Il est plus que temps de sortir de notre cocon!

L’exploration par vols habités ce n’est pas seulement aller vers Mars, bien évidemment. Je ne néglige pas les efforts qui ont été faits depuis que Gagarine a parcouru la première orbite de l’homme autour de sa planète d’origine. Ce que je regrette c’est surtout qu’on n’ait pas fait davantage sur une durée aussi longue. Le 12 avril 1961, date de ce vol historique, c’est loin, c’est très loin. Depuis, que de tours en rond autour de la Terre, que d’atermoiements, que de projets avortés !

Bien sûr ce n’est pas facile et nous avons connu des échecs et des morts. Mais malgré tout, que de frilosité, que de précautions ! L’opinion a sur-réagi aux quelques échecs et plus que tout, il semble qu’elle se soit lassée, que son attention se soit tournée ailleurs, à nouveau vers la Terre juste après avoir osé regarder plus loin.

Ce qui a manqué sur la durée, c’est le souffle, l’audace. Après les promenades sur la Lune du programme Apollo, il fallait retourner encore sur la Lune pour y mener des recherches scientifiques dont on a seulement entrevu l’intérêt sans les réaliser (et non pour y construire des « villages » inutiles) et surtout aller sur Mars. Nous avions le lanceur, Saturn V et nous avions les hommes, des hommes de la trempe de Gagarine ou de Neill Armstrong et Buzz Aldrin.

Bien sûr cela aurait été difficile mais c’était aussi difficile de quitter la Terre pour la première fois en allant sur la Lune. Bien sûr la technologie n’était pas totalement au point mais elle ne l’était pas non plus pour aller sur la Lune. Bien sûr le danger était grand mais c’était le cas aussi pour chacune des missions Apollo. Et il y aurait eu d’autres morts, oui, mais ces hommes courageux et déterminés en auraient accepté le risque.

Beaucoup d’entre nous ont le sentiment que partir ailleurs n’est pas une priorité, que nous avons le temps, que Mars brillera toujours dans le ciel et qu’il faut d’abord s’occuper de la Terre et d’apporter des solutions définitives aux maux qui nous accablent. Mais prioriser notre action sur Terre, c’est avoir une conception erronée de la vie et de notre devoir en tant que membres actifs car vivants, de notre espèce. Notre devoir bien sûr, vis à vis de nos ancêtres et de nos descendants, est de perpétuer notre espèce dans les meilleures conditions pour elle et, à ce titre, de corriger nos erreurs, notamment environnementales qui ont conduit à un état de fait dangereux non seulement pour les autres espèces que nous détruisons mais aussi pour nous-mêmes. Mais notre devoir est aussi de saisir les opportunités pour augmenter nos possibilités de survie et de floraison partout dans l’Univers. Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire et les opportunités apparaissent dans des fenêtres qui s’ouvrent et qui se ferment.

Maintenant il faut aller sur Mars parce que plus que jamais nous le pouvons et que la fenêtre est encore ouverte. Il faut relever ce défi, être à la hauteur de nos capacités technologiques parce qu’un jour nous pourrions ne plus vouloir. Au-delà de la Lune, il sera moins difficile d’aller sur Mars que nulle part ailleurs dans le système solaire. Soyons concrets, ne rêvons pas ; nous n’irons pas physiquement sur Titan ni dans les nuages de Vénus avant très longtemps. Et entreprendre cette traversée de notre nouvel Océan qu’est l’Espace profond, ce sera pour le plus grand profit de l’humanité. Cela fera souffler partout autour de la surface de la Terre, un vent de jeunesse et un esprit d’aventure comme ce fut le cas quand l’Amérique ouvrit ses bras à la vieille Europe confite dans ses guerres intestines, gangrenée par ses querelles religieuses, fossilisée dans ses contraintes hiérarchiques et administratives.

Allons-Y ! « On to Mars », comme le disent nos amis Américains !

Illustration de titre:  Aurora (ESA), credit ESA et Pierre Carril. Je reprends encore une fois cette illustration que j’aime beaucoup car elle montre bien l’élan difficilement résistible (de mon point de vue) et l’espoir de l’humanité technologique vis à vis de l’espace. Elle est porteuse en même temps avec force, de l’imagination et du rêve d'”ailleurs”. Elle a été commandée à Pierre Carril par l’ESA à l’époque du lancement du programme Aurora de cette dernière. Pierre Carril est l’un des meilleurs illustrateurs scientifiques français se consacrant à l’espace. Ses dessins sont toujours extrêmement rigoureux et porteurs de sens. 

Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur:

Index L’appel de Mars 20 05 21

Pierre Brisson

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l'Association Planète Mars (France), économiste de formation (Uni.of Virginia), ancien banquier d'entreprises de profession, planétologue depuis toujours.

18 réponses à “Il est plus que temps de sortir de notre cocon!

  1. “Bien sûr la technologie n’était pas totalement au point mais elle ne l’était pas non plus pour aller sur la Lune”, je dirais même qu’elle l’était beaucoup moins au début des années 60 (septembre 1962) quand Kennedy a donné aux USA la Lune comme objectif, “non parce que c’était facile mais parce que c’était difficile et obligerait le pays à mobiliser le meilleur de ses forces et compétences pour y parvenir”, qu’elle ne l’est aujourd’hui pour une expédition habitée vers Mars. Quasiment rien des techniques nécessaires pour une mission lunaire n’existait à l’époque et n’avait encore été testé: sortie dans l’espace (Leonov en mars 1965), rendez-vous spatial (Gemini VI, décembre 1965), etc., etc. D’ailleurs le schéma audacieux d’un rendez-vous en orbite lunaire, qui a permis de réaliser les missions Apollo avec l’envol à chaque fois d’une seule Saturn V au lieu de 2, voire 3 (!), proposé par un “obscur” technicien de l’équipe von Braun, avait été rejeté au début comme dépassant ce que l’on imaginait pouvoir réaliser à l’époque.
    Aujourd’hui nous bénéficions quand même de l’expérience de près de 60 ans de vols habités dans l’espace, de constructions d’ensembles complexes en orbite, de nombreuses sorties extra-véhiculaires et sur la Lune, avec dans ce dernier cas l’acquis d’un programme étendu d’exploration déjà d’un autre corps céleste présentant des conditions même plus exigeantes que celles que l’on rencontrera sur Mars.
    La question n’est donc pas de savoir si nous POUVONS aller sur Mars, mais si nous VOULONS y aller! Et je ne peux que souhaiter aux générations actuelles de pouvoir, comme cela a été le cas pour la mienne, aussi se passionner pour une nouvelle avancée dans ce qui a toujours été dans l’ADN de notre espèce, découvrir de nouveaux horizons en se projetant plus loin et plus “haut”!

  2. Entre le premier vol motorisé réalisé par les frères Wright en 1904 et le Handley Page Heracles qu’on peut considérer comme le premier avion de transport de passagers fiable et confortable, il s’est écoulé une vingtaine d’années.

    Si nous avions manifesté le même enthousiasme pour construire des vaisseaux spatiaux après le premier vol de Youri Gagarine en 1961, le tourisme spatial serait déjà largement opérationnel et le Système Solaire serait notre domaine.

    1. Il est difficile de comparer le développement de l’aviation qui, au début en tout cas. a surtout relevé d’entreprises individuelles, avec l’aventure spatiale qui ne peut être que beaucoup plus collective (même si des hommes comme Elon Musk p.ex. montrent que la volonté et l’esprit d’entreprise d’un seul individu peut aussi y jouer un rôle important). Mais vous avez raison, l’Humanité semble avoir un peu perdu de son élan depuis les années 60. Il me semble très significatif à cet égard de constater qu’Arthur C. Clarke et S. Kubrick pensaient être réalistes à la fin des années 60 lorsqu’ils ont écrit et réalisé “2001.A Space Odyssey”. Alors que près de 20 ans après la date fixée pour cette odyssée, nous sommes encore TRES loin de ce qui était censé devoir être notre futur spatial tel qu’imaginé en 1968! Aurions-nous perdu notre esprit d’aventure et d’entreprise? Serait-ce le signe que notre espèce est sur le déclin?

  3. “Aller sur Mars avec Saturne V et une capsule Apollo” ? voilà bien une idée absurde qui bien sur n’a pas été retenue !
    Les meilleurs experts des vols spatiaux sont unanimes en ce qui concerne le voyage vers Mars :
    – vu la technologie actuelle qui occasionne une durée de vol de plus de 6 mois dans des conditions encore incomprises et dangereuses pour la physiologie humaine, ça frise le suicide !
    – se poser en douceur sur Mars est un autre défi de taille qui ne connait pas encore de solution parce qu’il faut y rester plusieurs mois au contraire d’une mission lunaire de quelques jours ! La masse à déposer sur le sol de la planète rouge est au moins 30 fois celle d’une simple Rover !
    ( on ne sait pas comment le Starship de SpaceX va pouvoir réduire sa vitesse de 20000 km/h à 0 en quelques minutes sans surchauffer dans l’atmosphère, tous les engins spatiaux doivent être protégés par un bouclier thermique , y compris la navette )
    – la survie sur Mars est impossible sans scaphandre et donc gênera considérablement non seulement la recherche comme cela a été testé sur Terre par des spécialistes , mais aussi tous les mouvements banals de la vie quotidienne qui deviendrait vite une torture …
    Qu’on y parvienne pendant ce siècle ou le prochain n’a aucune importance , alors autant développer d’abord des moyens de propulsion bien plus rapides afin de réduire la durée des missions ! Et avec le temps, les robots deviendront incontournables !
    La conquête de l’espace se conçoit dans la durée et n’obéit pas aux fantasmes de quelques illuminés …

    1. Toujours aussi négatif, et distordant par ailleurs les propos de M. Brisson. Ce qu’il a écrit: “Nous avions le lanceur, Saturn V et nous avions les hommes”, et pas: “Aller sur Mars avec Saturne V et une capsule Apollo”. Les lanceurs actuellement développés – SLS, BFR, … – avec l’objectif ultérieur de servir pour des missions vers Mars ont précisément des caractéristiques très proches de l’ancienne Saturn V, et personne, sauf vous, n’a parlé d’utiliser une capsule Apollo pour une telle mission!
      Pour le reste, vous revenez sans arrêt avec les mêmes “arguments” sans fondements, auxquels il a déjà été répondu ici x fois!
      L’exploration spatiale ne vous intéresse pas, c’est votre droit, mais alors cessez de venir sur ce blog pour y seriner ad vitam aeternam les mêmes incongruités!

  4. ” l’Humanité semble avoir un peu perdu de son élan depuis les années 60 […] Aurions-nous perdu notre esprit d’aventure et d’entreprise? Serait-ce le signe que notre espèce est sur le déclin?”

    Quand Yuri Gagarine a fait son tour de Terre, j’avais quinze ans. Comme tant d’autres, les premiers pas des Américains sur la Lune et les débuts de la conquête de l’espace m’ont fait rêver et ont marqué mon adolescence et mon passage à l’âge adulte. Comme tout afficionado de Tintin, je rêvais de poser à mon tour mon pied sur la Lune pour observer “in situ” à quoi ressemblait cette “Nouvelle Frontière”, cette Terre promise alors par John F. Kennedy à ses compatriotes, qui n’y ont pourtant trouvé que des cailloux, comme Vasquez de Coronado et les conquistadors des Sept Cités de Cibola – serpents, scorpions, vautours et Indiens en moins.

    Il m’a bien fallu revenir de mes rêves de jeunesse pour constater que la seule aventure encore ouverte à l’homme moderne, même au plus beau des “Trente Glorieuses”, qui n’ont de glorieux que le nom, est la recherche d’un emploi. A l’heure où le quart de la population active pointe au chômage, les faits semblent ne pas me démentir. Quand on est confiné chez soi avec la moitié de la population mondiale, n’est-ce pas l’occasion idéale pour prendre enfin conscience que, comme disait Pierre Emmanuel, le vrai voyage est intérieur? Qui peut proposer une aventure à moindre risque et à meilleur prix?

    Par chance, les articles de Pierre Brisson me permettent de continuer à rêver un peu pendant mon assignation à résidence.

    1. “qui n’y ont pourtant trouvé que des cailloux (sur la Lune)”. Parce que vous pensiez qu’on allait y trouver quoi? Des Sélénites avec un panneau “Welcome” 🙂 ?! Et demandez à Harrison Hagan Schmitt (géologue, Apollo 17) et à ses collègues restés sur Terre qui ont pu examiner les échantillons de roches ramenés de la Lune ce qu’ils pensent de votre: “QUE des cailloux”!
      Quant à la situation actuelle, précisément, chercher à s’élever un peu (au sens propre comme au sens figuré!) est peut-être ce qui nous reste encore de mieux en matière de possibilités de dépassement. Les problèmes ne manquaient pas, et comment, non plus au temps des “Grandes Découvertes” (XVe-XVIIe siècles), mais heureusement que cela n’a pas empêché des hommes audacieux de réaliser ces grandes avancées de l’esprit humain. On ne fait pas de grandes choses en pensant “petit” et trop “terre-à-terre” (là aussi, dans tous les sens du terme).

  5. Au sujet des roches lunaires et de leur intérêt pour la science, que je ne nie pas, n’étant pas géologue je ne dispose d’autres sources d’informations que celles disponibles dans le domaine public, telles que l'”Apollo Lunar Surface Journal” (https://www.hq.nasa.gov/alsj/main.html) et les articles de Wikipedia consacrés aux roches lunaires et aux diverses missions d’Apollo. Si ces roches ont un réel intérêt scientifique, ce dont, encore une fois je ne doute pas, pourquoi celui-ci n’est-il pas mieux connu? Par exemple, l’article de Wikipedia mentionne que les recherches ont permis d’identifier trois minéraux jusqu’alors inconnus, l’armalcolite, la tranquillityite et la pyroxferroite qui ont cependant été retrouvés sur Terre ultérieurement. Cet article précise aussi que les mers lunaires sont principalement constituées de basaltes à olivine ou à pyroxène et que les terres lunaires sont composées de types de roches classées en fonction de l’abondance des feldspaths (responsables de la couleur claire des terres) et des olivines : anorthosite ferreuse (FAN, ferroan anorthosite), roches magnésiennes (dunite, troctolite), roches alcalines (anorthosite alcaline, norite).

    La mission robotique de la sonde spatiale soviétique, qui a permis pour la première fois de ramener en 1970 des échantillons de sol lunaire sans intervention humaine ne me paraît pas moins digne d’intérêt.

    En dehors de leur impact scientifique, on doit aussi constater que les roches lunaires ont surtout fait parler d’elles dans le public par l’intérêt des politiciens et des gérants de ventes aux enchères. Le même article ajoute en effet que le président américain Richard Nixon a donné à 135 pays et aux cinquante États américains des morceaux de Lune. Certains ont été vendus, perdus ou détruits.

    Quant aux trois échantillons de roche lunaire rapporté par Luna 16 (toujours selon Wikipedia), vendu une première fois par Sotheby’s pour 442 500 dollars américains en 1997, le lot de trois fragments est vendu 855 000 dollars, soit 751 000 euros, le 30 novembre 2018 lors d’une seconde vente aux enchères organisé par Sotheby’s à New York. Où est donc l’intérêt scientifique?

    Si vous disposez de meilleures sources de documentation à cet égard, je serais ravi de les connaître.

    1. Puisque vous vous documentez apparemment beaucoup sur Wikipédia, je vous suggère p.ex. de regarder le dossier sur Apollo 17 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollo_17), qui montre bien tout l’intérêt scientifique d’une mission lunaire HABITEE de ce type. Schmitt a en particulier découvert une roche d’un intérêt tout particulier (ne m’en demandez pas plus, je suis physicien, pas géologue) qu’un robot n’aurait jamais détectée car il fallait l’oeil (très) exercé d’un expert humain pour cela.

      1. Merci pour ce lien très intéressant, qui fait revivre l’épopée de la mission Apollo 17, que l’on pouvait suivre en direct à la télévision, en 1972. On pouvait y entendre Harrison H. Schmitt chanter “I was strolling on the Moon one day” et assister à ses progressions pédestres sur le sol lunaire en compagnie de Eugene Cernan, ainsi qu’à ses chutes spectaculaires en apesanteur, sans oublier la première vue du globe terrestre, qui faisaient vibrer d’émotion et trembler les “petits” Terriens pour les courageux astronautes, devenus de véritables héros aux yeux du public.

        Cet article place pourtant d’emblée la mission spatiale dans le contexte du programme Apollo lancé en 1991 par John F. Kennedy, qui est d’abord politique: affirmer la supériorité scientifique et technique des Etats-Unis sur l’URSS dans le contexte de la Guerre Froide. Ses fins militaires ne sont d’ailleurs pas cachées, tous les astronautes étant recrutés parmi des pilotes militaires jusqu’à l’arrivée de H. H. Schmitt, le premier civil à avoir été recruté par la NASA pour participer à une mission spatiale, ceci sous la pression de la communauté scientifique.

        Or, si les soviétiques avaient voulu envoyer une mission habitée sur la Lune à cette époque, ne l’auraient pas fait? Aujourd’hui et depuis l’interruption du programme Apollo pour raisons politiques et budgétaires, n’est-ce pas les astronautes américains qui dépendent des Russes pour rejoindre la station spatiale et en revenir?

        Faut-il aussi rappeler que le père fondateur de la recherche spatiale américaine, Werner von Braun, que vous mentionnez plus haut, était l’inventeur des V2 allemandes, responsables des tueries de civils londoniens à la fin de la Seconde Guerre Mondiale? Nul doute que ce bon Aryen ne manquait pas de “spirit of enterprise”.

        Enfin, puisque vous évoquez les Grandes Découvertes et les “hommes audacieux” qui ont permis de réaliser “ces grandes avancées de l’esprit humain”, faut-il oublier pour autant qu’à l’arrivée des conquérants européens, les peuples indigènes se sont vite avérés perdants? Voici un extrait du site “Alloprof” consacré aux causes et aux conséquences des Grandes Découvertes:

        “Les colonisateurs ont rapidement utilisé les Amérindiens comme main-d’œuvre gratuite. Les indigènes se trouvaient alors dans une position de soumission. Plusieurs colons acceptaient de protéger des groupes d’Amérindiens à la condition que ceux-ci se christianisent et acceptent de travailler gratuitement. Les Amérindiens se rendent vite compte que les colons ne travaillent que pour eux : ces derniers sont en fait à la conquête non seulement des territoires, mais aussi des peuples.

        Contact mortel pour plusieurs Amérindiens

        Non seulement les civilisations autochtones ont rapidement été exploitées par les colonisateurs, mais en plus plusieurs individus ont trouvé la mort en raison de ce choc entre les cultures. Plusieurs Amérindiens ont été victimes des combats, d’autres ont succombé aux maladies contagieuses apportées par les Européens contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés et d’autres ont connu une mort précoce causée par le travail forcé.

        Le début de l’esclavage

        Dès 1520, un transport organisé d’esclaves noirs en provenance de l’Afrique a été mis sur pied. Ces esclaves étaient transportés jusqu’en Amérique. Ce transport avait pour but de combler le manque de main-d’œuvre en Amérique. Rapidement, ce transport d’esclaves a été intégré au commerce mondial.”

        (Référence: http://www.alloprof.qc.ca/BV/pages/h1066.aspx#cons%c3%a9quencesautochtones).

        En fait de “grandes avancées de l’esprit humain” et d’esprit d’entreprise avant la lettre, on peut faire mieux, non?

        Quant à Elon Musk et à son fameux “spirit of enterprise” à lui, ne lui reste-t-il pas encore à démontrer, avec le prochain départ de la mission SpaceX, que celle-ci a une valeur autre que boursière?

        Merci encore pour votre réponse.

        1. Pour vous répondre sans longs développements:
          1) Oui, la conquête de l’Amérique s’est accompagnée de crimes contre l’humanité impardonnables et non pardonnés mais tous les migrants n’ont pas été des assassins et “la conquête” a été un formidable appel d’air pour les populations européennes qui y ont vu une possibilité, pour eux de se libérer de toutes sortes de contraintes imposées dans leurs vieux pays
          2) Ce mercredi, j’espère, les Américains vont retrouver un chemin autonome vers l’espace avec le Dragon de SpaceX. C’est une bonne chose qui montre les qualités de l’entreprise privée, pour laquelle le profit est un instrument nécessaire (en effet le profit a pour but non seulement de jouir égoïstement de ses succès mais aussi de payer ses échecs et de pouvoir continuer à entreprendre).
          3) Toutes les découvertes technologiques ont leur bons et leurs mauvais aspects. C’est l’histoire éternelle de la langue d’Esope.
          4) Il ne faut pas déprécier l’oeuvre d’Elon Musk. Son esprit d’organisation lui a permis de réduire considérablement les coûts de lancement En particulier la réutilisabilité des lanceurs est une immense avancée. Il aura ainsi grandement contribué à rendre possible l’exploration de l’espace profond par vols habités.

        2. “Programme Apollo lancé en 1991”? Eh bien , ils ont été rapides les Américains pour débarquer sur la Lune déjà en 1969 :-)! En fait, le discours de Kennedy date de 1962.
          En ce qui concerne l’épopée d’Apollo 17, j’y suis particulièrement attaché ayant eu l’immense chance d’assister en direct au Kennedy Space Center au lancement (peu après minuit) de la Saturn V emportant cette mission; un souvenir inoubliable.
          “Si les soviétiques avaient voulu envoyer une mission habitée sur la Lune à cette époque, ne l’auraient pas fait?” Ils ont bel et bien essayé, mais échoué, la fusée lunaire soviétique, N-1, ayant connu 4 échecs au lancement, dont un qui a gravement détruit les installations et causé de nombreuses victimes.
          Pour ce qui est d’Elon Musk, il a déjà amplement démontré que dans le domaine spatial il n’avait rien à envier à la NASA et que ses réalisations n’étaient de loin pas que “boursières”!
          Enfin, en ce qui concerne les conséquences de la conquête du “Nouveau Monde” je suis parfaitement conscient de leur aspect négatif aussi, … d’autant plus que mon épouse est d’origine mexicaine! Mais cela ne change rien à ce que j’ai écrit sur la période des “Grandes Découvertes”. Heureusement, il n’y pas de craintes de ce genre à avoir pour ce qui concerne la “conquête” spatiale!

          1. En effet, il s’agit bien de 1961 (et non de 1991). Merci de l’avoir corrigé.

            En ce qui concerne Elon Musk, je ne mets pas un instant en doute ses compétences. En revanche, j’en garde quelques-uns, et non des moindres, quant à l’éventuelle récupération de son entreprise à des fins politiques. Donald Trump n’a-t-il pas déjà annoncé qu’il assisterait mercredi au lancement de la mission SpaceX? Or, entre Trump et Kennedy, il y a manière et manière de concevoir “America First”, ne pensez-vous pas?

          2. “entre Trump et Kennedy, il y a manière et manière de concevoir “America First”, ne pensez-vous pas?”
            Oh ou! J’ai d’ailleurs la nostalgie de cette époque où les USA étaient pour nous (jeunes à l’époque) un modèle et un exemple, alors qu’aujourd’hui … !

  6. puisqu’il semble y avoir beaucoup “d’experts” en astronautique, je vais poser une question qui me taraude… 🙂
    on parle de construire une station orbitale autour de la lune . et pourquoi ne pas propulser l’ISS sur une telle orbite ? accelerer 400 tonnes (ou moins si on detache les 2 modules russes) n’est il pas possible avec les grosses fusées en cours de construction ?
    après tout on remonte bien des trajectoires de 400 à 36000km ? impulser une ellipse vers la lune en quelques mois ou années n’est pas faisable ?
    merci.

    1. Apparemment un des gros problèmes qui se poserait serait le changement d’orbite. Pour convenir aux Soviétiques (c’est à dire qu’elle puisse survoler l’URSS) l’orbite de l’ISS a été très inclinée sur l’équateur terrestre, 51°. Or pour aller sur la Lune il faut absolument se retrouver dans le plan de l’écliptique. La correction de trajectoire si elle n’est pas impossible, serait très difficile.
      Par ailleurs la structure de l’ISS ne la prête pas du tout à une propulsion vers une autre destination (un simple rehaussement d’orbite n’est pas du même ordre). Il y a des considérations d’équilibres (centre de gravité) à prendre en compte, et le remorquage se fait avec de tout petits vaisseaux (les ravitailleurs).
      Enfin cette structure est vieille et peu adaptée à l’espace profond (radiations galactiques notamment).

  7. Cher Pierre, cet article m’a fait penser à quelque chose qui me turlupine depuis longtemps.
    https://www.letemps.ch/sciences/astronautes-bord-spacex-une-chance-276-dy-rester

    Sans minimiser votre passion pour la découverte, que pensez-vous d’Elon Musk?

    Son core Business, Tesla, est pour l’instant un flop financier total (sans mentionner que le véhicule électrique ne résoud rien);

    Son train satellitaire va brouiller les téléscopes de tous les passionnés d’étoiles;
    Il booste tout azimut…!

    Serait-ce une licorne, belle parleuse et qui fasse des plans sur la comète avec l’appui d’argent noir?

    Merci de votre avis

    1. Merci du commentaire Olivier. Ma réponse:
      Je suis très admiratif d’Elon Musk sur trois points:
      1) sa détermination pour mener à bien son projet d’aller sur Mars, en dépit des moqueries des sociétés et des personnes “établies”.
      2) sa réussite brillante dans la réutilisabilité des lanceurs. Ce qui conduit à une baisse spectaculaire du coût de ces lanceurs et qui rend techniquement et financièrement faisable le projet de missions habitées sur Mars.
      3) son esprit d’organisation qui a permis de mener à bien des projets considérables très rapidement malgré des concurrents redoutables.
      Je déplore et je condamne son projet Starlink qui conduit à un e pollution dramatique de l’espace proche de la Terre.
      A ma connaissance, il n’est pas question d’argent noir.

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