Problèmes de communication ?

Il y quelques jours j’ai publié, dans Nasha Gazeta, un article concernant l’attaque des hauts responsables ukrainiens contre le Comité international de la Croix-Rouge. Vous le savez certainement, le président Zelenski lui-même, dans son discours adressé au G20, a parlé de

l’« autodestruction de la Croix-Rouge » et a vivement critiqué l’inefficacité du CICR quant à l’accès aux prisonniers. Dmytro Lubinets, le commissaire aux droits de l’homme du Parlement ukrainien, a soutenu son président dans une interview accordée au Temps, en allant jusqu’à annoncer que « les observateurs neutres de crimes deviennent leurs complices ». J’ai relayé ces accusations ainsi que les réponses données par les dirigeants du CICR à la RTS. Ils insistaient, en somme, sur le fait que la discrétion dans leur travail donne de bons fruits, que le CICR n’est pas une agence de relations publiques et que son action dépend de la volonté des signataires de la Troisième Convention de Genève. Enfin, j’ai présenté les dernières informations fournies par le service de presse du CICR, avec lequel je maintiens des relations collégiales depuis des années, sur leur engagement en Ukraine. Quoi de plus équilibré ? Or, à ma grande surprise, j’ai reçu le reproche d’un lecteur, lui-même fonctionnaire international, comme quoi je participe à la stigmatisation du CICR. Une autre lectrice, ancienne employée du CICR dont elle a démissionné, déçue par son fonctionnement, m’avait envoyé un message très personnel en disant que c’est la Russie qui profite aujourd’hui du CICR, que cette organisation est « criminelle » et que je dois faire attention à moi. Suis-je en danger ?

Puis, le 8 décembre, un communiqué de presse du CICR est arrivé, nous informant que « La semaine dernière, le CICR a effectué une visite de deux jours auprès de prisonniers de guerre ukrainiens ; une autre visite a eu lieu cette semaine. Au cours de la même période, des visites ont également été effectuées auprès de prisonniers de guerre russes ; d’autres visites sont prévues d’ici la fin du mois ». Et stipulant : « En vertu de la Troisième Convention de Genève, tous les prisonniers de guerre ont le droit de recevoir des visites régulières de délégués du CICR. Certes, les visites qui ont eu lieu récemment constituent un progrès important ; néanmoins, le CICR doit se voir accorder un accès sans entrave à tous les prisonniers de guerre, qu’il doit pouvoir voir de manière répétée et sans témoin, où qu’ils soient internés ». Mais que s’est-il passé pour assurer ce progrès soudain et tant désiré ? On n’en sait rien, mais un manque d’explications donne à certains le plaisir d’affirmer que le CICR a bougé à la suite des critiques ukrainiennes. Est-ce vrai ?

… La semaine dernière deux expositions se sont également ouvertes, en l’espace d’un jour, au Kunstmuseum Basel et au musée Rath à Genève. Toutes deux sont consacrées au centenaire de la Galerie nationale d’art de Kyiv, connue jusqu’en 2017 comme le Musée d’art russe de Kiev. Il est donc normal que l’art russe constitue la partie majeure de sa très impressionnante collection de plus de 14 000 objets, y compris la célèbre icone « Boris et Gleb » crée à la fin du 12ème– début du 13ème siècle par les maîtres de Novgorod.

 

Ilia Répine. Maison ukrainienne, 1880 (c) Galerie nationale d’art de Kiev

Il est absolument merveilleux que les responsables des musées suisses aient répondu d’une manière si constructive à l’appel de leurs collègues ukrainiens, en manque d’endroits sécurisés pour protéger les œuvres, et que le public suisse découvrira plusieurs artistes peu connus ici ainsi que des tableaux majeurs – il y en des magnifiques ! Or, la communication autour de l’exposition à Bâle intitulée « Born in Ukraine » pose quelques questions. Au moins pour moi. Le communiqué de presse met en avant Ilja Repin, Dmytro Lewytsky, Wolodymyr Borowykowsky, Archyp Kuyindschi, Mykola Jaroshenko et Dawyd Burliuk – les plus connus et donc les plus aptes à attirer le public. « Tous ces peintres, hommes et femmes, sont nés sur le territoire ukrainien. Toutefois, nombre d’entre eux furent formés en Russie et devinrent, de ce fait, des représentants culturels de l’Empire russe, puis de l’Union soviétique. », lis-je. Pardon, mais dans ce cas là il faut préciser « sur le territoire ukrainien actuel », car tous les peintres mentionnés (et dont les prénoms sont tous « ukrainisés » !), sont, à l’exception de Dmitri Lewitsky, nés dans les villes qui, en leur temps, se situaient dans l’Empire russe. Il faut préciser également que tous, à l’exception cette fois de David Burliuk, ont été formés et/ou enseignaient à l’Académie d’art impériale de Saint-Pétersbourg. Quant à Burliuk, plus connu comme poète et « père du futurisme russe », il a étudié, entre 1911 et 1914, au Collège d’art de Moscou, en compagnie du poète Vladimir Maïakovski. 

« Depuis 2014, le musée <de Kyiv> est impliqué dans une lecture et une étude critiques de sa collection qui remettent en cause le lieu commun d’un art russe prétendument homogène. Cette année, cette volonté est plus actuelle que jamais dans le contexte de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine », nous apprennent les commissaires bâlois. Il n’y a pas de doute que cette étude est compréhensible, importante et même nécessaire. Mais la question qu’elle soulève est d’une complexité et d’une profondeur inouïes. Il ne suffira pas de modifier l’orthographe des noms pour y apporter la réponse adéquate. Et cela me dépasse de savoir pourquoi ni les représentants de la Galerie de Kyiv ni leurs collègues en Suisse n’ont pas clairement formulé la chose la plus importante : au milieu de la guerre ces Ukrainiens, ces professionnels avec un P majuscule, sauvent l’art russe des bombes russes. Il n’y a pas de quoi avoir honte. Bien au contraire, c’est tout à leur honneur. Mais s’ils ne le disent pas, ne serait pas par peur de se faire traiter de traîtres ?

… Finalement, j’ai appris que le 30 novembre, 97,7% des députés de la municipalité d’Odessa ont voté pour le démontage et la relocalisation du monument en bronze de Catherine II, érigé en 1900 par souscription et connu comme le « monument aux fondateurs d’Odessa ». Il représente l’impératrice elle-même, qui, en 1794, a signé le rescrit ordonnant la construction de la ville et du port d’Odessa, ainsi que ses quatre « collaborateurs », pour utiliser le terme contemporain : un espagnol, le vice-amiral de Ribas, l’architecte François de Wollant, originaire d’Anvers, Grigori Potemkine et le prince Platon Zoubov. Ce monument a déjà été ôté une fois, en 1920, puis reinauguré en octobre 2007. Aujourd’hui il est annoncé qu’il sera plus tard reconstruit dans une zone assignée, dans un parc au centre de la ville. On verra bien. Lors de la même réunion municipale, 93,2% des députés ont également voté pour le démontage du monument du généralissime Alexandre Souvorov, l’un des rares généraux à n’avoir jamais été vaincu, qui a été érigé et inauguré en grande pompe en 2012 seulement. Faut-il s’attendre à ce qu’un mouvement populaire n’exige le démontage du monument à Souvorov dans les gorges des Schöllenen, sur le territoire de la commune uranaise d’Andermatt, dressé en mémoire des soldats russes morts au combat lors de leur traversée des Alpes en septembre 1799 ? Ou celui de François Jacques Le Fort, érigé en 2006 dans la rue genevoise qui porte son nom, et qui commémore natif de Genève qui fut un général et amiral du tsar Pierre le Grand ?

La statue de Catherine II et des fondateurs d’Odessa

L’histoire ne se fait par réécrire par « quelqu’un quelque part ». Cela se passe aujourd’hui, devant nos yeux. Et nous avons un rôle à jouer.

… Nous sommes le 12 décembre et je ne sais toujours pas si Nasha Gazeta sera encore là en janvier. Malgré tout le soutien moral dont j’ai bénéficié en Suisse durant cette année et malgré tous mes efforts je n’ai pas réussi à trouver le financement nécessaire. Il ne reste pas grande chose mais il faut le trouver. Parmi ceux qui j’ai demandé et qui ont daigné de me répondre, la plupart disent que mon « projet ne correspond pas aux critères ». Sans préciser lesquels.

 

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou, où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’université Lomonossov. Après avoir passé 13 ans au sein de l’Unesco à Paris puis à Genève, et exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale, fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, quotidien russophone en ligne.

38 réponses à “Problèmes de communication ?

  1. J’ai deux questions: premièrement, vous parlez du peintre Dmity Lewitsky. Je suis un grand admirateur de ce peintre, surtout portraitiste. Je ne suis pas sûr d’avoir compris: expose-t-on des tableaux de ce ce grand maître dans l’exposition du musée de Kiev qui est actuellement en Suisse? Si c’est oui, alors il faudra que je voie cette exposition.

    Deuxième question: je ne suis pas sûr d’avoir bien compris votre position au sujet du déboulonnage de la statue de la grande Catherine et des autres fondateurs de la Novorussia. Est-ce que vous vous indignez comme il convient de cette barbarie antirusse, qui est une forme de cancel culture insupportable ? Ou est-ce que vous avez de la compréhension pour ça ? Ce n’est pas très clair à la lecture de votre article.

    A mon avis, on peut comprendre que les Ukrainiens, du moins ceux de l’ouest qui parlent un dialecte et non la langue russe, souhaitent être indépendants. Mais tous ces gens se sont déshonoré en voulant interdire la langue russe et en déboulonnant tout ce qui rappelle la grande littérature et l’art russe. C’est aussi grotesque que si en Suisse allemande, où on parle aussi un patois, et où on est indépendant, on prétendait supprimer toute référence à Goethe, Schiller, Kleist, Fontane etc.

    C’est cette volonté de génocide culturel (et de génocide tout court) des populations incontestablement russes du Sud et de l’est de l’Ukraine qui a rendu l’opération militaire spéciale nécessaire et légitime. Etant donné que l’Ukraine semble déterminée à prolonger à l’infini cette guerre qu’elle ne peut en aucun cas gagner, la conséquence sera que la Russie sera contrainte à occuper l’intégralité du territoire ukrainien, après quoi peut-être qu’ils donneront aux Polonais (qui n’attendent que ça) la Galicie et la Volhynie, aux Hongois la Ruthénie, et ainsi de suite. Et il garderont le reste, qui est russe. Ce qui aura pour effet que l’état artificiel “ukrainien” cessera d’exister. Il aurait pourtant pu perdurer si on n’avait pas voulu génocider les territoires ethniquement russes ainsi que leur culture, et si on avait simplement appliqué les accords de Minsk.

    Dernier point: j’ai très envie d’aller voir cette exposition, mais je la verrai comme une exposition d’art et de culture russe. Pas autre chose.

    1. Bonjour à vous,

      je vous conseille vivement d’aller voir cette exposition.

      Comme j’ai déjà eu l’occasion de dire auparavant, je suis contre la démolition des monuments. Je trouve que les plaques explicative, comme cela a été fait à Neuchâtel, sont beaucoup plus utiles. Désolée si cela n’a pas été clair, pour moi cela l’été.

      1. Effectivement, en relisant attentivement votre article, je dois dire qu’il est nuancé, mais il rend justice à la culture russe et refuse son effacement pour raisons idéologiques. Vous êtes diplomate et ne voulez pas offenser les pro Ukraine, mais vous rendez justice à la Russie et à sa grandeur.

        Vous ne m’avez pas dit s’il y a des tableaux de Dmitry Lewitsky dans cette exposition.

        Enfin, depuis tout à l’heure, après avoir posté un commentaire sur votre blog, mon esprit s’est remémoré quelques Suisses qui ont joué un rôle en Russie. Il y en a beaucoup. En plus de l’amiral Lefort dont vous avez parlé, et de l’illustre général Jomini, auquel j’ai emprunté mon pseudo pour l’occasion, il faut citer Francesco Bartolomeo Rastrelli (1700-1771), architecte, le plus grand représentant du style dit baroque élisabethain, ou baroque Rastrelli, qui a construit le palais d’hiver à saint Petersbourg, le palais Peterhof, le palais Vorontsov et de nombreux autres monuments. Il y a aussi le célèbre Charles Pictet de Rochemont qui nous a rendu de si grands services au congrés de Vienne, et qui a contribué à développer l’élevage des mérinos en Crimée. Il y a bien entendu Frédéric César de Laharpe, précepteur du Tsar Alexendre 1er, qui a joué un si grand rôle dans l’indépendance vaudoise, tout comme Capodistria, le ministre des affaires étrangèeres du tsar. Il y a aussi un général vaudois bien oublié, Ivan Stepanovic Ribopier (c’est à dire Jean fils d’Etienne de Ribaupierre, de Rolle) qui a trouvé une mort héroïque en 1789 au siège d’Ismaïl, près d’Odessa. Il existe justement un portrait de ce général par Dmitry Lewitski. Ce personnage suisse est intéressant parce qu’il a fait un très bon mariage dans la haute aristocratie russe et par conséquent dans sa descendance on trouve beaucoup de personnalités fameuses comme le célèbre prince Youssoupoff qui a tué Raspoutine.

        C’est grâce à son amitié avec cette famille de Ribaupierre, de Rolle comme lui, que F .-C. de Laharpe a été pistonné pour avoir le job de précepteur du futur tsar

        Enfin, je voudrais aussi attirer votre attention sur le fait qu’un certain nombre de Russes ont joué un rôle dans notre pays, en plus de Capodistria (qui était grec de Corfou mais ministre du tsar) il y a eu ce prince Rumine, qui a légué sa fortune à la ville de Lausanne ce qui a permis de construire ce palais de Rumine très laid, mais qui a coûté très cher, il y a eu aussi des comtes Golovkin, des princes Demidoff, Kourakine et Razumovski qui ont fait souche chez nous et on trouve de leurs rejetons qui sont des banquiers ou des journalistes genevois.

        Justement en ce qui concerne les princes Razumovski, il m’est venu une idée pour vous. Saviez vous que Mme Vera Michalski, l’éditrice, a une maman qui est une princesse Razumovski. Evidemment elle s’intéresse plutôt à la Pologne qu’à la Russie. Mais c’est une femme très sympa, à ce que j’en sais. Je vous suggère donc de tenter votre chance en lui demandant si elle serait d’accord de subventionner un peu votre Gazeta. Après tout elle subventionne bien Le Temps et Heidi News qui ne valent rien, alors pourquoi pas la Nasha Gazeta qui vaut bien mieux? Ca ne vous coûtera rien d’essayer et elle vous répondra sans doute aimablement, même si elle refuse. Vous ne seriez pas une quémandeuse comme tant d’autres qui sans doute la harcèlent, car vous, vous avez quelque chose de réel à proposer.

        Veuillez excuser mon ton impertinent et plaisantin. En fait j’ai beaucoup de respect pour Mme Michalski, même si je ne la connais pas personnellement (tout au plus échangé quelques mots avec elle une fois au salon du livre) mais il me semble que j’ai eu là une idée qui mériterait d’être explorée si vous n’y aviez pas encore pensé.

        Bravo pour votre blog!

        1. Merci d’avoir relu mon texte. C’est la première fois qu’on me traite d’une diplomate mais je le prends comme un compliment

    2. Monsieur,
      Votre réponse me scandalise, tant l’homme que l’historien et théologien de formation que je suis.
      – Elle inverse les rôles : l’agresseur devient l’agressé.
      – Elle ment : « voulu génocider les territoires ethniquement russes ainsi que leur culture » est une négation de l’histoire et de la vérité.
      – Elle réduit l’humanité à une juxtaposition d’ethnies – au moins n’avez-vous pas précisé « génétiquement pures » – en conflit (ouvert ou potentiel) permanent.
      – Accessoirement, elle constitue une agression contre tout ce que m’apporte d’unique la littérature, l’art, la culture de provenance russophone.

      1. Bonjour,

        A qui adressez-vous votre message? Si à moi, il est faux, je ne parle de rien de cela. Si à quelqu’un d’autre, merci de le rediriger!

        1. Désolé de cette erreur de manipulation fâcheuse et totalement involontaire !

          Mon message ne s’adressait en aucun cas à vous, dont j’apprécie beaucoup les compétences, le sens des nuances et l’attachement profondément ancré à votre culture et à ses richesses.

          Il s’adressait, et je n’en retire rien, à « Jomini ».

      2. @Philippe Rochat

        Malheureusement, mes observations scandaleuses sont conformes à la vérité des faits: historique, politique, militaire, linguistique, culturelle. Et quand à mes pronostics sur le dépecement de l’Ukraine qui sera la conséquence du jusqu’auboutisme occidental et de l’obstination à ne pas appliquer les accords de Minsk, vous les trouvez sans doute cyniques, mais attendez un peu et vous verrez qu’ils étaient exacts.

        1. @Jomini : et bien entendu , vous défendez le dictateur Loukachenko qui , grâce à Putin , maintient la Biélorussie dans un état mafieux qui ne respecte pas l’Etat de droit alors que les Biélorusses n’ont qu’une envie : vivre en démocratie comme leurs voisins européens . Ils l’ont montré en 2019. (Biélorussie et Ukraine : différences ??? ) Je confirme les propos de Philippe Rochat : vos propos , d’une pauvreté argumentaire au niveau géostratégique , d’une partialité et d’un militantisme exacerbé , sont pitoyables et seront infirmés par l’Histoire .

    3. L’opération militaire spéciale? C’est un désastre russe, un de plus. Militairement, la Russie a perdu et elle se venge sur la population civile. Ce n’est que viols, pillages, massacres. W. Putin et sa clique ont détruit l’Ukraine mais ils n’ont pas réussi à briser le peuple ukrainien. Les combattants ukrainiens et les armes occidentales sont supérieurs à cette Russie qui est entrain de suicider. Le triste pantin du Kremlin doit plus craindre de ses propres alliés que de la justice internationale.

        1. Pas du tout. Je répondais à M. ou Mme Jomini dont je recopie un extrait:
          “C’est cette volonté de génocide culturel (et de génocide tout court) des populations incontestablement russes du Sud et de l’est de l’Ukraine qui a rendu l’opération militaire spéciale nécessaire et légitime.” N’est-ce pas ignoble à vos yeux?

        2. Non seulement cet internaute est hors sujet, mais surtout il a tort. Il hurle avec les loups de la meute de propagande qu’on entend sur tous les médias et qui essaient de nous faire croire que l’opération russe est un désastre et que la Russie va être vaincue. C’est incroyable à quel point on peut faire prendre aux gens des vessies pour des lanternes.

          Tous les gens sérieux et bien informés, savent pourtant qu’il n’y a aucune chance pour que la Russie perde cette guerre. Le fait de la prolonger ne fera qu’augmenter tragiquement le nombre, déjà épouvantable, des soldats ukrainiens tués et blessés. Même Mme von der Leyen a dit qu’il y avait déjà 100’000 militaires Ukrainiens tués, révélant ainsi par inadvertance que le tyran sanguinaire Zelensky ment effrontément à son peuple. Cela signifie qu’il y a, en plus, un nombre de blessés du triple de ce chiffre au minimum.

          L’Association des amis de la mer d’Azov devrait se rendre à l’évidence : la mer d’Azov est désormais une mer intérieure russe pour toujours, car cette guerre n’a pas encore commencé. La Russie a à peine achevé sa mobilisation partielle et s’apprête à engager une armée de troupes fraiches d’environ 700’000 hommes en Ukraine, alors que l’armée ukrainienne n’a plus de réserves. La Russie va donc aisément récupérer le terrain qu’elle a perdu ces dernières semaines et elle va certainement pousser jusqu’à Odessa, et probalement reprendre Kharkov, si ce n’est Kiev.

          On peut s’en réjouir ou le déplorer, mais le rapport de forces militaires est ce qu’il est. L’armée russe n’a pour le moment engagé qu’une infime partie de ses forces. On ferait mieux de voir cette réalité en face au lieu de prolonger des média-mensonges qui tuent chaque jour des centaines de jeunes Ukrainiens pour rien.

          Poutine est un vilain monsieur, mais les dirigeants des puissances de l’OTAN sont pires car ce qu’ils font en ce moment, c’est de défendre l’Ukraine jusqu’au dernier Ukrainien, en sachant que c’est absolument sans espoir.

          Il n’existe aucune létimité morale pour faire ça.

      1. Non seulement cet internaute est hors sujet, mais surtout il a tort. Il hurle avec les loups de la meute de propagande qu’on entend sur tous les médias et qui essaient de nous faire croire que l’opération russe est un désastre et que la Russie va être vaincue. C’est incroyable à quel point on peut faire prendre aux gens des vessies pour des lanternes. Tous les gens sérieux et bien informés, savent pourtant qu’il n’y a aucune chance pour que la Russie perde cette guerre. Le fait de la prolonger ne fera qu’augmenter tragiquement le nombre, déjà épouvantable, des soldats ukrainiens tués et blessés. Même Mme von der Leyen a dit qu’il y avait déjà 100’000 Ukrainiens tués, révélant ainsi par inadvertance que le tyran sanguinaire , déjà épouvantable, déjà épouvantable, déjà épouvantablezelensky ment effrontément à son peuple. Cela signifie qu’il y a, en plus, un nombre de blessés du triple de ce chiffre au minimum.

        L’Association des amis de la mer d’Azov devrait se rendre à l’évidence : la mer d’Azov est désormais une mer intérieure russe pour toujours, car cette guerre n’a pas encore commencé. La Russie a à peine achevé sa mobilisation partielle et s’apprête à engager une armée de troupes fraiches d’environ 700’000 hommes en Ukraine, alors que l’armée ukrainienne n’a plus de réserves. La russie va donc aisément récupérer le terrain qu’elle a perdu ces dernières semaines et elle va certainement pousser jusqu’à Odessa, et probalement reprendre Kharkov, si ce n’est Kiev.

        On peut s’en réjouir ou le déplorer, mais le rapport de forces militaires est ce qu’il est. L’armée russe n’a pour le moment engagé qu’une infime partie de ses forces. On ferait mieux de voir cette réalité en face au lieu de prolonger des média-mensonges qui tuent chaque jour des centaines de jeunes Ukrainiens pour rien. Poutine est un vilain monsieur, mais les dirigeants des puissances de l’OTAN sont pires car ce qu’ils font en ce moment, c’est de défendre l’Ukraine jusqu’au dernier Ukrainien, en sachant que c’est absolument sans espoir. Il n’existe aucune létimité morale pour faire ça.

        1. Bien entendu, la Russie dispose d’une superbe armée, bien équipée, bien commandée. Depuis des mois, les puissants relais putiniens nous abreuvent de leurs chiffres hallucinants: 700 000 hommes de réserve, des avions ultra-modernes, des missilles hypersoniques, des armes qui s’appuient sur les dernières découvertes scientifiques. Que voit-on? W. Putin est obligé de quémander de l’aide à l’Iran qui lui livre des drones rudimentaires. Des machines à laver, des mixers de cuisines, des radars routiers sont démantelés pour récupérer un peu de technologie oocidentale. Et les jeunes Russes qui le peuvent quittent le pays spécialiste “d’opérations militaires spéciales”. Vous avez raison: la guerre n’est pas gagné car le fou va utiliser une “arme nucléaire spéciale” car il n’a plus d’autres options. Et vous avez encore raison: j’hurle avec ma meute azovienne, comme tout bon loup!

          1. Eh bien on verra, dans quelques années on saura qui voit juste: vous qui croyez aux mensonges de la propagande otanienne au nom desquels on saigne la jeunesse ukrainienne, ou moi qui me base sur les réalités militaires.

  2. Merci de vos articles. Comment pout-on vous aider ? Une souscription auprès des lecteurs ?

    Bien à vous?

    1. Merci beaucoup à vous pour votre sollicitude. Oui, contre coeur j’ai décidé de rendre le contenu de Nasha Gazeta payant – CHF 150 par an, à l’instar des autres médias suisses.Toutes les informations sont ici https://nashagazeta.ch/premium-subscription. Nous avons également crée un bouton “Donate”. Je verrai si ça marche. Vous nous lisez en russe? Merci encore!

  3. Le monument Souvorov érigé à Andermatt ne sera jamais démonté! Il appartient en effet à notre patrimoine, tout comme l’incroyable traversée des Alpes suisses par l’armée du général Souvarov en 1799 fait partie de notre histoire. Cela dit, je déplore profondément les réponses polémiques ou agressives à votre billet et j’espère bien que vous pourrez maintenir votre journal qui vous tient tant à coeur. Le moment n’est pas aux querelles stériles, mais à notre soutien et à nos pensées pour les victimes d’une guerre insensée, soit le peuple ukrainien en particulier devant affronter dans des conditions épouvantables les rigueurs de l’hiver, mais aussi aux populations russes ayant aussi de plus en plus à souffrir de la folie criminelle d’une poignée d’autocrates.

  4. Chère Madame,
    C’est toujours avec plaisir que je lis votre blog.
    En cette époque d’excès verbaux de tous bords, votre soucis de modération fait du bien. D’aucuns diront que c’est de la diplomatie, mais la diplomatie est une qualité qui dénote de l’éducation dans la conversation : exprimer ce qu’on pense sans pour autant agresser son interlocuteur. Aujourd’hui nous sommes pris en tenaille entre deux propagandes : celles des Occidentaux qui n’a d’égale que celle des Russes.
    Cette propagande des deux bords n’a aucune place dans votre blog.
    En revanche vous soulevez un problème terrible de notre époque : la “cancel culture” qui est une autre forme de propagande, en cela plus retorse qu’elle s’auto-proclame du bon côté de l’histoire et de la pensée. Comme si l’histoire, les faits, la mémoire, le passé pouvaient être niés, déboulonnés comme des statues… Cela vous fait mal de voir des grands talents russes ou de culture russe ou d’époque russe être récupérés, “ukrainisés” à tort et à travers. Voyez la façon dont on traite les artistes et sportifs russes qui ne peuvent travailler en Europe que s’ils s’affichent publiquement anti-Poutine ! N’est-ce pas là le meilleur moyen de les pousser à resserrer les rangs derrière… Poutine ?
    L’Europe politique et idéologique est en train de procéder à une “cancel culture” d’Etat.
    Je ne parle ni ne lis le russe, mais je trouve fondamental que votre journal perdure.
    J’ai pris note du lien que vous donnez plus haut et j’espère que nous serons nombreux à vous soutenir.

    1. Chère Madame,

      je suis très-très-très touché par votre message – merci infiniment de m’avoir si bien compris. Et vous avez parfaitement raison: en mettant tout le monde dans le même panier, on repousse les gens “normaux” qui n’ont pas choisi leur lieu de naissance. Mais c’est ainsi. Encore une fois, une immense merci.

  5. Même sans lire le russe, il suffit de consulter le site de “Nasha Gazeta” pour se rendre compte que ce journal est fait avec le meilleur professionnalisme, malgré des moyens limités. Il n’a rien à envier aux quotidiens établis. Mais mes connaissances de la langue russe ne sont de loin pas suffisantes pour que je je m’y abonne, car je me vois mal traduire chacun de ses articles avec Google ou Yandex Translate. Alors, pourquoi pas une édition française de votre journal?

    “The Moscow Times”, installé à Amsterdam après avoir été mis sur la liste des “agents de l’étranger”, a une édition anglaise. “Nasha Gazeta”, qui ne risque pas de connaître le sort que sa consoeur moscovite, n’offre-t-elle pas un lien d’échange unique entre les mondes culturels russe et francophone? Votre journal permet de mieux connaître en Suisse le premier, déchiré par l’immense tragédie en cours, et de faire découvrir la Suisse aux Russes, qu’ils soient chez eux ou à l’étranger. “Nasha Gazeta” mérite donc qu’on la soutienne. Je voudrais faire un don mais ne sais pas comment on dit “Donate” en russe. Pourriez-vous m’indiquer sur quel bouton je dois appuyer sur votre site?

    Merci d’avance.

    1. Oh… si tous mes journées commençaient comme ça.. Merci infiniment pour votre appréciation de notre travail. Quand au “sort”, Nasha Gazeta ne peut pas être déclaré un agent de l’étranger car il ne mêne pas d’activité en Russie. Mais l’ambassade de Russie à Berne m’avait déjà déclaré une “russophobe”, nous ne sommes pas loin donc… Le bouton “Donate” se trouve à gauche, en haut du site, en rouge. Votre générosité est grandement appréciée!

      1. J’ai trouvé le bouton “Donate” qui était pourtant bien visible et… en anglais, en haut de la page d’accueil… Большое спасибо. Il m’avait pourtant échappé.

        Mais vous n’avez pas répondu à ma question au sujet d’une éventuelle version française…

        1. … pardon. En fait, une version intégrale n’est pas nécessaire car nous partageons avec nos lecteurs, en russe, beaucoup d’informations “de la vie courante” qui sont accessible en français. Par contre, nos textes originaux, des interviews exclusives, les articles culturels… cela oui. Mais il faudra engager un traducteur, qui augmentera d’avantage les frais. Un grand merci encore une fois pour votre soutien!

  6. je vous prie, Madame Sikorsky, de retirer mon nom de la liste de vos abonnés. Un blog qui laisse passer sans autre les nombreux (!) commentaires scandaleux d’un “Jomini” mais censure ensuite la réponse d’un internaute se disqualifie définitivement à mes yeux. Je vous aurais crue plus respectueuse de la liberté d’opinions, je me suis trompé. J’aimerais bien que vous me montriez en quoi mon message aurait été moins publiable que les propos outranciers du sieur “Jomini” propageant sans aucune nuance la propagande poutinienne (qu’y avait-il de faux et/ou diffamatoire dans MON texte?). Dire que j’ai à plusieurs reprises appuyé ici vos positions, et que j’étais sur le point de soutenir par une contribution financière votre publication “Наша газета” après avoir lu votre appel!

    1. Monsieur,

      Malheureusement, je n’ai pas de moyens techniques pour vous retirer de la liste, vous devriez vous adresser à la rédaction du Temps. En outre, j’ignore de quoi vous parlez. Effectivement, je respecte la liberté d’opinions, y compris celles que je ne partage pas. A part votre message scandalisé que je viens de rendre public, je n’ai vu aucun d’autre et n’ai certainement censuré aucun. J’espère que vous allez réussir à vous désabonner.

    2. Madame Sikorsky, Monsieur Haldi,

      Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, n’y a–t-il pas malentendu entre vous? Monsieur Haldi: il peut arriver qu’un message ne parvienne pas à son destinataire ou qu’il ait échappé à son attention. Ce fut le cas, au moins une fois, pour moi sur le blog de M. Neyrinck, qui n’avait à l’évidence pas reçu ou remarqué mon commentaire. Je le lui ai signalé sans l’accuser de censure pour autant et il m’a simplement demandé de lui renvoyer mon message, qu’il a aussitôt publié.

      A ma connaissance, aucun responsable de blog ne pratique la censure. Et s’il arrive à l’un(e) ou l’autre de refuser un message, ce qui est son droit le plus strict, d’habitude son expéditeur en reçoit l’explication à titre personnel. Ne serait-il donc pas très regrettable que Monsieur Haldi nous prive du plaisir de lire ses commentaires toujours éclairants et à propos, et que les échanges stimulants entre gens de bonne compagnie en pâtissent, ceci pour un simple problème de… communication?

      Cordialement et avec mes voeux les meilleurs pour des Fêtes de fin d’année sereines.

      R. N.

    3. @ M. Haldi

      Les problèmes de communication peuvent être résolus quand on a le souci de ne pas les créer, à l’image de ce que l’on attend des autres. Il y a trois semaines, vous vous êtes fourvoyé sur le sens de mon message et la personne qui était concernée par votre réponse *. Je vous ai fait part de vos confusions, mais vous n’avez pas estimé nécessaire de les rectifier, ce qui n’est pas très élégant. Dans ce blog vous confirmez que vos exigences ne s’appliquent pas à vous-même.

      (* Blog Alberto Mocchi / 20 nov. 2022.)

      1. @ Dominic: Je suis désolé vis-à-vis de Madame Sikorsky s’il y a eu une confusion, mais j’avais été très déçu, sur un sujet qui me touche particulièrement, qu’un commentaire qui répondait à des propos à mes yeux (et, visiblement, à ceux d’autres intervenants également) outrancièrement propagandistes n’ait pas été publié, alors que j’ai ici souvent appuyé les positions de Madame Sikorsky. Mon message s’adressait par ailleurs directement à la responsable du blog faute d’avoir trouvé un autre moyen de faire passer ma demande, je ne pensais pas qu’il serait, lui, publié. Désolé également si j’ai laissé passer votre mise au point. je ne suis pas, moi, responsable de blog et n’ai donc pas d’obligation de suivre en permanence ce qui se passe sur ceux-ci. Je ne me rappelle pas de votre intervention; j’ai eu (et ai encore) quelques problèmes de santé qui font que je ne me connecte pas tous les jours sur les blogs du “Temps” et par ailleurs je ne regarde plus les commentaires après quelque temps, car j’estime que le débat perd de son intérêt quand d’autres sujets sont devenus plus d’actualité sur le site. Mais je vous prie de m’excuser si je vous ai donné l’impression (fausse je vous l’assure) d’avoir voulu “snober” votre message.

  7. Bonsoir Madame,

    Que notre aide vous permette de commencer l’année 2023 dans les meilleures conditions !

    Vous souhaitant tous les succès,

  8. Madame, je tiens à vous féliciter pour votre article sur la communication, il résume fort bien tous les hiatus que nous rencontrons dès que nous touchons à ce conflit ukrainien.
    Peu importe le sujet, tout un chacun trouvera toujours des arguments pour revendiquer sa position partisane.
    Quant à la culture russe, dès le 24 février, nous ne pouvions que déplorer cet ostracisme imbécile la frappant.
    Ce manque de recul, ces partis-pris à l’emporte-pièce sont toujours des plus préoccupants.
    Une fois encore, quel gâchis.
    Pierre Jaccard

    1. Merci, Monsieur, pour votre réaction. Je comprends qu’il est difficile, voir impossible pour les ukrainiens sur le terrain de garder le recul, mais pour les européens qui ne sont pas directement impliqués dans le conflit c’est un devoir.

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