Il y a 18 mois, les membres de l’OPEP avaient réduit leurs exportations dans le but maintenir le baril sur la barre des 40$. Ce vendredi, la réunion de l’OPEP+ (OPEP et la Russie) devra répondre à l’épineuse question : faut-il maintenir ces quotas ou augmenter la production pour éviter de passer sur les 100$?
Pendant que la demande augmente et atteint les 100 millions de barils/jour (b/j), l’offre devient insuffisante. Les stocks s’amenuisent. D’un baril qui favorisait la relance économique, la perspective d’un baril onéreux met à rude épreuve le concept de croissance mondiale.
L’espoir repose sur les épaules de l’OPEP et de la Russie
Hors de l’OPEP, seul le Canada et éventuellement les USA pourraient rapidement augmenter leur production. Le Brésil reste toujours un pays en devenir.
Cependant, l’Amérique de schiste, que l’on voyait comme panacée, accumule des pertes estimées à 1 milliards $ par jour depuis le début de l’année. Incapable de transporter leur précieux liquide jusqu’aux raffineries, certains producteurs bradent leurs barils avec un rabais de 14 à 21$ par rapport aux prix du marché.
De plus, la qualité du pétrole de schiste, parfait pour la pétrochimie et les plastiques, ne convient pas particulièrement à nos voitures. Le monde réalise que le mirage de schiste n’était qu’un mirage.
Pour parer à cette mauvaise nouvelle, les USA se tournent vers les gisements offshores plus onéreux mais plus prolixes. Cependant, les efforts actuels devraient se concrétiser dans les 4-6 ans à venir. Rien à court terme.
Entre Arabie Saoudite, Iran et les Budgets
Avec la dégringolade du Venezuela, les problèmes récurrents du Nigeria et de la Libye, les baisses de l’Angola et de l’Equateur et les menaces américaines sur l’Iran, il est osé d’insérer un «smiley» dans la production pétrolière mondiale ou de déborder d’optimisme.
L’Arabie Saoudite et la Russie donnent l’impression d’être les seuls producteurs à pouvoir augmenter leurs exportations dans les semaines qui viennent. Selon l’institution financière américaine Citigroup, l’Arabie Saoudite aurait 2,12 millions b/j de capacité supplémentaire de production alors que la Russie 400’000 b/j. Cela tombe bien, il faudrait ajouter 1,2 million b/j pour stabiliser les marchés.
Quant aux autres monarchies pétrolières du Moyen-Orient, elles préfèrent d’abord voir les prix augmenter de manière substantielle, avant de changer de cap.
D’autres courants contraires sont également en jeu avec l’Iran. Téhéran fait face aux nouvelles sanctions américaines dont l’objectif est de faire chuter la production pétrolière et gazière nationale. L’Europe annonçait son attachement au traité actuel, mais en quelques semaines, la volonté du vieux continent s’est dégonflée comme une baudruche. L’Europe suit, à la virgule près, les volontés de Donald Trump et a déjà commencé à diminuer ses importations iraniennes. On ne parle même pas des banques européennes et suisses totalement sous le joug de Washington.
Le conflit entre l’Iran et les producteurs arabes sera au centre de l’équation tout comme le rôle de la Chine, de l’Inde et de la Russie, seuls pays capable de résister à la tornade Trump.
Du côté du Qatar et de l’Arabie Saoudite, l’ambiance ne s’est toujours pas réchauffée et les sanctions perdurent. Pour assurer l’ambiance, Riyad vient de menacer son voisin en cas d’achat de missiles antiaériens russes S-400.
Finalement à d’Hodeida, Yémen, la poussée des forces loyalistes appuyées par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis pourrait forcer les chiites Houti à l’ultime recours et menacer les tankers pétroliers qui transitent par le Golfe d’Aden. Ce détroit stratégique voit passer 12% du pétrole mondial.
Offre, demande ou baisse de la croissance
Dans ce contexte géopolitique aussi disparate, les alliances pourraient être fragiles. Cependant une tendance se dégage: éviter de voir un baril rejouer le tour de 2008 et de grimper au-delà de 120$. Mais est-ce que les capacités de production existent?
Sans le vouloir, un acteur improbable pourrait aider à diminuer la demande pétrolière: le président Trump. Les tarifs douaniers entre les USA et le reste du monde, pourraient ralentir l’Economie mondiale. Comme le PIB est intimement lié à la consommation pétrolière, une baisse de la demande apportera un relâchement bienvenue de l’offre.
Baisse de la croissance ou baisse de la demande, n’est-ce pas justement là où nous nous dirigeons petit à petit?
Le rapprochement improbable des USA, d’Israël et de l’Arabie Saoudite, orchestré par Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, semble être une réponse à la montée en puissance de la coalition Iran/Russie.
Dans cette partie d’échec, la décision américaine de choisir Jérusalem comme capitale d’Israël propose une ouverture intéressante.
Ce face à face entre les 4 géants pétroliers: USA, Arabie Saoudite, Russie et Iran intervient alors que la hausse probable des prix du baril va injecter encore plus de testostérone dans ce bras de fer.
A plus de 60$, les ambitions de toutes les parties se démultiplient. L’administration pétrolière Trump rêve de dominance énergétique grâce à sa production (éphémère) de schiste.
Vladimir Poutine devrait générer assez de cash pour financer sa stratégie et les entrées massives de pétrodollars alourdissent le poids de l’Iran au Moyen-Orient.
Dans ce tableau, seule l’Arabie Saoudite montre des signes de faiblesses.
Arabie Saoudite : Une délicate transition
Depuis que le Roi Salman a promu son fils de 35 ans, Mohammad Bin Salman al Saoud (MbS), à la tête du pays, les fondamentaux du plus grand exportateur de pétrole mondial tremblent.
La richesse du Royaume repose entièrement sur une matière première qui va en s’épuisant. Comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, la consommation pétrolière interne ne cesse d’augmenter et les exportations nettes du pays déclinent.
Cigales, les membres de la famille royale préfèrent exporter et stocker leurs fortunes à l’étranger. De plus, une grande partie du budget national est dilapidée dans l’achat d’armes pour des guerres menées à l’étranger, notamment au Yémen et en Irak.
Détail piquant, la famille Royale soutient un islam Sunnite alors que la population qui vit proche des champs pétroliers est Chiite.
Le pétrole: Une malédiction ?
Alors que 70% de la population n’a pas 30 ans, la pression pour élargir des libertés sociales ainsi que la création d’emplois novateurs augmentent. Au travers de la «Vision 2030», le Prince Mohammad Bin Salman (MbS) a bien saisi les enjeux. Depuis des mois, on le voit gesticuler pour trouver les 2’000 milliards $ afin d’affranchir son pays de l’or noir et d’attirer des entreprises.
Comme si le pétrole, et non pas le peak oil, était devenu une malédiction pour l’Arabie Saoudite.
Cependant, le réchauffement climatique enraie la machine. Les températures de plus en plus insoutenables ainsi que la sécheresse rendent cette région invivable. Pour combien de temps encore, le pétrole pourra-t-il activer les systèmes de climatisation et du dessalage de l’eau?
Un score en sa défaveur
Les décisions du jeune Prince ont une fâcheuse tendance à se transformer en auto goal plutôt qu’en but.
Comme Ministre de la Défense, il avait impliqué son pays dans la guerre avec le Yémen. L’intervention de l’aviation saoudienne n’a pas fait dans la dentelle. Plusieurs milliers de civils ont été abattus, soulevant la perspective de «Crimes de Guerre». En novembre et voulant durcir le ton, l’Arabie Saoudite a décidé de bloquer les ports afin de contraindre à la famine les 7 millions de yéménites.
Les Houthis ont menacé de s’attaquer aux tankers pétroliers. Riyad a dû immédiatement revenir sur sa décision. Depuis, un missile Yéménite a fendu le ciel en direction de l’Aéroport de Riyad à défaut de viser une raffinerie pétrolière.
Dès les prémices de la guerre en Syrie, l’Arabie Saoudite a soutenu les différentes milices Sunnites. A l’arrivée de MbS en 2015, le jeune Prince a décidé d’augmenter son soutient contre le président Assad. C’était sans compter sur l’implication et le succès de l’armée Russe avec l’aide de l’Iran et le Hezbollah.
La manœuvre la plus incompréhensible du Prince est intervenue après la visite de Donald Trump en début d’année. Avec le Général al Sissi d’Egypte et les Emirats Arabes Unis, Riyad annonça le blocus du Qatar pour des raisons futiles. A ce jour, aucune partie ne sait comment sortir de ce bourbier.
Dernier événement en date, la mise à l’écart du premier ministre libanais, Saad Hariri forcé à démissionner devant les caméras de la TV saoudienne Al Arabiya. Une fois sorti d’Arabie Saoudite et libéré par le Président Macron, Saad Harirri s’est empressé de revenir à la tête de son pays.
Finalement, Mohammad Bin Salman a ordonné une purge interne, qui a mis derrière les barreaux des centaines de princes, de membres du gouvernement, de dignitaires, sous prétexte de corruption. Plus de 800 milliards $ de fortunes privées ont été confisquées. Les familles touchées auront-elles la capacité de réagir et de renverser le Prince ? Cette question n’a pas encore de réponse.
Le premier ministre libanais, Saad Hariri lit sa démission devant les caméras d’Al Arabiya
Il est inquiétant de voir ces quatre puissances pétrolières jouer au chat et à la souris d’autant que les scores des dirigeants tant à Washington qu’à Riyad n’incitent pas à l’euphorie. La chute de l’un de ces géant ne peut pas être envisagée tant nous dépendons de leur pétrole pour alimenter nos Economies.
Ce combat devrait nous inciter à débuter notre émancipation du gaz et du pétrole bien avant qu’une pénurie ne vienne trancher la décision. Peut-être que les étincelles allumées au Moyen-Orient pourraient stimuler notre flamme.
Ne serait-il pas paradoxal que Jérusalem nous permettre de remettre l’église au milieu du village ?
Le 1er de chaque mois, retrouvez un tour du monde des Energies.
– Qatar: 1,5 jour de production pour le PSG et Neymar
– Texas: L’ouragan Harvey disrupte le pétrole
– USA: Déjà les premiers signes du déclin du pétrole de schiste
– Chine: Feu vert pour réaliser un nouveau réacteur nucléaire
– Venezuela: Bras de fer Russo-Américain pour le contrôle de Citgo
– Angleterre: Après l’essence, Shell va vendre de l’électricité!
Même l’ouragan Harvey n’aura pas réussi à faire remonter le baril de pétrole. Au contraire, il baisse: 50.86$ à Londres (51.49 juillet) et 45.96$ à New York (49.04 juillet).
L’uranium est toujours en vacances 20.50$ (20.50$ juillet).
Monde
En juillet, la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine a enregistré le deuxième mois le plus chaud sur la planète terre.
Nucléaire
Il semble que les constructeurs de centrales nucléaires sont engagés dans une féroce compétition afin de réaliser le plus grand fiasco financier. Areva garde une longueur d’avance avec les dépassements des budgets des EPR à Flamanville en France et à Olkiluoto en Finlande. Les deux centrales en Angleterre devraient également faire un carton. Cependant Toshiba remonte la pente.
Ainsi, Santee Cooper and South Carolina Electric & Gas Company a ordonné à Toshiba, Wetinghouse, l’arrêt de la construction des deux centrales nucléaires AP1000 à VC Summer plant, à Jenkinsville, Caroline du Sud, USA. Motif: une spirale haussière des coûts incontrôlables. Initialement devisé à 5,1 milliards $, le score actuel est de 11,4 milliards $ et la date de livraison passe de 2019 à 2024. Avec l’arrêt immédiat, Santee Cooper aura dépensé 4,7 milliards mais économisera 7 milliards $.
OPEP
La production du cartel dépasse de 470’000 barils/jour (b/J) les quotas imposés. Quand les coûts de production sont inférieurs à 50$, les pays producteurs sont satisfaits de vendre leur pétrole et de générer du cash.
Dessin Chappatte, Le Temps
USA
Trump a signifié à l’ONU son retrait officiel de l’accord de Paris sur le climat.
Dame Nature est très joueuse. L’ouragan Harvey a balayé le Texas et notamment les champs du très polluant pétrole de schiste d’Eagle Ford. De plus, Harvey a réussi à mettre hors service la plus grande raffinerie pétrolière américaine à Port Arthur ainsi que 12 autres unités et de nombreux forages. Du côté humain, c’est une tragédie.
Le dernier jour du mois, 20% de la capacité de raffinage pétrolier est hors service et Washington a commencé à puiser dans les réserves stratégiques pour combler le manque. De plus, 40 tankers pétroliers ont été redirigés d’Europe vers les USA.
Bonne nouvelle pour les assureurs américains. Une grande partie des propriétaires des maisons ravagées par les inondations de l’ouragan Harvey possèdent une assurance de base qui ne couvre pas les inondations.
La demande d’essence a atteint un nouveau record aux USA à 9,85 millions b/j. Le club automobile AAA constate que le prix moyens des carburants est de 2,34$ le gallon, soit 0.61 ct le litre.
La production pétrolière US atteint 9,5 millions b/j en août, un plus haut depuis 2 ans. Paradoxalement, le prix du baril est toujours en-dessous de 50$. A ce tarif la grande majorité des exploitants perdent de l’argent.
Avec le départ de Steve Bannon de l’admiration Trump, le charbon a perdu son plus grand supporter. M. Bannon voulait accorder à l’industrie du charbon des subsides à hauteur de 15$ la tonne et taxer fortement l’importation de panneaux solaires chinois.
Les USA ont effectué une première livraison de gaz liquide de schiste à un pays de l’Est: la Lituanie.
Selon l’EIA, la production des forages offshores du Golfe du Mexique devrait atteindre son peak oil en 2017 avec 1,91 million b/j. Le nombre de forages actifs ainsi que la mise en service de nouveaux puits n’ont pas cessé de diminuer depuis 2014.
L’élémentaire John Watson, CEO de Chevron, va être remplacé par Michael Wirth. Chevron a essuyé une perte de 497 millions $ en 2016.
Tiens, les banquiers américains sont en train de vendre les actions de leurs propres banques. Quand votre banquier vend les actions de sa propre banque, c’est un peu comme la mer qui se retire avant un tsunami.
La 7ème flotte américaine basée en Asie ne tient pas la grande forme. Depuis le début de l’année, 4 bateaux militaires américains sont entrés en collision avec d’autres bateaux. Ce mois, c’est l’USS John S. McCain qui a réussi à heurter le pétrolier Alnic MC qui était à l’arrêt et ancré à l’est des côtes de Singapour.
L’administration Trump, via Benjamin Friedman, a démantelé le comité scientifique de la National Oceanic and Atmospheric Administration concernant le réchauffement climatique.
Le Gouverneur de la Californie, Jerry Brown, a donné son accord pour poursuivre la réduction de 40% les émissions de CO2 d’ici à 2030 (par rapport à 2016). Le gouverneur a demandé de repenser complètement l’Economie de l’Etat.
L’administration américaine a le chic pour tout faire de travers, jusqu’au choix des chaussures de la First Lady
Venezuela
La question reste ouverte pour savoir qui de Trump ou de Nicolas Maduro va être déchu en premier. Malgré les efforts continus du premier, le président Vénézuélien garde un petit avantage.
Les ventes de la major pétrolière nationale, PDVSA, ont chuté de 34% en 2016 à 48 milliards $. Le bénéfice s’est effondré de 90% à 828 millions $ contre 7,3 milliards $ en 2015.
Le Venezuela est le troisième fournisseur de pétrole à Washington et la chute du régime pourrait mettre à mal les livraisons aux raffineries américaines.
Statoil, Chevron et Total ont demandé à leurs travailleurs étrangers de quitter le pays.
Le Russe Rosneft a déjà payé à l’avance 6 milliards $ pour du pétrole et ne va pas faire de nouvelles avances tant que ce pétrole n’a pas été entièrement livré. Ainsi, afin de payer les dettes de Rosneft, Caracas a réduit ses livraisons à Citgo, qui paie en cash. Comme PDVSA possède 49,9% de l’entreprise américaine Citgo, si le producteur national PDVSA devait faire défaut, la Russie pourrait devenir l’heureuse propriétaire de plusieurs raffineries et stations d’essence aux USA.
Pour riposter à cette menace, Washington a imposé des sanctions bloquant la possibilité d’acheter de la dette vénézuélienne et bloquant la possibilité au Venezuela ou à PDVSA de rembourser ses dettes.
Le pays pourrait s’écrouler avant la fin de l’année.
Saturday Night Life SNL – Parodie Donald Trump
Arabie Saoudite
Ryad a produit 10 millions b/j en juin et n’a exporté 6,8. Comme d’habitude le royaume brûle d’importantes quantités de pétrole pour la climatisation d’un pays devenu invivable. La consommation intérieure a atteint 2,6 millions b/j durant les mois d’été.
Durant le 2ème trimestre, l’Arabie Saoudite a généré 269 milliards $ de revenus grâce au pétrole (+28% par rapport à 2016).
Ryad se focalise toujours sur la diversification de son économie afin d’anticiper la baisse des revenus du pétrole. Un premier contrat de 5,2 milliards $ pour la construction d’un entrepôt à Ras Al Khair a été conclu. Deux villes, l’une de la taille de la Belgique et l’autre de Moscou, sont en projet.
Avec le réchauffement climatique et la moyenne journalière à plus de 50 degrés ainsi que le manque d’eau, la liste des volontaires pour habiter ces villes ne sera pas facile à remplir.
Cet été, il a fait jusqu’à 53 degrés Al-Ahsa et Al-Kharj (à l’ombre).
L’IPO de Saudi Aramco est toujours au programme et Goldman Sachs tente d’avoir accès au gâteau. Pour des considérations politiques, le Prince Mohammed bin Salman aimerait que la mise en bourse se fasse à New York au lieu de Londres.
L’Arabie Saoudite tente de se rapprocher de l’Irak dans le but d’éloigner l’Iran de Bagdad.
Chine
Pékin a approuvé un plan pour que ses deux constructeurs nationaux de centrales nucléaires s’allient et réalisent un nouveau type de centrale nucléaire avec l’objectif de les commercialiser à l’étranger. A l’interne, la Chine développe un ambitieux programme nucléaire avec 200 GW d’ici à 2030. Dans la foulée, les chinois tentent de vendre leurs centrales nucléaires bon marché, mais bien peu de candidats ont le courage (ou la folie) de faire le pas.
Areva et Toshiba, qui ont donné leur savoir-faire aux chinois, se mordent les doigts.
En Chine, la demande d’énergie pourrait atteindre son pic d’ici à 2040 à 4,06 milliards de tonnes d’équivalent pétrole.
La Chine aurait découvert de vastes champs de méthane congelé à proximité de champs de pétrole et de gaz. Les ingénieurs ont réussi à pomper ce méthane mélangé à de la boue. Le Japon a également annoncé la même percée. Le méthane est un gaz à effet de serre bien plus virulent que le CO2.
L’IEA pense que la Chine sera responsable de +40% de la consommation de gaz dans le monde d’ici à 5 ans.
Renault (25%) Nissan (25%) et le constructeur chinois Dongfeng Motor (50%) ont annoncé la création de la coentreprise eGT (dont les brevets appartiendront aux chinois) afin de développer et de vendre en Chine des véhicules électriques bon marché coût (3-5’000 euros).
Habituée à ne pas faire dans la dentelle, la Chine a débuté la construction du deuxième plus grand barrage hydraulique au monde, sur le fleuve Yangtze, dans la province du Sichuan. De son côté la ville de Pékin va augmenter sa flotte de bus électriques et va passer de 1’000 à 10’000 unités.
Les producteurs de charbon se frottent les mains avec de solides ventes. Les grandes inondations ont paralysé les installations hydroélectriques et le charbon a été appelé à la rescousse notamment avec l’importation de charbon américain.
La dette chinoise pourrait être supérieure de 6’800 milliards $ par rapport aux chiffres du gouvernement. Le montant des dettes pourries pourraient atteindre les 7’600 milliards $ d’ici à la fin de l’année, soit 5 fois plus que les estimations des banques (avec un ratio de 34% de dettes pourries.)
La Chine a raffiné 10,7 millions b/j en août, au plus bas depuis 7 mois. Il se pourrait que la réserve stratégique soit remplie. Si cette tendance continue, c’est un mauvais signe pour les producteurs pétroliers qui aimeraient voir les cours du baril remonter.
Le bateau de forage Deep-Sea Metro I, opéré par l’Espagnol Repsol pour le compte du Vietnam, a dû arrêter ses travaux dans le bloc offshore 136/3. Pékin conteste ce forage dans la mer de Chine.
La Chine perd 17% de sa production d’énergies renouvelables à cause de manque de capacité de stockage.
Chappatte
Europe
Suisse
Transocean, qui s’est judicieusement logée dans le Canton de Zoug à des fins d’optimalisations fiscales, a acheté son concurrent norvégien Songa Offshore SE pour 1,1 milliard $. La firme active dans le forage pétrolier répond à Ensco Plc qui a avalé Atwood Oceanics Incs pour 839 millions $. Un vent de consolidation plane sur le secteur des services pétroliers.
Addax Petroleum, active dans le trading, a décidé de quitter Genève.
Russie
Avec une baisse de production de 307’000 b/j par rapport à octobre 2016, la Russie est en phase avec la diminution de production demandée par l’OPEP (même si la Russie ne fait pas partie de l’OPEP).
L’équipe de Trump a imposé de nouvelles sanctions à la la Russie. Cette fois, les américains sanctionnent les entreprises européennes qui travaillent avec Moscou notamment dans le domaine de l’énergie et pour la construction du gazoduc Nord Stream 2. Historiquement dès 2014, les sanctions de Washington voulaient empêcher la Russie de développer le pétrole non conventionnel (schiste) dans le but de protéger les entreprises américaines contre une concurrence Russe.
En pratique, le norvégien Statoil travaille avec le russe Rosneft et BP pourrait débuter un autre projet ce qui a le don d’agacer Exxon ou Chevron.
Sous embargo technologique, les russes pourraient avoir découvert un système thermochimique de fracturation plus efficace que la fracturation américaine. Le processus pourrait augmenter la production de 1,7 à 6 fois.
Allemagne
Les constructeurs automobiles ont trouvé un filon pour écouler leurs voitures diesel truquées devenues invendables en Occident. C’est en Inde que les Allemands font le forcing pour écouler leurs stocks.
La capacité de production d’énergie solaire et éolienne se monte à 95 GW (+3,8 GW depuis janvier).
L’inflation est grimpée à 1,7% en juillet. Un record depuis 2008.
France
Total, la compagnie pétrolière française, annonce l’acquisition pour 7,45 milliards $ du Danois Maersk Oil & Gas, filiale du numéro un mondial du transport maritime Maersk. Le prix d’achat se situe entre 50 dollars et 55 $ le baril.
Elle permettra au groupe tricolore d’accroître ses réserves prouvées et probables de 1 milliard de barils, s’ajoutant aux 11,5 milliards actuels. Entre 2014 et 2020, la production de Total pourrait passer de 2,1 millions à 3 millions de barils par jour si les prix du baril remontent.
Record de chaleur en France durant le mois d’août. Le thermomètre est monté jusqu’à 42,8 degrés.
Le Qatar a offert Neymar et Kylian Mbappé au PSG pour 400 millions €. Somme colossale? Non, 1,5 jours de production pétrolière. A mettre dans la catégorie: “peu mieux faire”.
Angleterre
Royal Dutch Shell va vendre de l’électricité à ses clients industriels et montre sa capacité de passer de l’essence à l’électron. Cette stratégie représente une menace pour les producteurs électriques. Pour les autres pétroliers, cette position bouscule leurs business modèles basés sur le tout à l’essence.
L’américain Cuadrilla Resources va commencer l’extraction de gaz de schiste dans le Lancashire devant une opposition populaire de plus en plus forte. Si tout se passe comme prévu, d’ici à quelques mois, Cuadrilla Resources devrait annoncer un bouillon financier et sa retraite d’Angleterre.
Norvège
L’industrie pétrolière salive à l’idée d’extraire du pétrole le long des splendides côtes des Lofoten. L’élection à venir et la nouvelle sensibilité des norvégiens face au pétrole pourraient bloquer ce rêve.
Puisque l’on parle des Lofoten, il est possible de manger de la baleine dans un grand nombre de restaurants du coin. La Norvège dépasse le Japon dans la capture et la mise en conserve des baleines.
Arctique
Le bateau de gaz liquide Christophe de Margie, affrété par Total, a été le premier tanker à passer à travers l’Arctique sans aucune aide, pour livrer sa cargaison dans le port de Boryeong, Corée du Sud.
Le réchauffement climatique et la fonte des glaces ne font pas que des malheureux.
Le réchauffement climatique est un canular
Les Amériques
Brésil
Il y a quelques années seulement, Petrobras était la compagnie pétrolière la plus endettée du monde. Grâce à la nouvelle équipe et la découverte de puits offshores prolifiques, la situation est en train d’évoluer.
De son côté le président Michel Temer se débat toujours dans des histoires de corruption.
USA : Pétrole et gaz de Schiste
Dans le Bassin Permien, les investisseurs s’inquiètent de l’augmentation du ratio d’extraction pétrole/gaz. Les quantités de gaz ne cessent d’augmenter au détriment du pétrole. Historiquement, c’est un signe que les gisements se vident. Pioneer Natural Resources, l’un des plus grand producteur de schiste pourrait voir sa valorisation boursière baisser de 3 milliards à 19 milliards $.
L’optimisme du schiste américain s’étale presque partout. Les articles publiés par les agences de communication plébiscitent le schiste et annoncent des niveaux record de production dans les mois à venir. Objectifs: séduire les investisseurs et Wall Street.
Les meilleurs forages dans les champs du Permien, Eagle Ford, Bakken Haynesville, Marcellus, Niobrara et Utica ont produit 350’000 barils de moins par jour entre juillet et août. Comme le niveau de déplétion est très rapide, les producteurs ont dû mettre en service de nouveaux puits à hauteur de 350’000 b/j pour maintenir le niveau de production.
Le Permien possède la moitié des forages sur sol américain et certains experts pensent que la production de pétrole de schiste va entrer dans un déclin dans les 3 années à venir, qu’importe le prix du baril.
Le nombre de forages de schiste a diminué à 763 unités.
Les compagnies de pétrole de schiste tentent de diminuer la quantité de sable utilisé pour la fracturation. La forte demande pousse les prix du sable à la hausse. Le Texas produit 60 millions de tonnes à cet effet. Un forage consomme entre 12’000 et 25’000 tonnes de sable alors qu’il n’en fallait que 750 tonnes il n’y a encore que quelques années.
4 accidents pour la USS Navy.
Asie
Inde
La croissance des ventes de voitures a atteint 9,24% cette année et la majorité des voitures utilisent du diesel. L’Inde pourrait être une roue de secours pour l’industrie allemande qui cherche à se débarrasser de ses moteurs truqués et devenus invendables en occident.
Le géant Tata a installé, dans tout le pays, le système LoRa de la société Suisse Orbiwise. Ce système permet de connecter les objets (internet des objets) dans le cadre du smart city afin notamment d’améliorer l’efficience énergétique et l’intégration des énergies renouvelables .
Corée du Sud
Le CEO, Dirk Ahlborn, d’Hyperloop Transportation Technologies pense qu’il sera possible de mettre son train sur les rails d’ici 3 à 4 ans. La technologie magnétique propulsera le train à presque 1’200 km/h entre Séoul et Busan sur un trajet de 300 km.
IciNousYallonsDeNouveauStan (nouveau plan de Trump avec l’arrivée de nouveaux soldats en Afghanistan
Moyen Orient
Iran
Le Président Trump a émis le souhait d’annuler le traité nucléaire signé avec l’Iran bien que Téhéran remplisse les conditions. Du coup, le Président Rouhani a menacé de reprendre le programme nucléaire. Avec le chaos qui règne à Washington, il est difficile de savoir ce qui va se passer.
Moscou et Téhéran ont conclu un accord de troc de 500’000 b/j de pétrole iranien contre des équipements et des produits russes. Ce processus permettra aux deux pays de contourner les sanctions bancaires américaines.
Le frère du président Rouhani a été arrêté par les gardes de la Révolution et mis en prison probablement en signe d’avertissement. Malgré le support des électeurs, les conservateurs font pression sur le Président afin que les changements ne s’effectuent pas trop rapidement.
Irak
La production de juillet a légèrement baissé à 3,81 millions b/j dont 3,2 pour l’exportation. Une part grandissante de ce pétrole part pour les USA.
De nombreux voyages de dirigeants irakiens en Arabie Saoudite ont été dénombrés ces derniers mois. L’Arabie Saoudite tente de séparer Bagdad et Téhéran.
Afrique
Libye
Le plus grand gisement du pays, 280’000 b/j, a été bloqué par des milices armées. A travers le pays, plus de 360’000 b/j n’ont pu être extraits sur un total de 1 million b/j.
Le Commandant Khalifa Haftar de la Libyan National Army (LNA), qui a mis la main sur les ports pétroliers et permis au pays d’atteindre un niveau de production pétrolier élevé, s’est rendu à Moscou pour la deuxième fois en une année.
De son côté les américains supportent la partie opposée: le «Government of National Accord» (GNA). Ce jeu montre les alliances qui se dessinent afin de contrôler le pétrole libyen.
Nigeria
A 74 ans, le Président Muhammadu Buhari est retourné au pays après un séjour de 3 mois à Londres pour se faire soigner.
Dans le Delta du Niger, 800 habitants ont bloqué des installations pétrolières et réclamé du travail et le développement d’infrastructures.
Le Ministre du Pétrole, Ibe Kachikwu, estime que les coûts de production, corruption comprise, atteint 32$ le baril et que des efforts doivent être faits pour atteindre 15$ le baril. Pour l’instant, le ministre juge qu’il serait préférable que son pays cesse sa production pétrolière au lieu de produire à des coûts élevés et un prix du baril trop bas.
Shell avoue que ses opérations au Nigeria sont menacées par l’insécurité et les raffineries pirates dans le Delta du Niger.
Phrases du mois
«Nous ne pouvons pas demander à nos clients de payer pour un projet qui est devenu économiquement impossible”. Lonnie Carter, CEO Santee Cooper pour l’arrêt de la construction deux 2 centrales nucléaires, USA
“Quand les taux d’intérêts descendent, cela permet au pétrole de monter et ainsi d’augmenter la production. La chute des taux entre 1981 et 2014 a permis de retarder le peak oil… mais le peak de l’Economie n’est pas très loin. Nous n’avons pas besoin d’encourager le peak oil en remontant les taux (ndr aux USA) et en vendant les titres de la Réserve Fédérale Américaine. Nous avons besoin que les gens comprennent la connexion entre les taux d’intérêts et les prix du pétrole et combien il est important que les taux ne remontent pas.” Gail Tverberg,
« Tout le monde sait que la Chine a un problème de crédits, mais je trouve que les gens oublient souvent l’ampleur.» Charlene Chu
«Si dans un saut d’humeur, Donald Trump veut faire quelque chose contre Kim Jong Un, il y a peu de chose que peuvent l’arrêter. Le système a été construit pour assurer une réponse rapide, si nécessaire. Il y a donc très peu de contrôle sur l’exercice de l’utilisation de l’option nucléaire, ce qui est assez effrayant » James R. Clapper, Ancien Directeur du renseignement national
“Nous continuons de croire que le problème avec les nouvelles centrales nucléaires n’est pas l’utilisation du combustible nucléaire. La difficulté est économique. Une centrale est onéreuse, produit en continu alors que la production est devenue de moins en moins chère et décentralisée. A l’avenir, il y aura moins besoin de ces grandes unités de production indépendamment de leur combustible. De plus, les constructeurs de centrales doivent parier d’énormes sommes d’argent pour une production qui débutera dans 10 ans. Avec l’incertitude de la demande d’électricité et des prix, c’est un pari bien difficile à prendre.” Leonard Hyman et William Tilles Oilprice.com
Sources: avec Tom Whipple de Resilience.org, FT.com, l’humour de Thomas Veuillet Investir.ch et toutes les informations récoltées minutieusement dans différents médias à travers le monde.