Être capitaliste pour mieux devenir communiste?

Et si communisme et capitalisme étaient complémentaires et nécessaires pour la bonne marche du monde?

C’est le point de vue insolite du philosophe et pédagogue franco-bulgare Omraam Mikhaël Aïvanhov (1900-1986) que j’ai côtoyé il y a environ un demi siècle (déjà! heureusement qu’il faut du temps pour devenir jeune…).

En ce tout début d’année 2023, voilà de quoi réfléchir en souriant, ou sourire en réfléchissant, comme bon nous semble:

“La question du communisme et du capitalisme n’a cessé de préoccuper les économistes et les hommes politiques depuis plus d’un siècle. Mais, pour un véritable psychologue, le communisme et le capitalisme, au lieu d’être deux idéologies ennemies, sont deux tendances qui existent dans l’être humain et qui sont toutes les deux indispensables car complémentaires: il faut être capitaliste pour mieux devenir communiste, et voici comment.

L’être humain possède un grand capital: sa vie, et il a la propriété de ces “moyens de production” que sont ses yeux, ses oreilles, son cerveau, ses poumons, son cœur, ses bras, ses jambes, etc. Il les exerce, les entretient, les soigne, les perfectionne, il les conserve pour lui: il est “capitaliste”.

Mais quand son capital commence à produire et qu’il organise et augmente bien sa production, il peut alors distribuer ses produits aux autres: il donne, il anime, il éclaire, il réchauffe: il devient “communiste”.

On ne peut pas être communiste si l’on ne sait pas d’abord être capitaliste pour faire fructifier son capital, sinon on sera incapable d’apporter quoi que ce soit aux autres. Et on n’est pas non plus un bon capitaliste si on ne distribue pas sa richesse, car à ce moment là tout ce que l’on possède stagne et pourrit.

Communisme et capitalisme, les deux vont ensemble et sont absolument nécessaires pour la bonne marche du monde.” (Éditions Prosveta)

Philippe Le Bé

Désormais auteur, Philippe Le Bé a précédemment été journaliste à l’ATS, Radio Suisse internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS, L'Hebdo, et Le Temps. Il a publié trois romans: «Du vin d’ici à l’au-delà » (L’Aire),« 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave » (Edilivre) et "Jésus revient...en Suisse" (Cabédita)