La lente disparition des journaux locaux a une conséquence inattendue sur la démocratie: elle augmenterait directement la polarisation et l’intention de vote au niveau régional. Plus le débat national l’emporte sur l’actualité locale, plus le vote régional sera influencé par ces thématiques nationales. C’est en tout cas ce que vient de montrer une étude menée par des chercheurs du MIT, de Yale et de Sciences Po Paris.
L’étude intitulée Media Competition and News Diets a analysé le lien entre la croissance de la télévision nationale et l’impact (nombre d’abonné·e·s, tirage, etc.) que ça pu avoir sur près de 2’000 quotidiens de 1944 à 1964 aux Etats-Unis. En croisant ces résultats avec les résultats électoraux au niveau des circonscriptions sur la Chambre des représentants, le Sénat et les élections présidentielles sur la même période, ils ont découvert plusieurs corollaires.
Avant l’arrivée massive de la télévision, il arrivait fréquemment que les électrices et électeurs votent pour un parti (par exemple démocrate) au niveau local et un autre (républicain ou vice-versa) au niveau national, notamment parce que les thématiques régionales et l’aura des élu·e·s régionaux primait sur l’affiliation à un parti politique national. En d’autre terme, les thématiques nationales influençaient d’une façon très légère le vote régional.
Mais à mesure que la presse régionale décline face à l’augmentation massive de la télévision (en cause une baisse de contenu et une perte de revenu pour la presse régionale), les électrices et électeurs cessent petit à petit de voter pour différent partis au niveau local et national et utilisent le vote local comme un soutien, ou un désaveu, à la politique nationale. On commence donc de plus en plus à voter pour ou contre le parti majoritaire au niveau national, en reportant son vote au niveau local et régional.
Les résultats de l’étude publiée par le MIT, Yale et Science Po Paris touchent également notre époque car les auteurs estiment que ceux-ci «ont des implications pour le paysage médiatique moderne». Et effectivement, comme Le Temps le rappelait récemment: « En Suisse, les tirages des journaux payants se sont réduits de 1,15 million d’unités en vingt ans, selon une étude. Les annonces ont chuté de 60%. »
La presse romande, surtout régionale, subit une fonte sans précédents des rentrées publicitaires. Cette baisse généralisée, tant de la production que de la consommation d’informations locales, pourrait avoir des conséquences politiques et sociales majeures sur le long terme. Le maintien ou la venue de nouveaux médias, à l’image de Riviera Chablais, est donc à saluer. Et à soutenir, …en s’abonnant ? A suivre.
Lien de l’étude complète : ici.
C’est bizarre. On reçoit tous les jours des prospectus publicitaires de Migros, Coop, Aligros et Cie, sans parler de Betty Bossi et autres… Alors comment se fait-il que les journaux régionaux n’ont plus d’annonceurs?
À part ça, vous pourriez nous épargner l’hypocrisie de vous soumettre à l’écriture “inclusive”. D’ailleurs votre “virtue signaling” sonne faux, car vous écrivez: “l’aura des élu.e.s régionaux”. Là, vous révélez que vous n’êtes qu’un affreux patriarcal indécrottable, car si vous mettez sur un pied d’égalité les élus mâles et femelles, çe qui est politiquement correct, en revanche s’agissant des adjectifs qui les qualifient vous faites primer le masculin en écrivant “régionaux”, comme dans la grammaire normale et non tordue par l’idéologie woke. Chassez le naturel, il revient au galop!
Cessez donc complètement ces simagrées. C’est ridicule. Vous valez mieux que ça.
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