Comment survivre (confiné) au télétravail

Télétravail + confinement = inédit

Bienvenus dans le monde étrange, à la fois réjouissant et terrifiant, du télétravail. Et dans celui du confinement. Les deux notions couplées l’une à l’autre créent un monde nouveau dans lequel chacun se dépatouille comme il peut. Quelques soient sa personnalité, sensibilité, on a tous, en télétravail, des hauts et des bas.

Les hauts se composent de moments de vraie concentration (vous avez réussi à lire de manière ininterrompue un document important que vous aviez laissé sur votre bureau depuis un mois), de joie lorsqu’on retrouve ses collègues pour la première fois en vidéo conférence. Ou quand on reçoit sur le groupe WhatsApp de son équipe des citations inspirantes ou des images drôles sur le Covid-19. Les hauts sont aussi source de créativité (et si l’on simplifiait les procédures ou lançait un nouveau produit ?).

Les bas, eux, se composent de moments où la productivité se réduit comme peau de chagrin (vous vous rendez-compte que ça fait huit fois que vous tentez de lire un email et que votre esprit est happé par: le hurlement des enfants, Instagram, les news et une plaque de choc’), de confusion (on est quel jour déjà ? comment ça “on a changé d’heure” ?). Voire d’angoisse (votre clavier d’ordinateur ne semble plus répondre, son troisième nettoyage à l’eau de javel pourrait avoir endommagé les circuits).

Questions et idées pour cultiver les “hauts”

#1. Comment pourriez-vous être davantage bienveillant envers vous-mêmes, vos collègues et votre manager en cette période de turbulences ? Question cliché peut-être mais valable quand même. Namaste !

#2. La garde de vos enfants est un grand défi pendant cette période de télétravail. Comment pourriez-vous réaménager vos horaires pour être plus à l’aise et efficace ?

Idée: Discutez-en avec votre manager en proposant des solutions. Parler de vos contraintes vous permettra d’éviter les malentendus et, on l’espère, de trouver des alternatives compatibles avec l’équipe et les tâches à effectuer.

#3. Sur une échelle de 1 à 10, à quel point vos collègues sont, habituellement, une source de motivation pour vous au travail ?

Idée: La pause café is not dead ! Pour beaucoup, les collègues sont une vraie source de motivation au travail et ça doit continuer. Prenez votre téléphone pour avoir de leurs nouvelles. Et le jeudredi, offrez-vous un apéro sur House Party.

#4. Comment faire pour distinguer le professionnel du personnel quand tout se passe au même endroit?

Idée: Compartimentez ! Délimitez les heures de travail et les heures de pause. Délimitez votre espace de travail et le reste de votre logement. Changez d’habits (maison/travail). Organisez-vous des moments de transition entre le travail et la vie familiale (ça peut être: une séance de yoga, des respirations, une grande tasse de thé en tête à tête avec soi-même, une page de poésie ou de son livre préféré). Le point commun entre ces différentes idées: du calme et du plaisir pour vous. Ça peut durer 5 minutes ou plus, à chacun ses contraintes.

Une chose à ne pas oublier. Où que vous soyez sur votre grand huit du télétravail confiné, vous n’êtes pas seuls. Si vous voulez partager vos succès et galères du confinement, la rubrique commentaires n’attend que vous !

 

Et si cela vous intéresse, deux petites contributions supplémentaires de ma part sur le télétravail, dans les sujets ci-dessous:

Notre dame de Paris marque le retour de l'esprit d'artisan - Quid coaching - Léa Guillaumot - coaching professionnel - Genève - Suisse

Le retour de l’esprit d’artisan va marquer notre époque

“Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années.”  Emmanuel Macron n’y est pas allé de main morte après l’incendie qui a touché Notre Dame à Paris. La France et le monde attendaient une réaction forte, à la mesure de la catastrophe, de la part du Président français. Ils l’ont eue : l’édifice sera réparé, et vite. Vraiment ? Ce vœux semble difficile à réaliser si l’on se réfère à Julien Lecarme, responsable de l’Institut de la charpente et de la construction bois pour les Compagnons du devoir, interrogé par la chaîne LCI: “Ce sont des chantiers de temps long. Notre-Dame va être rebâtie pour revivre au moins encore 800 ans.” La partie n’est ainsi pas gagnée d’avance. Selon Jean Claude-Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir, interviewé sur France info, la France a les compétences techniques pour reconstruire la cathédrale mais pas forcément un nombre suffisant d’artisans pour avancer rapidement.

Un pari gagnant pour l’avenir

Dès lors encourager les jeunes dans les métiers manuels devrait s’avérer un pari gagnant. À l’heure où l’on s’interroge sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’emploi, les métiers artisanaux pourraient tirer leur épingle du jeu. En effet, il sera compliqué de se passer des artisans aux talents difficilement imitables. Ce qui est moins le cas des métiers de service (banque, assurance, etc.) menacés par la montée en puissance de l’IA.

J’ai eu la chance de coacher des apprentis Compagnons du devoir lors de journées de développement personnel organisées par Nathanaël Rossi, représentant des compagnons savoyards. J’y ai rencontré des jeunes passionnés, aux valeurs ancrées et à la force de caractère étonnante. Charpentiers, couvreurs, maçons, boulangers… des jeunes avant tout animés par l’esprit d’artisan. Comme évoqué précédemment sur ce blog (D’où vient la motivation au travail ? L’Homo Emoticus répond), l’une des sources de motivation les plus fortes pour accomplir son travail est le goût d’accomplir un “bel ouvrage”. Cela nécessite du temps, de l’application et un goût pour l’excellence.

L’esprit d’artisan fait rêver

Dans ma pratique de coach, j’ai rencontré plusieurs cadres et dirigeants du tertiaire qui ne rêvent que d’une chose : pouvoir exercer leur métier avec cet esprit d’artisan. Ils aimeraient voir leur périmètre de travail réduit pour ne plus s’éparpiller, obtenir un temps d’exécution plus long pour améliorer la qualité de leur service et pouvoir maîtriser le processus de A à Z. Frustrés, certains changent carrément de cap.

C’est le cas de Sacha Tognolli. Le portrait brossé par TF1 de cet énarque devenu ébéniste est à la fois frappant et emblématique des aspirations d’une génération. Plus fier de sa formation “CAP” que de son parcours élitiste à l’ENA, plus stimulé intellectuellement derrière son établi que sur les bancs du Sénat français.

Quelle conclusion en tirer ? Comme dans la fable du tailleur de pierre, permettre à chacun de faire émerger son esprit d’artisan est essentiel. C’est peut-être une des clefs pour retenir et motiver les talents. Un coach en entreprise peut aider à mettre en place cette dynamique. Ainsi, peu importe son métier, la question est de savoir comment individuellement et collectivement réussir à construire sa cathédrale.

Négocier quand on est une femme - égalité homme-femme - égalité salariale - Léa Guillaumot - Quid Coaching - Suisse - Coaching professionnel - Formations - Ateliers

Négocier quand on est une femme

Stéréotypes de genre

Quand les femmes négocient leur salaire (dans le cadre d’un nouvel emploi ou d’une promotion par exemple), elles réclament souvent moins que les hommes. Elles font aussi face à plus de résistance de la part de leur (futur) employeur (LeanIn.Org and McKinsey & Company, Women in the Workplace 2017). Les femmes qui négocient sont vues comme plus insistantes et moins aimables/sympathiques que les hommes. Quand ils négocient ces derniers sont a contrario considérés comme confiants, sûrs d’eux et indépendants. Des caractéristiques positives quand il s’agit de décrire un homme, mais pas une femme…

Bref, les femmes souffrent clairement de stéréotypes nuisibles pour la réussite de leur négociation. Cela doit-il pour autant les empêcher de se battre pour obtenir ce qu’elles méritent? Les femmes ont déjà commencé à répondre à cette question par l’action : il y a dix ans, les hommes négociaient pour une promotion deux à trois fois plus souvent que les femmes. Aujourd’hui, les femmes le font au même rythme qu’eux. Mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. Maintenant il s’agit d’enfoncer le clou.

Avant de me pencher sur les techniques à utiliser pour améliorer sa capacité à négocier, j’aimerais appuyer sur le fait que les femmes ne peuvent pas être rendues seules responsables du changement.  L’égalité homme-femme en emploi ne pourra jamais devenir une réalité sans une volonté des entreprises de faire de ce sujet une priorité. Je vous encourage vivement à parcourir la page Women in the workplace 2018 sur ces questions. 

Astuces pratiques pour être mieux équipé.e lors d’une négociation

Cet article m’a été inspiré par ma participation à un atelier sur le sujet au sein du réseau Lean In (Lake Geneva), et par les feedbacks de mes coaché.e.s. J’ai pu en tirer la conclusion qu’il existe, concernant la négociation, des dénominateurs communs menant au succès : confiance en soi, estime de soi, connaissance de sa valeur (en tant que personne et en tant que professionnel.le), de ses besoins, de ses limites et capacité à communiquer efficacement. Lorsque les femmes sont sûres d’elles, claires et préparées dans leur démarche, non seulement l’issue est plus favorable, mais l’expérience de négociation elle-même devient beaucoup moins désagréable voire même captivante.

Les vidéos (en anglais) de formation de Lean In sont une très bonne base pour apprendre à mieux négocier. J’invite hommes et femmes à les découvrir. On retiendra trois astuces pratiques:

1. Viser haut (et faire la première offre)

2. Pratiquer, pratiquer, pratiquer (s’exercer à négocier dans des situations où les enjeux ne sont pas trop grands – au marché, sur les tâches ménagères à se partager, dans l’avion pour obtenir un surclassement, etc. – ou en simulant la situation de négociation par le jeux de rôle)

3. Se préparer (avoir fait ses devoirs avant d’arriver à la table des négociations – avoir une idée des niveaux de salaires dans votre secteur et à votre position, lister vos accomplissements, etc.).

En tant que coach qui accompagne des coaché.e.s dans leur recherche d’emploi, dans la gestion de leur carrière ou lors de transitions professionnelles, je trouve que le processus de préparation et de mise en situation est essentiel. Non seulement ces étapes vont aider les coaché.e.s pour la négociation qui les préoccupe au moment T, mais la confiance construite à cette occasion va faire sentir ses effets dans d’autres sphères de leur quotidien.

Et vous ?

Comment vous sentez-vous avant, pendant et après une négociation ? Pensez-vous être bien équipé.e pour affronter une négociation ? Sur une échelle de 1 à 10, à quel point vous sentez-vous gêné.e lors d’une négociation ? De quoi auriez-vous besoin pour être plus à l’aise ? 

Partagez vos expériences en commentant ci-dessous, je serais ravie de recueillir vos impressions et témoignages.

L’invasion des coachs - Key2Spark - Léa Guillaumot

L’invasion des coachs

Coachs au pluriel

Face à son bureau, Marianne commence à stresser. Dans deux jours, elle a une présentation importante. Suzanne lui a recommandé un coach vocal qui l’aidera à mieux s’exprimer. Elle se rend sur son site internet et book une session privée pour le lendemain.

Le reste de la journée se décompose en réunions trop longues, en réponses circonstanciées à ses 120 emails en attente, et en multiples plaintes exprimées ou réprimées contre son équipe qui ne semble pas comprendre ses directives et qui lui tient tête de plus en plus régulièrement. Elle regarde son tableau de suivi de performance: ils n’atteindront jamais les objectifs fixés en début d’année. Sa motivation est en berne. 

La journée de travail terminée, Marianne rentre chez elle. Elle décide de se changer les idées en regardant un documentaire sur le célèbre coach de vie Tony Robbins, intitulé « I am not your Guru ». Épuisée, elle s’endort à moitié hypnotisée par sa façon de bouger, ses propos directifs et ses questions intrusives en direction de son public médusé. Avant qu’elle ne ferme les yeux, la voix de Tony retentit une dernière fois « I challenge you to make your life a masterpiece » (no pressure).

La nuit qui suit est agitée. Dans un de ses rêves, une longue file se dresse devant son bureau. Une ribambelle de coachs se succèdent pour lui faciliter la vie: coach en image, coach nutritionnel, coach en rangement.

DRINGGGGGG. C’est l’heure de se lever et d’attaquer une nouvelle journée…

Et le coach professionnel certifié dans tout ça ?

Face à la multitude de coachs, quelle place pour le coach professionnel certifié?

L’utilisation très régulière du mot « coach » participe à brouiller les pistes. Derrière le terme coach, on entend souvent « expert » donnant des conseils précis dont l’objectif final est sous-entendu: se présenter à son avantage, mieux manger, ou encore maîtriser sa voix.  Or le coach professionnel ne doit pas être associé à quelqu’un qui conseille son client.

Il peut partager des expériences ou mêmes certaines suggestions mais son cœur de métier est le questionnement. L’art de questionner lui permet d’emmener son coaché vers de nouvelles réflexions, ressentis, solutions qu’il trouvera par lui même. La puissance de l’approche est bien là. Loin des solutions toutes faites ou des formules miracles, le coaching demandera une vraie implication du coaché dans la découverte de ce qui lui conviendra le mieux et sera le plus efficace dans son exécution. Par ailleurs, l’objectif vers lequel le coaché se dirige est déterminé par le coaché ou le coaché et son entreprise.

Le coach professionnel peut être spécialiste dans un domaine: communication, confiance en soi, management,  leadership, gestion du stress, organisation personnelle, etc. Ce qui signifie qu’il a une plus grande affinité et connaissance du sujet. Il aura une finesse et une aisance accrues pour aborder ces questions avec ses clients.

Le coach peut associer à sa pratique de coaching de la formation, où il pourra alors revêtir le costume de conseiller, d’expert en amenant à son audience un contenu précis qu’il pourra partager. Il peut utiliser une “approche” coaching lors de sa formation qui favorise la co-construction et l’implication personnelle des participants et l’eloigne des formes d’enseignement classique (rapport maître-élève, contenu fixe voir figé, etc).

Afin de s’assurer de la crédibilité et du sérieux d’un coach, le passage par une formation certifiante reconnue est, selon moi, fondamental. C’est ce combat pour la professionnalisation du milieu que mène notamment la Fédération Internationale de Coaching (ICF). Plusieurs écoles présentes à Genève proposent de tels programmes. Assimiler une série de compétences clefs, pratiquer un nombre d’heures de coaching minimum, signer et se conformer à une charte éthique stricte constituent les éléments essentiels de tout coach désirant obtenir une certification. Cela permet aux particuliers comme aux entreprises de s’assurer que le coach appuie sa pratique sur une base solide et professionnelle.

Pour vérifier la certification d’un coach accrédité ICF, vous pouvez vous rendre ici et taper le nom du coach.


3 Questions qu’un coach professionnel aurait pu poser à Marianne:

  • Qu’est-ce qui vous coûte le plus en énergie au quotidien ?
  • Quels sont les moments où vous vous sentez le plus stimulé ?
  • Quel manager voulez-vous être ?