La BNS en phase avec le “tout Pétrole, Gaz et Charbon” de Donald Trump

Le président Trump a fait de l’utilisation des énergies fossiles le cœur de sa doctrine. L’objectif est ambitieux: exercer la «Dominance Energétique» américaine sur le reste du monde en produisant un maximum de gaz, de pétrole et de charbon pour stimuler son Economie.

Pour mettre son projet à exécution, le Président a besoin d’énormes ressources financières. Pour se faire, il s’est attaché les services de nombreux pétroliers et de banquiers de Goldman Sachs. Il peut également compter sur des alliés de poids qui adhèrent pleinement à cette stratégie comme… la Banque Nationale Suisse!

Les investisseurs? C’est justement ce qui fait cruellement défaut au projet Trump. En 2016, les compagnies pétrolières américaines avaient réussi à vendre pour 34,2 milliards $ d’actions. Durant les 9 premiers mois de cette année, le montant grimpe à peine 5,7 milliards $ selon l’agence américaine Dealogic.

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La BNS passe de 2,2 à presque 5 milliards $ d’investissements dans le fossile nord américain!

Dans ses coffres, la Banque Nationale Suisse détient un montant record qui frise les 5 milliards de dollars d’actions dans des entreprises pétrolières, de charbon, d’uranium, de sables bitumineux, de gaz et de pétrole de schiste, basées en Amérique du Nord!

Depuis l’arrivée de Donald Trump en janvier 2017, la Direction de la Banque a encore injecté plus de 400 millions $ pour acheter 10 milliards d’actions dans les entreprises recommandées par le Président Américain.

Les investissements d’énergies sales de la BNS avaient été dévoilés par votre serviteur en juin 2015. Le sujet avait également été soumis aux Assemblées Générales 2016 et 2017 de la Banque, sans qu’aucun Canton Suisse (tous actionnaires de la BNS) ne trouve matière à redire.

Si en décembre 2015, la BNS cumulait 2,270 milliards $ pour 50 milliards d’actions dans ces domaines d’activités, elle arrive, à fin juin 2017, à 90,17 milliards d’actions (+180%) pour un montant de 4,915 milliards $ (+216%).

Suite à la chute des prix du baril de pétrole, les pertes liées aux investissements de la BNS dépassent 1,5 milliards $. La Banque n’a jamais confirmé ou contesté les chiffres présentés.

Il est à relevé que dans sa directive d’investissements, la Banque Nationale Suisse indique ne pas vouloir “investir dans des entreprises qui produisent des armes prohibées par la communauté internationale, qui violent massivement des droits humains fondamentaux ou qui causent de manière systématique de graves dommages à l’environnement”.

Thomas Jordan, Fritz Zurbrügg et Andréa Maechler, les trois membres de la direction générale de la BNS, ont touché au total 2,75 millions de francs de salaire en 2016.

 

Investissements de la BNS dans les entreprises américaines
Pétrole, Charbon, Uranium, Gaz aux USA

Montants en US$

Laurent Horvath

Géo-économiste des énergies, Laurent Horvath, propose des analyses et des réflexions dans les énergies fossiles et renouvelables avec un objectif principal: "ne pas vous dire ce que vous devez penser, mais dire ce qui se passe. A vous de vous forger votre propre opinion." En 2008, il a fondé le site indépendant 2000Watts.org. Vous le retrouvez dans la version papier du journal Le Temps un jeudi sur trois.

8 réponses à “La BNS en phase avec le “tout Pétrole, Gaz et Charbon” de Donald Trump

  1. Et Pascal Broulis, responsable des finances du canton de Vaud et l’un des actionnaire important de la BNS, il en pense quoi?

  2. c’est sympa de donner 3 millions à des directeurs dont le job est de discréditer la Suisse et de servir les intérêts des USA!

  3. A la place d’acheter des actions d’entreprises basées sur le charbon et les hydrocarbures et à l’étranger, la BNS, propriété des Cantons, serait mieux avisée de
    Investir dans les barrages et sociétés de production d’hydroélectricité en Suisse,
    qui constituent un monopole naturel suisse et une ressource fondamentale à très long terme. Alpiq et autres sociétés en difficulté seraient sans doute vendeurs!

    1. Entièrement d’accord, même s’il ne faut pas occulter l’importance déterminante du rendement des investissements, en l’occurrence négatifs dans la conjoncture de surproduction actuelle des produits carbones.

  4. parler du nombre d’actions ” 90,17 milliards d’actions (+180%) ” n’a aucun sens et c’est très trompeur. Il faut uniquement parler en nominal (montant investi). Merci. A part ça, l’article est très intéressant.

    1. Le nombre d’actions permet de corroborer le fait que la BNS continue d’acheter intensivement des actions et que la hausse des actifs n’est pas uniquement due à une augmentation des cours.

  5. J’aime bien lire votre blog. Vous devriez publier plus d’articles.

    Sans concession et sans langue de bois. C’est cash, il informe et permet de découvrir certaines coulisses ignorées par les médias.

    Continuez!

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