Les dix thèses d’Elie Barnavi à propos de l’antisémitisme

Comme l’écrit Elie Barnavi dans ses mémoires parues cette année intitulées « Confessions d’un bon à rien » (Grasset), il n’est « pas de ceux qui pensent que l’antisémitisme soit un phénomène omniprésent et intemporel, un fléau naturel à l’instar des cyclones et des sauterelles, contre lequel il n’y a pas grand-chose à faire ». (p.398)

Elie Barnavi a mis au point un condensé de ce qu’il pense de l’antisémitisme sous la forme de dix thèses que je mentionnerai ci-dessous et qu’il développe aux pages 398 à 413 de ses mémoires.

1ère thèse. L’antisémitisme est un phénomène historique.

La 2ème thèse découle de la 1ère. Dire que l’antisémitisme est un phénomène historique c’est admettre qu’il n’est ni mystérieux, ni métaphysique, ni éternel.

3ème thèse. Phénomène historique, l’antisémitisme est né du christianisme, et de lui seul.

4ème thèse. L’antijudaïsme chrétien n’est pas racial.

5ème thèse. Aussi l’antisémitisme racial n’est-il pas un simple prolongement de l’antijudaïsme chrétien.

6ème thèse. Pour autant, l’antisémitisme racial n’est pas non plus le résultat automatique de la modernité.

7ème thèse. Le sionisme politique est né de l’antisémitisme européen, l’Etat d’Israël de son excroissance monstrueuse, la Shoah.

8ème thèse. L’antisémitisme musulman contemporain, en Occident comme dans le monde arabe et musulman, est fils de l’antisémitisme racial européen.

9ème thèse. L’antisémitisme ne concerne pas uniquement les Juifs, ni même d’abord les Juifs.

10ème thèse. Le combat contre l’antisémitisme est une entreprise de longue haleine.

 

 

Philippe Kenel

Docteur en droit, avocat en Suisse et en Belgique, Philippe Kenel est spécialisé dans la planification fiscale, successorale et patrimoniale. Social démocrate de droite, il prône l’idée d’une Suisse ouverte sachant défendre ses intérêts et place l’être humain au centre de toute réflexion. Philippe Kenel est président de la Chambre de Commerce Suisse pour la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg à Bruxelles et de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) en Suisse.

3 réponses à “Les dix thèses d’Elie Barnavi à propos de l’antisémitisme

  1. En tant que baha’i, pour moi la 9ème thèse a beaucoup de sens. C’est pourquoi le chiisme iranien discrimine, persécute, calomnie et enferme des citoyens iraniens et surveille ou poursuit les baha’is tout autour du monde, notamment au Qatar, au Yemen, en Israel, et à Genève…

  2. “3ème thèse. Phénomène historique, l’antisémitisme est né du christianisme, et de lui seul.”
    Je n’ai pas lu le livre de M. Barnavi (je le ferai), mais si c’est ce qu’il dit, je lui demanderai quel est alors le sens du “Livre d’Esther” (Meguilat Esther). Ni Haman ni Assuérus n’étaient chrétiens…tout simplement parce que le christianisme n’existait pas encore…

  3. Poliakov, specialiste de l antisemitisme n est pas d accord sur le fait qu il soit nee du christianisme.

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