Genève: à nouveau, une librairie historique en moins

“Ceux qui aiment les livres ont souvent leurs habitudes dans les librairies dont ils conservent le secret.” Vincent Puente, Le Corps des librairies. Histoire de quelques librairies remarquables et autres choses, éditions La Bibliothèque, Paris, 2015, p. 1.

 

 

Après la fête du salon du livre, à nouveau la mort annoncée d’une  librairie à Genève, le Rameau d’or.

Une libraire chaleureuse qui est restée 45 ans au service du livre, de la littérature et des sciences humaines. Un havre intellectuel de paix dans un quartier où frappe, comme ailleurs à Genève, la prédation immobilière qu’escortent la horde automobile et la disparition des locataires.

Rappel: Genève a été très longtemps une ville étonnamment riche en matière de commerce du livre moderne et ancien. Depuis le XIXe siècle, imprimeurs, éditeurs et libraires, plusieurs dynasties familiales tiennent le haut du pavé de la libraire genevoise, fierté culturelle et économique des autorités politiques de la cité, véritable citadelle des imprimés depuis la Réforme, atelier typographique de l’Europe au XVIIIe siècle. Dans les années 1960-1970, un promeneur amoureux du livre n’avait que l’embarras du choix avec  les 46 librairies de Genève, sans compter les dizaines d’« Agences de journaux » Naville, où s’achète la presse bigarrée du monde entier. Le monde d’avant -comme on dit. La librairie est une passion démocratique.  Or, quand les librairies meurent, la cité devient sénile.

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Frédéric Saenger,  directeur du Rameau d’Or, nous écrit:

Chères amies, chers amis, clientes et clients, de notre cher Rameau d’Or:

(…)C’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui pour vous annoncer la fermeture de notre librairie bien-aimée. Ou ce que j’espère, sa mise en sommeil. Depuis des années, le Rameau d’Or a été le lieu de rassemblement de notre communauté, le cœur battant de notre amour pour les livres, les histoires et la littérature. Et c’est avec tristesse et après avoir mûrement réfléchi que nous avons été obligés avec Andonia Dimitrijevic, la propriétaire du Rameau d’Or et fille de son fondateur, de prendre la décision de bientôt fermer ses portes.

Quarante-cinq ans pour la la littérature et les sciences humaines

Depuis 45 ans, le Rameau d’Or a été un lieu de rencontre, de partage et de découverte. Il a été le point de départ de nombreuses aventures littéraires, le refuge de ceux qui cherchaient à s’évader du quotidien et à se plonger dans des mondes imaginaires. Le lieu de rencontres entre des gens venus de tous horizons, de toutes cultures et de toutes générations, un lieu où des amitiés ont été nouées, des idées échangées et des projets lancés. Mais vous le savez, le Rameau d’Or a également été confronté à de nombreux défis au fil des ans. Il a dû faire face à la concurrence des géants du commerce en ligne, à la baisse des ventes de livres physiques, à l’évolution des modes de consommation et à la pandémie qui a frappé le monde entier. A cela s’ajoutent plusieurs embûches et quelques malveillances (…).  Aujourd’hui, le dernier coup de massue arrivé en fin d’année vient des propriétaires de l’immeuble dans lequel se trouve la librairie. Ceux-ci se réapproprient les lieux et poussent à la sortie une partie des locataires. Et je comprends mieux pourquoi toutes nos demandes de travaux de rénovation et d’aménagement pour redynamiser le Rameau nous étaient systématiquement refusées. Nos négociations avec la régie nous permettent de rester jusqu’à fin Avril, peut-être Mai. Contrairement à d’autres locataires, nous avons décidé de ne pas entreprendre d’action en justice, cela ne ferait que retarder une décision qui est déjà prise par eux et nous ne sommes pas en position financière pour nous permettre de continuer sereinement.

Rester à flot

Nous avons tout essayé pour maintenir notre librairie à flot, pour la faire prospérer et pour continuer de partager notre passion pour les livres avec vous. Depuis mon arrivée j’ai réussi à assainir une bonne partie de la situation financière qui était catastrophique, en cherchant toutes les solutions possibles et au prix de nombreux sacrifices notamment personnels.Vous chers clients, amis, nous avez aidé grandement, par exemple lors du crowdfunding de Noël 2020 qui avait remporté un succès fantastique, nous permettant de passer un cap très difficile au sortir de mois de confinement. Pour enchaîner malheureusement tout de suite après avec le deuxième confinement de début 2021. Je vous serai éternellement reconnaissant et vous remercie à nouveau pour votre gentillesse, votre soutien. Soutien de tous les jours, avec vous clients fidèles ou de passage, parfois adhérents de l’association des Passeurs du Rameau d’Or. Nous avons encore besoin de vous jusqu’à fin Avril. Tout doit disparaître, nous devons vendre un maximum de nos livres pour pouvoir payer une partie de nos charges, nos fournisseurs et créanciers restants. A cet effet, nous organisons de grandes soldes entre 20 et 50%. Venez, profitez de faire une razzia, parlez-en autour de vous, cela nous aidera énormément.

Havre culturel

Je sais que pour beaucoup d’entre vous, cette nouvelle est un coup dur. Vous avez peut-être grandi dans cette librairie fondée par le grand Vladimir Dimitrijevic, vous y avez passé des heures, vous avez acheté des centaines de livres, vous y avez trouvé des amis et des mentors. Vous vous êtes peut-être réfugiés dans ses rayons lors de moments difficiles, vous y avez cherché des réponses à vos questions, vous y avez rêvé d’autres mondes et d’autres vies.Cette librairie a été plus qu’un simple commerce pour vous, elle a été un havre de culture et de paix. La culture est une passion qui nous est commune, un feu qui brûle en nous et qui nous pousse à explorer, à apprendre, à imaginer et à créer. Et c’est pourquoi je vous invite à poursuivre votre passion pour les livres et à continuer de soutenir les librairies indépendantes, les bibliothèques et les organisations qui défendent la lecture et l’éducation.Je tiens à remercier chacune et chacun d’entre vous pour votre soutien, votre engagement et votre amitié au fil des ans. Nous avons partagé des moments extraordinaires dans notre Rameau d’Or, des moments qui resteront gravés dans nos mémoires et dans nos cœurs. Nous avons créé une communauté de passionnés de culture, une communauté qui continuera de vivre et de prospérer même après la fermeture. Je tiens également à remercier chaleureusement tous celles et ceux qui ont contribué à la vie de notre librairie au fil des ans, nos prédécesseurs, nos employé.e.s dévoué.e.s et nos stagiaires. Je suis fier de chacune d’entre elles, de chacun d’entre eux et je sais que leur passion pour la culture continuera de les guider dans leurs futurs projets. Un grand merci à Lucas mon fidèle et efficace collaborateur, merci pour son soutien, son travail, sa culture littéraire et ses talents de graphistes hors pair.

Lien social

La fin de la mission sociale que je m’étais donnée manquera tant elle était utile. Depuis un an et demi j’ai reçu avec un grand succès une vingtaine de stagiaires qui étaient des jeunes déscolarisés ou des personnes ayant été victimes de burn-out dans leurs précédentes professions. Le cadre bienveillant du Rameau d’Or permit à l’immense majorité d’entre elles et eux de repartir plus confiants, heureux et même avec l’envie de reprendre des études ou une formation littéraire. Je suis également reconnaissant envers les auteurs et les éditeurs, les différents artistes qui nous ont soutenus et que nous avons soutenu tout au long de notre parcours. Il serait trop long de vous citer toutes et tous et je ne veux pas faire de tort en en oubliant certains. Vous savez comme vous avez comptés pour nous.En trois ans et demi, nous avons organisé plus d’une centaine de rencontres culturelles avec des auteurs, des poètes, des philosophes, des photographes, des musiciens… J’ai adoré interviewer la plupart d’entre vous.Des rencontres culturelles ouvertes à tous, pour tous, gratuites pour 95% d’entre elles. Je remercie aussi nos fournisseurs, notre fantastique nouvelle fiduciaire, nos partenaires, et nos amis. Merci à la Fondation Palm qui croit en nos projets présents et futurs. Un merci spécial pour nos voisins et amis, les galéristes de la magnifique galerie Mottier, Roberto et Alexandre. Merci pour toutes nos conversations et votre soutien. Merci à l’ensemble des commerçants du Boulevard Georges-Favon, ce quartier se vide, tenez bon! Un énorme merci aux Passeurs du Rameau d’Or, en adhérant à l’association que nous avons créée il y a deux ans vous nous avez montré votre fidélité et votre amitié. Un grand merci aux membres de son comité, Francesco, Sophie, Roland et plus particulièrement Marcel son trésorier, fer de lance et ami. Un gros et beau merci aux donatrices et donateurs en tous genres.Un merci plein de gratitude aux étudiants de l’UOG et aux bénévoles pour le rangement, l’archivage de notre sous-sol, l’inventaire, pour tout ce qui reste à venir. Et pour le débat public et philosophique sur Ulysse. Un infini merci à mes amis Nadia et Fernando pour leur aide précieuse lors de nos soirées culturelles, les apéritifs étaient parfaits grâce à eux, ainsi que tout le travail sur les réseaux sociaux. Merci beaucoup à Mabel et Sofia pour leur aide administrative. Merci à ma famille pour m’avoir épaulé. Merci à mes amis d’avant et à ceux que je me suis fait ici.Un merci éternel pour Sophie F. que vous avez croisée à de nombreuses reprises au Rameau d’Or. Elle est l’une des responsables de l’Université Ouvrière de Genève et une locomotive solaire. Merci pour toute son aide prodigieuse, son soutien extraordinaire et merci de faire partie de ma vie. Un dernier merci pour Andonia Dimitrijevic qui m’a remis les clefs du Rameau à la fin de l’année 2019. En apprenant qu’il aurait dû fermer définitivement à ce moment-là, je lui avais proposé de mettre ma vie de côté pendant un an et venir tenter de trouver des solutions pour le sauver. Je pensais réussir mais deux mois après est arrivé le Covid qui a tout chamboulé. Je ne suis pas un magicien m’a-t-elle dit, mais un médecin-urgentiste qui a tout fait pour le soigner et le protéger. Nous avons travaillé pour faire du Rameau d’Or un lieu spécial, un lieu où les livres étaient plus qu’un simple produit, un lieu où les gens étaient plus qu’une simple clientèle. Nous avons construit une famille de passionnés de culture, une famille qui continuera de s’épanouir et de grandir même après la fermeture de notre librairie. Je tiens à vous remercier, chères amies et chers amis de la librairie, pour votre soutien et votre loyauté au fil des ans. Nous sommes reconnaissants de vous avoir eu à nos côtés pour ce voyage, et nous sommes honorés d’avoir partagé notre passion pour la littérature avec vous. Nous sommes tristes de partir, mais nous sommes également enthousiastes pour la suite de notre aventure. Nous sommes convaincus que de grandes choses nous attendent à l’horizon, et nous sommes prêts à les affronter avec courage et détermination. Fort de mes expériences professionnelles et extra-professionnelles, je garde à l’esprit le projet que j’ai depuis mon arrivée, celui d’un véritable centre culturel et tous vos témoignages enthousiastes me pousse à persévérer dans ce sens.

 Mort ou mise en sommeil?

Enfin, je tiens à vous rappeler que la mise en sommeil du Rameau d’Or ne signifie pas la fin de notre histoire. Nous avons écrit ensemble de nombreuses pages dans le livre de la littérature, des pages remplies de passion, d’amour et de créativité. Et même si cette histoire se termine aujourd’hui, nous aurons je l’espère la possibilité de continuer à écrire de nouveaux chapitres ensemble, ailleurs. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des idées de lieux.Demain sera le Dimanche des Rameaux, ayez, je vous prie, une petite pensée pour nous.Ensemble, nous aurons la possibilité de continuer à partager notre passion pour les livres, à inspirer les générations futures et à créer un monde plus riche, plus diversifié et plus humain grâce à la culture. C’est aussi la raison de mon engagement politique récent comme candidat au Grand Conseil pour pouvoir faire valoir mes valeurs humanistes pour une culture qui nous élève, nous interroge et nous divertit, pour toutes et tous. Cette culture doit être représentée partout.Je vous remercie du fond du cœur pour votre soutien, votre compréhension et votre amour pour le Rameau d’Or. Je vous souhaite à tous une vie remplie de livres, de rêves et de découvertes. Et je vous invite à continuer de chercher la beauté, la vérité et la sagesse dans les pages des livres, et à transmettre cette passion à ceux qui vous entourent. Car la littérature est une lumière qui brille en chacun de nous, une lumière qui illumine notre chemin et qui nous guide vers un monde meilleur. Je suis fier de tout ce que nous avons accompli ensemble et je suis convaincu que nous avons semé des graines de passion, de créativité et de curiosité qui continueront de fleurir dans les années à venir. Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir et je suis impatient de vous retrouver ailleurs. Je conclurai par mes mots de fin des soirées culturelles du Rameau d’Or: communiquons, communions, levons-nous et de manière plus poétique, pour plus d’harmonie et de sagesse, soyons comme l’allumeur de réverbères du Petit Prince qui parcourt une planète folle et irresponsable; allons dans les sentiers, prônons l’Amour, soutenons les artistes, la culture sous toutes ses formes, lisons des livres et allumons sans cesse nos lumières et celles des autres.Avec toute mon affection et ma gratitude,Frédéric Saenger

Michel Porret

Professeur ordinaire puis honoraire (UNIGE), Michel Porret préside les Rencontres Internationales de Genève. D’abord libraire (CFC), il obtient sa maturité classique au Collège du soir avant un doctorat en histoire avec Bronislaw Baczko. Directeur de Beccaria. Revue d’histoire du droit de punir et des collections L’Équinoxe et Achevé d’imprimer (GEORG), il travaille sur la justice, les Lumières, l’utopie, la bande dessinée. Parmi 350 publications, dernier livre : Le sang des lilas. Une mère mélancolique égorge ses quatre enfants en mai 1885 à Genève, 2019. L'actualité nourrit son lien comparatiste au passé.

3 réponses à “Genève: à nouveau, une librairie historique en moins

  1. Je regrette également la fermeture des librairies les unes après les autres…

    Cependant, il faut poser la question du prix des livres en Suisse, en particulier quand on voit imprimé sur la couverture le prix de vente en France en € et le prix Suisse en CHF collé sur une étiquette ajoutée; entre les deux, on arrive souvent à une facteur de 1,5 à 2 (+50 à + 100%). Après, il ne faut pas s’étonner que les Suisses Romands proche de la frontière aillent acheter les livres en France voisine lors d’une ballade.
    Autant payer 20% de plus reste acceptable, mais payer 50% à 100% est difficilement justifiable. Vous ne trouvez pas ?

  2. La lettre de Frédéric Saenger, directeur du Rameau d’Or, sonne en effet comme un requiem. Comment ne pas ressentir un pincement au coeur quand un monde familier disparaît? Mais la libraire échappe-t-elle à l’évolution technologique à l’origine de la crise de la presse et de l’édition, aujourd’hui en état de survie?

    En réalité les libraires et les imprimeurs ne sont-ils pas les mieux à même de faire face aux révolutions industrielles? N’en sont-ils pas depuis toujours sinon les précurseurs, du moins aux avant-postes? L’invention du caractère mobile par Gutenberg n’est-elle pas à l’origine de la première révolution industrielle, qui a mis au chômage les copistes du Moyen Age? N’est-ce pas celle de la presse mécanique Stanhope, qui fait disparaître les vieilles presses à bois au moment même où apparaît la première machine à vapeur, qui marque avec celle-ci le début de la seconde révolution industrielle au XIXe siècle? Avec la troisième révolution, celle de l’électronique et du numérique, tandis qu’imprimeries, journaux, librairies et maisons d’édition ferment à tour de bras quels secteurs sont-ils plus touchés que ceux dont la mission est depuis toujours de transmettre le savoir et la culture?

    Pourtant, par leur fonction même de transmetteurs des connaissances, ne sont-ils pas les mieux armés pour faire face à l’évolution des techniques? Le poison ne contient-il pas le remède? Les journaux et les maisons d’édition, souvent parmi les plus “historiques”, qui ont adopté assez tôt l’informatisation de leur imprimerie et de leur rédaction survivent. En 1978 j’ai pu assister comme correcteur à la conversion de l’ancienne imprimerie de La Tribune de Genève à la photocomposition et à la disparition de son atelier typographique, et avec lui le savoureux sabir des typographes – qui sait encore ce que sont une colombelle et un couillard, une mâche et un saumon, de l’antimoine, cette poudre aux douces consonances hérétiques utilisée autrefois pour solidifier le plomb en fusion? Les cassetins des protes se sont vidés de leurs polices de caractères aux noms prestigieux: les Elzevier, Bodoni, Didot, Garamond et Egyptiennes, entre autres, qui avaient permis d’imprimer d’innombrables chefs-d’oeuvre, ont été fondus en moins de deux semaines. On y trouvait même dans une section séparée de l’atelier, peut-être uniques en Suisse, les caractères coptes avec lesquels mon professeur, Rodolphe Kasser, dont je suivais alors les cours à la Faculté des lettres de l’UNIGE, faisait imprimer les reproductions des manuscrits apocryphes de la période gréco-romaine après les avoir faits traduire par la poignée d’étudiants idéalistes, qui se comptaient sur les doigts d’une main, qui suivions son cours. Nul doute que nous serions aujourd’hui classés comme “non-rentables”, inutiles au PIB et jugés par les autorités comme “non-essentiels” en période de confinement, à l’instar du Rameau d’Or.

    Mais si son ancienne imprimerie a disparu entre-temps, La Tribune de Genève, elle, est toujours là. La même année 1978, la “Julie” et son imprimeur Roto-Sadag, qui avait fusionné avec l’imprimeur Atar, publiaient un ouvrage aujourd’hui introuvable sauf par de rares références en ligne, pour commémorer les cinq cent ans de l’imprimerie genevoise, “Cinq cents ans d’imprimerie à Genève, 1478-1978”. Cet ouvrage, qui semble ne pas avoir été ré-édité, reflète pourtant fort bien cette “véritable citadelle des imprimés depuis la Réforme” qu’était Genève avant de devenir l'”atelier typographique de l’Europe au XVIIIe siècle”, comme vous le rappelez, et ceci jusqu’à la conversion de l’ancienne typographie à la photocomposition et aux moyens d’édition électronique.

    Ne serait-ce que pour son intérêt historique, où l’on découvre comment les frères Henri et Robert Etienne imprimaient les manuscrits byzantins de la Renaissance en transit entre l’Académie florentine de Marcile Ficin, où ils avaient été rapportés par les moines qui les avaient sauvés du saccage de la Seconde Rome pour y être ré-édités avant d’être envoyés aux libraires du quartier latin et à la Sorbonne – tous les ingrédients d’un polar du Quattrocento s’y trouvent -, n’est-il pas dommage que cet ouvrage richement illustré et documenté soit devenu quasi introuvable?

    Peut-être un futur projet pour un Rameau d’Or qui, comme l’ensemble de la branche du livre ne roule pas sur l’or ces temps-ci, dit Etienne Dumont, ancien chroniqueur culturel de la Tribune de Genève, pourrait bien renaître bientôt de ses cendres et nous réserver d’autres surprises?

  3. Chère et Cher blogueur du Temps,

    J’apprends comme vous que la plateforme va fermer.

    Même si nous ne pouvons guère agir sur cette décision, il me semble capital de demander au journal de maintenir une archive en ligne.

    En effet, s’il est possible de déplacer un blog techniquement, il reste très délicat d’effacer une archive qui sert d’outils pour notre communauté, nos articles pouvant être cités par ailleurs.
    Mes articles circulent notamment dans des communautés en santé mentale, et aucun référencement ne pourrait aujourd’hui leur permettre une visibilité équivalente via un moteur de recherche.

    Il serait dans mon cas insensé que les articles publiés depuis plusieurs années soient déplacés sur une autre plateforme.

    C’est très important de demander au Temps de maintenir une archive visible et consultable.
    Je propose de rédiger un courrier à plusieurs pour faire une demande groupée dans ce sens.

    Bien à vous
    Caroline Bernard
    Démesurer
    https://blogs.letemps.ch/caroline-bernard/

    Bonjour, Je cherche à contacter les bloggueurs du temps pour demander au journal le maintien de l’archive en ligne dans une lettre collective. Me contacter [email protected]

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