Post Scriptum

Moi, Richard Rodriguez, j’me marre !

 

Pigeon vole ? Non ! Pigeon volé !!! Il y a quand-même de quoi se tordre les côtes: malgré toutes ses tentatives de nous faire baisser nos tarifs, M. Prix est impuissant et ses recommandations, la Chambre Genevoise des Notaires que je préside, elle s’en tamponne le coquillard.

Ne croyez pas que nous manquons d’humour: un des buts de notre Chambre n’est-il pas de garantir le respect des règles de déontologie que nous nous sommes fixés ? En clair: nous faisons comme naguère les banques (avant que cela ne leur saute à la gueule): une sympathique auto-surveillance !

Nos tarifs ? C’est le pied géant ! Pour l’immobilier – passage obligatoire pour vous, chers pigeons – les émoluments sont fixés en proportion du montant de l’acte. Donc, l’augmentation de prix des objets immobiliers engendre automatiquement une hausse de nos émoluments ! Et vous savez comme moi qu’au cours de ces 20 dernières années, les prix ont flambé ! Cerise sur le gâteau, grâce à l’informatique, tout se fait plus rapidement et donc, c’est double bénéf !

En clair ? Nos revenus ont parfois plus que doublé pour les mêmes prestations…

Suite à la comparaison des tarifs cantonaux des notaires publiée il y a quelques années par le Surveillant des Prix, il y a eu des réductions dans plusieurs cantons. Des mollachus !

Concernant les cantons de l’Arc lémanique, le Surveillant des Prix écrivait: “la forte hausse des prix sur le marché immobilier constitue une raison de plus…pour réduire les barèmes d’instrumentation des actes immobiliers”. Il constatait par ailleurs que si le Canton de Vaud avait baissé son tarif des émoluments en 2016, le Canton de Genève avait refusé d’entrer en matière alors qu’il est le plus cher de Suisse.

Les notaires de Genève ? A la fois la Rolls, les Astérix et les Obélix du notariat Suisse !

Bon, soyons sérieux. Moi, je suis là pour défendre les intérêts de ma profession. Et donc, notamment nos tarifs. “Ca durera c’que ça durera”, comme disait naguère un banquier, bien payé pour aider ses clients à frauder le fisc, aussi longtemps que la loi ne le lui interdisait pas formellement…

Et ce n’est pas demain que cela changera: le consommateur “moyen” n’a pas de couilles. Il groume, il gueule, il peste, il jure, mais il paie et reste passif. Alors que nos tarifs fassent continuellement l’objet de plaintes, on n’en a rien à battre. Au nom de nos Range Rover, Porsche et chalets à Verbier, MERCI !

 

blog dédié à Alessandro Campanelli, docteur en droit, ami de la famille et futur pourfendeur de cette caste 🙂

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