La Chine future actrice mondiale des moteurs d’avions

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Le président chinois Xi Jinping a annoncé la création de la société Aero Engine Corporation of China (AECC), spécialisée dans le domaine de la motorisation pour avions. Cette nouvelle entité industrielle doit permettre à la chine de combler son retard en matière de développement de moteurs destinés à équiper les futurs avions chinois.

L’ambition chinoise

Ce n’est plus un secret pour personne, la Chine prévoit de venir concurrencer le duopole que représente Airbus et Boeing. Avec la mise en service de son premier avion de ligne de 70 places ARJ-21 il y a deux ans, l’industrie chinoise a passé le premier cap en ce sens. La seconde étape est déjà lancée avec le C919, un appareil de 190 places capable de venir jouer sur les terres des avionneurs occidentaux d’ici 2020. Mais la Chine veut aller plus loin dans son alliance avec la Russie, en vue d’élaborer conjointement un avion gros porteur long courrier.

Le talon d’Achille

Cependant, l’aéronautique chinoise souffre d’un important talon d’Achille dans sa faiblesse en matière de motorisation, alors que pour l’instant, les ARJ-21 et le futur C919 sont propulsés avec des moteurs occidentaux (GE CF34 pour l’ARJ-21 et CFM LEAP-X 1C pour le C919). Même problème en ce qui concerne les avions de combat chinois, puisque ceux-ci sont pour l’essentiel pourvus de réacteurs d’origine russe.

Devenir un acteur mondial de la motorisation

L’avenir de l’aéronautique chinoise passe donc par le développement de ses futures capacités à produire des moteurs d’avions civiles et militaires. La nouvelle société publique Aero Engine Corporation of China (AECC) regroupe les savoir-faire des sociétés AVIC et Comac en matière de propulsion et disposerait d’un capital de 50 milliards de yuans (6,71 milliards d’euros). Le premier objectif sera de produire un moteur capable de venir remotoriser le C919 d’ici 2030 et de développer une gamme de moteurs militaires.

Un chemin long et difficile

Toutefois, rien ne sera simple pour AECC. On ne s’impose pas motoriste d’avions du jour au lendemain. Les ingénieurs de AECC vont devoir faire face à quatre gros problèmes qui sont le manque d’expérience, la problématique des alliages très spécifiques et l’usinage de ceux-ci, la fiabilité des moteurs et finalement la concurrence des occidentaux dont les recherches sont autofinancées.

Cela prendra 15 ou 20 ans, mais nul doute que la Chine parviendra petit à petit à se hisser au plus haut niveau des motoristes.

 

 

Pascal Kümmerling

Né à Genève en 1970, Pascal Kümmerling a, depuis l'adolescence , pour passion le monde de l'aviation. Après une licence de pilote privé au Canada, licence pro et finalement instructeur. Avec plus de 3'000 heures de vols et une quarantaine d'élèves formés, Pascal se lance dans l'écriture à travers diverses publications aéronautiques, conférencier à ses heures.