Badaboum ! Ce matin au réveil, j’ai regardé les cours du pétrole, me suis frotté les yeux, ai rafraichi mon navigateur, refrotté mes yeux. Non, c’est bien ça.
En un weekend, les prix du pétrole viennent de perdre 30%. Alors que le baril flirtait avec les 70$ en janvier, et surfait à 45$ vendredi, il vient de se prendre les pieds dans le tapis. On le retrouve au niveau de la poussière à 27,71 à New York et 32,01 à Londres.
Le passager clandestin
Mais que s’est-il passé ? Vendredi, lors de la réunion de l’OPEP, l’Arabie Saoudite avait convié la Russie, non membre, afin de procéder à une nouvelle réduction de la production. Le «ce que vous savez » a diminué la consommation chinoise de pétrole de plus de 3 millions de barils par jour, et les autres pays se trouvent dans la même tendance.
Depuis 3 ans, Ryad et Moscou vivent une histoire d’amour et s’accordent systématiquement pour réduire leurs extractions.
Et bien vendredi, la Russie a demandé le divorce. Motif : dès qu’une baisse est concédée par l’OPEP+, elle est compensée par le pétrole de schiste américain. La patience des russes a fini par craquer face à ce «passager clandestin». Le timing est d’autant plus stratégique, que l’industrie pétrolière de schiste américaine est sur le point de s’écrouler sous le poids de ses dettes.
L’occasion de se débarrasser du schiste US est une opportunité à saisir. Pour les investisseurs inconditionnels de ce schiste, comme la Banque Nationale Suisse, c’est une véritable catastrophe.
Vexée l’Arabie Saoudite surréagit
Bref, BNS ou pas, il n’en fallait pas plus au prince d’Arabie Saoudite, Mohammed bin Salman pour piquer la mouche et déclarer : si la Russie n’accepte pas, nous allons ouvrir les vannes de notre pétrole et nous lancer dans une guerre des prix. Il a même cru bon d’ajouter qu’il allait vendre son pétrole avec un rabais de 8$ le baril. Aussitôt dit, aussitôt fait et les cours se sont effondrés.
Jusqu’où, telle est la question? La situation est à surveiller comme le lait sur le feu.
Prix à la pompe
Pour les automobilistes, le prix de l’essence en Suisse devrait atteindre les 1,35 francs le litre et en France 1$. Le sablier a été tourné. Commençons à compter combien de jours votre station d’essence ajustera ses tarifs. Pour une baissen, il faut compter 7-10 jours alors que pour une hausse 1 jour suffit.
Pour de plus amples informations et pour suivre l’évolution du pétrole, revenez sur ces pages, d’ici à la fin de la semaine, afin de découvrir les coulisses de ce bras de fer.
Schiste US en indélicatesse, charbon US à la peine, de mauvaise augure probable pour une réélection républicaine US.
« La BNS friande de schiste ». Que voulez-vous dire par là ? La BNS investit de façon passive. Elle détient des sociétés actives dans ce domaine, au même titre qu’elle est investie dans toutes les activités économique, au prorata de leur poids boursier (c’est la définition même de la gestion passive).
La Banque Nationale Suisse est pointée du doigt depuis des années pour ses investissements qui vont à l’encontre de l’environnement et à l’encontre de sa propre charte. Il s’agit donc bien d’une décision voulue, plébiscitée et soutenue par son directeur et la président du conseil d’administration.
Si la BNS n’est pas friande de schiste, elle n’a qu’à les supprimer de sa liste d’investissements au même titre qu’elle n’investit pas dans les banques.
Me suis amusé à calculer les pertes de la BNS. C’est indécent. Laissez-moi terminer cette étude et vous pourrez avoir tous les chiffres.