C’est où Bruxelles ?

La première constatation qui s’impose, malheureusement, après le verdict des élections fédérales est que le vote du 9 février 2014 n’était pas un accident. La montée en puissance de l’UDC doit être ressentie comme une douche froide par tous ceux qui pensaient qu’il suffirait de revoter.

Depuis le 9 février, de nombreux milieux politiques et économiques considéraient, inconsciemment, que le peuple suisse ne sacrifierait pas les relations bilatérales si la question lui était clairement et franchement posée. Par conséquent, le scénario consistant à ce que nos concitoyens exigent une application stricte de l’initiative « contre l’immigration de masse » et refusent tout accord institutionnel, n’était considéré que comme hypothétique. Aujourd’hui, il doit être pris en considération comme un scénario possible. En effet, Bruxelles paraît s’éloigner de plus en plus dans l’esprit des Helvètes.

Durant cette législature, il sera fondamental que le PLR fasse preuve d’une très grande responsabilité, ce dont je ne doute pas. En effet, lui seul pourra, en tout cas au parlement, bloquer les projets de l’UDC de nature à mettre en péril l’économie suisse.

Philippe Kenel

Docteur en droit, avocat en Suisse et en Belgique, Philippe Kenel est spécialisé dans la planification fiscale, successorale et patrimoniale. Social démocrate de droite, il prône l’idée d’une Suisse ouverte sachant défendre ses intérêts et place l’être humain au centre de toute réflexion. Philippe Kenel est président de la Chambre de Commerce Suisse pour la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg à Bruxelles et de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) en Suisse.