Aube du 23 juin 2021. Cataclysme et désolation. Presque 2 ans jour pour jour après les inondations du Val-de-Ruz à Dombresson, c’est Cressier qui paie son lot à la sauvagerie des éléments, avec son si joli petit Ruhaut, devenu torrent dévastateur en quelques minutes durant la soirée précédente. Ce n’est pas la première fois que le ruisseau du village fait des siennes, mais ici, l’accumulation des phénomènes a rendu l’évènement d’une terrible violence. Un alignement de planètes en quelque sorte. Si ce n’était pas tant lié à d’autres enjeux bien plus graves, je serais tout simplement fascinée. Nous le sommes toutes et tous : quand la nature se déchaîne, l’humain se fait tout petit. Malaise. Colère. Lien évident avec le réchauffement climatique. Ici, heureusement pas de décès, mais que ce serait-il passé à l’heure des trajets scolaires ? Je ne veux pas l’imaginer.
23 juin 2021. Collision des faits : le dernier rapport provisoire du GIEC confirme ce qui est prédit par de nombreux scientifiques. Les impacts dévastateurs du réchauffement climatique sur notre environnement et sur notre société vont s’accélérer. Le ton est alarmiste, voire apocalyptique : les scientifiques veulent que leur voix soit enfin entendue. Combien de versions de rapports, toujours plus alarmistes, faudra-t-il pour une réelle prise de conscience ? Combien d’évènements extrêmes, comme celui de Cressier, pour qu’on intègre que si nous ne faisons rien, la crise climatique engendrera une crise sociale et qu’elle durera ?
Des questions auxquelles je ne vois toujours pas de réponse suffisamment percutantes. C’est finalement, la communication de l’USAM qui m’aura fait esquisser un sourire cette même journée. Sourire d’espoir ? Que nenni : sourire jaune. Car, la bouche en cœur, elle demande de « maintenir » les instruments de politique climatique « qui ont fait leur preuve ». Preuve de quoi ? Preuve de leur inefficacité ? Quelle naïveté, que dis-je, quelle indécence ! Sont-ils réellement convaincus de ce qu’ils écrivent ? Prise de position incompréhensible, qui fait l’inventaire du vocabulaire du bon néolibéral et nappée de bonne conscience, ou plutôt d’inconscience. Odeur de naphtaline surtout. La même odeur qui se dégage de la tribune de Philippe Nantermod qui accuse les grévistes du climat du refus populaire de la Loi sur le CO2. Tellement facile de trouver des coupables alors que, disons-le clairement, c’est bien le PLR qui n’a pas fait son job dans ce cadre précis alors qu’il a participé au compromis.
Alors, pointons les vrais coupables ! Visons les industries de notre pays qui peinent à réduire leurs émissions et sont surtout actives dans leur travail de lobby pour que cela ne leur coûte rien. Comble de l’ironie, les plus grands pollueurs en Suisse sont liés au raffinage et à la production de ciment, deux industries bien présentes de la région de Cressier. C’est bien à nous, citoyens et citoyennes, de prendre de décisions pour ne plus être dépendant-e-s de ces industries. Cela aura certes un coût, à moyen terme. Ne rien faire coûtera bien plus cher, à long terme. Ceci est d’autant vrai pour l’environnement que pour le volet social. On doit renforcer le rôle de l’Etat, une tendance qui semble à contre-courant des majorités bourgeoises qui s’efforce de diminuer toujours plus les revenus de l’Etat. Le combat sera rude pour que la solidarité ne soit pas que présente après les catastrophes.
Et aujourd’hui, je pense à Cressier. A toutes les autres communes touchées par les intempéries de ce début d’été. Nous sommes ensembles face à ce défi, nous devrons le relever ensembles.
Le populisme ne fera pas avancé l’écologie. Prétendre que chaque orage est dû au émissions du CO2, c’est une erreur politique. Lorsque les politiques se contenteront de politique, l’écologie ira mieux parce qu’elle sera prise aux sérieux.
Et question béton, il en faut puisque le PS est favorable à la surpopulation (+2millions de prévu).
Soyez cohérente, militez contre la croissance de la population en Suisse dû à l’obsession économique, et on aura moins besoins de bétons.
J’aimerai voir la gauche se remuer contre cette croissance non contrôlée, mais le PS, dans sa particularité gauche libérale, soutient l’implantation d’entreprises qui doivent faire venir des travailleurs en Suisse. Le chômage n’est pas le problème, avec le Luxembourg, on est les seuls à avoir plus de travailleurs étrangers que locaux. Les entreprises rapportent des sous, qui serviront à …bétonner.
Entre le béton (et impacte sur la biodiversité), et la régulation de la population en Suisse via l’économie, il faut choisir. Tant que le choix n’est pas fait à gauche, on peut douter sur sa volonté écologique (à droite, c’est pire).
Mon article fait l’écho de l’actualité de ce 23 juin. Les inondations de Cressier, que l’on le veuille ou pas, sont en partie dues au réchauffement climatique. Selon moi, ne pas faire le lien avec l’actualité, c’est là l’erreur politique car ce sont simplement des faits. En effet, l’écologie n’est pas prise au sérieux, ceci est bien trop souvent en raison que nous ne voulons pas regarder les faits. J’en connais quelque chose, je suis géologue de formation.
Je suis pour une reconversion écosociale de l’économie et je peux vous garantir que ma vision n’est pas une approche de gauche libérale.
J’ai entendu ce matin à la RTS que le Conseil général avait refusé en 2014 un crédit d’étude sur ces risques d’inondations. Par ailleurs Laurent Favre a dit hier que le risque était connu. Alors certes le réchauffement climatique est à l’origine de cette catastrophe – même si le lien n’est pas direct, car de gros orages ont aussi éclaté durant les siècles précédents – mais la responsabilité de la catastrophe incombe aux autorités qui n’ont rien entrepris alors que les géologues les avaient informées du risque.
En effet, il y a encore des questions ouvertes à ce propos. Il sera intéressant de suivre. Toutefois, dans cet article, je tenais à traiter de la thématique de la cause des émissions à effet de serre. Agir à la source, mais en effet, le volet adaptation est également clairement un enjeu. Mais dans les deux cas, les moyens à disposition ne sont pas suffisants et les mesures prennent ainsi du retard, trop de retard.
Le Ruhaut petite rivière qui coule depuis les hauteurs de Lignières, descendant vers Frochaux, puis atteignant le village de Cressier est devenue en furie à cause d’une pluie torrentielle qui s’est abattue sur la région en l’espace de 20 minutes. Comme pour la catastrophe de Brigue, il faudra investir pour creuser, canaliser et faire des murs à cette rivière. Mais que viennent faire Juracime et Varo Refining dans cette histoire. Deux sociétés génératrices d’emplois et d’impôts notamment à Cressier. Varo est une raffinerie qui a investi des millions dans la lutte contre la pollution. Elle raffine 1/4 des produits en Suisse et est la seule raffinerie de Suisse en fonction. La Suisse produit 46 millions de tonnes de CO2 par année, le monde 34’600 millions de tonnes? La Suisse ne reste pas les bras croisés et travaille à la lutte contre le CO2. La loi refusée dernièrement en Suisse ne faisait qu’imposer des taxes supplémentaires à la classe moyenne qui est aujourd’hui celle qui est le plus imposée. Alors oui luttons contre la pollution, mais pas avec des taxes qui pénalisent les classes sociales à faible revenu et les classes moyennes. En France, le mouvement des gilets jaunes a commencé à cause de l’augmentation de la taxe des carburants pour lutter contre le CO2, en oubliant que des milliers de gens n’ont que leur voiture pour se rendre au travail.
En effet, ce sont deux entreprises génératrices d’emplois. Quant aux impôts, cela est encore à prouver. Mais investir dans une reconversion écosociale permettra aussi de générer des emplois dans le domaine des énergies renouvelables tout comme l’efficacité énergétique. De plus, d’autres secteurs pourront se développer. Ces emplois permettront maintenir les richesses dans notre canton.
J’ai une autre appréciation de la lutte contre le réchauffement climatique que la vôtre et les chiffres sont de mon côté. Nous n’avons toujours pas pris de mesure qui permettent d’atteindre la neutralité carbone. Nous sommes toutefois d’accord que les taxes ne sont pas les mesures les plus sociales, mais elles étaient issues d’un compromis. Pour moi, nous devons arrêter de bricoler des mesures et mettre en place un réel financement public de la transition écologique, mais là il est évident que le compromis sera plus dur à obtenir.
La confusion est totale entre un événement très localisé à l’échelle d’un hameau et les annonces apocalyptiques du GIEC concernant la planète. De même que la confusion entre la gestion déplorable de l’aménagement du territoire par l’humanité dont la population a été multipliée par huit depuis deux siècles, alors que le réchauffement d’origine anthropique ne représente que 2% de l’effet de serre naturel !
Quand certains pseudos spécialistes n’arrivent pas à lier correctement les événements entre eux, inutile d’attendre que la politique en ait une meilleure vision …
Tant que l’on n’expliquera pas correctement les tenants et aboutissants, les mesures n’auront aucun effet positif sur l’environnement…
A quoi peut bien servir la réduction des émissions de CO2 si en parallèle, on continue de saccager la planète pour nos besoins toujours croissant !?
La question fondamentale restera ouverte après la transition énergétique puisqu’elle n’est toujours pas abordée en dépit des faits qui crèvent les yeux …