Claudine Schmid face à Joachim Son-Forget : des reproches non fondés.

Dans sa feuille électorale en vue du second tour des élections législatives en France, Claudine Schmid, députée sortante des Français établis en Suisse et au Liechtenstein, a établi un tableau comparatif sur « la façon dont les candidats en lice accompliront leur mandat et les mesures qu’ils défendront ». Quelques petites mises au point s’imposent :

1 – Concernant son adversaire politique Joachim Son-Forget, le candidat de La République En Marche !, Claudine Schmid écrit que « ce dernier conservera une activité professionnelle » et que c’est « non conforme à l’esprit de la loi sur le non cumul des mandats ».  Joachim Son-Forget est en effet médecin, radiologue spécialiste du cerveau au CHUV. Que valent ces remarques ?

  • Il y a dans l’Assemblée nationale sortante 70 députés professionnels de la santé (médecins, chirurgiens, dentistes, sages-femmes, vétérinaires).
  • « Pour un jeune homme de 34 ans, faire quelques gardes par mois, cela ne va pas l’empêcher d’accomplir son travail de député », note Emeline Ozhan, chargée de la communication de campagne de Joachim Son-Forget. Par ailleurs, avoir gardé un pied dans la profession, surtout quand il s’agit d’une profession médicale, est plutôt conseillé quand on arrive en fin de mandat. Les patients peuvent apprécier d’avoir devant eux un médecin toujours compétent et à la page de la recherche médicale !

2 – Claudine Schmid souligne par ailleurs être issue de la famille RPR, UMP, LR et note que Joachim Son-Forget est un homme du Parti socialiste et aujourd’hui de LREM.

C’est vrai, Joachim Son-Forget a soutenu la campagne de François Hollande en 2012 par une série d’actions bénévoles. « Et moi j’étais à cette époque proche des Républicains », relève Emeline Ozhan ». Des femmes et des hommes issus de courants de droite et de gauche, c’est précisément ce qui fonde et caractérise le mouvement d’Emmanuel Macron.

3 – Claudine Schmid se considère « libre et indépendante de tous les textes, y compris sur la loi de finance », face à Joachim Son-Forget qui « a signé le Contrat pour la Nation par lequel il s’engage à soutenir le projet d’Emmanuel Macron.

Cela laisse entendre que les députés de LRLM seront les nouveaux godillots du président sans esprit critique de discernement. N’est-ce pas un procès d’intention ? Cela dit, peut-on reprocher à un député qui s’est engagé sur un programme de le soutenir une fois élu ?

4 – Enfin, Claudine Schmid écrit qu’elle est hostile à tout impôt sur la nationalité, sujet fort sensible pour tous les Français établis à l’étranger. Cette remarque, la députée se garde bien de l’écarter des mesures prônées par Joachim Son-Forget, laissant peut-être entendre qu’il y serait favorable…ce qui est faux.

 

 

 

 

 

 

Philippe Le Bé

Désormais auteur, Philippe Le Bé a précédemment été journaliste à l’ATS, Radio Suisse internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS, L'Hebdo, et Le Temps. Il a publié trois romans: «Du vin d’ici à l’au-delà » (L’Aire),« 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave » (Edilivre) et "Jésus revient...en Suisse" (Cabédita)

5 réponses à “Claudine Schmid face à Joachim Son-Forget : des reproches non fondés.

  1. Les deux premiers points sont des faits, pas des reproches. Par ailleurs, vu son score du premier tour, je ne pense pas que Joachim Son-Forget avait besoin d’un article pour le defendre dans le temps, même écrit par un journaliste indépendant.

  2. Ce n’est pas le métier de médecin de Joachim Son-Forget que Claudine Schmid let en cause mais son intention d’avoir une activité diplomatique / humanitaire en Albanie qui est pour lui un pays de prédilection.
    Par ailleurs le fait est que Monsieur Son-Forget est un socialiste, peut-être un social-démocrate et c’est heureux par rapport aux archeo-marxiste de l’ancien parti socialiste. Si les personnes comme lui sont nombreuses au sein du mouvement En-Marche, et elles le sont, on aura bien une politique socialiste en France alors que l’etatisation à atteint un tel point qu’il aurait fallu un remède vraiment libéral que seule pourrait lui donner une vraie droite, comme celle défendue par Madame Schmid.

  3. Monsieur Son-Forget, je pense, saura faire un très bon député pour la Suisse (et le Liechtenstein). Il est vrai que la fonction de député nécessite une quasi disponibilité H24 puisque les textes sont souvent discutés dès lundi après-midi souvent dès 15h-16h et peuvent durer jusqu’au samedi matin jusqu’à environ 3h du matin, répartis sur une journée comme le jeudi en trois sessions de 9h30 à 13h00, de 15h00 à 20h00 et de 21h30 à 2h/3h maximum du matin, hors les mardi matin réservés exclusivement aux réunions des groupes parlementaires et les mercredi matin souvent réservés pour le travail dans les différentes commissions.

    Ainsi, le député est toutefois censé rester plus que les mardis et mercredis après-midis où la séance des Questions Au Gouvernement (QAG) prend place et beaucoup souvent repartent dès le mercredi soir en circonscription.

    Toutefois, il est aussi admissible qu’un député ayant une activité médicale continue de la pratiquer. Imaginons un neurochirurgien reprenant le métier après 5 ans d’inactivité professionnelle. Il y a des métiers comme les professions médicales qui nécessitent le maintien d’une pratique.

    En outre, Madame Schmid se trompe en disant que tout cela n’est pas conforme avec l’esprit de la loi sur le cumul des mandats. Non, l’esprit de la loi, comme son nom l’indique, est l’interdiction du cumul des mandats exécutifs locaux et régionaux avec le mandat de Député, Sénateur (TA 278) ou Député Européen (TA 279) et certainement pas avec le cumul d’un métier.

    D’ailleurs, la loi sur le cumul continue de maintenir une permission de cumuler des mandats électifs pour autant qu’ils ne soient pas exécutifs. Un conseiller municipal peut très bien cumuler son poste dans un législatif communal, être élu au législatif départemental, posséder un mandat dans un EPIC et également détenir un mandat de conseiller régional ne siégeant pas dans l’équipe dirigeante de la Région tout en étant Député ou Sénateur voir Député Européen. En somme, la loi sur le non cumul permet toujours de cumuler dans cet exemple précis, probablement fréquent, plus de 5 mandats si l’on compte celui de Député ou Sénateur.

    L’argument de Madame Schmid est donc plein de mauvaise foi, surtout si l’on se réfère aux scrutins solennels 559 et 560 du 9 juillet 2013 en 1è lecture, les scrutins 701 et 702 du 20 novembre 2013 en Nouvelle Lecture et les scrutins 768 et 769 du 22 janvier 2014 en Lecture définitive: qu’on ne s’y trompe pas, Madame Schmid a bien voté lors de ces 6 scrutins contre le non-cumul. Contre. 6x.

    Sur le point 2, Monsieur Son-Forget semble avoir été secrétaire du PS de la section en Suisse. Et alors ? PS et LREM, c’est toujours moins que RPR, UMP et LR. Même si l’appellation du parti a changé, son orientation également. LR soutenant un candidat ayant fait perdre son camp, l’UMP sarkozyste avec les discours réacs de Grenoble et j’en passe n’avait pas grand chose à voir globalement avec le parti gaulliste qu’était le RPR même si chaque appellation a trainé des casseroles tintantes et sonnantes et parfois trébuchantes (pour ses membres).

    Concernant le point 3, le Député peut certes appliquer le programme du Gouvernement, mais constitutionnellement, le mandat impératif reste interdit. Le «Contrat avec la Nation» n’a pas grand chose de constitutionnel. Mais cela reste de la théorie. En pratique, cela se voit peu. Avec un gouvernement de gauche ou de droite, les députés de la majorité soutiennent le Gouvernement de façon régulière, et c’est aussi pour cela qu’on les a choisi, afin de mettre en pratique un programme gouvernemental.

    Le point 4 est de bonne guerre même si l’honnêteté intellectuelle n’est pas forcément mise en avant lors de campagnes électorales qui doivent aller chercher des voix et donc se faire souvent populistes dans un système à la française sur 2 tours.

    Français de Suisse et du Liechtenstein, votez Son-Forget. Pour une nouvelle façon d’apporter des idées, refuser les montées en grades uniquement possible à travers l’Assemblée des Français de l’étranger et pour une personne qui porte une candidature dynamique.

    1. Madame Schmid a-t-elle peur de ne plus toucher de revenu comme ses paires en France qui ont été éjectés de la classe politique par les électeurs? Ces mêmes électeurs ont fait une révolution à la française et cela passe mal, la digestion est lourde et fait vomir certains. Madame Schmid portez plainte contre Fillon qui a fait couler à pic le bateau LR. Pour ce qui est des socialistes, ils ont biffé dans le dictionnaire le mot social. Les électeurs leur ont fait boire la tasse avec par-dessus une dragée laxative. Donc tout va pour le mieux en attendant la reprise de la vie politique en France. Attendons pour voir la suite et laissons les nouveaux prendre leur marque et montrer ce qu’ils sont capables de réussir ou pas. Une chose est sûre, le couperet tombera encore si jamais il y a échec et là sauve qui peut ?

  4. “Joachim Son-Forget a soutenu la campagne de François Hollande en 2012 par une série d’actions bénévoles” dit Philippe le Bé,

    en 2012, Joachim son Forget est secrétaire de la section PS français de Genève, puis président du comité des militants du Parti Socialiste Européen. dit la page Wikipédia de M. Son Forget, effacée certes, mais consultable sur les serveurs Google

    Je crois que “une série d’actions bénévoles” ne dit pas toute la vérité, M. Le Bé.

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