Oui, sociologue des religions est un métier. Un métier peu connu, mais qui m’occupe depuis 15 ans déjà. A quoi ressemble la journée d’une sociologue ? Mon fils vous répondrait sans doute « Passer ta journée devant ton ordinateur et le nez dans tes bouquins ». C’en est une partie, j’en conviens. Mais être sociologue, c’est avant tout être « sur le terrain » comme l’exprime notre jargon. « Sur le terrain » ? Mais quel « terrain » ? Au cœur des villes simplement, dans ses espaces de rencontres, ses institutions. Places publiques, gares, rues, cafés, administrations, écoles, hôpitaux, prisons constituent autant d’espaces témoins de la (dé-)construction des liens sociaux, autant de lieux à partir desquels le sociologue questionne le social.
Être sociologue des religions, c’est en particulier passer du temps dans des associations et des communautés religieuses. Aller à la rencontre de ces acteurs sociaux qui (dé-)mobilisent « le facteur religieux » dans leur vie quotidienne. Être sociologue des religions, c’est échanger avec eux et partager quelques moments de sociabilité. En résumé, être sociologue des religions, c’est observer les pratiques religieuses et spirituelles des individus, décrire leurs croyances, attitudes et normes ; c’est analyser les relations réciproques entre individus, communautés et Etat.
« Facteur religieux », le titre d’un blog. Sur ces pages, mes coups de cœur et mes coups de gueules aussi. Mais surtout, les histoires d’hommes et de femmes (extra-)ordinaires dans leurs rapports au religieux, à l’Etat et à la société.