En dehors du risque purement astronautique, lié à la défaillance possible du lanceur ou du vaisseau, le voyage vers Mars présentera des risques qu’il vaut mieux connaître afin de pouvoir y faire face. Disons que ce voyage ne sera pas « une promenade de santé » mais qu’on pourra quand même y survivre pourvu qu’on en « use avec modération », c’est-à-dire qu’on ne le fasse pas trop souvent. Il n’y aura pas de pilote de ligne Terre/Mars/Terre.
Je fais référence à l’article Comment soigner dans l’espace de S. Thierry, M. Komorowski, A. Golemis et L. André-Boyet publié dans la revue Pour la Science d’avril 2022. Les trois premiers sont médecins, la dernière est instructrice des astronautes auprès de l’ESA.
Les auteurs listent de nombreux types de pathologies favorisées par le séjour dans l’espace :
1) au niveau de l’œil, syndrome neuro-ophtalmique, œdème du nerf optique, cataracte radio-induite ;
2) au niveau du cerveau, hypertension intracrânienne par distribution inadéquate des flux sanguin et céphalorachidien, céphalées rebelles aux traitements antalgiques ;
3) au niveau de l’oreille, perturbation de l’oreille interne, induisant l’altération de la perception et du sens de l’orientation, et le « mal de l’espace » ;
4) au niveau du système circulatoire, diminution de l’élasticité de la paroi des vaisseaux, baisse de la production de globules rouges (anémie), affaiblissement du système immunitaire ;
5) au niveau osseux, étirement de la colonne vertébrale induisant un risque de dorsalgies, déminéralisation et perte de densité osseuse, atteinte de l’architecture de l’os spongieux ;
6) au niveau des reins, augmentation du risque de calculs lié à la déminéralisation ;
7) au niveau des muscles : atrophie des muscles posturaux et perte de masse musculaire ;
8) au niveau nerveux, outre les dorsalgies et les œdèmes du nerf optique, diminution des réflexes ;
9) au niveau génétique, altérations telles que raccourcissement des télomères et autres pouvant résulter des radiations ;
10) en général, accroissement du risque de cancer résultant des radiations.
J’ajouterais une autre pathologie à celles mentionnées par les auteurs. C’est celle qui résulte de la dérive des objets en suspension dans le volume viabilisé, du fait de l’apesanteur. Les plus dangereux ne sont évidemment pas les plus gros mais les particules qui peuvent être inhalées ou qui peuvent impacter le globe oculaire.
A ces pathologies purement spatiales, s’ajoutent toutes celles propres au fonctionnement d’un corps humain dans un environnement terrestre normal, dont, par exemple, les maux de dents ou les AVC mais aussi les infections bactériennes car certaines bactéries prospèrent particulièrement bien en apesanteur (facilitation de la formation de biofilms bactériens) et en milieux clos.
Je n’oublie pas les problèmes mentaux. Ils ne sont pas totalement à négliger bien qu’ils aient été grossièrement exagérés (je ne crois pas à l’angoisse générée par la sortie de la Terre du champ de vision des voyageurs). Il pourrait y avoir le stress d’être engagé dans un voyage sans retour possible avant 30 mois et, de ce fait, de se trouver pendant une longue période avec moins de protection médicale que sur Terre et bien sûr de devoir accepter des contacts moins faciles avec ses proches.
Tout cela n’est évidemment pas très « engageant ». Cependant il faut regarder en face les problèmes et imaginez les solutions pour les résoudre.
Les facteurs qui sont les causes de ces pathologies et de leur aggravation sont bien connus : apesanteur d’abord mais aussi volume viabilisé restreint, clos et confiné ; environnement radiatif intense ; éloignement temporaire mais irrémédiable des autres êtres humains ; indisponibilité d’une bonne partie des produits pharmaceutiques, des équipements médicaux et des « soignants » auxquels la vie sur Terre nous permet l’accès.
Si on traitait ces facteurs, on pourrait résorber les pathologies. Mais le pourra-t-on ?
1) Apesanteur. Le palliatif est connu ; il s’agit de recréer une gravité artificielle par mise en rotation de l’habitat. Plusieurs solutions ont été proposées et présentées dans ce blog. Je n’y reviendrai pas. Disons que l’intérêt de cette solution est bien supérieur à celui que présente l’exercice sportif car celui-ci ne traite absolument pas les problèmes internes de distribution des flux dans le corps ou ceux de l’équilibre.
2) Volume viabilisé restreint, clos et confiné. Ce facteur, déjà traité dans ce blog, induit la nécessité d’un contrôle constant de l’environnement. Sur l’ISS, l’EHS (Environmental Health System), partie de l’ECLSS (Environment Control & Life Support System), permet de contrôler l’environnement microbien par toutes sortes de capteurs (par exemple MiDASS de BioMérieux) et de produits de traitement. Là, comme dans le vaisseau en voyage vers Mars ou, ensuite, sur Mars, Il faut/faudra surveiller non seulement la composition de l’atmosphère, mais aussi la propreté des surfaces (même cachées si elles sont dans des volumes viabilisées et communiquent avec l’habitat !) car elles peuvent servir de support à la prolifération de plaques de champignons.
3) Radiations solaires et radiations cosmiques. Ce facteur a également été déjà traité dans ce blog. Disons qu’on pourra se protéger assez bien des radiations solaires (SeP – Solar energetic Particles – quasi exclusivement constituées de protons) et d’une bonne partie des radiations cosmiques (GCR – Galactic Cosmic Rays) de même nature, principalement avec les réserves d’eau et de nourriture (outre les UV et les ondes courtes de leur voisinage sur le spectre électromagnétique qui seront arrêtées par la coque du vaisseau). Mais on ne pourra pas se protéger des rayonnements particulaires HZE (noyaux d’éléments lourds) des GCR. Ces rayonnements pouvant traverser la paroi métallique du vaisseau sans problème (pas question de blindages de plusieurs dizaines de cm dont la masse serait rédhibitoire) et générant au passage des rayons gamma. La seule « solution » sera de ne pas les subir pendant « trop longtemps ». Un voyage aller et retour sur Mars interrompu par un séjour de 18 mois sur place (protection locale), rend la dose acceptable mais on ne pourra pas le faire plus de 3 ou 4 fois dans une vie (en privilégiant la période d’activité solaire moyenne plutôt que basse).
4) Environnement humain sur le plan psychologique. Ce facteur est à mon avis d’abord à considérer en fonction de la durée et il sera très différent au début des voyages vers Mars ou « plus tard ». Pour y remédier, au début, il y aura d’une première part la cohésion et l’harmonie du groupe. Il est essentiel de faire voyager ensemble des personnes qui s’acceptent mutuellement et qui ont la volonté de coopérer sans s’immiscer ou s’imposer. Par ailleurs, il y aura des liaisons radio et vidéo avec la Terre et en dépit du décalage horaire, des communications nuancées, y compris à teneur affective, seront possibles. Pensez aux mails aujourd’hui ; ils permettent toutes sortes d’échanges. On peut presque vivre socialement par correspondance. Ensuite, lorsqu’une base pérenne aura été créée sur Mars avec une population diverse, une sécurité et un confort satisfaisant, les seuls problèmes resteront l’impossibilité de revenir sur Terre avant 30 mois et la longueur du voyage. Il faudra l’accepter (avant le départ !) en faisant la balance avantages/inconvénients.
5) Rareté des produits pharmaceutiques, des équipements médicaux et des soignants. Pour « remédier » à ce facteur, il faudra tout d’abord embarquer tous les produits pharmaceutiques susceptibles d’être utilisés, y compris les produits antiseptiques et sédatifs. Il faudra aussi embarquer les instruments/appareils médicaux pour examens tels que radios, échographies, défibrillateurs, examens oculaires, matériel pour intubation trachéale, instruments chirurgicaux. La limite sera qu’on ne peut pas tout prévoir et surtout que le volume des soutes de vaisseaux spatiaux ne sont pas illimités. Et non seulement on ne pourra pas « tout » prendre avec soi mais les instruments pourront se détériorer, se casser, se souiller, ne pas être précisément adaptés à l’usage dont on aura besoin. Par ailleurs, certaines molécules médicamenteuses actives sont sensibles aux rayonnements radiatifs. Il faudra les protéger mais comme déjà dit, la protection contre certains rayonnements cosmiques (les HZE de GCR) est impossible. Dans le domaine des instruments, l’impression 3D pourra être un recours très important (SpaceX l’utilise depuis des années pour des pièces à géométrie complexe de ses moteurs). Pour lutter contre l’obsolescence des médicaments, la seule solution sera de miser sur un voyage aussi court que possible (Mars mais pas plus loin !) et ensuite sur le développement d’une industrie pharmaceutique locale (pour les molécules les moins difficiles à produire). Pour ce qui est des soignants, il faut, comme je l’ai mentionné dans le paragraphe « environnement humain », bien distinguer entre « maintenant » et « plus tard ». Pour les premières missions, il sera aussi important d’envoyer des médecins que des ingénieurs car l’homme est la plus précieuse de nos machines. Comme choix de médecins, je donnerais la priorité à deux chirurgiens et à un dentiste, les autres soignants pouvant être guidés à distance depuis la Terre par leur confrère, malgré le décalage temporel.
Bien entendu, une fois sur Mars, les problèmes seront différents de ce qu’ils auront été pendant le voyage puisqu’un minimum de pesanteur sera rétabli et qu’on aura des moyens beaucoup plus efficaces pour se protéger des radiations. Restera toujours le problème de l’espace réduit et confiné mais il sera également moins critique puisqu’on pourra l’agrandir (viabilisation de caverne naturelle ou excavée, construction d’habitats permettant au moins l’isolement des personnes contagieuses et l’assainissement des espaces insalubres). Quant à l’isolement de la Colonie, certains aimeront se trouver loin ; il y a des amoureux des déserts, des îles perdues ou des avant-postes. Avec le temps, des familles se créeront et un sentiment d’appartenance local se développera. Il ne faut pas désespérer des facultés d’adaptation de l’être humain.
Pour le moment, il est certain que les conditions sanitaires d’une mission sur Mars seront moins bonnes que sur Terre, surtout pendant le voyage. Mais cela n’est pas une raison de ne pas entreprendre cette belle aventure. La vie ne consiste pas à attendre la mort dans son fauteuil.
Illustration à la Une : L’astronaute Karen Nyberg (USA), ingénieure de vol de l’expédition 36 de l’ISS (mai à septembre 2013), procède à un examen oculaire sur elle-même (fond de l’œil, avec un fondoscope). Image, crédit NASA.
Lien : Pour la Science, Avril 2022, Comment soigner dans l’espace, par S. Thierry, M. Komorowski, A. Golemis, L. André-Boyer : https://www.pourlascience.fr/sd/medecine/comment-soigner-dans-l-espace-23537.php
Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur :
Le voyage vers Mars est en effet susceptible de générer pas mal de problèmes physiologiques et la revue exhaustive qu’en fait Monsieur Brisson montre que nombre d’entre eux sont liés à la problématique d’un long séjour en apesanteur. Si on ne peut pas faire grand chose contre certains risques – radiations cosmiques par exemple – au moins agissons contre ceux contre lesquels des solutions potentiellement existent! J’ai déjà souvent mentionné ici que je ne comprends pas que la création d’une gravité artificielle n’ait toujours pas fait l’objet d’expériences “grandeur nature” dans l’ISS par exemple quand on sait l’importance que cela pourrait avoir pour l’exploration spatiale habitée “à longue distance”. Qu’est-ce que l’on attend?!
Une remarque par ailleurs à propos de: “Pour les premières missions, il sera aussi important d’envoyer des médecins”. Je ne crois pas. Les places seront “chères” à bord des premiers vaisseaux spatiaux envoyés vers Mars et je pense qu’on donnera plutôt la priorité pour cette raison à des “ingénieurs/scientifiques” avec des spécialisations plus directement en rapport avec la mission, mais dont un ou deux aura cependant reçu une bonne formation médicale de base. Pour des interventions délicates, un robot-chirurgien, programmable depuis la Terre, fera mieux et plus efficacement l’affaire que même un médecin généraliste, qui risque de ne pas avoir la compétence pointue requise pour le cas particulier.
Merci pour ce commentaire. Bien d’accord avec vous sur la gravité artificielle. Mais comme vous l’avez compris j’hésiterais à confier mon corps à un robot-chirurgien. Ou plutôt je ne le confierais que sous la surveillance d’un chirurgien physiquement présent. J’aurais trop peur que le robot “fasse des bêtises” pendant un temps de latence de plusieurs minutes, voire dizaines de minutes! N’oubliez pas que durant une mission habitée sur Mars, notre “équipement” le plus précieux sera l’homme…Ca méritera qu’on y fasse attention.
Déjà maintenant, bien des opérations sont réalisées par des robots-chirurgiens, avec plus de précision et de “doigté” que le meilleur chirurgien humain ne pourrait le faire. Personnellement, je me fierais plus pour une opération délicate à bord d’un vaisseau spatial ou sur Mars un tel robot bien programmé par des spécialistes au sol qu’à un généraliste (forcément, on ne pourra embarquer une multitude de spécialistes de différentes disciplines) qui n’aura pas la pratique de l’opération en question. Bien moins risqué! On n’embarquera bien sûr que des robots dont la fiabilité sera quasi absolue; même si on ne pourra évidemment jamais garantir celle-ci à 100%, … que ce soit avec une machine ou un être humain (je sais, pas expérience personnelle, que la médecine humaine n’est pas une science exacte 🙁 )!
Merci a tous pour ces précieux conseils que je prends à coeur. En conséquence, je m’abstiendrai de faire des aller-retour trop fréquents vers la planète rouge.
Je pense que vous exercez votre sens de (et votre droit à) l’humour. Mais je crois que vous avez tort de vous moquer car “un jour” il y aura des vols vers la planète rouge et le problème des radiations cosmiques (HZE de GCR) imposera de ne pas faire plus de 3 ou 4 voyages dans une vie. Pour ceux qui “aimeront” la vie sur Mars, il faudra donc choisir d’y rester, un des facteurs qui conduiront à développer l’autonomie de la colonie…je traiterai ce sujet dans mon prochain article.
Je vois mal comment un robot programmé depuis la Terre pourrait effectuer une opération chirurgicale, les robots actuels sont des « pantins » qui obéissent en temps réel, ils n’ont pas la capacité d’évaluer les situations ni prendre des décisions, autrement dit c’est encore toujours l’humain qui capte les éléments, raisonne, puis agit dans l’immédiat en se servant du robot qui est l’outil. Je pense que la composition chirurgien + généraliste + assistant polyvalent peut être idéale pour couvrir les besoins au mieux. Et pour plaisanter un peu, j’envie les futurs passagers du vaisseau : pas de Caisse maladie qui fait obstacle, de secrétaire médicale qui croit tout comprendre au téléphone et ne veut pas déranger le médecin, ou d’aide en pharmacie recourant à des notions mal comprises pour donner de faux conseils !
Vous sous-estimez les possibilités de l’intelligence artificielle en particulier. Il est tout-à-fait imaginable d’avoir des robots pré-programmés depuis la Terre avec les informations de base nécessaires et ensuite capables de “performer” en s’adaptant en direct aux circonstances. En tout cas aussi bien, si ce n’est mieux, qu’un humain avec une solide formation de base mais sans la pratique requise, qui pourra toujours intervenir si jamais le robot se mettait vraiment à “dérailler”. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, on n’ira sur Mars que si on sort des schémas “classiques” et qu’on utilise à fond les techniques les plus innovantes et à la pointe du progrès.
Désolé mais je n’y crois pas une seconde. Personnellement je n’aurais jamais laissé un robot, même doté d’une intelligence artificielle, m’opérer de la cataracte.
Il ne s’agit pas seulement pour le patient de bien se positionner par rapport au chirurgien, il s’agit aussi pour le chirurgien de s’adapter à l’évolution du patient pendant l’intervention, ne serait-ce que parce que le patient peut bouger ou que l’action en cours n’a pas tout à fait l’effet escompté ou qu’au cours de l’opération il apparaît qu’une modification de ce qui était prévu apparaît souhaitable.
Le corps humain et ses possibilités de réaction sont trop complexes pour penser qu’on peut tout prévoir et que dans l’adaptation à l’évolution du comportement du patient, un robot aurait une appréciation meilleure qu’un homme.
Vous auriez plus confiance pour une telle opération en un chirurgien qui ne l’aurait jamais pratiquée auparavant? Car, de nouveau, on ne pourra pas avoir à bord de chirurgiens rompus à toutes les interventions chirurgicales envisageables. L’intelligence artificielle doit justement permettre à un robot de pallier aux circonstances que vous évoquez (mouvement du patient, imprévus), plutôt mieux qu’un chirurgien inexpérimenté dans le type d’opération en question. L’avantage d’un robot pré-programmable est qu’il peut “engranger”dans n’importe quel cas de figure l’expérience pointue de spécialistes de l’affection dont souffre le patient et ensuite la mettre en pratique avec une grande précision et dextérité sans nécessiter de longs exercices pratiques.
Bonjour,
Je souhaitais réagir à cette question de chirurgie spatiale et la replacer dans son contexte, à savoir le voyage vers Mars. Voyage dont on parle depuis pas mal de temps. Je me souviens dans les années 90, qu’il était question que la Nasa y aille plus ou moins pour l’an 2000. 22 ans plus tard, on s’apprête gentiment à renvoyer des humains sur la Lune, dans l’idée d’enchaîner par la suite par Mars. On *s’apprête* à aller sur la Lune pour *ensuite* aller sur Mars. Soyons optimistes : La fusée pour Mars avec astronautes à bord décolera au mieux dans 20 ans.
Qu’était l’IA et la robotique il y a 20 ans, en 2002 ? La préhistoire par rapport à aujourd’hui. On peut donc supposer que dans 20 ans encore, l’évolution dans ces domaines aura été tout aussi spectaculaire. Et qu’alors, une opération chirurgicale délicate sera tout à fait à portée d’un robot de pointe piloté par une IA de pointe. Qui ne sera d’ailleurs pas laissée à elle-même : Sauf cas d’extrême urgence, un diagnostic précis et une préparation minutieuse de l’opération par un spécialiste sur Terre sera toujours possible.
Je prédit des médecins Hologrammes avec systèmes experts qui seront embarqués dans les futures fusées standards interplanétaires au 21ème siècle et qui actionneront un robot chirurgien par commande vocale. De vrais médecins réels sur Terre seront transportés sur Mars via Hologrammes avec un temps d’attente variant entre 3 et une vingtaine de minutes pour vérifier le travail des systèmes experts, valider et corriger au besoin.
La NASA a démontré en 2021 qu’il n’est pas besoin d’envoyer RÉELLEMENT des médecins en équipage spatial. Il suffit de les HOLOPORTER…
https://www.numerama.com/sciences/926257-le-jour-ou-la-nasa-a-envoye-un-medecin-en-hologramme-a-bord-de-liss.html
Attention, cela n’a pas de sens dans le cadre d’une mission habitée martienne. Vous oubliez le décalage temporel dû à l’éloignement du vaisseau combiné avec la finitude de la vitesse de la lumière. Le médecin sera sans doute “présent” via son hologramme dans l’habitat du vaisseau mais son esprit sera resté sur Terre. Il n’aura donc aucune possibilité de réagir, dans l’instant, à quelques conséquences d’une action intervenant dans le vaisseau.
Sans compter que je vois assez mal un hologramme procéder à une opération chirurgicale 🙂 !
Absolument pas oublié.
1) Des hologrammes de médecins virtuels avec systèmes experts seront embarqués sur les fusées et actionneront chacun un robot chirurgien par commande vocale. Ils seront ensuite facilement installés sur les différentes bases planétaires.
Ils pourront agir en cas d’urgence ou pour des opérations à long terme.
2) Des médecins spécialistes réels seront transportés par hologramme avec un temps d’attente correspondant à la vitesse de la lumière et par exemple sur Mars entre 3 et une vingtaine de minutes pour vérifier le travail des médecins virtuels et donner des instructions Dr correction au besoin. Après tout, actuellement sur Terre, on attend bien plus longtemps en moyenne pour obtenir un RDV et avis de spécialiste…
Désolé mais ces considérations sont totalement fantaisistes. Un hologramme est la représentation d’un homme, ce n’est pas un homme. Il ne pourrait absolument pas surmonter le décalage temporel.
Et il est illusoire de confier son corps à un robot sans la présence physique d’un médecin à ses côtés.
Hormis le rayonnement HZE GCR contre lequel aucune protection ne semble actuellement disponible, les abondants autres paramètres médico-biologiques évoqués vont certainement trouver une solution technique. Le premier vol vers Mars sera composé de volontaires en bonne santé, de cohabitation aisée, rompus aux éventuels problèmes techniques et médicaux pour l’un d’entre eux au moins.
Beau projet pour Homo sapiens qui a progressivement exploré la planète, puis l’espace proche avec son satellite naturel et bientôt tentera l’espace planétaire plus lointain, mais évidement pas sans risques.
Merci à M. Brisson pour son enthousiasme.
Merci à vous, Docteur!
Tous les problèmes rencontrés par rapport aux diverses pathologies de la tête peuvent être aisément éliminés si on se débarrasse des incompétences qui encombrent les couloirs des agences.
Les agences dont vous parlez ne sont pas responsables des coups de chaleur pris à la plage.
Le danger sanitaire d’une mission martienne s’obtient, en première approximation, par l’équation : risques individuels que rappelle Monsieur Brisson x nombre d’individus exposés (minimum 4 à 6) x temps nécessaire à leur apporter le meilleur traitement possible. Si ce temps risque de se compter en mois ou années (cas actuel), le résultat est une quasi-certitude de mort d’homme. C’est la grande différence avec des missions dans l’espace proche où ce temps se compte en jours, voire en heures.
Cette dimension rappelée, la discussion gagnerait à ce qu’on précise la date supposée de mission. Selon celle-ci, la réponse n’est pas la même.
Dans les 10 prochaines années, il est illusoire d’espérer confier la santé d’équipages à des seuls robots laissés en pleine autonomie, a fortiori sans infrastructure hospitalière. Quand bien même des « volontaires » s’y déclareraient prêts, ils ne recevront pas l’autorisation de vol, pour la simple raison qu’aucune opinion publique ne comprendrait qu’on prenne des risques aussi chers et insensés quand tant d’autres problèmes plus urgents sur Terre appellent solution (et financement).
Cet aspect réglementaire est généralement occulté dans les discutions sur Mars. A tort, car il est fondamental et croissant. En tout cas dans les pays occidentaux, et Chine ou Russie ne sont pas techniquement près d’envoyer des missions habitées vers Mars.
Robot ou non, la présence d’1 ou 2 médecins à bord est donc un préalable à court oumoyen terme, comme du reste prévue dans tous les scenarii d’agence spatiale. Mais préalable non suffisant, car sans hôpital joint, elle restera sans doute longtemps jugée comme une solution incomplète.
A plus longue échéance, des technologies de rupture, dont on ne peut aujourd’hui rien prédire, apporteront peut-être d’autres réponses – ou non. Elles peuvent ainsi révolutionner les modes de propulsion et donc les durées de voyage, ce qui rebattrait complètement les cartes. Argument supplémentaire en faveur de ceux qui plaident la temporisation.
Plus que les limites de la technique spatiale, c’est le danger médical perçu qui risque le plus de retarder les projets de mission habitée vers Mars.
Pour moi le premier vol habité vers Mars pourrait avoir lieu en 2031, en comptant des vols robotiques de préparation à partir de 2024 et en supposant que le Starship soit prêt à voler en 2022 ou 23.
Pour le reste, je pense qu’effectivement les agences et les Etats pourraient être suffisamment frileux pour s’opposer à ces vols. Mais j’ai confiance dans le secteur privé pour passer outre. J’imagine mal Elon Musk attendre un feu vert pour partir, si son Starship peut voler. Au besoin, je suis certain qu’il partirait des Emirats Arabes Unis (ou autre état “conciliant”).
2031 comne date pour le premier vol habité sur Mars par SpaceX (probablement avec l’appui de la NASA ou du département de défense américain) est mon seul point de convergence actuel avec M. Brisson. Avec les risques sanitaires sus-mentionnés élevés à la clés, par contre, je parierai qu’Elon Musk soit dans le premier équipage vers Mars, en raison de son courage individuel (même si je n’apprécie pas les zones d’ombres du personnage, dont la récente tentative de prise de contrôle hostile de Twitter) et de donner l’exemple…
A mon avis, l’horizon de temps à considérer ici est une quinzaine d’années au moins, et sans doute même plus (surtout dans les circonstances actuelles, l’exploration spatiale habitée va nécessairement passer, au mieux, au second plan des préoccupations des gouvernements des puissances spatiales). D’ici là de grands progrès auront été accomplis dans la médecine robotisée et les applications de l’intelligence artificielle. Etant donné que l’équipage des premières missions spatiales ne comportera sans doute pas plus de 4 membres (6 au maximum), il est totalement illusoire de penser que deux médecins pourraient en faire partie. Car vous avez raison sur ce plan, si on estime que la présence de médecins est physiquement indispensable à bord, un seul ne suffira pas; quid s’il tombe malade, a un accident, ou doit subir lui-même une opération d’urgence?!
Pour la formation des équipages, le mot d’ordre sera “polyvalence”. On ne pourra avoir, par exemple, un pilote, un ingénieur de bord, … ou un médecin, chacun uniquement spécialisé dans sa fonction première. Il n’y a que dans les films de catastrophe américain, qu’un passager ayant juste des connaissances de base en pilotage d’un petit Cessna (ce qui est mon cas!) remplace aux commandes d’un 747 un pilote défaillant et pose l’appareil plus ou moins en douceur avec les indications des contrôleurs au sol (ce qui n’existera pas sur Mars d’ailleurs). Si je devais sélectionner un tel équipage je chercherais des profils “à la MacGyver”, capables de se sortir de toute situation avec un couteau suisse et quelques matériaux de récupération :-)! Chacun de ceux-ci recevra une formation lui permettant de remplacer dans ses fonctions n’importe lequel de ses collègues si le besoin s’en fait sentir. Ceci comprendra une solide formation de base en médecine qui, AVEC l’aide d’un robot-médical (qui n’agira donc pas “en totale autonomie”!), pourra permettre de faire face à toute urgence médicale y compris d’éventuelles opérations. Dans ce dernier cas, l’action du robot sera beaucoup plus sûre et efficace que celle d’un opérateur humain non suffisamment entraîné. Pour avoir beaucoup discuté avec le chirurgien qui m’a posé mes deux prothèses de hanche, j’ai compris que pour effectuer des opérations délicates avec l’habileté nécessaire, un chirurgien doit en pratiquer une bonne demi-douzaine par SEMAINE (on a fermé en Suisse des cliniques qui ne répondaient pas à ce critère). Aucun médecin embarqué ne pourra remplir cette condition pour tous les cas qui pourraient se présenter. Sous la surveillance d’un astronaute ayant acquis les connaissances de base nécessaire, un robot pourra opérer sans état d’âme et sans main tremblante. Je serais personnellement totalement incapable d’inciser un être humain, encore moins un collègue, même en ayant reçu toute la formation et les indications nécessaires!
Pour la première mission habitée et sous réserve que le Starship soit “au point”, je pense plutôt à 12 personnes réparties en deux vaisseaux, pour la redondance (sécurité) et peut-être pour la mise en rotation (gravité artificielle par force centrifuge). Il ne faut pas oublier que le Starship disposera de 1100 m3 habitable.
“sous réserve que le Starship soit “au point””, c’est un gros “SI” au stade actuel! Elon Musk semble d’ailleurs avoir revu ses ambitions à la baisse récemment, en particulier pour ce qui est du calendrier qu’il avait initialement avancé. Par ailleurs, je doute beaucoup qu’on “aventure” 12 personnes dans une première expédition vers Mars et le Starship de par sa conception “monolithique” se prête en outre assez mal à un schéma de mise en rotation de deux tels vaisseaux pour créer une gravité artificielle. A ma connaissance, Elon Musk ne l’a d’ailleurs jamais vraiment envisagé.
…Mais d’autres y on pensé pour lui. Voir mon article de ce blog daté du 05/06/2021 :
… Mais ces propositions ne résistent pas à un examen technique de faisabilité approfondi (je compte rédiger un papier là-dessus dès que j’en trouverai le temps). en tout cas pas sans de profondes modifications du Starship, qui malheureusement ne s’y prête guère de par sa conception “monobloc”. D’ailleurs Musk n’a retenu aucune desdites propositions, et ce n’est sûrement pas sans raison. Il semble par ailleurs devenir plus prudent dans ses déclarations récemment, ce qui me fait douter fortement qu’une première mission habitée vers Mars puisse avoir lieu en 2031 déjà. Il vaudrait mieux d’ailleurs ne pas trop précipiter les choses, un échec de la première mission, avec perte de 12 astronautes dans l’hypothèse que vous avez émise, condamnerait pour longtemps toute nouvelle tentative. Il faut absolument éviter un tel scénario catastrophe.
On peut discuter s’il faut un, deux ou même zéro médecins à bord : de toute façon, le risque zéro n’existe pas, et même s’il existait, il ne serait pas un objectif souhaitable pour une entreprise de cette envergure. Ce qu’il faut viser est un risque, notamment médical, accepté par l’opinion publique.
Il n’y a en effet aucune raison d’exclure qu’un robot puisse un jour l’abaisser à ce seuil, avec ou sans contrôle local. Le problème, c’est que quand l’intelligence artificielle aura atteint ce stade, et à durée de voyage inchangée, beaucoup en concluront qu’il vaut mieux envoyer des robots que des hommes explorer Mars …
En théorie, la capacité d’emport du Starship peut aider à la sécurité médicale (quoique l’augmentation de l’équipage conduit mécaniquement à celle du risque toutes conditions égales). Mais outre qu’il laisse le temps de voyage inchangé, il n’y a à ce jour aucune garantie sur sa disponibilité pour Mars. Il y a des bavardages à l’intention des journalistes, certes, mais que le constructeur se garde bien de confirmer par des offres fermes. Et qui n’engagent donc que ceux qui les croient.
Je partage tout-à-fait les réserves exprimées dans votre dernier paragraphe. Il faut remarquer que Musk se concentre actuellement sur son “vaisseau monolithique à tout faire” (pas forcément la bonne approche dans le domaine spatial, je serais en faveur d’une approche plus modulaire) mais il y a bien d’autres aspects à développer avant d’envisager une mission martienne, qui ne sont pas traités par SpaceX pour le moment pour autant que je sache.
Les “bavardages” concernant l’utilisation du Starship pour les missions martiennes s’expliquent par le fait que ce vaisseau n’est pas encore opérationnel. On en reparlera après qu’il le soit devenu. S’il le devient, Elon Musk s’en servira. Il est déterminé à le faire et il en aura les moyens.
Pour ce qui est des justifications des vols habités, j’ai écrit ici, souvent, que l’exploration n’était pas la seule. Nous voulons aussi aller sur Mars pour un jour pouvoir y vivre de façon autonome et offrir ainsi à l’humanité une “Arche de Noé”. Si vous pensez que cette justification n’est pas fondée, pensez à la guerre nucléaire qui un jour ou l’autre pourrait nous frapper. L’autonomie n’est certes pas pour demain mais si on ne la prépare pas aujourd’hui, on ne l’obtiendra jamais.
Personne ne rejette d’emblée l’option martienne comme Terre de substitution. La question portait sur le calendrier au vu du risque sanitaire.
Ce risque est considérable. Le moyen le plus évident de l’atténuer est de réduire les temps d’exposition puis de prise en charge médicale appropriée des équipages. Or avec les moteurs chimiques actuels, il faut 7 mois pour aller sur Mars et jusqu’à 2 ans pour rapatrier un équipage malade. Autant dire qu’il y assurance de mort d’homme.
En théorie, des modes de propulsions plus efficaces permettraient de raccourcir ces temps. Il y a quelques années Elon Musk se faisait lui-même fort de réduire le transit à 30 jours par ravitaillement orbital de son Starship. Il y a d’autres idées : moteurs nucléaires, à effet laser, etc.
Tant que ces temps plus courts ne seront pas disponibles, je doute qu’un gouvernement digne de ce nom autorise un vol humain. C’est donc là qu’il faudrait travailler en priorité.
En technique spatiale, le fait qu’un matériel n’est pas encore opérationnel n’a jamais empêché de faire des offres fermes : l’imprécision du discours de Musk sur Mars interpelle donc à juste titre. Et quand bien même sa détermination serait totale, il dépendra comme tout le monde d’autorisations et de financements étatiques.
Je ne suis évidemment pas d’accord avec vous. Envisager de revenir de Mars en 30 jours est de la science-fiction avec la propulsion chimique, même après avoir fait le plein des réservoirs en orbite (Elon Musk n’a d’ailleurs jamais parlé d’un voyage aussi court). Moins de 5 mois serait totalement impossible et cela seulement après avoir passé 18 mois sur Mars (configuration des planètes sur leur orbite, oblige).
Il y a donc de gros risques sanitaires mais je suis certain que si le voyage est possible sur le plan astronautique, il sera tenté.
« The trip [vers Mars avec Starship] can take as little as 80 days. The hope is that the transport time will be only 30 days in the more distant future » : Elon Musk, Congrès international d’astronautique de Guadalajara, 27 septembre 2016.
C’est peut-être en effet de la science-fiction. Mais c’est bien de Musk.
Dont acte! Ceci dit,
*pour les 30 jours, Elon Musk parle de cette possibilité “in the more distant future”. Dans ce cadre, on peut dire n’importe quoi;
*pour les 80 jours, je ne suis pas d’accord avec Elon Musk. Ce n’est tout simplement pas possible en brulant du methane dans de l’oxygène en utilisant le Starship dans la configuration actuelle, avec le nombre de moteurs prévu. D’ailleurs Musk ne dit pas comment il y parviendrait. Peut-être avec utilisation d’une bonne partie des 1100 m3 de l’habitat pour mettre des réservoirs supplémentaires à bord du Starship, ce qui permettrait de donner une impulsion plus longue au départ de l’orbite terrestre? Mais j’en doute car il faudrait freiner fortement en approchant de Mars ce qui implique encore une consommation importante d’ergols.
Enfin Dans le cas d’une grande vitesse (comme celle nécessaire pour le voyage en 80 jours) il ne faut pas négliger qu’on abandonnerait la trajectoire de libre retour.
Quand on voit dans quel état sont les astronautes de retour sur terre après quelques mois passés dans l’ISS en apesanteur (incapables de se lever eux-même pour sortir de la capsule), on peut se demander comment ils feront une fois arrivés sur mars ?
Quant aux robots chirurgiens, cela marche sur terre avec une latence de l’ordre de quelques millisecondes, le robot n’étant que le prolongement du chirurgien, sur mars, c’est 20 minutes de latence… donc totalement inexploitable. Enfin l’IA n’est pas une solution envisageable, car chaque humain est différent et croire qu’un calculateur avec une caméra peut replacer un chirurgien relève de la totale science fiction. (pour de la mécanique ok, on a les plans, pour l’homme, pas de plans au millimètre de chaque organe….). Allez faire un tour dans un bloc opératoire pour comprendre que cela est tout simplement utopique…
Pour info, on savait que s’il y avait une éruption solaire importante pendant les missions Apollo sur la lune, les équipages étaient condamnés (on parlait de missions de quelques jours seulement).
Mes réponses.
Apesanteur : c’est pour pallier ces inconvénients que je mentionne l’intérêt de la gravité artificielle. Pour les premières missions (tant qu’il n’y aura pas sur Mars de comité d’accueil, les astronautes devront pouvoir disposer d’exosquelettes.
Robots chirurgiens : D’accord avec vous. Le robot chirurgien ne peut être utilisé qu’en présence physique d’un chirurgien humain.
Intelligence artificielle : également d’accord avec vous. Penser qu’on pourrait se passer de l’homme est totalement utopique.
Eruption solaire : Si on vous suit, on ne retournerait pas dans l’espace. Je ne suis pas d’accord.
Pendant le vol, et en cas de tempête solaire (il n’y en a pas tous les jours) les astronautes pourront se mettre dans un caisson de protection dont les parois seront renforcées par les réserves d’eau et de nourriture (les protons de l’hydrogène arrêtent les radiations solaires elles-mêmes constituées de protons). Ils pourront y rester le temps nécessaire (plusieurs heures s’il le faut). NB : jusqu’au 19ème siècle les marins redoutaient les tempêtes (de vent). Cela ne les a pas empêché d’aller jusqu’en Amérique ou de faire le tour du monde.
Une fois arrivé sur Mars, une des priorités sera de constituer un abri anti-radiations, soit une caverne aménagée, soit une construction faite de matériaux martiens. Une couche de régolithe de 100 cm d’épaisseur ferait un excellent bouclier et une épaisseur de 200cm donnerait la même protection que sur Terre. C’est d’ailleurs pour cela que le rover ExoMars de l’ESA est prévu pour creuser à 200 cm de profondeur pour faire des prélèvements de roches non irradiées. C’est aussi pour cela que la première mission devra embarquer des engins de terrassement.
Les éruptions solaires sont imprévisibles, lorsqu’elles ont lieu, vous avez 8 minutes pour vous mettre à l’abri (temps mis par les particules ionisées pour arriver sur la lune et la terre).
Les astronautes en rover sur la lune étaient incapables de se mettre à l’abri en 8 minutes et savaient qu’ils couraient le risque d’être mortellement irradiés tant sur la lune que lors du voyage en dehors des ceintures de Van-Halen.
Je ne connais pas l’épaisseur en eau nécessaire pour protéger les passagers d’un vaisseau spatial, mais l’électronique des vaisseaux est également exposée et lors d’éruptions importantes, les satellites en orbite géostationnaire ont un mode “de protection” visant à couper certains circuits électroniques le temps de l’éruption. Certains n’ont pas résisté bien que partiellement protégés pas la terre.
Il y a quelques décennies un blackout au Canada a été causé par une éruption solaire intense ayant touché des installation situées dans les zones des aurores boréales.
C’est un risque non négligeable et contre lequel, sauf à mettre en place des blindages importants et donc couteux en poids, il est difficile de se prémunir.
Les gens qui s’intéressent au sujet savent très bien qu’il peut y avoir des éruptions solaires fortes et que dans ce cas il vaut mieux être à l’abri! Mais les éruptions fortes (SPE intenses et surtout CME) sont très rares (surtout en dehors des maximums solaires espacés d’environ 8 ans pour un maximum de 11 ans).
Par ailleurs il faut nettement plus de 8 minutes (distance Soleil-Terre en ligne droite à la vitesse de la lumière) pour qu’elles arrivent à hauteur de la Terre et encore moins pour arriver à la distance de Mars. En effet ces éruptions donnent des rayonnements particulaires qui, par définition, ne se déplacent pas à la vitesse de la lumière, ni en ligne droite, ni sur un front généralisé (car elles parviennent d’un seul point de la surface du Soleil et les éléments du systèmes sont en rotation).
Par ailleurs on peut observer l’émission à la surface du Soleil en constatant la formation de la perturbation avant qu’elle éclate (dès qu’elle apparait sur le bord du disque solaire) et avant de se trouver en situation d’en subir les conséquences. Il faut plutôt compter au moins une heure de préavis (et de plus en plus au fur et à mesure que l’on s’éloigne du Soleil).
Ensuite 40cm d’eau seraient suffisants pour arrêter pratiquement tout proton mais “seulement” 20 cm pour arrêter toute dose mortelle. Encore une fois le vrai danger sont les HZE de GCR car on ne peut pas les stopper. Mais leur rayonnement est continu, s’affaiblit au fur et à mesure qu’on remonte vers le maximum solaire et on peut en supporter la dose reçue pendant les 6 ou 7 mois nécessaires au voyage Terre-Mars.
Donc ne noircissez pas le tableau. Ce n’est pas la peine et ce n’est pas juste.
Des opérations ont déjà été entièrement réalisées de manière autonome par des robots avec juste la supervision d’un chirurgien expérimenté. Et l’avenir dont on parle ici se situe à une quinzaine d’années, voire plus, avec les progrès qui seront encore réalisés dans ce domaine d’ici là.
Un peu paradoxal de considérer un vol ver Mars, avec toutes les difficultés à surmonter, comme parfaitement réalisable, mais trouver “utopique” qu’un robot disposant du summum d’intelligence artificielle ne puisse pas réaliser une opération chirurgicale aussi bien, voire même mieux, qu’un être humain. qui ne pourra de toute façon jamais être entraîné à effectuer avec la sûreté et dextérité nécessaire toutes les opération possibles et imaginables; donc, si c’est vraiment jugé indispensable, il n’y a tout simplement pas de solution. Personnellement, j’ai suffisamment confiance dans le génie humain pour que la réalisation de l’un comme l’autre exploits devienne possible à l’horizon de temps considéré. … Si bien sûr nous n’en arrivons pas à nous détruire avant, ce qui n’est pas assuré par les temps qui courent; il y a aussi à l’oeuvre un “génie” humain maléfique bien malheureusement 🙁 !
“…Si bien sûr nous n’en arrivons pas à nous détruire avant, ce qui n’est pas assuré par les temps qui courent; il y a aussi à l’oeuvre un “génie” humain maléfique bien malheureusement 🙁 !”
Selon les informations fournies par l’ICAN (International Campaign Against Nuclear Weapons), détentrice du prix Nobel de la paix 2017, les arsenaux actuels contiennent 13’400 armes nucléaires aux mains de neuf pays, dont la Russie et les Etats-Unis qui en détiennent à eux deux 11’805. Parmi les pays qui hébergent les armes nucléaires américaines figurent la Turquie (50), l’Italie (40), la Belgique (20), l’Allemagne (20) et les Pays-Bas (20).
Sources: site de l’ICAN (https://www.icanw.org/).
Toujours selon l’ICAN, une bombe explosant au-dessus de New York causerait un nombre de morts estimé à 583’160. Si l’on sait qu’une ogive nucléaire actuelle est cinquante fois plus puissante que les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki, qui ont fait des Etats-Unis, pourtant jamais attaqués sur leur propre sol jusque là, les premiers criminels contre l’humanité et son vecteur, en particulier hyper-sonique, sans comparaison avec elles par sa précision, à quoi bon encore se lever le matin, doit se demander monsieur Toulemonde?
Depuis l’entrée en vigueur du traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires, le 22 janvier 2021, ces armes sont illégales. Pourtant, leurs neuf possesseurs, avec en tête la Russie et les Etats-Unis, refusent toujours de ratifier le traité. Qui donc sont les premiers états terroristes?
Tandis que la société civile et les ONG se mobilisent toujours plus pour dénoncer le danger que font peser sur l’humanité les détenteurs de l’arme nucléaire et alors que le prix Nobel russe Dmitry Muratov et l’ICAN ont publié le 1er mars dernier une déclaration commune sur les menaces nucléaires russes, on n’a pas entendu un seul scientifique leur exprimer son soutien ni dénoncer, à titre personnel ou en groupe, l’illégalité de l’arme atomique.
Un silence on ne peut plus parleur, non?
A. LDN connaît très mal sous histoire où fait du révisionnisme. Les ÉTATS-UNIS ont lâchement été attaqué par les Impérialistes Japonais, alliés aux NAZIS ET FASCISTES, SANS DÉCLARATION DU GUERRE sur un territoire AMÉRICAIN dénommé PEARL HARBOUR un certain jour infâme de 1941… Par contre, une reddition a été demandée aux Japonais en 1945 sous peine de recevoir l’honneur d’étrenner un nouveau type d’armes comparable au soleil…
Contrairement à ce qui est écrit, la possession d’armes nucléaires est légale. Le traité cité sur leur interdiction ne s’applique qu’aux États signataires (dont ne font pas partie les Etats-Unis ni aucune puissance nucléaire, et plus largement 70 pays).
Il est donc normal qu’en entende aucun scientifique dénoncer leur « illégalité » : tout simplement parce qu’ils s’informent avant de parler.
Par ailleurs, les mots ont un sens. « Criminel » et « terroriste » ne s’appliquent pas à des personnes ou entités au seul grief qu’ils détiennent des armes, en outre en toute légalité comme rappelé ci-dessus.
Je souhaitais faire ces deux corrections factuelles. Pour le reste, les points soulevés me paraissent sortir du sujet traité par ce blog.
“Le traité cité sur leur interdiction ne s’applique qu’aux États signataires (dont ne font pas partie les Etats-Unis ni aucune puissance nucléaire, et plus largement 70 pays).”
Vous avez bien sûr raison, mais n’est-ce pas justement ce que cessent de rappeler l’ICAN et les pays signataires du Traité? Ce que l’ICAN dénonce, c’est que les armes nucléaires n’aient encore jamais fait l’objet d’une interdiction, au contraire des mines anti-personnel.
D’autre part, si aucun scientifique n’a dénoncé l'”illégalité” des armes nucléaires, plus de 7000 d’entre eux, tous Russes, n’ont pas moins condamné la guerre en Ukraine dans une pétition qu’ils ont adressée le 3 mars dernier – soit cinq jours après que le président russe ait ordonné la mise en alerte de sa “force de dissuasion nucléaire” – à Vladimir Poutine:
“Nous, scientifiques et journalistes scientifiques travaillant en Russie, protestons fermement contre l’invasion militaire de l’Ukraine lancée par l’armée russe” il y a une semaine, écrivent-ils dans une lettre publiée par le site trv-science.ru news.
Les plus de 6900 signataires de cette missive s’exposent à des peines d’amende ou d’emprisonnement…”
“Les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science. Les nombreuses années passées à renforcer la réputation de la Russie comme un centre de mathématiques de premier plan ont été entièrement sabordées par l’agression militaire inédite menée par notre pays”, déplorent les scientifiques.
Le Congrès international des mathématiciens, la “plus prestigieuse des conférences de mathématiques au monde” qui devait se tenir en Russie en juillet, a notamment été annulé, pointent-ils, dénonçant un “État voyou”.
Selon eux, l’objectif de devenir une grande nation scientifique “ne peut être atteint lorsque les vies de nos collègues les plus proches – des scientifiques en Ukraine – sont en danger à cause de l’armée russe”.
“Nous sommes convaincus qu’aucun intérêt géopolitique ne peut justifier les morts et le bain de sang. La guerre ne mènera qu’à la perte totale de notre pays, pour lequel nous travaillons”, ajoutent-ils.
Source: Agence France-Presse, 3 mars 2022: “Près de 7000 scientifiques russes s’élèvent contre l’invasion de l’Ukraine”
Si l’arme atomique n’est pas mentionnée dans la pétition des scientifiques russes, ne fait-elle pas moins partie de l’arsenal rhétorique de Poutine depuis qu’il a annoncé la mise en alerte de la “force de dissuasion nucléaire” russe le 27 février dernier?
On peut supposer que ces universitaires, conscients des risques qu’ils encourent, savent se renseigner avant de parler. En revanche, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne constate guère de prises de position aussi courageuses de la part de leurs homologues occidentaux. Mais quand on “oublie” de sanctionner le pétrole, le gaz et la charbon russes, comment s’en étonner?
Je comprends votre émotion résultant des fortes tensions internationales mais nous sommes vraiment très loin des problèmes sanitaires qui se poseront au cours d’une mission dans l’espace profond (sujet de mon article). J’aimerais que ce blog ne servent pas d’instrument pour se défouler. Merci.
Être conscient des dangers réels pour l’humanité de l’usage de l’atome, c’est le sujet sur lequel les scientifiques doivent être écoutés, mais les décisions à prendre ensuite sur la balance des risques en termes de survie (ou même de vie) ne leur reviennent pas entièrement. La survie sur le plan militaire et énergétique sont maintenant des enjeux interdépendants, c’est du moins la situation qui se dessine. Il y a quelques dizaines d’années, déjà avant la montée de la vague écologiste, des comités de médecins et physiciens s’exprimaient en faveur de l’abandon des centrales nucléaires, estimant que les effets secondaires en cas d’accident doivent prévaloir sur tous les avantages que procure cette source d’énergie. Depuis lors l’eau a coulé sous les ponts, les points de vue s’élargissent pour inclure l’ensemble des risques dont il faut être conscient : il est possible de se brûler gravement avec un feu de cheminée, ou de mourir de froid en renonçant volontairement au bois, ou plus clairement si l’on nous bloque l’accès à la forêt. Il est possible encore de souhaiter pour le monde entier la grande sécurité quand on en profite « naturellement » depuis longtemps.
Les petites guerres pour sauver le monde apparaissent dans tous les pays qui ne connaissent pas la souffrance de la sérieuse guerre qui mutile et tue dans l’immédiat.
Non à la guerre qui affaiblit toute l’humanité ? C’est un souhait et non une solution. Quel pays détenant l’arme nucléaire serait prêt à y renoncer, quand il y a quelques centaines d’années à peine on se coupait la tête à coups de sabre ? C’était effectivement plus raisonnable que les armes actuelles qui mettent en danger toute l’humanité : pour raisons techniques uniquement. Actuellement les bœufs sont encore toujours devant la charrue pour la tirer, quel pays détenant l’arme nucléaire serait-il prêt à y renoncer en plaçant ses bœufs derrière, et croire qu’ainsi il ouvre le premier le chemin sur le parcours de la paix ?