Une ère nouvelle souffle sur le paysage politique suisse. Le 20 octobre 2019, le parti des Verts a marqué l’histoire en faisant élire 17 nouvelles et nouveaux parlementaires, c’est un record en Suisse depuis la mise en place du système proportionnel en 1919. Le parti fait plus que doubler sa députation et devient ainsi 4ème force politique du pays avec une prétention d’entrer au Conseil fédéral. Cette participation gouvernementale ne fait cependant pas unanimité auprès des autres partis. L’argument le plus fréquent contre ce rééquilibrage du Conseil fédéral est celui de la pérennisation du score. Il faudrait d’abord le confirmer lors des prochaines élections en 2023 pour s’assurer qu’il ne s’agit pas seulement d’un effet de mode à courte durée. L’histoire nous enseigne pourtant que les grands bouleversements sociétaux ont un impact de plusieurs décennies sur les partis politiques en Suisse.
Prenant l’exemple du Parti Radical-démocratique, prédécesseur principal du PLR, vainqueur de la guerre du Sonderbund et ainsi force motrice de la Suisse moderne et de ses institutions davantage centralisées. Ils ont dominé la politique suisse jusqu’à la première guerre mondiale, une bonne soixantaine d’années.
Le Parti Socialiste a connu le meilleur résultat de son histoire en 1943. Son ascension est due notamment à la crise économique après la première guerre mondiale qui avait provoqué la grève générale en 1918. En 1943, le PS a doublé ses sièges de 20 à 41 pour atteindre 28,4%. Cela fait presque 30 ans de succès électoral.
Et enfin, l’Union Démocratique du Centre doit son succès en grande partie à la fin de la guerre froide et à la mondialisation depuis les années ’90. Le nouvel ordre multipolaire du monde, l’éclat de guerres civiles jusqu’alors étouffées par la prédominance des deux forces majeures, les Etats-Unis et l’Union Soviétique, les nouveaux flux migratoires et les incertitudes ont provoqué des réactions nationalistes en Suisse et ailleurs. Une bonne trentaine d’années de réussite pour l’UDC pour arriver à son apogée de presque 30% en 2015.
Quid alors de la nouvelle ère après celle de la chute du mur ? Tout laisse à penser que nous venons d’entamer un nouveau cycle politique, celui de l’urgence écologique. Les scientifiques du monde s’accordent pour dresser un avenir sombre du monde et de l’humanité si le tournant climatique n’est pas assuré par des mesures politiques importantes et rapides. Des références comme le National Geographic n’hésite pas à parler de la 6ème extinction massive de la vie sur terre[1]. L’écologie politique restera sans doute une priorité sine qua non pour une certaine durée. Rien ne nous empêche de prédire une prépondérance progressive des Verts sur les prochaines décennies à l’instar de ce que le PLR, le PS et l’UDC ont connu dans le passé.
[1] https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-deja-commence
Excellent article. La bonne nouvelle est que ça plafonne à 30% au maximum chaque fois, car les verts-gauchistes, sympas d’apparence sont bien plus dangereux que les UDC le PS réunis, puisqu’ils les avancent cachés. Les autres verts sont bien.