Quand les femmes négocient leur salaire (dans le cadre d’un nouvel emploi ou d’une promotion par exemple), elles réclament souvent moins que les hommes. Elles font aussi face à plus de résistance de la part de leur (futur) employeur (LeanIn.Org and McKinsey & Company, Women in the Workplace 2017). Les femmes qui négocient sont vues comme plus insistantes et moins aimables/sympathiques que les hommes. Quand ils négocient ces derniers sont a contrario considérés comme confiants, sûrs d’eux et indépendants. Des caractéristiques positives quand il s’agit de décrire un homme, mais pas une femme…
Bref, les femmes souffrent clairement de stéréotypes nuisibles pour la réussite de leur négociation. Cela doit-il pour autant les empêcher de se battre pour obtenir ce qu’elles méritent? Les femmes ont déjà commencé à répondre à cette question par l’action : il y a dix ans, les hommes négociaient pour une promotion deux à trois fois plus souvent que les femmes. Aujourd’hui, les femmes le font au même rythme qu’eux. Mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. Maintenant il s’agit d’enfoncer le clou.
Avant de me pencher sur les techniques à utiliser pour améliorer sa capacité à négocier, j’aimerais appuyer sur le fait que les femmes ne peuvent pas être rendues seules responsables du changement. L’égalité homme-femme en emploi ne pourra jamais devenir une réalité sans une volonté des entreprises de faire de ce sujet une priorité. Je vous encourage vivement à parcourir la page Women in the workplace 2018 sur ces questions.
Cet article m’a été inspiré par ma participation à un atelier sur le sujet au sein du réseau Lean In (Lake Geneva), et par les feedbacks de mes coaché.e.s. J’ai pu en tirer la conclusion qu’il existe, concernant la négociation, des dénominateurs communs menant au succès : confiance en soi, estime de soi, connaissance de sa valeur (en tant que personne et en tant que professionnel.le), de ses besoins, de ses limites et capacité à communiquer efficacement. Lorsque les femmes sont sûres d’elles, claires et préparées dans leur démarche, non seulement l’issue est plus favorable, mais l’expérience de négociation elle-même devient beaucoup moins désagréable voire même captivante.
Les vidéos (en anglais) de formation de Lean In sont une très bonne base pour apprendre à mieux négocier. J’invite hommes et femmes à les découvrir. On retiendra trois astuces pratiques:
1. Viser haut (et faire la première offre)
2. Pratiquer, pratiquer, pratiquer (s’exercer à négocier dans des situations où les enjeux ne sont pas trop grands – au marché, sur les tâches ménagères à se partager, dans l’avion pour obtenir un surclassement, etc. – ou en simulant la situation de négociation par le jeux de rôle)
3. Se préparer (avoir fait ses devoirs avant d’arriver à la table des négociations – avoir une idée des niveaux de salaires dans votre secteur et à votre position, lister vos accomplissements, etc.).
En tant que coach qui accompagne des coaché.e.s dans leur recherche d’emploi, dans la gestion de leur carrière ou lors de transitions professionnelles, je trouve que le processus de préparation et de mise en situation est essentiel. Non seulement ces étapes vont aider les coaché.e.s pour la négociation qui les préoccupe au moment T, mais la confiance construite à cette occasion va faire sentir ses effets dans d’autres sphères de leur quotidien.
Comment vous sentez-vous avant, pendant et après une négociation ? Pensez-vous être bien équipé.e pour affronter une négociation ? Sur une échelle de 1 à 10, à quel point vous sentez-vous gêné.e lors d’une négociation ? De quoi auriez-vous besoin pour être plus à l’aise ?
Partagez vos expériences en commentant ci-dessous, je serais ravie de recueillir vos impressions et témoignages.