Le Temps attaque l’OCO

Et bien…comme le dis mon fils: "tu te fait bien allumer"… Ca se passe dans l'édition du journal Le Temps d'hier. Cette fois, c'est l'OCO (Observatoire du Crime Organisé) que j'ai l'honneur de Présider qui est victime de ce qu'on appelle le "Black PR". Puisqu'il le faut bien, je profite de cette tribune pour faire quelques petites mises au point en réponse au contenu de cet article mal fagoté dont je ne mettrais même pas la référence.

En premier lieu, l'article accuse l'OCO et moi-même d'avoir étés engagés par le Kazakhstan pour réaliser un rapport sur M. Ablyazov, bankster ou opposant kazakh (c'est selon). En tant que Président de l'OCO, je réfute totalement cette accusation. L'OCO n'a jamais reçu un seul sous de la part d'aucun des protagonistes ni n'a été "téléguidé" pour réaliser ce rapport.

Lorsque j'apporte les relevés de comptes de l'association, le journaliste aurait tout de même la décence ou l'éthique professionnelle d'y jeter un oeil. Même pas…

Les documents dont parle M. Besson dans son article concernent, comme je le lui ai mentionné et montré quelques exemples, les plus de 20'000 pages de procédures judiciaires anglaises contre M. Ablyazov et ses complices, ainsi que les documents publiés par M. Ablyazov lui-même et ses soutiens. C'est pour y avoir accès que nous avons rencontré les avocats londoniens ainsi que bien d'autres personnes. Ces documents judiciaires relatifs à plus de 67 procédures différentes détaillent pourquoi et comment M. Ablyazov et certains de ses complices se retrouvent aujourd'hui derrière les barreaux.

M. Besson m'accuse ainsi que la RTS de ne pas avoir déclaré que "je travaillais pour le Kazakhstan" lors d'une interview diffusée au téléjournal suite à "l'affaire Markwalder" dans laquelle j'intervenais en tant que Président de l'OCO. Comme je lui ai indiqué (sans succès), j'ai mentionné au journaliste que j'ai travaillé sur ces affaires depuis longtemps mais je n'ai jamais travaillé "pour le Khazakstan". Je tiens également à souligner l'inexactitude de ma citation reprise dans Le Temps. Puisqu'il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veux entendre, voici le lien sur ce que j'ai effectivement dit: ici.

Je me permet d'indiquer également que les documents piratés illégalement sur lesquels s'appuye l'article de M. Besson ne sont plus disponibles on-line puisqu'une enquête est en cours aux Etats-Unis contre ce piratage massif. Cela signifie en tout cas une chose, c'est que M. Besson ne les a pas obtenu tout seul sur Internet comme il l'a prétendu dans son article mais que quelqu'un les lui a fourré sous son nez… Je regrette que M. Besson, un journaliste que j'estimais ne s'appuie, dans sa publication, que sur des documents piratés illégalement au bénéfice d'une quarterons de fraudeurs kazakhs en goguette qui abusent sans vergogne de l'hospitalité suisse.

Enfin, M. Besson ne m'a pas informé qu'il s'agissait d'une interview sur moi. Cela ne me gène pas outre mesure de recevoir des coups, mais je trouve le procédé assez malhonnête.

Je confirme par contre l'existence de ce rapport dont la publication est suspendue jusqu'à ce que le cas de M. Ablyazov soit définitivement jugé par les Tribunaux Français.

Pour information, je ne porte pas non plus la moustache de Borat (ni son string d'ailleurs) au cas où M. Besson aurait été instruit en ce sens par son ami M. Comina.

Je ne déposerais pas de plainte, ni l'OCO d'ailleurs, ayant la liberté de la presse chevillée au corps, même sous le coup d'attaques parfaitement mensongères. Par contre, j'utilise mon droit de réponse par voie de presse au travers de ce billet.

Le journalisme d'investigation, ce n'est pas d'aboyer la voix de son Maître qui se complait et pratique avec délice le blanchiment de personnes en relayant mensonges, contres-vérités et illégalités et qui en plus, se permet de donner des leçons d'éthique en manipulant sans vergogne une audience qu'on prend pour des cons et à qui l'on donne des leçons à tout va les pieds dans la merde. C'est vraiment l'hôpital qui se moque de la charité. Je comprends toutefois que pour de tels individus, réaliser un rapport de plus de 200 pages et en plus, refuser d'être payé pour le faire peut apparaître étrange. C'est là que l'on peut par contre différencier l'avidité de l'éthique en action.

Les vraies questions sont ailleurs: qui paye cette débauche de communication ? Comment M. Comina est-il payé pour faire le "black PR" des  familles Khrapunov et Ablyazov depuis si longtemps ? Qui paie les avocats ? Qui paie ces hackers si efficaces, ces ONGs polonaises bidons et les voyages d'eurodéputés crédules ? Comment des gens sous le coup d'une commission rogatoire, "pauvres réfugiés", achètent-ils des biens immobiliers hors de prix ? Si le sort des réfugiés et des opprimés tient tant à coeur de ces réfugiés milliardaires (la femme de M. Ablyazov a obtenu l'asile politique en Italie), que font-ils pour les milliers qui accostent chaque jour en Italie et défèrlent sur l'Europe qui se ferme comme une huitre ?

On  connaît une partie de l'histoire du côté du président kazakh, ses communicants avides et ses députés crédules… il manque à écrire l'histoire de l'autre côté du miroir. C'est ce que l'OCO a fait et c'est cela qui en fait une cible idéale. Qu'à cela ne tienne…vous ne serez ni les premiers, ni les derniers.

 Et à celles et ceux qui m'ont fait l'honneur de lire ce petit billet jusqu'au bout, ne demandez qu'une seule chose: une fois que le rapport sera publié, veuillez juger sur pièce.

Nicolas Giannakopoulos

Nicolas Giannakopoulos est un des spécialistes reconnu internationalement dans le domaine des organisations et autres structures criminelles. Au travers des recherches qu’il mène depuis 1991, il a apporté le soin de concilier recherche et pratique, développant ainsi des compétences scientifiques dont l’utilité pratique est quasi immédiate.