Novices ou expérimenté·e·s en politique malgré leur jeune âge, découvrez dans une série de portraits comment de jeunes candidat·e·s à un exécutif d’une ville vaudoise appréhendent la campagne face aux restrictions sanitaires. Entre les débats publics qui tombent à l’eau, les mains qui ne se serrent plus, comment se réinventer et faire de la politique autrement ? Nous leur avons notamment demandé quels moyens ils comptaient utiliser pour convaincre les citoyennes et les citoyens. Tour d’horizon avec Pascal Molliat, 30 ans, candidat Vevey Libre à la Municipalité (exécutif) de Vevey.
Julien Rilliet: En deux phrases, qui êtes-vous ?
Pascal Molliat: Je m’appelle Pascal Molliat, 30 ans, et suis engagé au Conseil Communal depuis 12 ans avec Vevey Libre, dont 10 à la commission de l’énergie et 3 à la commission de gestion. Je suis également président du groupe Vevey Libre depuis 3 ans.
Ingénieur de formation, j’ai travaillé plusieurs années dans la gestion et la distribution de l’énergie avant de prendre le statut d’indépendant et de m’orienter vers la gestion de travaux.
Il y a une année, personne ne savait faire de campagne en période de confinement. Comment avez-vous appréhendé ces derniers mois en sachant que convaincre un électorat en respectant les mesures sanitaires serait compliqué ?
Les difficultés pratiques sont apparues avant même de commencer la campagne. En effet, la phase de recrutement a été compliquée pour tous les partis. Il s’avère difficile de débattre d’idées et motiver des gens à se lancer pour leur commune lorsque les lieux de rencontre sont fermés et que l’on ne peut pas se rencontrer. La politique et la définition du vivre ensemble restent une histoire d’êtres humains et non d’ordinateurs. Heureusement, quelques aménagements ont été pratiqués dans la loi pour que le cycle politique – moyennant mise en place de mesures drastiques – puisse se poursuivre.
De nombreux partis estiment que la campagne demande plus d’énergie que d’habitude, vous partagez ce constat ?
Pour ce qui est de Vevey en particulier, il y a plus de listes et plus de candidats que lors d’autres élections. Lorsqu’il y a plus de gens en lice, la compétition est plus forte donc oui, peut-être que la somme des attentes est plus élevée et donc demande plus d’investissement de chaque groupe politique pour sortir du lot. Cela démontre toutefois un intérêt certain et réjouissant des citoyennes et citoyens pour leur ville et permettra aux gens d’être correctement informés malgré le contexte difficile.
Au temps du Covid, j’imagine qu’un accent particulier a été mis sur le digital. Quelle a été votre réflexion là-dessus ?
A Vevey Libre, nous avons la chance d’avoir une présence en ligne de longue date, que ce soit au niveau du site internet ou des réseaux sociaux. Il est évident que pour cette campagne, ces supports prennent de l’importance sans toutefois atteindre toute la population, parfois peu à l’aise avec ces outils. Le trou laissé par la disparition du Régional dans l’horizon médiatique accentue encore le manque de supports de communications régionaux ce qui complique clairement la tâche de la personne qui souhaite se renseigner sur les candidat-e-s ou leurs programmes.
A l’usage, le digital ne remplacera jamais les rencontres physiques au marché ou autour d’un apéritif, qui font tout le charme des discussions politiques et qui permettent un contact réel entre candidat-e-s et électrices-eurs.
Le prochain épisode paraîtra prochainement.