Routes de contournement, la grande illusion.

"Nous ne sommes pas contre la mobilité douce ou les transports publics. Mais on ne peut faire sans sa voiture dans la région". Voilà ce que déclarent au journal Le Temps Aude Briand et Daniel Cochand, présidente et membre du comité d'initiative en faveur d'une route de contournement à Yverdon-les-Bains. Une inititive soumise à votation populaire dimanche 25 novembre.

On ne peut pas faire sans sa voiture dans la région? Vraiment? Sans voiture depuis vingt ans, comment fais-je alors? Il est vrai que j'ai choisi d'habiter à vingt minutes à pied et à huit minutes à vélo de la gare. Précisément parce que je n'ai pas de voiture. C'est un choix. Tout le monde n'est pas dans ce cas, bien sûr. Mais il est faux d'affirmer qu'il est indispensable d'avoir sa voiture, quel que soit son lieu de résidence. Si seulement chaque ménage n'avait qu'un véhicule. Mais la règle, c'est devenu deux voire trois automobiles par famille. Un vrai délire! Aux heures de pointe, le matin et le soir, circuler à pied ou à vélo à Yverdon-les-Bains, c'est infernal. Bruit, pollution, insécurité…

1- Une route supplémentaire de contournement? Un leurre! Une étude réalisée en 2003 par l'ATE montre clairement que tout contournement engendre un important trafic nouveau. La route devient plus attractive que les transports publics. Très vite, les embouteillages puis les bouchons réapparaissent. A terme, rien n'est réglé.

2 – Trois voitures par famille? Une voiture pour trois familles, ce serait nettement plus intelligent. Cela s'appelle l'auto-partage. Les voisins, les collègues de travail se mettent d'accord pour parcourir ensemble un trajet commun.

3 – Des transports en commun insatisfaisants? C'est un choix de  société. Yverdon-les-Bains, dont le réseau de bus était lamentable il y a quelques années, a fait de sensibles progrès dans son offre de transports publics (plus grande fréquence, meilleure desserte,etc.). Au fil des mois, les bus se sont remplis. Preuve qu'il y avait un réel besoin. Plus l'offre de transports publics sera généreuse, plus elle aura du succès.

Non, l'invasion mécanique de la voiture n'est pas une fatalité. Nous pouvons vivre autrement. Réapprendre à marcher, à faire du vélo, à utiliser trains et bus qui seront d'autant plus pratiques et confortables que nous aurons choisi de les développer. En y mettant le prix.

 

Philippe Le Bé

Désormais auteur, Philippe Le Bé a précédemment été journaliste à l’ATS, Radio Suisse internationale, la Tribune de Genève, Bilan, la RTS, L'Hebdo, et Le Temps. Il a publié trois romans: «Du vin d’ici à l’au-delà » (L’Aire),« 2025: La situation est certes désespérée mais ce n’est pas grave » (Edilivre) et "Jésus revient...en Suisse" (Cabédita)

5 réponses à “Routes de contournement, la grande illusion.

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