Repose-toi ma chérie, c’est la journée de la femme, tu feras demain !

La semaine prochaine, plus précisément le 8 mars, nous allons célébrer, comme toutes les années, la journée internationale des droits de la femme. Je vois déjà certains d’entre vous lever les yeux au ciel….Et mes fils de me demander pourquoi tout ce ramdam autour de cette journée et autour des femmes ? Est-ce que ce n’est pas tous les jours la journée internationale de la femme?

Ateliers, conférences, manifestations… En 2023 cette journée sera célébrée de façon foisonnante grâce à de multiples rendez-vous en Suisse Romande et ailleurs… https://www.femina.ch/8-mars-2023.

Ah, la femme ! Valait-il bien lui dédier une journée pour célébrer son avènement à une égalité bien malmenée encore, depuis la lutte ouvrière en 1917 jusqu’à l’obtention de son droit de vote en 1971 en Suisse, l’un des derniers pays à avoir accordé cet ultime privilège aux femmes en Europe. Faut-il rappeler également que le travail des femmes n’est pas valorisé autant que celui des hommes. Selon le Forum économique mondial, si l’écart de rémunération entre les sexes s’est légèrement amélioré, il faudra 132 ans pour le combler au niveau mondial (https://www.weforum.org/reports/global-gender-gap-report-2022/digest).

Alors, vous allez peut-être être inondés d’articles, initiatives et autres, mais tant que nous n’arriverons pas à une certaine égalité, il faut en parler, non ?

 

 

IMAGINEZ…

Cette femme qui tente de se frayer un chemin sur le long marathon de la vie familiale et carrière professionnelle, et tout cela si possible en talons aiguilles, ou presque ! Cessons cette utopie et revenons à la réalité. Il n’en reste pas moins que le chemin est parfois long et les femmes peinent à décrocher des postes de dirigeantes ou de d’administratrices au sein d’une économie qui n’est pas encore prête à les accommoder (grossesse, retour de maternité, flexibilité quand les enfants sont petits, ménopause…).

Mais qu’arrive-t-il, lorsque finalement elles atteignent ce sommet ? Ces femmes sont alors confrontées à d’autres difficultés. Ce qui amènent certaines d’entre elles à s’essouffler. Selon des données de Lean In et de McKinsey (https://women-in-the-workplace) 43 % des femmes dirigeantes ont déclaré se sentir épuisées, contre 31 % des hommes. Et certaines d’entre elles, avant de toucher le fond, choisissent de quitter le navire pour souffler ou simplement travailler dans un environnement plus proche de leurs valeurs. Cette tendance pourrait compromettre des décennies de progrès en matière d’égalité et de renforcement du leadership féminin sur le lieu de travail.

Le problème reste qu’il y a trop peu de femmes dans des rôles de leadership. Évidemment il n’y a pas que les femmes qui quittent leur C Level job, des hommes talentueux le font aussi ! Mais du fait que nous ayons si peu de femmes dans des rôles de management, nous analysons différemment leur départ. Si nous avions plus de femmes dirigeantes, premières ministres et leaders, lorsque l’une d’entre elles quitte son poste pour ne rien faire ou faire autre chose, on ne le ressentirait pas comme une telle perte. On célébrerait cette décision !

 

Et dans le monde de l’entrepreneuriat :

Dans le monde des entrepreneurs, principalement masculin, le fait d’être une femme est à double tranchant. Il peut apparaître comme une force lorsque l’on vous rencontre, et que l’on vous trouve sympathique, intelligente et « charmante », autour d’un petit four et d’un verre de vin, mais être une femme peut s’avérer plus compliqué ensuite, car on vous attend au tournant, avec vos compétences et vos talents, et c’est là que le chemin s’escarpe (s’escarpin !!!! ) car il faut prouver pourquoi vous êtes meilleure et gagner la confiance. Et c’est précisément à ce moment-là que l’on peut vraiment faire la différence !

 

 

Je pourrais vous raconter mille anecdotes de mon expérience en tant que femme dans un monde d’hommes. Ces anecdotes me font surtout sourire. Il y en a quelques-unes qui m’ont laissé un goût amer, mais les choses changent depuis quelques années et les anecdotes se font plus rares ou différentes.

Mesdames, si vous êtes dans la salle levez vous !

Nous sommes depuis plusieurs années à la recherche de talents féminins pour des conseils d’administration ou des postes exécutifs et je constate encore et toujours que malgré les demandes et nos efforts, il est difficile de trouver ces talents. Où êtes-vous mesdames ? Je rappelle que même si vous ne cochez pas toutes les cases du descriptif de poste, vous pouvez « tenter » votre chance ! Vos collègues masculins ne se gênent pas et ça fonctionne ! Si cela correspond à ce que vous recherchez dans votre vie professionnelle, donnez-vous l’opportunité et les moyens de casser les plafonds de verre.

 

Et finalement, le 8 mars est une date comme les autres, célébrons les femmes tous les jours en leur donnant la possibilité d’évoluer, grandir et prendre leur place au top tout en respectant les différentes phases de leur vie.

Et vive la diversité !

NB

 

Nathalie Brodard

Nathalie Brodard a fondé deux sociétés actives dans les ressources humaines et une association à but non-lucratif (Hire Me I’m Fabulous). Serial entrepreneure, elle a la chance de rencontrer depuis plus de 12 ans des personnes qui font la différence. Elle vous invite dans son espace de partage de confidences des dirigeants, des entrepreneurs, de ces hommes et femmes qui font son quotidien.

4 réponses à “Repose-toi ma chérie, c’est la journée de la femme, tu feras demain !

  1. Je résume:
    90% des étudiants dans les fac sont des étudiantes;
    70% des fonctionnaires nouvellement engagées sont des femmes, sauf travaux pénibles, type éboueurs;
    dans la génération des <40 ans, les femmes gagnent plus que les hommes;
    les nouveaux programmes scolaires, fait pour les femmes, jettent dans l'échec beaucoup d'hommes.

    Et vous en êtes encore là? à croire au patriarcat chez les moins de 35 ans? sans voir tout ce qui a déjà été fait ?

  2. Chère Nathalie,
    Merci pour votre enthousiasme roboratif et continu, vous nous aidez et contribuez à faire avancer la cause des femmes tout en étant pragmatique.
    La persévérance est indispensable on le sait bien pour atteindre ses propres buts, ceux de ses pairs et des causes que l’on veut défendre.
    À vos côtés en tant que femme active dans un monde encore d’hommes pour obtenir des résultats sur le proche et long terme.
    Bien à vous.
    Sabine

  3. Bonjour Madame,

    “Nous sommes depuis plusieurs années à la recherche de talents féminins pour des conseils d’administration ou des postes exécutifs et je constate encore et toujours que malgré les demandes et nos efforts, il est difficile de trouver ces talents.Où êtes-vous mesdames ? Je rappelle que même si vous ne cochez pas toutes les cases du descriptif de poste, vous pouvez « tenter » votre chance ! “..

    Votre propos est si juste !

    Lorsque l’on regarde l’univers militaire , certe particulier, et que l’on voit une femme, ancienne pilote de chasse, aujourd’hui colonelle, commander la Base aérienne française 125 d’Istres (à haute valeur stratégique) et avoir la responsabilité de plus de 5000 personnes et de leurs offices , l’on sait que les femmes doivent “tenter” leur chance.

    Il serait tout de même consternant que le monde de l’entreprise, qui se veut à la pointe de tout et revendique sa modernité fort bruyamment, soit plus fermé que les autres à l’ascension des femmes.

    Merci pour ce billet Madame,

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