Belles victoires : bravo et merci Monsieur Infantino !

Le Mundial 2022 organisé par le Qatar a été une merveilleuse victoire à plusieurs points de vue.

Une victoire du football ! Alors que de nombreux « spécialistes du sport » nous prédisaient une coupe du monde avec des joueurs fatigués croulant sous la chaleur et des stades à moitié vides, le Mundial 2022 a été juste le contraire. De très beaux matchs, une institutionnalisation non contestée du VAR, une première pour l’Afrique dont une équipe a atteint pour la première fois le stade des demi-finales, une finale de légende et la consécration de l’un des plus grands joueurs de tous les temps. De quoi pouvait-on rêver de mieux ?

Une victoire du Président de la FIFA ! Alors que Gianni Infantino aurait pu se mettre en retrait et répéter en boucle que ce n’est pas lui qui a voté pour le Qatar mais bien Michel Platini qui lui veut à tort tant de mal, il a au contraire de manière très courageuse transformé ce qui apparaissait comme une grande difficulté en une grande victoire. A la surprise de ceux qui préféraient dénigrer le Président de la FIFA plutôt que de savoir qui il est, il s’est impliqué personnellement en brisant les codes classiques de communication dans son discours du 19 novembre 2022 en prenant à contre-pied le monde occidental et en le mettant face à ses contradictions. Pour démontrer que Gianni Infantino avait raison, l’Allemagne ne pouvait pas faire mieux en manifestant sur le terrain contre le pays organisateur du Mundial tout en signant en parallèle un contrat gazier avec le Qatar…

Une victoire géopolitique ! Si l’on regarde l’histoire de ces dernières décennies, il est difficile de trouver un événement de portée planétaire où l’ethnocentrisme de l’Occident, notamment de l’Europe, a été mis autant en face de ses contradictions. Le Mundial 2022 a mis en exergue et a révélé ceux qui ne voulaient pas le voir que le monde entier ne raisonne pas comme les occidentaux. La réaction de la presse et des peuples africains, moyen-orientaux et asiatiques au discours précité de Gianni Infantino en ont été une preuve écrasante. En cela, le Mundial organisé par le Qatar restera un événement central au niveau géopolitique. A cela, j’aimerais ajouter que cet événement sportif a mis en exergue la beauté du monde arabe et de sa culture tant décriée ces dernières années.

Une victoire de la FIFA ! Gianni Infantino a clairement fait franchir une étape au football et à son organisation en le faisant sortir des frontières occidentales et en le plaçant sur la carte mondiale.

Bravo et merci Monsieur Infantino. Vous avez grâce à votre courage et à votre implication personnelle conquis de très belles victoires.

Philippe Kenel

Docteur en droit, avocat en Suisse et en Belgique, Philippe Kenel est spécialisé dans la planification fiscale, successorale et patrimoniale. Social démocrate de droite, il prône l’idée d’une Suisse ouverte sachant défendre ses intérêts et place l’être humain au centre de toute réflexion. Philippe Kenel est président de la Chambre de Commerce Suisse pour la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg à Bruxelles et de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) en Suisse.

5 réponses à “Belles victoires : bravo et merci Monsieur Infantino !

  1. « il est difficile de trouver un événement de portée planétaire où l’ethnocentrisme de l’Occident, notamment de l’Europe, a été mis autant en face de ses contradictions. Le Mundial 2022 a mis en exergue et a révélé ceux qui ne voulaient pas le voir que le monde entier ne raisonne pas comme les occidentaux. »

    Cher Philippe,

    Si je te rejoins complètement sur ce constat, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne nouvelle.

    Le glamour du Mondial au Qatar, avec sa démonstration de modernité festivocrate, n’est que la vitrine étincelante de tous les régimes autoritaires et tous les autocrates du monde.

    Je suis d’ailleurs surpris qu’un progressiste libéral comme toi se laisse prendre à cette illusion.

    A moins évidemment, mais je n’ose l’imaginer, que tu sois tenté comme certaines « élites » occidentales par une forme autoritaire du progressisme qui irait chercher son inspiration auprès des régimes les moins démocratiques. De ce point de vue, il est vrai que le Mondial du Qatar aura été un showroom inespéré.

    Je me souviens de cette réplique du film « Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud qui fait dire à un homme d’affaire, président d’un club de football de province, « J’entretiens onze imbéciles pour en calmer huit cents qui attendent qu’une occasion pour s’agiter. ».
    Le Mondial du Qatar ne fait que changer d’échelle, mais je crains que le principe reste au fond le même.

    Bien à toi.

  2. Bonjour Monsieur,

    Le football est affaire d’argent, de politique et de géopolitique.
    ( Et dans ce cas précis, affaire de sang s’il est finalement démontré que 6500 personnes ont perdu la vie ( comme l’affirme le Guardian dans un article sourcé ) )

    Autant vous lire lorsque vous parliez d’Elie Barnavi fut un plaisir, autant vous lire évoquer Gianni Infantino ( sans même mentionner les Football Leaks ,comme un bémol prudent) et le Qatar ( vitrine d’une autocratie , certes rentable pour l’Occident ) , avec cet enthousiasme tellement démonstratif qu’il pourrait être naïf ou suspect, me rend songeur.

    Je suis tout prêt à vous faire le crédit de la sincérité mais deux questions me viennent à l’esprit, bien que je sache qu’il est d’usage de ne jamais répondre.

    Connaissez-vous le Qatar, sa culture, ses pratiques et quelques autres aspects plus obscurs de cet Etat ? ( autrement que par des lectures ou des conversations consensuelles, mais en vous étant frotté à ses rugosités )

    Connaissez-vous Gianni Infantino ?

    Vous souhaitant une belle journée

  3. Si on peut partager votre lyrisme à l’égard d’un certain football, votre manque de réalisme concernant les enjeux globaux de cet événement laisse songeur: difficile d’échouer dans l’organisation aussi policée d’une coupe qui aura coûté plus de 220 milliards. En fait, il y a eu deux coupes; la Finalina et la Finalissima, comme l’a montré l’ultime carré. D’une part des matches avec des joueurs enjoués; de l’autre, des parties où se sont affrontées des stars trop sûres d’elles. D’ailleurs l’herbe, pour le prix, aurait pu être de meilleure qualité. Quand on pense que la dernière joute a placé face à face des têtes d’affiche évoluant, outre Mondial, dans le même club financé à 30% par le Qatar, c’est piquant, non? Quant à la “beauté du monde arabe”, je crois que là, vous abusez un peu et, bien sûr, je ne vais pas vous recommandez de prendre l’avion pour aller regarder un peu mieux ailleurs, mais Internet, la musique et les livres vous montreront autre chose, de moins clinquant, de moins vulgaire… (Moins vulgaires peut-être, le 974, stade constitué de containers, et la pelouse du cricket accueillant les travailleurs de la manifestation.) Un petit voyage en train pour visiter le MUCEM à Marseille? C’est à deux pas, et ça coûte moins cher.

Les commentaires sont clos.