Post Scriptum

Moi Bashar al Assad, j’me marre !

“Boucher de Damas” qu’ils m’appelaient ! “Monstre sanguinaire”. Et tous juraient qu’ils n’auraient pas de repos avant de m’avoir dégommé. De quoi se marrer, non ? Obama, Hollande, Hun Jintao et quelques autres sont à la retraite et Trump joue au golf. Moi ? Présent mon capitaine ! Et pas rien qu’un peu…88,7 % des voix aux dernières élections présidentielles !

6 ans de guerre, 270.000 morts, 5 millions de réfugiés: pas mal pour un pays de 18 millions d’habitants ! Et que je te franchisse la “ligne rouge” et que je te gaze des villages entiers et que vogue la galère…Vos dirigeants se contentent de pousser quelques cris d’orfraie puis retournent se servir au buffet.

Tiens d’ailleurs, hier une des dernières grandes gueules, une Suissesse au caractère bien trempé a finalement aussi décidé de laisser tomber. Votre Carla del Ponte, ancienne procureur membre de la Commissions d’enquête des Nations Unies sur la Syrie se dit “frustrée”.

«Je quitte cette commission qui n’est portée par aucune volonté politique. Nous n’avons aucun pouvoir tant que le Conseil de sécurité ne fait rien. Nous sommes impuissants, nous servons d’alibi et il n’y a pas de justice pour la Syrie».

Elle a raison de dire que la passivité de la communauté internationale est un vrai scandale. Il faut toutefois dire que j’ai des alliés de poids: la Russie, la Chine et l’Iran notamment et (mais chut… c’est un secret…), il y a des enjeux économiques qui expliquent la position mollachue de vos dirigeants.

Mon papa, Hafez, dictateur éclairé comme moi, avait déjà compris que gazer des villages entiers ne posait aucun problème niveau “relations publiques” et comme lui, je sais que le chien aboie et que la caravane passe.  Militaire frustre et peu éduqué, il massacrait systématiquement toute opposition. Moi, je fais un peu plus subtil: quelques massacres, certes (faut bien maintenir les traditions), mais j’ai volontairement laissé la situation dégénérer, car aujourd’hui, plus personne ne comprend qui fait quoi à qui en Syrie.

Allez, je vous la fait simple: regardez ce diagramme et dites-vous que cela change chaque semaine !

 

Vous préférez un peu plus complexe ?

Tout le monde se tape sur la gueule. Il y a des Kurdes, des Irakiens, des Iraniens, les Libanais du Hezbollah, les p’tits gars de l’Etat Islamique, ceux d’Al Qaida, d’Al Nousrah et j’en passe. Vous comprendrez que dans ces conditions, je préfère passer du bon temps au palais, avec mes amis Iraniens et Russes. Caviar et vodka n’y sont pas sous embargo…

Hasard du calendrier, je fêtais mes 36 ans le 11 septembre 2001…Et donc, pour fêter mes 52 ans (avec quelques jours d’avance), je me suis fait un beau cadeau: un tout nouveau billet de 2.000 Livres (environ 9 francs suisses) à mon effigie.

J’ai un peu tardé à le mettre en circulation, mais comme maintenant je sais que les Européens et les Américains ne cherchent plus à me dégommer, je n’avais plus de raison d’attendre. Papa n’avait son portrait que sur le billet de 1.000 Livres, mais il y a eu de l’inflation et après tout, je suis plus grand que lui, non ?

 

 

Quitter la version mobile