Italie: et si, et si et si?

Une dette qui atteint 120% du produit intérieur brut, un pays devenu ingouverrnable selon le résultat sorti des urnes ce lundi, l'Italie est vraiment à la peine. Les commentateurs politiques font la constat mais sont bien en peine de proposer des solutions, si c e n'est d'évoquer de nouvelles élections auxquelles personne ne croit vraiment. C'est le chaos, titrent les médias!

Et si du chaos naissait une prise de conscience? L'Italie est divisée en trois tiers, un nouvel acteur s'est invité à la table des acteurs politiques. Il doit son succès au fait d'avoir proposé une posture de rupture par rapport aux partis et mouvements politiques actuels. Le propre de mouvements comme celui incarné par Beppe Grillo est en général d'obtenir suffisamment de voix pour se faire entendre sans toutefois se trouver dans une situation où il s'agit d'assumer des responsabilités.

Et voilà que du premier coup, l'option "rupture" remporte un succès presque égal aux deux pôles traditionnels. Gagner, c'est aussi assumer. Finalement, les prochaines semaines peuvent devenir passionnantes: Beppo Grillo et son mouvement sont-ils capables de prendre leurs responsabilités et de participer à une gestion commune tout en imposant, pour prix de la participation, des règles plus saines en matière de pratiques politiques? Les deux pôles sont-ils prêts à agir dans le sens qu'ils prétendent défendre, à savoir les intérêts de leurs concitoyens? Questions siimples mais essentielles pour l'avenir de l'Italie.

En cas de réponse positive à ces questions, un avenir peut se dessiner. En cas de réponse négative, il faudra revoter. Mais il faut espérer que dans un tel cas de figure, des personnalités émergent qui acceptent de se soumettre aux suffrages en acceptant aussi à l'avance les responsabilités qui en découlent.

Le vrai débat, en Italie, ce n'est pas l'Europe ni la rigueur, c'est ce que signifie l'exercice des droits et des responsabilités en démocratie.

 

 

Martine Brunschwig Graf

Martine Brunschwig Graf est une femme politique suisse membre du Parti libéral-radical (PLR). En octobre 2003, elle est élue au Conseil national et intègre la commission de la science, de l'éducation et de la culture. En 2012, elle préside la Commission fédérale contre le racisme.