Le tourisme de l’Espace : ce nouveau jouet

Photo Virgin Galactic

Jadis, les voyages en avion étaient réservés à une élite richissime et des cadres d’entreprises. Il y a quelques années, l’arrivée des compagnies à bas coûts a ouvert ce luxe à la classe moyenne et moins aisée de notre société.

Dans certains pays, comme la Suisse, les pays nordiques ou les USA, le transport aérien est devenu une commodité aussi accessible qu’une pizza.

Sous l’impulsion d’entrepreneurs milliardaires, de nouveaux vaisseaux vont permettre à la classe supérieure de retrouver un luxe exclusif. Le tourisme de l’espace est d’abord une histoire d’argent.


 

La guerre froide entre la Russie et les USA avait permis l’émergence de la conquête spatiale. Les coûts et les défis technologiques ne pouvaient être surmontés que par les Etats.

Aujourd’hui, les compagnies privées des richissimes Richard Branson, Virgin Galactic, Elon Musk, SpaceX ou le patron d’Amazon, Jeff Bezos, Blue Origin, se concurrencent pour créer ce nouveau marché réservé à des portefeuilles très garnis.

Il faudra compter plus de 250’000$ pour un voyage de 2h30 afin d’observer notre planète en état d’apesanteur.

 

250’000 lt de carburants pour 2h30 de vol

Alors que les Branson ou Musk génèrent une partie de leurs revenus dans la lutte contre le changement climatique, à l’opposé le tourisme spatial englouti des quantités gargantuesques de pétrole. Schizophrénie ou green waching ?

L’envoi d’un vaisseau dans les hautes couches nécessite entre 150’000 et 250’000 litres de carburants. Ce voyage de 2h30 minutes annonce une moyenne de 100’000 kg/CO2 par passager !  Dans le monde, aucune machinerie n’est plus prolixe pour émettre autant de polluants en un laps de temps aussi court.

Dans les années à venir, on peut se poser la question de l’utilité, de la pérennité et de la justesse de ce nouveau concept d’autant que les quantités mondiales de pétrole à disposition tendent au déclin.

La solution SolarStratos, de l’aventurier Suisse Raphaël Domjan, de joindre la stratosphère avec des moteurs électriques semble faire bien plus de sens tant sur le plan énergétique, financier et éthique.

 

Ménager son égo et ses vols

En avion, le Suisse voyage deux fois plus que la moyenne européenne avec 2’000 km par année. Selon les statistiques, ce sont les 18-24 ans qui volent le plus, suivis de près par les 25-44 ans.

Si les vols dans l’espace pourraient rendre obsolète et ridicule (si ce n’est déjà pas le cas) les photos partagées sur Facebook, Twitter ou Snapshat d’une pizza servie lors d’un weekend à Barcelone, peut-être que nous ne serions plus obligés de parcourir le monde pour nourrir notre égo.

Tiens, SpaceX vient d’annoncer une réduction de sa voilure et licencie 600 de ses 6’000 employés.

Pendant ce temps dans son hangar, Raphaël Domjan, s’approche, en silence, des étoiles.

 

Trump taxe le Solaire Chinois. Pour le Meilleur ?

L’annonce de Donald Trump, d’instaurer des droits de douane antidumping sur les machines à laver le linge ainsi que sur les panneaux solaires chinois, suscite de nombreuses réactions.

Instinctivement, les questions du changement climatique, du trio pétrole/gaz/charbon et de la Chine viennent à l’esprit. Et si cette décision pouvait redonner vie au solaire américain?
Grand communicateur, Trump appuierait-il là où ça fait mal?


Désinhibé des problèmes climatiques le président Américain, s’attaque à une commodité qui bénéficie d’un fort capital sympathie: le solaire. Il est évident que si la mesure n’avait touché que les lave-linge, le nombre de retweets aurait frisé le ridicule. Ici, l’impact est maximal!

Ainsi, Washington va imposer, sur les panneaux chinois, une taxe de 30% pendant 3 ans et ensuite la diminuer à 15%.

En réalité avec un peu de retard, Donald Trump ne fait que copier l’Europe. Ainsi en 2013, l’Union Européenne avait imposé une taxe antidumping de 47,7% sur les composants solaires chinois afin de protéger son industrie. Sous une pression intense de Pékin, les européens vont l’abolir cette année.

De son côté, en 2012 déjà, le président Obama avait, lui aussi, imposé des tarifs douaniers sur les mêmes panneaux.

 

La Chine a stratégiquement créé un marché intérieur et soutenu ses entreprises

Du côté commercial, Pékin se gausse des règles du jeu. En toute transparence, elle joue carte sur table avec sa stratégie «Made in China 2025». Qu’importe l’OMC, il faut acquérir des technologies, des brevets et des entreprises stratégiques, tuer la concurrence et soutenir financièrement son industrie.

Le secteur des énergies renouvelables en est la parfaite illustration. Pékin a porté à bout de bras ses industries solaires et éoliennes pour détrôner les européens et devenir le leader mondial incontesté.

Meyer Burger, qui fabrique des scies à wafer de silicium pour les panneaux solaires, donne une parfaite illustration de ce mécanisme. Sous pression financière, l’entreprise Suisse a dû délocaliser sa production et céder son savoir-faire à Pékin. Fins stratèges, les chinois ont demandé à Meyer Burger de garder la recherche et le développement en Suisse afin de bénéficier des aides financières de la Confédération. In fine, l’argent du contribuable helvète génèrera de nombreux emplois en Chine et de moins en moins en Suisse.

La Chine n’a pas seulement porté à bras le corps ses entreprises. Elle a également instauré un robuste marché intérieur. Les ambitieux objectifs solaires fixés pour 2020 ont été atteints en 2017 déjà. S’appuyant sur ce marché interne, la surproduction a pu être commercialisée dans le monde entier.

 

Importations américaines des panneaux solaires. Source Bloomberg
Pour éviter les taxes, les entreprises chinoises ont délocalisé en Thaïlande ou au Vietnam

 

Trump sauvera-t-il involontairement l’industrie solaire américaine?

Aux USA, 80% des panneaux solaires sont importés via des entreprises chinoises. Dans ce marché de 28 milliards $, qui compte 260’000 employés dont 38’000 dans l’industrialisation de panneaux solaires, l’impact de ces taxes pourra être mesuré et commenté dans plusieurs mois seulement.

Pour le citoyens, cette mesure devrait renchérir de seulement 3% une nouvelle installation. Pour une unité plus grande, le hausse pourrait atteindre 10%.

Sous l’impulsion d’Elon Musk, activateur de Tesla Motor et de SolarCity, les américains vont devoir faire preuve de génie pour remonter la pente. Ce qui peut faire penser à un geste de Trump pour tuer l’énergie solaire et favoriser le charbon, peut se transformer en une opportunité de stimuler le marché interne avec ses entreprises locales face à la compétition chinoise.

L’exercice a été tenté en Europe. Trop tardive et timorée, elle se termine sur le constat que l’industrie des panneaux solaires a été abandonnée et balayée.

Sur ses cendres, les Européens ont construit la version 2.0 du solaire avec des systèmes «smart» à haute valeur ajoutée. Ainsi il devient possible de partager localement l’énergie renouvelable et d’améliorer l’efficience de chaque kWh produit dans un concept de smart city.

Cette avance Européenne et Suisse doit être protégée et soutenue sans naïveté. Cette fois, la menace pourrait venir de Chine et des USA.
La décision de Trump pourra peut-être nous donner le d’énergie.

 

 

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