L’atelier de la liberté

Lire, oui, mais quoi ? Quelques conseils de lecture

En cette fin d’année, voici une sélection parmi les livres que j’ai lus en 2021 et que je recommande. Si vous êtes à la recherche d’un cadeau de Noël ou d’un conseil de lecture, cette liste est pour vous :

Climat : Comment éviter un désastre (Bill Gates, 2021) – 384 pages

Bill Gates commence par rappeler que le défi qui nous fait face est gigantesque. Il faut passer des 51 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, que le monde recrache chaque année, à zéro. Tout au long du livre, il chiffre les différentes solutions qui sont sur la table, l’impact qu’elles auront, ce qui manque pour les mettre en place et leur efficacité. Ainsi que différentes pistes à explorer, et les meilleurs procédés incitatifs à mettre en place pour y parvenir. Grâce à ce livre, vous saurez désormais systématiquement si la dernière proposition d’actualité a un intérêt ou s’il s’agit d’une simple mesurette ou innovation sans envergure.

Prospérité, puissance et pauvreté : Pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres (Daron Acemoglu et James A. Robinson, 2015) – 640 pages

Les auteurs – James A. Robinson, professeur d’économie à l’université de Chicago et Daron Acemoğlu, professeur d’économie au MIT – analysent les réussites et les échecs des différentes nations au fil du temps, pour répondre à la question : pourquoi certains pays sont-ils riches et d’autres pauvres ? Ils réfutent, à l’aide d’exemples, les explications géographiques, culturelles et l’idée que ces échecs sont le résultat de l’ignorance des dirigeants politiques. Leur analyse documentée débouche sur une autre hypothèse. Pour eux, ce sont les institutions et leur nature qui permettent ou freinent le progrès vers la prospérité économique et sa pérennité. Ils font une différence entre des institutions extractives (pouvoir économique et/ou politique aux mains d’une «élite») et inclusives (pouvoir économique et politique mieux distribué). Seules les institutions inclusives permettent une prospérité durable. Si le livre vous plait, leur dernier livre vient de sortir en français (Le Couloir étroit – Les États, les sociétés et la lutte éternelle pour la liberté).

L’Enfer (Gaspard Koenig, 2021) – 144 pages

Dans ce roman, l’essayiste libéral Gaspard Koenig imagine un individu coincé à vie dans un réseau d’aéroports, avec un crédit illimité. Il peut acheter ce qu’il souhaite, et voyager où bon lui semble. Seule limite, il ne peut sortir physiquement de l’aéroport qu’il rejoint. Le système est efficace sur le plan économique et maximise sa liberté de «choisir», mais est incapable de prendre en compte le besoin de tâtonner et de faire des erreurs. C’est en creux une critique des économies modernes basées sur l’exploitation des données, qui visent l’efficacité et rendent tout «op-out» difficile. Avec ce conte philosophique, Koenig souhaite démontrer que la vraie liberté, ce n’est pas la maximisation des possibles.

De l’esprit de servitude au XXIe siècle (Pierre Bentata, 2021) – 192 pages

Après «Libérez-vous !» publié en avril 2020, Pierre Bentata récidive avec «De l’esprit de servitude au XXIe siècle». Dans son ouvrage, il s’intéresse à la disparition continue de nos libertés, sous divers prétextes (protectionnisme, écologie ou maintenant de santé publique). Aujourd’hui, plus aucune activité, ou presque, n’échappe à la régulation étatique. L’État est partout. Bentata démontre que loin d’être totalitaire, cette immixtion est la résultante d’une demande implicite de la population, prête à sacrifier beaucoup de choses pour un sentiment de sécurité. La servitude est aujourd’hui volontaire. L’auteur s’interroge également sur l’évolution de la perception de la liberté. Avec Hayek, la liberté, c’était d’abord l’absence de coercition (défense de la liberté négative). Aujourd’hui, la liberté semble trop souvent être liée à un débat pour des libertés de faire quelque chose (liberté positive), et donc être une lutte pour la fin des frustrations. Qui se fait aux dépens de la liberté négative des individus.

Sur la route du papier (Erik Orsenna, 2013) – 336 pages

«Sur la route du papier» – d’Érik Orsenna, membre de l’Académie française – est le tome 3 d’une série de livres sur la mondialisation. Orsenna s’intéresse à l’histoire du papier, son économie et ses enjeux contemporains. Il nous emmène avec lui dans son tour du monde, pour en apprendre plus sur cette matière que nous utilisons chaque jour… sans bien la connaître. Après avoir lu ce livre, vous comprendrez mieux les très fortes tensions sur le marché du papier, auxquelles nous avons assisté cet automne. Si l’histoire du papier ne vous passionne pas, la série d’Orsenna sur la mondialisation comprend également des livres sur l’histoire du coton, de l’eau ou sur la géopolitique des moustiques…

Les Écologistes contre la modernité (Ferghane Azihari, 2021) – 240 pages

L’ouvrage s’intéresse à la critique faite aux sociétés industrielles. En reprenant leurs arguments, Ferghane Azihari déconstruit les raisonnements de l’écologie politique, qui font le procès du progrès technique. Il leur reproche de rêver d’un passé paradisiaque (mythe du «bon sauvage») et d’une nature bienveillante, alors que l’inverse est vrai. La civilisation industrielle a par exemple fait baisser la pauvreté, la faim dans le monde, la pénibilité, et permis d’allonger l’espérance de vie.


Remarque

Dans mes articles, je partage des informations issues de mes lectures, sur des thèmes qui m’intéressent. Si vous avez d’autres livres à proposer qui traitent de la thématique et qui complètent le propos, n’hésitez pas à le faire savoir dans les commentaires.

 

 

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