Un modem contre le Covid (4)

Ceci est une sous-section de «Ça sonne». Pas de blablas, juste des propositions de podcasts, playlists, captations de concerts, docus, etc. Je mettrai à jour régulièrement.

-> C’est Gaëtan Seguin, l’un des boss du label Three:Four, qui a attiré mon attention sur cette magnifique webradio: Duuu. C’est un cabinet de curiosités sous forme de playlists fournies par des artistes aux profils très divers, de la musique à la poésie sonore (on trouve entre autres dans ce rayon précis de très chouettes expériences du romand Gaël Bandelier). A l’heure où je tape ces lignes, je navigue dans l’épisode «Alentir», un choix musical fait par l’autre tête pensante de Three:Four, Maxime Guitton. On y cabote entre productions maison (Loup Uberto, Delphine Dora…) ou non (Fred Frith, Simon Fisher Turner). Ecoutez, ça rêve.

-> Mixtapes encore avec, sur Mixcloud, celles de cmepeo – pseudonyme derrière lequel se cache un membre éminent d’electripocnic, un collectif neuchâtelois qui fit les belles heures des expérimentations sauvages au tournant des années 2000. «Tembo Tembo», sa série de playlists, témoigne plutôt d’un éclectisme de digger – à témoin cet épisode n°85, qui vous balade de Pharoah Sanders à King Crimson en passant par J. Dilla:

-> Mixtape toujours (sur Mixcloud toujours), mais cette fois réalisée par African Ghost Valley. On a là un duo valdo-genevois (Childe Grangier et Gabba Boya) qui s’est spécialisé dans une forme d’electronica fracturée, d’onirisme intranquille (je parlais d’eux dans Le Temps en 2016 – ici). Ce mix d’il y a quelques jours à peine plonge dans des zones électroniques étranges (leurs propres productions, mais aussi celles de Severed Heads, African Head Charge, Genesis P-Orridge, etc):

-> Je l’avoue, je le concède: Boiler Room est une grosse machine qui sanctifie les mixes de signatures bankables de la scène électronique. Mais Boiler Room est aussi une mine d’expériences sonores très engageantes. A ce titre, un autre aveu: je suis un fan inconditionnel de Michael Wollenhaupt, alias Ancient Methods. Pourquoi? Parce que sa musique est une joie de l’ombre, qui vous martèle et vous soulève. A témoin cet incroyable mix réalisé en 2016 à Berlin:

-> Encore un aveu? J’aime énormément Motörhead – en partie parce que Lemmy Kilmister avait cette aura de grand cousin auquel on pouvait faire confiance à la fois pour sa dinguerie et pour sa profonde gentillesse. Dès lors, si j’apprécie Lemmy, je ne peux qu’apprécier Hawkwind, son mandat précédent («Silver Machine», quel titre tout de même!). Voici un chouette documentaire qui retrace cette première folie:

Et ne forcez pas sur les œufs.

Philippe Simon

Philippe Simon est chef d'édition au «Temps» et Dr ès Lettres de l'Université de Genève, spécialiste de Rabelais et des littératures de la Renaissance. En marge de cela, il se passionne pour les musiques singulières, curieuses, aventureuses – tous styles confondus. C'est de ces sons qu'on n'entend guère qu'il va vous parler ici.