Un modem contre le Covid (5)

Ceci est une sous-section de «Ça sonne». Pas de blablas, juste des propositions de podcasts, playlists, captations de concerts, docus, etc. Je mettrai à jour régulièrement.

->Tresque est l’un des pseudonymes du Genevois Laurent Peter – on le connaît également sous celui, volontiers bruitiste, de D’Incise, on capte sa signature dans le trio de bourdon La Tène, bref: c’est un grand d’ici. Sous son nom de Tresque, il produit ce qu’il appelle lui-même «une idée de techno», c’est-à-dire une musique basée sur la répétition et la binarité. Au final, cette «idée» musicale est une merveille qui pilonne entre les échos – on peut s’en rendre compte en allant jeter une oreille à Ereignisse part. 1, un 3-titres qu’il vient de sortir chez -OUS. On peut aussi le retrouver sur Mixcloud à l’occasion d’un set en feu réalisé pour Radio Raheem – on y entendra de très belles choses de Surgeon, Shifted, NHK yx Koyxen, ou encore Ø, du regretté Mika Vainio.

-> Depuis Genève toujours, Bongo Joe Records, Le Zoo, La Gravière et WAV33 se sont associés pour proposer «Résiliences sonores», des mixes d’une heure réalisés par toute une série de figures de la scène locale: Cyril Yeterian (le patron de Bongo), Vincent Bertholet (Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Hyperculte), Simone Aubert (Hyperculte aussi, Tout Bleu, Massicot) et bien d’autres encore. L’angle stylistique est large – on y trouvera autant de musiques exotiques que de techno au couteau ou de collages incongrus. Voici par exemple la belle et étrange chose proposée par Sixto, le patron de la légendaire Cave 12:

-> A Paris, le Groupe de recherches musicales (GRM), le saint des saints des musiques électro-acoustiques fondé par Pierre Schaeffer en 1958, a mis sur pied «Distances», un blog qui demande à un bel échantillon de musiciens aventureux quelle est leur expérience du confinement. On y trouve les témoignages d’or de pointures telles qu’ErikM, Chris Watson, Félicia Atkinson ou encore Giuseppe Ielasi.

->A Delémont, le SAS propose lui aussi des captations de concerts ou de mixes. Il y a de très bonnes choses, et j’avoue avoir été passablement renversé par la prestation de Canichnikov, quelque part entre slam et hip hop, entre spoken word et synthpop, et surtout entre bricolages surréalistes et déprime engagée:

->On terminera par un documentaire: By any Means, d’Aaron Michael Thomas. On a là une (trop brève) évocation (en deux parties) de la carrière de Black Flag, mythe fondateur s’il en est du hard core sur la côte Ouest des Etats-Unis – et partout ailleurs sur la planète:

Philippe Simon

Philippe Simon est chef d'édition au «Temps» et Dr ès Lettres de l'Université de Genève, spécialiste de Rabelais et des littératures de la Renaissance. En marge de cela, il se passionne pour les musiques singulières, curieuses, aventureuses – tous styles confondus. C'est de ces sons qu'on n'entend guère qu'il va vous parler ici.