Premier vol du biplace électrique Bristell Energic

H55, un spin-off de Solar Impulse, a réalisé avec succès le premier vol d’un nouvel avion électrique : Le Bristell Energic, fabriqué par BRM Aero et équipé d’un système de propulsion électrique conçu par H55. Cet avion est destiné aux écoles d’aviation pour la formation des pilotes. Ce projet est un tremplin pour le développement de systèmes de propulsion électrique destinés aux VTOL et taxis volants du futur.

H55 produit des systèmes de propulsion électrique certifiés pour faciliter la prochaine révolution
de l’aviation. L’entreprise se concentre sur l’ensemble de la chaîne de propulsion : moteurs électriques, batteries, systèmes de gestion et de contrôle, interfaces avec le pilote. Grâce à sa collaboration étroite et de longue date avec les autorités aéronautiques, et en particulier avec l’office fédéral de l’aviation civile suisse, H55 voit dans les exigences de la certification, tels que les normes CS-23, une opportunité pour créer des solutions innovantes.

Cet avion d’entraînement électrique suscite un intérêt considérable de la part des écoles d’aviation, des associations de riverains et des autorités aéronautiques. Bristell Energic offre une solution zéro émission, silencieuse et économique. L’avion a une endurance d’une heure et demie, pour des vols de 45-60 minutes avec suffisamment de réserve, correspondant au programme d’entraînement des écoles de vol.

H55 déjà à l’origine de l’Hamilton aero Twister

H55 n’en n’est pas à son premier avion électrique, la société a Développé en partenariat avec Swatch Hamilton, Siemens, Renata Batteries, Silence Aircraft, Insysta, Tonic et CimArk, le Hamilton AeroTwister un avion léger de voltige doté d’un moteur entièrement électrique.

L’avion a effectué son premier vol d’essai le 21 septembre  2016 à Rarogne en Valais. Ce premier vol a été réalisé par le célèbre pilote de voltige Nicolas Ivanoff membre du Red Bull Air Race. Doté d’un moteur électrique Siemens alimenté par 160 kg de batteries, le Silence Twister est capable d’atteindre les 300 km/h sans consommer une goutte d’essence. Son autonomie en vol est de vingt minutes en mode voltige et de près d’une heure en utilisation normale.

Avec un poid de 310 kg à vide et plus silencieux qu’un appareil de voltige classique, l’avion électrique suisse promet un coût de fonctionnement inférieur de 80% à celui d’un avion de voltige traditionnel.

Pour créer l’Hamilton aeroTwister, il a fallu sélectionner les meilleurs composants disponibles sur le marché, à commencer par l’avion Twister Silence, l’un des avions les plus efficaces de vol aujourd’hui, Siemens moteur électrique, un très performant moteur électrique, les connaissances et la technologie de Hamilton International – une société du Swatch Group et les compétences de gestion de projet de Hangar 55 (une société fondée par Air Zermatt pilote Thomas Pfammatter et champion de parapente acrobatique Dominique Steffen) pour assembler cet avion innovant en un temps record.

L’Hamilton aeroTwister est capable d’effectuer des acrobaties avec une capacité d’encaisser entre +6 et -4 G. La cellule de fibre de verre est rigidifiée et renforcée par des éléments de carbone, alors que le moteur fournit jusqu’à une puissance de 100 KW. Le rapport puissance / poids est 4,2 kg par KW, en fournissant les performances requises nécessaires à la voltige.

L’avion peut être utilisé pour des démonstrations de voltige mais également pour les débutants et la formation de ceux-ci. Le moteur Siemens a prouvé sa capacité et est très fiable. Chaque cellule de la batterie a son propre processeur pour contrôler et surveiller la situation: en cas de surchauffe, jusqu’à 10% des cellules peut être désactivées indépendamment, ce qui permet au pilote de voler de revenir se poser en toute sécurité.

Un autre aspect important est la durabilité et l’écologie. Le plan définit une nouvelle façon de voler en étant neutre en CO2 et en émettant un profil très faible de bruit. Le coût est également plus faible que sur un avion classique de voltige. Pour l’équipe de Swatch Hamilton, il est temps de repenser complètement la voltige avec ce premier appareil électrique.

H55 :

Fondée à Sion en Suisse par André Borschberg, Sébastien Demont et Gregory Blatt, qui font tous partie de l’ancienne direction de Solar Impulse, H55 veut renforcer sa position dans le monde
de l’aviation propre et silencieuse. En plus du soutien de la Confédération suisse, le canton du Valais par le biais de la fondation Ark et de la ville de Sion, la société a également bénéficié de financements de Nanodimension, un fonds d’investissement basé en Suisse et dans la Silicon Valley, apportant à H55 un vaste réseau de contacts et d’expertise.

 

Photos : 1 Bristell Energic 2 au sol 3 Hamilton aero Twister @H55

Pascal Kümmerling

Né à Genève en 1970, Pascal Kümmerling a, depuis l'adolescence , pour passion le monde de l'aviation. Après une licence de pilote privé au Canada, licence pro et finalement instructeur. Avec plus de 3'000 heures de vols et une quarantaine d'élèves formés, Pascal se lance dans l'écriture à travers diverses publications aéronautiques, conférencier à ses heures.

5 réponses à “Premier vol du biplace électrique Bristell Energic

  1. Qui a dit que “Solar Impulse” était un projet … poudre aux yeux, mégalo et bla?

    1. Ne confondez pas, les critiques étaient relatives à la prétention de faire voler un jour des avions SOLAIRES (ce que Bertrand Piccard a déclaré lors de plusieurs interviews), ce qui est effectivement de la poudre aux yeux car il n’y a tout simplement pas assez de surface disponible sur un avion “commercial” pour obtenir suffisamment d’énergie compte tenu de la faible densité énergétique du solaire. “Solar Impulse” (S.I.) l’a d’ailleurs bien démontré, en faisant péniblement le tour du monde en près de deux ans, avec un seul pilote à bord, pour un avion de l’envergure d’un Boeing 747! Personne par contre n’a jamais mis en doute l’intérêt d’avions à propulsion ELECTRIQUE. Une vraie “impulse” pour “l’aviation solaire” aurait par exemple été de faire voler un avion utilisant de l’électricité générée par des piles à combustible utilisant de l’hydrogène produit AU SOL par des cellules PV: là il y aurait eu des “suites” possible, alors que S.I, va simplement terminer dans un musée, sans aucune “descendance”.

      1. Oui, j’ai souvent lu des critiques basiques de Solar Impulse.
        Il n’en reste pas moins que, et si j’ai bien compris ce projet H55, il ne serait possible que grâce à l’apport de SI (non pas les services industriels)?

        Alors peu importe, tout progrès durable est bon à prendre, et nombre de combinaisons technologiques devront sans doute à évoluer en paralèle (hors chapelle lobbyiste) dans le futur.

        Même si je n’ai aucun doute qu’il faille réduire notre train de vie inexorablement, si on veut laisser un avenir à la jeunesse.
        Mais j’avoue que ce futur avion m’a bien plu 🙂

        1. A moi aussi, parce que, là, on est cette fois dans un développement qui a du sens et de l’avenir!

          1. Suis sorti pour admirer la lune et les étoiles nuagées, cher Pierre-André et j’ai pensé à cette magnifique humanité que nous formons, vous, avec Piccard, Borshberg, Brisson et tant d’autres et toute notre magnifique planète et je pensai à ce qu’un con inculte comme Trump n’y foute pas le feu, ojala!

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