de compter sur la technologie.

        1. Je vois bien d’où vous viennent vos idées et cela me confirme que vous raisonnez totalement faux.
          J’arrête ces échanges car vous voulez m’entrainer dans une discussion qui ne m’intéresse absolument pas étant donné les arguments que vous utilisez et les références que vous me donnez. Sans économie viable, aucun projet viable n’est possible que ce soit pour l’exploration spatiale ou pour la sauvegarde de l’environnement sur Terre.

          1. Je pense que un peu d’humilité ne vous ferait pas de mal. Qui raisonne faux? Vous ou moi? Dire que Dominique Bourg raisonne totalement faux, je trouve un peu prétentieux de votre part.
            Sortez un peu de votre cadre de référence habituel, ça ne pourra vous faire que du bien

          2. Mais bien sûr. Je pense que Dominique Bourg raisonne totalement faux et que ses idées sont extrêmement dangereuses.
            “Produire moins” comme il le préconise, serait une catastrophe pour l’économie donc pour la société et le bien-être des hommes en général (riches et pauvres). Il faut continuer à produire mieux comme nos capacités technologiques le permettent et en répondant aux demandes exprimées par le Marché. Le marché évolue car la demande evolue et les entreprises s’adaptent à la demande en fournissant ce que les gens veulent et c’est très bien ainsi.
            Les gens ont besoin d’acheter pour se nourrir, pour se vêtir, pour se deplacer, pour se rencontrer. En échange de ce qu’ils reçoivent ils doivent pouvoir donner et pour pouvoir donner il faut pouvoir produire et pour produire il faut pouvoir investir et pour investir il faut avoir accumulé des réserves. Mais il faut investir a bon escient (car l’on peut se tromper et perdre) et il faut donc réfléchir, prendre du temps, faire de la recherche, prendre des risques.
            Je suis contre les gens qui veulent tout casser comme Monsieur Bourg.

    3. Madame, il semble bien que votre discours écologiste radical soit biaisé par les faux-nez du marxisme.
      Ils sont des habitués de l’entrisme et ont ainsi infiltré et pris en main l’écologie dans un but politique.
      Savez vous que l’on peut agir pour la défense de la vie sur terre tout en étant conservateur ?
      L’agriculture bio, par exemple ou le mouvement Ecopop et les nombreuses associations de protection de la nature pas encore politisées à gauche.
      Vous n’aimez pas les riches et les capitalistes, qui pourraient certes mieux faire, mais ne sont pas coupables de tous les maux.
      Admettez pourtant que l’état de l’environnement dans les pays où le communisme et autre régime ou religion totalitaires ont sévi et sévissent encore, est aussi très mauvais, voire pire.
      La soif de connaissance et l’exploration étant dans la nature de l’Homme, il est tout à fait justifié qu’une très petite partie de ses ressources soit utilisée à l’installation, peut-être d’abord seulement symbolique, de l’Homme sur Mars, notre plus proche voisine.

  5. Si je suis sur Terre, j’ai un certain calendrier. Si je suis sur Mars, j’en ai un autre. Il y a une synchronisation au niveau du temps aussi. Il y a un “décalage”. Ce “décalage” est exploitable aussi. Si ma vitesse c’est le temps que je mets pour aller d’un point A à un point B. Si la gravité elle change disait l’autre… le temps il change car je ne peux pas pousser les murs. Ne serait-ce pas là le véritable “or lunaire ou martien” que l’on rechercherait à exploiter? C’est pas un peu sympa de décaler les horloges quand on est banquier?

  6. A force de corriger les GPS en synchronisant les horloges afin d’avoir les bonnes coordonnées, je tire un élastique et je fini par pouvoir revendre du temps !

    1. Je connaît bien le problème du décallage du temps entre Mars et la Terre mais je ne vois pas très bien où vous voulez en venir. Il n’est pas possible de franchir ce décallage car il résulte de la vitesse de la lumière qui est constante et non-modifiable. Un événement qui survient sur Mars (ou sur la Terre) au temps 0 ne pourra être connu sur la Terre (ou sur Mars) que 3 à 22 minutes plus tard, quels que soient les moyens que vous employez.

      1. Je vous remercie pour votre réponse. Vous décrivez dans un de vos articles, l’adaptation nécessaires des capacités physiques. L’appréciation du temps est un facteur fondamental d’après Mario Livio, si j’ai bien compris. Il semblerait que, mais je ne suis pas certaine de bien appréhender le concept, c’est pourquoi je vous interroge, l’appréciation du temps change. Le temps change en fonction de la gravité. En conséquence, dès que j’ai une différence, quelle qu’elle soit, je peux l’exploiter. C’est comme si le temps était de l’eau et que je pouvais le retenir dans un barrage. Je comprends que l’eau qui tombe dans la turbine produit de l’électricité et j’ai compris aussi que si je jette mon verre d’eau par terre ça rechargera pas mon iPhone. C’est pas pour autant que je peux expliquer l’électricité. Mais si je crois Mario Livio, et j’en ai envie, l’appréciation du temps change en fonction de la gravité donc comment je vais compter le temps avec deux “calendrier différents” ? C’est justement parce que cette idée est très nébuleuse que ma question n’est pas clairement formulée non plus et je m’en excuse.

  7. Autrement dit, comment je fais depuis Mars pour donner rendez-vous à mon cousin sur la Terre pour les Fêtes de Noël l’année prochaine ? (indépendamment du temps de voyage) Et quel âge aura-t’il depuis la dernière fête de Noël pour moi sur Mars ?

    1. Je crois Madame que vous vous faites une fausse idée du temps.
      Tout d’abord, si, étant sur Mars, vous voulez prendre un rendez vous avec votre cousin pour les fêtes de Noël l’année prochaine, en fait vous ne le pourrez pas car le départ de Mars ne sera possible qu’en juin 2022 (les fenêtres, d’environ un mois, correspondent à des positions respectives des planètes sur leur orbite qui permettent le voyage et on ne peut pas les chnager). Par contre vous pourriez arriver juste à temps, en décembre 2022, un peu avant Noël, pourvu que votre transporteur dépense un peu plus d’énergie que le minimum nécessaire.
      Là on parle du voyage mais je suis bien obligé de prendre ce critère en compte car les déplacements de l’une à l’autre planète ne peuvent pas se faire n’importe quand.
      Pour ce qui est du temps proprement dit, aucune inquiétude, votre cousin et vous-même auront le même âge que si vous étiez restés tous les deux sur Terre quand vous vous reverrez. Votre temps propre ne changera évidemment pas mais votre temps relatif (avec lui) ne changera pas non plus sensiblement. Pour qu’il change sensiblement il faudrait que les voyages se fassent à des vitesses dites “relativistes” (à partir de 10% de la vitesse de la lumière soit quelques 30.000 km/s). Dans ce cas votre temps personnel ne changerait pas mais il évoluerait plus lentement par rapport à celui de votre cousin et vous seriez donc plus jeune quand et si vous le retrouviez. Sur la distance Terre-Mars cela n’aurait aucune incidence (de l’ordre de la minute) compte tenu de la faible distance (56 à 400 millions de km).

      1. “Dans ce cas votre temps personnel ne changerait pas mais il évoluerait plus lentement par rapport à celui de votre cousin et vous seriez donc plus jeune quand et si vous le retrouviez.”
        Je vous remercie, c’est bien ainsi que je l’avais compris. Ainsi il existe bien un “delta”, une différence. Et une différence c’est exploitable.

        1. Je crains que dans ce cas la différence ne soit pas exploitable. Vous ne pourrez jamais aller plus vite que la lumière.

          1. “L’expérience de Hafele-Keating est considérée comme une confirmation expérimentale du paradoxe des jumeaux. Dans cette expérience, des avions à réaction embarquent des horloges atomiques, faisant deux fois le tour de la terre, tandis que des horloges identiques restent au sol. Un voyage a été fait dans le sens de rotation de la terre, et un autre voyage dans le sens inverse. Un décalage temporel, différent en fonction du sens du voyage, est constaté entre les horloges embarquées et les horloges du sol, et ces décalages sont conformes aux prédictions de la relativité restreinte et générale.” (Wikipédia). Il existe une différence. Je constate juste que l’eau mouille. Maintenant pourquoi? Je m’en fiche un peu, je constate juste une différence. Si ça me permet de vendre des piscines…

          2. Mais bien sûr qu’il y a des différences. Le temps tout comme l’espace est une variable et les deux sont sensibles à la gravité. Mais ce que je veux dire c’est qu’à notre échelle et à celle des voyages interplanétaires que nous pouvons entreprendre aujourd’hui, avec nos technologies d’aujourd’hui, ces différences sont infinitésimales et que vous ne pouvez rien en faire du tout.

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