Rencontre avec la mort

Au-delà des citrouilles

Bonbons et déguisements sont devenus la marque de fabrique d’Halloween, une fête possiblement d’origine celtique initialement nommée Samain, dont les premières mentions dans la littérature irlandaise datent du 9ème siècle. Ce moment était alors considéré comme une ouverture entre le monde des humains et celui des dieux, puis Samain s’est mêlée à d’autres traditions chrétiennes pour devenir la fête des morts que nous célébrons aujourd’hui. Au-delà de l’aspect sordide et divertissant de cette soirée, la mort et les proches de l’au-delà ont énormément de pistes à offrir en termes de développement personnel et d’accomplissement de soi. C’est donc l’occasion de revenir à ces considérations difficiles, mais très aidantes pour mener une vie épanouie.

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Le décès est aussi une mise en perspective

Le quotidien a tendance à absorber notre attention et, la tête dans le guidon, nous nous focalisons sur les préoccupations du moment. Même lorsque nous avons la chance de trouver un équilibre entre travail, hobbys, courses, sport, famille, ménage et vie sociale, le temps se prête rarement aux réflexions profondes quant au sens de la vie en général, et encore moins de notre propre vie.

Lorsqu’une personne de notre entourage décède, dans toute la douleur et la souffrance que ce départ provoque, une brèche s’ouvre. La mort nous oblige à reconsidérer notre présence sur terre en nous heurtant de plein fouet avec des vérités que nous pensions pourtant connaître depuis toujours, à savoir :

  1. Mon temps de vie n’est pas infini.
  2. Je ne sais pas à quel moment ça s’arrêtera.

Des réalités banales qui peuvent générer des prises de conscience importantes lorsqu’elles se concrétisent dans la perte d’un être cher. Que souhaitons-nous faire du temps qui nous est offert ? Qu’est-ce qui est vraiment important d’accomplir avant de s’en aller ? Comment honorer la vie que nous avons la chance d’avoir reçue, et que d’autres n’ont plus ? En somme, le délai imposé par la mort peut offrir de longues pistes de réflexions. De mon côté, je ne peux que vous encourager à cultiver autant et aussi souvent que possible ces questionnements, afin de régulièrement vérifier que votre quotidien est aligné avec vos valeurs. Si cette vie ne vous permet pas de vous accomplir, quand en aurez-vous l’occasion ?

Une contrainte utile pour les prises de décision

Dans les moments où un choix s’impose, la perspective de la mort peut également offrir des ressources utiles. Bien que cette décision nous torture dans le présent, la question suivante permet de prendre du recul vis-à-vis de la situation :

« Qu’est-ce que j’en penserai le dernier jour de ma vie ? »

Peut-être que le problème s’avèrera alors totalement insignifiant, ce qui peut soulager. Ou alors, au contraire, nous découvrons alors l’importance de cette étape et réalisons que nous savions déjà très bien, au fond, quelle décision nous paraissait la plus juste.

Les regrets des personnes en fin de vie

En 2011, l’infirmière australienne Bronnie Ware a publié le livre The top five regrets of the dying (Les cinq regrets des personnes en fin de vie). Son travail recense les ressentis de ses patients une fois que la mort semble proche. On y retrouve alors les regrets suivants :

  1. J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi.
  2. J’aurais dû travailler moins.
  3. J’aurais aimé avoir le courage d’exprimer mes sentiments.
  4. J’aurais voulu garder le contact avec mes amies.
  5. J’aurais aimé m’accorder un peu plus de bonheur.

Une étude menée aux États-Unis et publiée en 2018 dans la revue Emotions confirme ces tendances. Les auteurs de cette recherche, Shai Davidai et Thomas Gilovich, ont rappelé que tout le monde a des regrets et que cela est normal, tout en encourageant le lectorat à oser passer à l’action plus souvent.

La mort au quotidien

La perspective de la mort nous offre de nombreuses pistes de réflexions quant à nos propres vies, Halloween est donc une occasion de se questionner avec sincérité. Néanmoins, ces considérations manqueront d’efficacité si elles n’ont lieu qu’une fois par année. Quitte à prendre des leçons de l’au-delà, autant s’autoriser cette introspection une fois par mois. La régularité offre de nombreuses occasions à la mort de nous ramener sur le droit chemin.

 

Picography

Davidai, S., & Gilovich, T. (2018). The ideal road not taken: The self-discrepancies involved in people’s most enduring regrets. Emotion, 18(3), 439.

 

Marion Marchetti

Marion Marchetti est hypnothérapeute. Son accompagnement et ses réflexions se focalisent sur l'hypersensibilité et l'environnement.

2 réponses à “Rencontre avec la mort

    1. Merci à toi Estelle pour ta lecture et ton retour, ça me touche beaucoup. Très belle journée et à bientôt 🙂

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