Gaza, vue d’hélicoptère

Les indignés de bistrot et afficionados de la pensée unique ont sans doute apprécié la façon dont L'Hebdo a traité de la guerre à Gaza dans son dernier numéro.

Et que je t'envoie une double page blablateuse et grandiloquente, condamnant Israel sans appel, signée par un des avocats du Qatar et ex plein de choses, Dominique de Villepin. Un homme qui, en toute simplicité, se targue de détenir des "vérités qu'il faut clamer haut et fort" (texte paru dans le Figaro une semaine plus tôt). Et que j'en rajoute une pincée avec une page sur la "trajectoire" d'une israelienne mystico-religieuse et intolérante. Et que j'enfonce le clou avec un dessin déjà vu 100 fois ailleurs pour montrer que l'armée israelienne se plaît à bombarder des écoles à Gaza. Pas de quoi mieux comprendre les enjeux…

 

Etre affligé par ce qui se passe à Gaza ne devrait pas empêcher un magazine qui se dit "bon pour la tête" d'apporter une plus-value sous forme d'une vue d'hélicoptère de ce conflit, d'interrogations et d'analyses. Suite notamment à la lecture d'un article de David Brooks (New York Times), j'ai décidé, en toute immodestie, de bloguer ma propre analyse, espérant – utopique que je suis – provoquer une réflexion, même chez les inconditionnels "anti".

Ma thèse: le conflit actuel entre le Hamas et Israel n'est qu'une scène sur laquelle se déroule une guerre par personnes interposées. Croire que pour que cesse l'horreur et que tout le monde vive en paix, il suffirait que les deux parties négocient de bonne foi, que les personnes et les marchandises puissent circuler librement entre Gaza et la Cisjordanie et qu'à terme, un Etat palestinien voit le jour, me semble illusoire. La réalité a changé, même si la guerre actuelle ressemble aux précédentes. Voici pourquoi:

Emanation des Frères Musulmans, le Hamas n'a jamais changé d'objectif: l'instauration d'un Etat islamique sur le territoire actuellement occupé par la Cisjordanie, la Jordanie (dont la population est majoritairement palestinienne), Gaza et Israel et donc la disparition en tant qu'Etats indépendants de la Jordanie et d'Israel. Un but identique à celui que poursuivent les Frères Musulmans en Egypte, ce qui leur a valu le renversement de M. Morsi et la prise de pouvoir par l'armée.

La guerre à Gaza, tout comme celle qui déchire la Syrie et l'Irak, se joue sur l'air la haine que se vouent Musulmans Sunnites et Chiites et que tous deux vouent aux "infidèles". C'est elle qui a fait quelque 220.000 victimes et Syrie et en Irak, fait sombrer ces deux pays dans le chaos, provoquant l'exode de plus de 2 millions de personnes. C'est encore elle qui est à l'origine des persécutions et exactions dont sont actuellement victimes les Chrétiens et autres minorités religieuses en Irak et en Syrie notamment.

Naguère, les Sunnites (majoritaires en Egypte, Arabie Saoudite et dans les Emirats notamment) et les Chiites (majoritaires en Iran, Irak et Yemen) avaient chacun leurs fiefs et s'il ne faisait pas bon être chiite en pays sunnite, il ne faisait pas meilleur être sunnite chez les chiites.

La donne a changé avec l'émergence de l'Iran qui vise un rôle de premier plan dans la région et une extension de l'influence des chiites, que ce soit au Liban (avec le Hezbollah) à Gaza (avec le Hamas) ou à Bahrein (population en majorité chiite, mais propriété d'une famille sunnite). Cela évidemment au grand dam de l'Arabie Saoudite, bastion sunnite, fort inquiet de se découvrir un voisin aussi turbulent. Iran et Arabie Saoudite ont donc commencé à se faire la guerre par personnes interposées, encourageant, armant et finançant de nouveaux acteurs extrêmistes aussi bien chiites que sunnites.

Comprendre qui fait quoi à qui est une gageure. Ainsi, l'Iran (chiite), le Qatar et la Turquie (sunnites) soutiennent le Hamas et le Hezbollah. Ce dernier (chiite), lutte aux côté de Bachar el Assad (sunnite alawite) qui est un allié de l'Iran (chiite). L'Arabie Saoudite (sunnite) soutient les extrêmistes sunnites de ISIS (Etat islamique en Irak et au Levant) qui se bat contre un gouvernement irakien chiite et massacre les Chrétiens et autres minorités religieuses (photo ci-dessous). Enfin, l'Egypte (sunnite) espère s'être débarrassée des Frères Musulmans (proches du Hamas), ce qui fait la joie des Saoudiens, mais rend furieux la Turquie et Qatar (qui soutient le Hamas à coup de centaines de millions).

Ainsi, le Hamas (Iran, Turquie, Qatar) et Israel (USA, Egypte, Arabie Saoudite) se battent à Gaza, mais pour une raison qui les dépasse. Le Hamas représente les espoirs des fervents d'une islamisation de la région et Israel se voit comme le canari qui, dans les mines, annonce un coup de grisou; une menace pour l'Occident.

Cela vous semble "poussé"? Regardez donc à quoi ressemble le pourtour de la Méditerranée: au sud (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye), une islamisation progressive; à l'est (Syrie, Liban, Gaza), c'est déjà fait. Au nord-est, le nouveau Président de la Turquie, M. Erdogan, s'apprête à renforcer ses pouvoirs et à transformer la Turquie en République islamique. L'Albanie et la Bosnie sont majoritairement musulmans. ISIS implanté en Syrie et en Irak, rêve d'un Caliphat s'étendant, comme naguère, jusqu'en Espagne.

Les seuls pays non musulmans autour de cette Méditerranée sont le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie, la Croatie, la Grèce et Israel. S'il n'y avait naguère pas de quoi s'inquiéter, on peut aujourd'hui s'interroger sur les conséquences de l'évolution de l'intégrisme à deux pas de chez nous…

 

Alors, se révolter contre les massacres et les destructions à Gaza, oui. Mais prier pour la victoire du Hamas, c'est autre chose. Donc, chers inconditionnels du Hamas, méfiez-vous de vos rêves: ils pourraient se réaliser…

Banana République

J'ai hésité à évoquer cette affaire qui, depuis quatorze mois, est en attente d'un jugement de la Cour de Justice de Genève, car elle concerne des proches. Ce qui a fait pencher la balance, ce sont les mises en garde d'avocats et d'un ancien Conseiller d'Etat genevois qui m'ont clairement recommandé de ne pas faire de vagues! "Nous sommes bien d'accord que telles lenteurs sont inadmissibles, m'ont-il dit en substance, mais si vous en faites état, vous allez indisposer des magistrats qui risquent bien de se venger en jugeant en défaveur des vos proches".

J'espère que ces bien-pensants ne parlent pas d'expérience, car je trouve aberrant de craindre qu'à Genève, un/e juge puisse vouloir se "venger" parce que son institution a été l'objet d'un constat critique. Après tout, de tels retards ne veulent pas dire les juges se tournent les pouces à longueur de journée, mais qu'ils sont surchargés et manquent de ressources.

 

En quelques mots, le cas dont il s'agit. Eté 201: M. et Mme B., locataires d'un 4 pièces depuis 25 ans, prennent leur retraite. Désireux d'acquérir leur appartement et de faire quelques transformations, ils contactent les propriétaires. Ces derniers, s'apprêtant à quitter définitivement la Suisse, on se met rapidement d'accord sur un prix, aux alentours de 6.000 francs le m2.

Les démarches prévues par la loi sont effectuées et, le 7 décembre 2011, le Département compétent accorde l'autorisation de vente. Le 26 janvier 2012, opposition de l'Asloca, qui considère intolérable qu'en période de pénurie, un logement puisse être retiré du parc locatif genevois. S'ensuit une procédure au Tribunal de 1ère instance et un jugement (pas très solide, il faut bien le dire) en faveur de l'Asloca.

M. et Mme B. et les vendeurs déposent un recours auprès de la Cour de Justice de Genève. Le 19 mars 2013, la procédure est terminée et la Cour garde la cause à juger. Depuis, silence radio. M. et Mme B. attendent un jugement, dans l'espoir de pouvoir enfin obtenir le droit d'acheter leur logement. Les vendeurs, établis depuis à l'étranger, espèrent également un dénouement favorable, étant en l'état contraints de louer (cher) leur logement.

Fin janvier 2014, les avocats concernés contactent la Cour de Justice pour demander si un jugement dans un avenir pas trop lointain est envisageable. Réponse: "un jugement sera rendu prochainement.". Quatre mois plus tard, toujours rien. Il est vrai que "prochainement", c'est "bientôt", que "bientôt", c'est "dans peu de temps" et que rien n'est plus relatif que le temps…

Selon un ancien bâtonnier de l'Ordre des Avocats à Genève. "14 mois, c'est effectivement bien long, mais pas inhabituel. On sait qu'à moins d'augmenter les effectifs, cela ne changera pas. Et comme à Genève, ce n'est pas une priorité politique, tout le monde s'en fiche…".

C'est que Genève est double champion suisse: de la confrontation entre milieux immobiliers et associations de protection des locataires et de l'engorgement des tribunaux. C'est que les excès et abus de certains promoteurs, dans les années 1970 et 1980 ont apporté de l'eau au moulin de l'Asloca qui, depuis, a pris la relève et pratique excès et abus opposés avec la même vigueur.

Naguère dynamique et constructive, l'Asloca genevoise semble être aujourd'hui plus prompte à défendre ses propres intérêts politiques que les intérêts des locataires – y compris ceux qui aimeraient bien devenir propriétaires… Elle est à l'image de cette partie doctrinaire de la gauche, qui se plait à hurler à la spéculation et fait recours contre de nombreux projets, tout en se plaignant du manque de logements disponibles à des prix abordables…Et le vocabulaire qu'elle emploie parfois n'est pas sans rappeler l'URSS des années 1950, genre "pour le syndicat des propriétaires, un locataire n'a d'autre droit que de se laisser tondre et de se taire". (sic)

Du côté promoteurs, ce n'est pas bien mieux, surtout dans les milieux proches du PLR, qui se distinguent en la matière. C'est que les "biens-logés", qui votent fréquemment à droite, n'aiment pas trop le mot "solidarité" et n'ont pas très envie de voir des immeubles d'habitation à prix modérés leur couper la vue…

Pendant que ces gamins se font une guéguerre à coups d'abus et de recours, la crise du logement perdure et tout le monde est perdant.

Conséquence de cet engorgement des tribunaux: des lenteurs… Je ne peux donc qu'espérer que tout surchargée qu'elle soit, la Cour de Justice de Genève trouvera bientôt le temps de juger en toute sérénité cette affaire qui laisse des sympathiques locataires nager dans l'incertitude et se sentir victimes de ceux qui prétendent les protéger…

Baratin, peau d’lapin!

"Par ici l'oseill !" ou "J'en veux à ton poigno !" sont des slogans publicitaires assez peu courants dans les milieux bancaires, même si en réalité, c'est le message que l'on aimerait faire passer. Pour rendre plus élégant, plus "vendable", banques et instituts financiers font donc appel à des "créatifs" coûteux qui, à défaut de voler haut, volent fort (un peu comme certaines banques…).

 

Pour vous amuser avant l'apéro, voici un petit concours doté d'une seule distinction: être nommé Roi ou Reine du Baratin. Vous mériterez ce titre si vous êtes capable d'identifier au moins la moitié des banques et instituts financiers dont vous trouverez les pub ci-dessous. Précision: certaines ont paru dans les media, d'autres se trouvent sur les sites des établissements concernés. Réponses au bas de la page et attention: on ne triche pas: la FINMA vous surveille !

 "Le succès repose sur plusieurs piliers, à commencer par la qualité, une planification consciencieuse et la durabilité… nous proposons à nos clients des solutions personnalisées et stables. Des solutions taillées sur mesure".

"Nous sommes votre partenaire de confiance dans toutes les disciplines du private banking… Nous vous offrons un conseil en placement taillé sur mesure. Découvrez l'univers du private banking tel que nous le concevons et voyez comme nos valeurs correspondent à vos exigences" .

"Protégez vos liquidités. La sécurisation de patrimoine est une affaire d'experts. Nous sommes ces experts. Privilégiant une vision à long terme plutôt que la performance immédiate, nous utilisons les meilleurs outils, les critères d'investissement les plus appropriés, pour vous aider à atteindre vos objectifs…" 

"Grâce à notre indépendance, nous ne sommes pas soumis aux pressions d'un actionnariat nous imposant de maximiser les profits à court terme. Nous gérons le patrimoine de nos clients avec un objectif clair: la création de valeur à long terme" .

"Bienvenue dans une banque différente".  Votre banquier est un expert. Etre client de notre banque, c'est bénéficier d'un "CFO familial" qui vous accompagne dans l'optimisation de votre patrimoine économique et fiscal".

"Tendu à cause des marchés émergents ? Pas avec nous. L'argent fait le bonheur quand on a la possibilité de réaliser un rendement positif sur les marchés émergents".

"Talents   C'est en investissant que nous avons appris à les sélectionner. Notre style de gestion repose sur le jugement, la discipline, la patience et la vision".

"Un produit pour chaque phase de l'existence. Qui veut profiter de ses libertés doit choisir une banque qui s'adapte à ses besoins. Nos solutions vous offrent le produit dont vous avez besoin à chaque phase de votre existence".

"Bienvenue à notre Banque. Elle fait tout la différence…Ses clients ont opté pour le partenaire bancaire suisse conjuguant simplicité et conditions attrayantes".

"Imaginez une banque qui sert avant tout vos intérêts, qui n'a pas d'actifs toxiques dans son bilan, qui anticipe l'avenir et qui gère et préserve votre fortune familiale". 

"Plus de punch pour votre argent avec notre conseil en placement".

"Découvrez une banque privée à visage humain pour valoriser votre patrimoine et vos projets" .

"Notre mission consiste à réaliser une gestion optimisée des avoirs de nos clients et à développer des relations d'affaires à long terme, basées sur la confiance".

Et pour terminer, sachez que si Omo lave plus blanc que blanc, que Persil offre une propreté éclatante et des couleurs lumineuses et qu'Ariel vous offre un précieux concentré de lumière, vous pouvez dormir tranquille en sachant qu'en gérant vos avoirs, votre banque gagnera de l'argent, même si vous, vous en perdez !

 

Qui affirme quoi? dans l'ordre: Crédit Suisse; Julius Baer; Rentes Genevoises; Pictet, Piguet Galland & Cie; Swisscanto; IAM funds; UBS; Banque Migros, Lombard Odier; Raiffeisen, Société Générale et Banque Espirito Santo

Santé !

On attribue (à tort) à Malraux le fameux: "le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas", formule que le présumé auteur qualifiait de "ridicule". Il disait par contre qu'il est "extrêmement possible que, dans ce domaine que l'on appelle psychologie, se mêleront encore des choses sérieuses et d'autres pas. Si le prochain siècle devait connaître une révolution… elle serait spirituelle".

 

 

La plupart des églises ont perdu du terrain. Pour bien des gens, Dieu n'est plus la panacée, la réponse à toutes les questions et le/la responsable de tous nos bonheurs et emmerdes. Il nous a donc fallu trouver autre chose. Certes, question marketing, on ne fait guère mieux que l'église catholique, mais la créativité de l'être humain est quasiment illimitée lorsqu'il s'agit de fournir (moyennant paiement en général) des réponses à ceux qui doutent, souffrent et sont mal dans leur peau. C'est ce qui fait le succès des sectes.

Dieu n'est pas seul(e) à se sentir délaissé(e): la médecine traditionnelle, souvent trop cartésienne et peu disposée à douter de son omniscience perd aussi du terrain face aux soins "alternatifs", au grand dam de l'industrie pharmaceutique, qui craint la disparition progressive de ses poules aux oeufs d'or (nous tous).

Nombre de techniques de soins alternatifs ont fait leur preuve, que ce soit pour soigner le corps ou l'esprit (pour peu que l'on puisse dissocier les deux…): acupuncture, biorésonance, PNL (programmation neuro-linguistique) ou hypnose (également utilisée en anesthésie) pour n'en citer que quelques unes. Si ces techniques étaient plus fréquemment remboursées par les assurances-maladie, nous économiserions sans doute bien des misères, du temps et de l'argent.

Notre recherche de bien-être, qu'il soit physique ou spirituel est un marché en croissance, pesant des centaines de millions de francs. Ce n'est donc pas surprenant qu'il attire aussi bien des personnes de qualité que des escrocs. Séparer le bon grain de l'ivraie n'est donc pas aisé, même si le bouche à oreille fonctionne plutôt bien en ce qui concerne les guérisseurs et que des organismes tels l'Asca, fondation suisse pour les médecines complémentaires (www.asca.ch) cherchent à mettre un peu d'ordre et méritent d'être consultées. N'empêche que certaines techniques demandent un décodeur:

"Renaître à soi et se soigner par le chant vibratoire enchanté"; "Guérison de l'âme par bols de cristal chantants alchimiques"; "Guérir par le chant du HU, source d'amour et de grâce"; "Réveiller nos codes ADN au Coeur de la Matière en vivant la Vibration Cristalline, dédiée à la Grâce de nos Harmoniques avec un Son Multidimensionnel spiralé" pour ne citer qu'elles.

En matière de médecine alternative, la Suisse romande est un pays de cocagne. Outre les nombreux guérisseurs qui y offrent leurs servives voici un petit florilège des techniques proposées:

Cheval-therapy et communication animale 
Protection et purification
Passeur d'âmes
Désenvoûtements
Eveil et Merkaba
Réflexo Dien Chan
Réflexo EMC
Ortho-Bionomy

Reboutopathie
Magnétisme, secrets
GéobiologieOrtho-Bionomy
Reiki Shamballa
Massage Métamorphique
Dossiers akashiques
Reprogrammation de l'ADN
Soins Reconnectifs
Reconnexion Personnelle
Guidance par Channeling
Channeling public
Guérison des mémoires
Contact êtres décédés

Coiffure énergétique et vibratoire
Chamanisme

Santé !

Pourquoi ?

– ne trouve-t-on pas un seul grand patron de banque parmi les plus de 7.000 personnes actuellement incarcérées en Suisse ?

– nous intéressons-nous tant aux 300 les plus riches de Suisse (1,8 milliards de francs de fortune en moyenne) et si peu aux 600.000 Suisses qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ? 

-les super riches s'intéressent si peu aux démunis de notre pays, eux qui bénéficient de tous les avantages qu'offre la Suisse ?

 

 

– une majorité de nos parlementaires viennent-ils de refuser une nouvelle loi sur les cartels, qui permettait de mieux combattre les abus ?

– ces mêmes parlementaires déploient-ils tant d'efforts pour être élus par le peuple, si c'est pour représenter ensuite des intérêts privés ?

– M. Brady Dougan, patron du Crédit Suisse, peut-il mentir de façon aussi éhontée devant une commission du Sénat américain sans être mis à la porte par son Conseil d'administration ?

– notre gouvernement ne gèle t-il en général les avoirs de dictateurs et de leurs proches qu'une fois ces derniers dégommés ?

– tant médecins sont-ils aussi réticents à reconnaître la valeur de thérapies non conventionnelles, alors que leurs patients s'y intéressent de plus en plus ?

– tant de politiciens passent-ils plus de temps à se battre entre eux plutôt qu'à faire ce pour quoi ils ont été élus ?

– tant de quotidiens continuent à publier des rubriques automobiles, alors que la plupart du temps, ce ne sont que des publi-reportages qui ne disent pas leur nom ?

– continuons-nous à payer les journaux et magazines français 50 % plus cher en Suisse qu'en France ?

– la plupart des actes de prévention – souvent pas très onéreux – ne sont-ils pas remboursés par les assurances maladies alors que pour les frais de traitement – souvent élevés – il n'y a quasimment pas de limite ?

– trouvons-nous normal que tant de caisses d'assurances maladies publient des magazines et font des pages de pub dans les journaux avec l'argent de nos cotisations ?

 – le pétrole est-il toujours aussi cher (plus de 100 dollars/baril) alors qu'il y a pléthore et que ce surcoût, qui sort de nos poches, permette à ExxonMobil, BP, Chevron et Total d'engranger ensemble 78 milliards de francs de bénéfice en 2013 ?

– la gauche peine t-elle tant à comprendre que travailler moins et gagner plus est une utopie, sauf pour les super riches ?

– la droite peine t-elle tant à comprendre que le libéralisme, ce n'est pas refuser toute proposition de loi qui vise à combattre les inégalités ?

– tant de mecs re ruinent à acheter des caisses capables de rouler à 280km/h alors que la vitesse est limitée partout ?

– tant de mecs sont prêts à dépenser plus de 1.000 francs par mois pour rouler des mécaniques avec leur voiture ou moto surgonflée, alors qu'une pilule de viagra en coûte moins de 10 ? 

– est-il relativement facile de récolter des milliers de signatures contre les OGM, mais impossible de trouver plus de 100 personnes pour manifester devant Monsanto International, dont le siège est à Morges ?

– persistons-nous à être aussi passifs et mous face aux injustices ?

– les blogueurs de l'Hebdo (soussigné inclus) sont-ils aussi nombreux à se donner la peine de pondre régulièrement et gracieusement leur  contribution pour un public qui dépasse rarement les 500 personnes ?

Oscars et Alzheimer

Dans le genre "comique troupier", Brady Dougan le patron du Crédit Suisse a fait fort la semaine dernière et les gazettes de notre pays ne se sont pas privées d'en faire état. Les medias chinois n'ont hélàs pas les mêmes possibilités (malgré une "liberté de la presse" garantie par la Constitution). Pourtant, la Chine aussi a fait fort. "Nous sommes sincères dans notre intention de sanctionner sévèrement les responsables corrompus, peu importe le poste qu'ils occupent" vient d'annoncer, sans rire, un haut responsable du Parti (communiste bien sûr, le seul autorisé). Or, il y a quelques semaines, on apprenait par le "New York Times" que l'ancien Premier ministre Wen Jiabao et sa famille, avaient accumulé une fortune de plus de 2 milliards de francs. Bien sûr qu'il n'est pas le seul parmi ces princes du régime à s'être fait un saladier (182.000 fonctionnaires ont été condamnés pour corruption en 2013…), mais la publication de cette enquête a jeté un froid parmi les pontes du Parti qui n'aiment pas, mais alors pas du tout, l'idée qu'ils pourraient être les prochains à avoir l'honneur des gros titres. 

Wen Jiabao, ancien Premier ministre chinois et Brady Dougan du Crédit Suisse: deux abonnés aux trous de mémoire.

Conséquence: une censure renforcée (de nombreux sites internet, notamment de media occidentaux ne sont plus disponibles en Chine), une armée qui roule les mécaniques et une répression de plus en plus marquée. A Beijing, dont le taux de pollution bat quotidiennement des records, les hôtels affichent un taux d'occupation moyen de l'ordre de 30 %. Les congrès internationaux, les grandes manifestations sportives? Le pouvoir n'en veut pas pour le moment. Après tout, quel intérêt y a-t-il à risquer de voir débarquer des hordes de visiteurs qu'il convient de surveiller pour éviter toute manifestation?

Après l'attentat attribué aux séparatistes ouïgours du Xinjiang l'automne dernier sur la place Tien An Men, on n'approche de la Cité Interdite qu'en montrant patte blanche et en passant par un détecteur de métal et s'il y a bien quelques touristes, le nombre de soldats, policiers en uniforme et en civil est impressionnant. Les prisons et camps de rééducation du pays abritent des dizaines de milliers de prisonniers politiques, victimes de leur propre bêtise. Ils semblent en effet être les seuls à ne pas savoir que si la Chine dispose d'une Constitution et d'une flopée de lois, il n'est pas question de les respecter. Ainsi, par exemple, la Constitution affirme que les citoyens "jouissent de la liberté d'expression, de presse, de réunion et de démonstration". Elle affirme aussi que l'Etat "respecte et protège les droits de l'Homme". Passons…

Mais que les visiteurs se rassurent: ces prochains jours, tout sera propre-en-ordre à Beijing. Les prostituées ne viendront plus glisser leurs cartes de visite sous les portes des chambres d'hôtel, les vendeurs de DVD (les films en lice aux Oscars, et plein d'autres sont disponibles pour un franc pièce) fermeront temporairement boutique, quelques milliers de fausses montres seront écrasées par un rouleau compresseur devant les caméras, les gens ne cracheront plus partout et tout le temps et l'ordre règnera. C'est que le 5 mars, s'ouvrira à Beijing la 2ème session de l'Assemblée populaire nationale (le parlement chinois). Une fois la réunion terminée, les affaires reprendront. Pour la plus grande joie des triades (mafias) chinoises, peu inquiétées par l'Etat. Les triades? Elles contrôlent l'industrie des "faux" (médicaments, vêtements, logiciels, produits de luxe, etc.), les filières de travailleurs clandestins, la drogue, la prostitution, etc. et réalisent un chiffre d'affaires annuel estimé à plus de 200 milliards de francs. Et comme une grande partie de leurs bénéfices est réinvesti dans l'économie légale (et sert peut-être à contribuer au bien-être de quelques princes du régime…), on laisse faire. En somme, UBS, Crédit Suisse, HSBC et autres Goldman Sachs ont pas mal de choses en commun avec la Chine!

Permis de séjour en solde!

Mais quelle idée de traverser le continent africain à pied, de braver plein de dangers, de risquer sa peau en permanence, de donner tout ce qu'on possède à un passeur, qui vous laissera vous noyer avant d'arriver à Lampedusa, alors qu'il suffit de 780.000 francs pour s'acheter un passeport européen ?

 

 

Eh oui, c'est le prix demandé par le gouvernement de Malte pour accorder séance tenante la nationalité à qui en a les moyens (entendez Chinois et Russes de préférence). Qui peut les blâmer ? La faible population de l'île (400.000 habitants) peine à absorber les quelque 15.000 illégaux arrivés ces dernières années et donc, il faut renflouer les caisses.

Un peu moins généreux – mais moins cher – le Portugal accorde des permis de séjour à tout investisseur disposant d'au moins 600.000 francs et intéressé à placer ses pépètes dans l'immobilier. Sur les 318 permis délivrés ces derniers mois, 248 ont été happés par des Chinois nous dit l'agence Bloomberg. Ohé ! Você fala Mandarin ?

Espagne et Grèce disposent de programmes similaires, tout comme Chypre, le "discounter" de l'Europe, dont les permis de séjour ne coûtent que 300.000 francs. Mais il n'y a pas que les pays du sud pour vendre passeports et permis: la Grande-Bretagne facilite l'accès à un permis de résidence à tous ceux disposés à investir 1,5 million ou plus dans le pays. Quant aux Etats-Unis, c'est un grand "welcome", accompagné d'un permis de résidence pour celles et ceux qui y montent une entreprise et engagent quelques "locaux". Quitte à faire faillite un peu plus tard. A l'américaine…

Vous faites plutôt dans l'exotisme ? Qu'à cela ne tienne: plusieurs pays d'Amérique centrale et d'Afrique vendent des passeports et, moyennant 130.000 francs, vous pouvez même obtenir un véritable passeport diplomatique. A moins que vous ne soyez tentés par une carte de crédit anonyme, vous permettant de dépenser à votre guise sans risque d'être tracé. Où ? Comment ? Envoyez-moi une petite enveloppe avec un billet de 100 dont vous n'aurez pas relevé le numéro et je vous dirai tout…

 

 

PS: Un grand bravo à Roche, un de nos fleurons pharma. Selon le "Guardian", le gouvernement du Royaume-Uni a claqué 630 millions de francs pour l'achat de Tamiflu, un produit anti-grippe dont personne ne connait l'(in)efficacité, puisque Roche refuse – et c'est légal semble-t-il – de fournir les résultats de ses tests cliniques.  

Pigeon volé

Pigeon: personne crédule, facile à exploiter

 

Vous aimez les mega frais de roaming signés Swisscom ? Vous êtes heureux de savoir que la Suisse est un îlot de cherté ? Vous aurez donc plaisir à savoir que Swiss, votre compagnie d'aviation quasi nationale (elle appartient au Groupe Lufthansa), unique et préférée nous plume comme les pigeons que nous sommes. Car lorsque nous prenons l'avion au départ de la Suisse, nous payons presque toujours bien plus cher que si nous partions d'ailleurs. Ah bon ?

Un exemple: vous devez aller à Tokyo pour votre travail. Au départ de Suisse, l'aller-retour en classe affaires est de CHF 6.092. Le même jour et sur les mêmes vols, un Budapest-Tokyo et retour, via la Suisse ne coûte que CHF 4.302. Soit CHF 1.790 de moins (30 %). Pour profiter de cette aubaine, prenez un vol aller simple sur Budapest avec EasyJet (autour de ent francs), passez-y une nuit dans un bel hôtel, faites une bonne croque et achetez (sur le site internet de Swiss ou dans n'importe quelle agence de voyages en Suisse ou ailleurs) votre billet Budapest-Suisse-Tokyo-Suisse-Budapest et oubliez le trajet Suisse-Budapest du retour. Evidemment, ce serait encore mieux s'il ne fallait pas aller en Hongrie, mais les coupons de vol doivent être utilisés dans l'ordre. Et, histoire de vous faire rire jaune, sachez encore qu'au départ de Tokyo, le même aller-retour sur la Suisse avec Swiss ne coûte que CHF 4.820.

Ces billets, plus avantageux ailleurs, c'est la norme. Ainsi, si un trajet Suisse-Johannesburg et retour coûte CHF 6.247 en classe affaires, il ne coûte que CHF 4.264 dans l'autre sens. Et s'il faut débourser CHF 6.016 pour un Suisse-Sao Paolo aller-retour, le tarif est de CHF 3.570 en sens contraire. Bien sûr, les salaires et, de manière générale, le coût de la vie est plus élevé en Suisse que presque partout ailleurs, mais à ce niveau là de différence de prix, c'est du foutage de gueule.

Un petit dernier ? Sydney en classe affaires, via Singapore, au départ de chez nous, coûte, sur le site internet de Swiss, CHF 17'639 (!). Si je suis malin et que j'achète mon billet au départ de Francfort (mêmes vols, mêmes dates), je ne paierai que CHF 12.630, soit 30 % de moins. Et si je suis encore plus malin et que j'achète séparément un billet Suisse-Singapore et retour et un billet Singapore-Sydney et retour (toujours mêmes dates et mêmes vols), cela ne me coûtera que CHF 6.898,  soit 60 % et CHF 10.741 (!) de moins…

Précisons que:

– tous ces billets peuvent être achetés dans n'importe quelle agence de voyages ou sur le site internet de la compagnie

– si nous acceptons de payer de tels tarifs, c'est bien fait pour nous

– toute personne qui croit sincèrement que la compagnie aérienne ou son agence de voyage lui proposeront spontanément des solutions créatives pour payer moins cher, risque une grosse et coûteuse déception

 

 

黄祸 Fleuve ou péril ?

Amis Chinois, nous sommes heureux que vous ayez découvert les vertus du tourisme. Nos horlogers, hôteliers, restaurateurs, transporteurs, etc. sont honorés de voter présence et vous remercient d'avoir choisi notre beau pays pour y faire vos emplettes. Certes, vous n'êtes pas encore très très nombreux, mais…

 

Selon un étude du Boston Consulting Group, la classe moyenne chinoise ne limite plus ses rêve d'évasion à Hong Kong, Macau, la Corée ou la Thailande. Cette étude nous dit que vous, touristes Chinois, êtes devenus plus sophistiqués (si, si), et ne vous intéressez pas qu'au shopping, mais aussi aux loisirs et à la culture. Les séjours asiatiques perdent donc un peu de leur lustre et parmi les destinations qui vous attireront les plus ces prochaine années, on trouve les Maldives (ouch !), les Etats-Unis, la France, l'Italie, l'Australie et… la Suisse.

D'Appenzell à Veyrier en passant par Arosa et Verbier, on s'apprête donc à sabrer le champagne. Mais, comme aurait pu le dire Lao Tzeu: "la cupidité rend aveugle et le sage compte avec prudence".

Votre honorable pays compte 1350 millions d'habitants. Admettons que 30 % de votre population a aujourd'hui l'envie et les moyens de voyager. Cela correspond à 405 millions de personnes curieuses de connaître l'ailleurs. Admettons encore que 30 % de ces personnes souhaitent visiter l'Europe et que 30 % de ces 30 % se feraient volontiers une petite raclette ou une fondue en Suisse. IMPENSABLE ! nous manquerions de fromage, puisque ce pourcentage correspond à 36 millions de personnes !! Argh !!!

36 millions ? Pour vous, c'est pas grand chose: à peine la population de la ville de Chongquin, un maigre 0,02 % de votre population. Mais pour nous, c'est autre chose, notamment, en gros, le total du nombre de nuitées que passent les touristes du monde entier en Suisse durant toute une année. Vous comprendrez sans doute que nous allons devoir vous étaler sur quelques décennies, car pensez donc: même si un maigre 10 % de ces 36 millions de Chinois voulaient venir directement en Suisse, il nous faudrait quotidiennement 2 vols par heure entre 06h.00 et 24h.00 pour vous accueillir (désolé, nos aéroports sont fermés la nuit).

En clair, amis Chinois, ce n'est pas qu'on ne vous aime pas (même si vous êtes parfois un peu bruyants); c'est que nous manquons de place et donc, il vous faudra faire la queue pour visiter la Suisse.

A moins bien sûr que vous ayez de gros moyens, car notre pays a toujours été aussi accueillant que peu regardant avec les nantis. Et donc, nous envisageons l'introduction d'un visa "Shengen DeLuxe" qui vous coûtera CHF 30.000 par personne. Et si à votre retour, vous pouvez nous prouver avoir dépensé au moins autant en Suisse, les frais de visa vous seront remboursés. Comme quoi, même un petit pays peut avoir de grandes idées !

 

Horreur et damnation!

Pendant que quelques intellos se caressent la matière grise parmi et s'interrogent gravement sur l'avenir du quotidien "Le Temps", dont ils se plaisent à reconnaître autant la qualité que le manque chronique de lecteurs et d'annonceurs, les "journalistes" d'autres quotidiens, aux soins moins intensifs, nous gavent d'une merde, que ce cher Jean-Pierre Coffe se plairait à dénoncer s'il s'agissait de bouffe.

Que ceux qui restent convaincus qu'il y a réellement de la place pour une quotidien de qualité en Romandie se prenennt un scotch et un lexotanil avant lecture.

 

 

Au réveil ce matin, un coup d'oeil au site de L'Hebdo. A la "une" de ce lundi un ramassis de ce que la p(a)resse dominicale avait à dire au sujet de Philipp Hildebrand et de Margarita Louis-Dreyfus (suite au scoop de l'Hebdo au sujet de leur relation). Edifiant !

Ailleurs, et parmi les 5 articles les plus lus de ces quotidiens:

Tribune de Genève: "un homme cloue ses organes génitaux aux pavés"
Le Matin: "Miss Univers 2013 dans un maillot de bain à un million"
20 minutes: "A 18 ans, elle met sa virginité aux enchères"
24 Heures: "l'horoscope du lundi 11 novembre"
Tages-Anzeiger: "Miley Cyrus fume un joint aux MTV awards"
Blick: "Star de la journée, Florentina est la 1000ème Blick girl"