Drogue et prostitution dopent le PIB

Voilà des années que, tel Jean-Baptiste dans le désert, des voix crient pour ne plus considérer le «sacro-saint» produit intérieur brut (PIB) comme un indicateur crédible pour mesurer la véritable richesse d'un pays. Les dernières statistiques britanniques leur donnent une fois de plus raison. Elles considèrent en effet qu'en 2013 le trafic de drogue et la prostitution ont représenté 0,5% de «la richesse produite globale» au Royaume-Uni. Une contribution évaluée à 13,2 milliards de francs. Bizarre, non?

Selon Eurostat, l'institut européen des statistiques, ces activités considérées comme des transactions commerciales librement consenties doivent être intégrées dans les statistiques nationales des Etats.

Une certaine idée de la richesse.

Nous savions déjà que plus il y avait d'accidents de la route, plus la richesse d'un pays augmentait à la faveur des activités déployées par le corps médical, les pompes funèbres, les garagistes, les assurances, etc. Nous savons maintenant qu'au Royaume-Uni et ailleurs dans le monde, si les passagers d'un véhicule accidenté sont des prostitué(e)s ou des trafiquant(e)s de drogue, l'enrichissement de la collectivité s'en trouve encore grandi. Vous avez dit richesse?

 

Philippe Le Bé

Désormais auteur, Philippe Le Bé a précédemment été journaliste à l’ATS, Radio Suisse internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS, L'Hebdo, et Le Temps. Il a publié trois romans: «Du vin d’ici à l’au-delà » (L’Aire),« 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave » (Edilivre) et "Jésus revient...en Suisse" (Cabédita)