Vendredi 13. Une date chargée de superstitions trouvant notamment leurs origines dans la mythologie nordique ainsi que le Nouveau Testament, la Sainte Cène et la crucifixion du Christ. Vendredi 13 novembre 2015. Une date désormais historique qui témoigne d’une folie meurtrière telle que seule Hollywood pouvait jusque-là mettre en scène. Une préparation minutieuse en vue d’effectuer des actions barbares, injustifiables et incompréhensibles. Une violence aveugle et absurde que les auteurs cherchent à légitimer par des invocations religieuses.
« Allahu akbar » ont scandé les assaillants. Soit. Lâchement assassiner des citadins partageant des moments de convivialité, des amoureux du rock, des fans soutenant leurs équipes nationales n’est qu’un acte d’une grande « petitesse ». Leurs buts ? Propager l’horreur, diffuser l’insécurité, faire régner la terreur pour fragiliser physiquement et psychologiquement les populations, pour diviser les opinions politiques et susciter de nouvelles fractures sociales entre individus et communautés.
Ce n’est pas parce qu’un groupe déclame à tout vent des formules religieuses que leur idéologie est en elle-même religieuse. Cependant, il n’en demeure pas moins que militants et exécutants de Daech se saisissent de références religieuses pour justifier leur soif de pouvoir et de vengeance. Qu’on y adhère ou qu’on le condamne, l’argument religieux est bel et bien présent, même s’il n’est mobilisé que pour asseoir la thèse du clash des civilisations et de l’incompatibilité entre islam et Occident. Comme si une religion pouvait être réduite à une région du monde, ou réciproquement.
Dans ce contexte, on ne peut que comprendre le développement sans précédent au XXIème siècle du discours sécuritaire de la France et, dans une moindre mesure, de ses partenaires européens. Malgré tout, je redoute que les débats sur « l’ennemi intérieur » contribuent à amplifier le sentiment anti-musulman galopant sur tout le continent. C’est pourquoi dans ces quelques lignes, je salue les réactions et prises de position sans concession des autorités musulmanes de par le monde. J’applaudis en Suisse aussi, les associations, organisations et unions musulmanes nationales qui ont fermement condamné cette violence.