easyJet s’engage davantage pour le climat

Le transporteur «  low cost » easyJet  s’est engagé à 100% des émissions carbone de ses vols. De plus, la compagnie a signé un engagement avec l’avionneur européen Airbus en vue d’une initiative en matière de recherche et développement (R&D) d’un futur avion hybride électrique. Cette nouvelle action complète l’initiative engagée en 2018 avec Wright Electric, dans le but de travailler sur un moteur électrique pouvant convenir à un aéronef de neuf places.

Continuer à réduire les émissions de CO2 

L’innovation et l’avant-gardisme ont toujours été au cœur de la stratégie de la compagnie aérienne. Et ceci malgré les accusations portées sur le mode de vol de la compagnie. Depuis 2000, easyJet a réduit ses émissions de CO2 par passager et par kilomètre de plus de 32%.

Afin d’augmenter son action en vue d’une aviation commerciale toujours plus respectueuse de l’environnement, easyJet propose désormais des « vols zéro carbone » sur l’ensemble de son réseau. La compagnie compense ses émissions à travers des programmes accrédités Gold Standard et VCS (Verified Carbon Standard), soit deux normes particulièrement strictes. En contrepartie, des actions vont être engagées sur la reforestation, les énergies renouvelables et les programmes communautaires.

Cependant, la Direction d’easyJet précise que la compensation des émissions de carbone n’est qu’une mesure provisoire en attendant que de nouvelles technologies soient mises au point. L’objectif étant de pouvoir à terme, offrir des vols ayant un impact quasi-nul sur l’environnement  à mesure que de nouvelles technologies émergent.

Engagement avec Airbus 

Pour permettre l’émergence de nouvelles technologies, easyJet a signé avec son fournisseur d’aéronefs Airbus, un protocole d’accord en vue de la recherche conjointe et le développement d’un  avion hybride électrique. Pour ce faire, trois projets distincts vont être lancés :

Le premier doit permettre de définir les impacts et exigences nécessaires à l’introduction à grande échelle d’avions durables de nouvelle génération (avions hybrides).

Le second vise a stimulé l’innovation dans le cadre directe de la réduction des émissions de carbones et la neutralisation de celles-ci.

L’utilisation de carburants durables pour l’aviation (SAF – sustainable aviation fuels) dès qu’ils seront disponibles en suffisance et commercialement viables.

En parallèle, easyJet travaille à l’introduction de nouvelles technologies à court terme, comme le roulage sur piste sur charge électrique, l’utilisation d’unités auxiliaires d’alimentation électrique ainsi que la réduction des émissions carbone provenant des activités au sol, grâce par exemple à l’utilisation d’énergies renouvelables.

Réduction de carbone, les faits 

Depuis 2000, easyJet a réduit de plus d’un tiers (33,67%) les émissions carbones pour chaque kilomètre parcouru par passager. Autres initiatives : l’introduction de chariots, tapis et sièges plus légers, le roulage sur piste avec un seul moteur et le retrait des manuels en papier des avions. En 2015, easyJet s’est fixé un objectif renforcé de réduction de ses émissions carbone par passager/kilomètre à savoir, atteindre une réduction de 10% des émissions carbone par passager/kilomètre d’ici 2022 par rapport à 2016. Johan Lundgren, PDG d’easyJet, a déclaré avoir « besoin que les gouvernements soutiennent les efforts pour la décarbonation de l’aviation en réformant la fiscalité appliquée à notre industrie, en encourageant les initiatives positives, en finançant la recherche et le développement de nouvelles technologies et enfin en s’assurant que les pionniers ne soient pas pénalisés ».

Guillaume Faury, PDG d’Airbus, ajoute de son côté : « La performance environnementale est une priorité absolue d’Airbus et nous sommes fiers d’avoir easyJet comme partenaire pour notre recherche sur les avions hybrides et électriques. Airbus s’engage à atteindre les objectifs de décarbonation de l’aviation. En concentrant nos efforts de recherche sur les technologies de propulsion hybride et électrique, nous jouons un rôle de premier plan, aux côtés de nos clients, dans le développement de technologies propres et sûres pour l’avenir durable de notre industrie ».

Photo : Projet d’avion hybride avec Airbus @ Airbus

Pascal Kümmerling

Né à Genève en 1970, Pascal Kümmerling a, depuis l'adolescence , pour passion le monde de l'aviation. Après une licence de pilote privé au Canada, licence pro et finalement instructeur. Avec plus de 3'000 heures de vols et une quarantaine d'élèves formés, Pascal se lance dans l'écriture à travers diverses publications aéronautiques, conférencier à ses heures.

10 réponses à “easyJet s’engage davantage pour le climat

  1. Easyjet comme d’autres compagnies, ne souhaite pas moins polluer : une preuve est qu’elle pratique le fuel tankering, consistant justement à polluer davantage, pour le profit.
    Les compagnies appliquent toute solution permettant l’économie de carburant uniquement s’il y a un bénéfice pour elles, pas pour des raisons environnementales. D’où le problème de l’effet rebond : ces économies de carburant permettent de baisser les prix des billets et de faire croitre le trafic.
    La compensation carbone de 100.000 à 230.000 vols par jour (record actuel) est parfaitement impossible.
    La seule voie crédible et efficace est une forte décroissance du secteur aérien (c’est à dire du tourisme de masse).

    1. Bonjour Guy,
      Oui, le Fuel Tankering est un problème lié directement au différence de prix pratiqués sur le kérosène. Cette pratique n’est pas pour autant généralisée. On parle d’une compagnie sur cinq et de manière non généralisée sur le réseau de celle-ci. easyjet n’est semble-t-il pas spécifiquement concernée par cette pratique selon les commentaires que j’ai pu obtenir de Cmdt de bord qui oeuvrent à bord.
      Par contre, le fait d’acquérir des aéronefs toujours plus modernes permet de réduire considérablement la polution, nous sommes passé de 12 litres pour 100km par siège à 2,5 aujourd’hui en moins de 30 ans. Nous devrions même passé en-dessous des 2 litres très prochainement.

  2. Dans le domaine automobile, c’est Toyota qui a me semble t il initié il y a déjà plusieurs années le moteur hybride et avec succès. Airbus sera t il le premier avionneur à suivre cette piste ?

  3. Voilà une nouvelle et réjouissante initiative, une de plus et c’est tant mieux. Certes, il reste beaucoup à faire, nous allons dans le bon sens. La décroissance du secteur aérien comme le désire certains et utopiste. On réduit et après, on continue de polluer ? Seul un objectif de diminution de la pollution avec comme cible zéro carbone prévu pour 2050 est en soi possible et réaliste.

  4. J’ai lu cette news dans la presse hier… je me rappelle d’autres billets que vous avez publié sur votre blog, notamment concernant l’utilisation de biocarburants (ethiad) et puis je me suis posé une question : qu’est-ce qui empêche aujourd’hui les compagnies d’utiliser en masse ce type de carburant et tuer (partiellement?) le sujet? Il serait intéressant de consacrer un poste pour expliquer/informer sur le sujet, même si dans cet article, j’entrevois des bribes d’explication.

    1. @EM, oui vous votre interrogation est juste. Deux problèmes subsistent aujourd’hui pour les transporteurs et l’utilisation de biokérosène.

      A l’origine, nous avons perdu du temps avec des biocarburants particulièrement problématiques qui avaient un impact épouvantable sur la forêt notamment au Brésil qui demandaient beaucoup d’eau et remplaçaient au final la production de végétaux pour nourrir l’homme et le bétail.

      Les nouvelles génération de biocarburant notamment à base de compost sont efficient, mais encore trop peu produit et de fait le prix reste encore prohibitif. C’est pour cela que les transporteurs demandent une action en faveur d’une démocratisation de ses carburants.

  5. Bonjour Monsieur,
    Votre billet, qui reprend la communication calibrée d’Easyjet, tend à faire croire qu’Easyjet « efface » la pollution qu’elle génère en plantant deux arbres et en subventionnant une éolienne. Du coup, voler avec Easyjet serait « neutre » (et notre conscience écologique sera apaisée).
    Je m’étonne un peu que l’on ne jette pas un regard un brin critique sur cette grande entreprise de Greenwashing.
    Easyjet est une compagnie aérienne et son objectif est de gagner de l’argent en faisant un maximum de vol. Aider la planète signifie, en clair, la fin de leur Business Model.
    Entre nous, croire qu’Easyjet est sincère et souhaite vraiment faire baisser la pollution, c’est croire que Philip Morris souhaite éradiquer le cancer en encourageant à fumer ou que Monsanto espère encourager l’agriculture biologique en vendant plus de Round Up.
    Quand c’est trop beau pour être vrai… c’est trop beau pour être vrai.

    1. @David Vogel, le transporteur easyjet n’efface en aucun cas la pollution émise, mais compense celle-ci dans un premier temps. Certes, il s’agit là, d’une demi-mesure, mais au moins nous avons une réaction positive. Toutes sociétés veut gagner de l’argent, même celles qui oeuvrent en faveur du climat. Sans oublier certains bureaux d’investisseurs qui financent en sous-main certains mouvements et activistes “très pro-climat”.

      Je ne dis pas que l’action est en soi parfaite, mais elle va dans le bon sens, tout comme les engagements pris avec des avionneurs pour arriver à produire des aéronefs moins polluants.

  6. Ce genre d’initiatives ne sont peut-être pas la panassée, mais elles ont au moins l’avantage de faire avancer les choses dans le bon sens. Au final, la conjugaison de plusieurs d’entre-elles formeront un bénéfice pour l’ensemble de la planète. A en croire certains, seuls les extrémistes climatiques et leurs grèves forment la solution. Non, les solutions sont multiples et passeront justement par des investissements, la recherche et le développement au final d’avions, navires, véhicules divers qui seront en adéquation avec un monde plus respectueux de l’éco-système.

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