Impartialité de la SSR : Témoignage

A quelques jours de la votation sur l’initiative « No Billag », je tiens à faire part de mon expérience personnelle concernant l’impartialité de la SSR.

L’un des arguments répétés à cor et à cri par les initiants est que la SSR est un repère de gauchistes diffusant des informations pas objectives et politiquement orientées. Or, mon expérience démontre que cet argument est tout à fait erroné.

Tout d’abord, les journalistes sont tout à fait libres d’avoir leurs propres idées et convictions politiques. S’agissant d’un métier ayant trait par définition à l’actualité, il me paraît même assez normal qu’il y ait plus de gens politiquement engagés parmi les journalistes qu’au sein d’autres corps de métier. Personnellement, je me suis toujours défini comme un social-démocrate de droite et il m’importe peu qu’un journaliste de la SSR soit de gauche ou de droite dans la mesure où il informe le public de manière objective.

Or, et je pense être un bon exemple, mon expérience démontre que tel est le cas. En effet, à partir du début des années 2000, la presse, et notamment la SSR, a commencé à s’intéresser à la problématique de l’imposition d’après la dépense, appelée également impôt à forfait, qui permet à des ressortissants étrangers n’exerçant pas d’activité lucrative sur le sol helvétique d’être imposés, non pas sur leur revenu et leur fortune, mais sur leurs dépenses. Ce système est par définition réservé aux personnes étrangères fortunées. S’il y a bien une chose qui est claire, c’est que les partis de gauche sont opposés à ce système d’imposition et que j’en suis un ardent défenseur. Or, malgré le fait que sur ce point j’étais en total désaccord avec la position notamment du parti socialiste et des Verts, je n’ai cessé d’être interviewé et d’être invité à des émissions par les journalistes de la SSR aussi bien à la radio qu’à la télévision. Cette impartialité des journalistes de la SSR s’est notamment manifestée dans le cadre de la campagne concernant l’initiative qui tendait notamment à supprimer l’imposition à forfait que le peuple a rejetée à environ 60% le 30 novembre 2014. Si les journalistes de la SSR avaient adopté le comportement que leur reprochent les défenseurs de l’initiative « No Billag », ils m’auraient beaucoup moins, voire pas, invité et m’auraient remplacé par des personnes connaissant moins le sujet et, par conséquent, moins aptes à défendre cette forme d’imposition.

J’espère de tout cœur que l’initiative « No Billag » sera rejetée le 4 mars prochain avec un score en tout cas équivalent à celui du 30 novembre 2014 !

Philippe Kenel

Docteur en droit, avocat en Suisse et en Belgique, Philippe Kenel est spécialisé dans la planification fiscale, successorale et patrimoniale. Social démocrate de droite, il prône l’idée d’une Suisse ouverte sachant défendre ses intérêts et place l’être humain au centre de toute réflexion. Philippe Kenel est président de la Chambre de Commerce Suisse pour la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg à Bruxelles et de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) en Suisse.

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