C'est à la mode, il me semble.
Une mode étonnante : transformer l'humanité, orienter les recherches scientifiques pour se diriger vers la création d'individus modifiés, moins fragiles, plus divins. Or, quand on a la chance de travailler dans l'univers de la science-fiction et qu'on perçoit ce dernier non comme la préfiguration de notre avenir, mais comme la mise en scène ironique de notre actualité, on peine à donner du crédit à ces avancées futures. Ou, plutôt, on se remémore des récits qui, étrangement, sont peu convoqués lors du micro-débat soulevé par ces questions: le fameux Neuromancien de William Gibson ne nous aiderait-il pas à réfléchir plus "humainement" à la modification de l'humain ? Idem pour Le Dernier de son espèce d'Andreas Eschbach…
Membres ressuscités, intelligence accrue, cryogénisation, immortalité enfin découverte : réalités ou fantasmes ? Apparemment, nous voilà prêts à nous fictionnaliser et à devenir l'incarnation de nos rêves démiurgiques: nos délires mégalomanes semblent bien se justifier par nos sentiments de fragilité. Alors nouvelle humanité (névrotique) ? Je ne sais pas… Mais ce qui est sûr, c'est que nous sommes en train de donner naissance au Don Quichotte du XXIe siècle – un Don Quichotte cyborg, il s'entend !