« Il est bien radical, ce garçon ! », vous dites-vous peut-être après avoir lu mon précédent post, où je disais tout le mal que je pense de la mode du dry january. Radical ? Pas si sûr quand, comme tout un chacun après une soirée trop arrosée, il m’est arrivé de jurer d’arrêter définitivement de boire… avant de reprendre trois jours après. Pour s’épargner ce genre de désagrément, mais surtout entretenir un rapport sain et équilibré à sa consommation d’alcool, il existe pourtant des méthodes autrement plus efficaces que le dry january. Les ayant personnellement expérimentées (comme beaucoup de personnes qui se rendent régulièrement à des dégustations), voici mes cinq conseils qui relèvent avant tout du bon sens. Même si chaque cas est unique, j’espère qu’ils pourront vous aider.
Conseil numéro 1 Arrêter une semaine quatre fois par an
Plutôt que d’arrêter de boire du vin tout le mois de janvier avant de reprendre de plus belle les onze mois suivant, mieux vaut s’arrêter une semaine chaque trimestre, histoire de se détoxifier et de vérifier à intervalles réguliers son absence de dépendance à l’alcool. Ce sera à la fois plus agréable et plus efficace.
Conseil numéro 2 Pas plus de dix verres par semaine
Selon la recommandation du ministère de la Santé français, évitez de dépasser, sauf exception, 10 verres de vin maximum par semaine. Soit deux verres par jour, cinq jours par semaine, histoire, là encore, d’éviter la dépendance tout en conservant le plaisir de la dégustation et des moments conviviaux autour du vin.
Conseil numéro 3 Déguster en pleine conscience
Ayez le réflexe, lorsque vous buvez un vin, même très simple, de réaliser ce que vous êtes en train de faire. Non pour culpabiliser, mais au contraire pour en profiter. Et éviter les excès. Même autour d’un petit beaujolais lors d’un barbecue entre amis, ne buvez pas par automatisme, mais réalisez au contraire à chaque gorgée le plaisir que vous prenez en dégustant ce vin et ce moment. Quel dommage, sinon, de boire juste par automatisme, sans même goûter et apprécier vraiment ce que l’on avale (ni réaliser la quantité que l’on ingurgite !). Si cela vous semble peu naturel au début, progressivement cette attitude deviendra un réflexe. Un excellent réflexe. Et si un doute survient à votre esprit, pensez à cette fameuse insulte du capitaine Haddock : « Boit sans soif ! ». Avec cette méthode, vous ne boirez plus jamais sans soif.
Dans le même esprit, lorsque vous ouvrez une belle bouteille, consommez-la de préférence en petit comité, avec des convives qui apprécient ce que vous leur offrez. Prenez le temps de suivre le protocole de dégustation, et durant ces quelques minutes privilégiées, concentrez-vous exclusivement sur votre plaisir, sans jeter un œil à votre portable ni entretenir la conversation sur un autre sujet. Échangez vos impressions avec celles et ceux qui vous entourent. Vous découvrirez là encore qu’il suffit de peu de vin de qualité pour éprouver beaucoup de plaisir.
Conseil numéro 4 Préférer les vins bio et nature
Quand vous prévoyez une période de fêtes bien arrosées, consommez autant que possible du vin bio, mais surtout nature, donc avec peu ou pas de soufre ajouté, de pesticides, d’arômes artificiels, d’additifs, et un minimum de manipulations ou de technologie. S’ils sont bien choisis, ces vins ne vous feront pas mal à la tête le lendemain. Ce qui ne signifie pas qu’on peut en boire plus pour autant.
Pour apprendre à ne pas se tromper sur un vin nature – ceux qui sont mal faits peuvent se révéler imbuvables ! -, plusieurs solutions. Se rendre chez un vrai caviste (éviter les chaines) s’il y en a un près de chez vous. Aller dans les salons du vin de votre région afin de pouvoir déguster avant d’acheter, mais aussi rencontrer des vignerons (les imposteurs se repèrent vite). Parmi les meilleurs salons – attention, certains sont réservés aux pros ! -, Millésime bio à Montpellier, La dive bouteille à Saumur, Sous les pavés la vigne, Biotop ou Le vin de mes amis à Paris… Le site Internet www.vinsnaturels.fr, la chaine tellementsoif.tv ou l’appli Raisin vous guideront aussi dans vos choix. Vous pouvez également vous procurer « Découvrir les vins bio et nature », le petit livre que j’ai publié chez Actes Sud en 2018, ou tout autre ouvrage sur ce sujet.
Conseil numéro 5 Inventer ses propres apéros
J’adore boire un verre de vin avant de passer à table, en général lorsque je prépare le repas. L’un des meilleurs moments de la journée. Mais lorsque je sens que je ne vais pas contrôler ma consommation parce que j’ai cuisiné un bon petit plat ou que j’attends des invités, alors j’essaie de me passer de ce premier verre pour le remplacer par un cocktail sans alcool de ma composition (ou mocktail, pour reprendre une expression à la mode).
Si, en matière de vins, les produits sans alcool ne tiennent pas vraiment la route, dans le domaine des cocktails, en revanche, les recettes imaginatives et délicieuses pullulent depuis que les bars tenders se sont remué les méninges pour répondre à la demande de leurs clients. Distillats de plantes ou de fruits, sirops ou infusions d’herbes aromatiques, macérations de poivres, racines, baies, écorces et zestes en tous genres, textures variées grâce aux robots de cuisine… Dans ce domaine, où le fait maison est hautement recommandé, il n’y a pas de limites à l’imagination. Des boissons peu onéreuses, aussi bonnes pour le moral que pour la santé, que l’on peut partager avec les enfants pour un moment convivial. J’y reviendrai un jour en détail, mais sachez qu’il y en a pour tous les goûts, même sur Marmiton.
En ce qui me concerne, l’une de mes recettes favorites et toute simple est la suivante : un jus de citron pressé, pas mal de gingembre rapé, piment rouge, menthe verte ou basilic, sucre de canne liquide, Perrier, glaçons. Et voilà ! Autant dire que l’époque où seul le triste Virgin Mojito avait droit de cité sur la carte des bars branchés est bel et bien terminée. Il était temps.
A votre tour , si vous le souhaitez, de partager sur ce blog vos recettes et vos bonnes ou mauvaises expériences. Comme ça, tout le monde en profitera !