Le mois de septembre est un peu la rentrée des rankings. Global Innovation Index, WEF Competitiveness Report, Expat Explorer, Ultra-Wealth Report, Global Financial Centres Index, « la Suisse rayonne », « la Suisse sombre dans les classements » : on ne sait plus quoi penser, on ne sait plus où donner de la tête. Difficile de savoir quels classements ont du sens et quelles conclusions en tirer. Sans prétention d’interprétation, voici où nous en sommes.
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Etat de situation des récents classements mondiaux
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*Liens en fin d’article
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Commençons par les bonnes nouvelles : nous sommes les champions du monde de l’innovation, de la compétitivité, du bonheur et de l’environnement. Pas trop mal pour un petit pays de 8 millions d’habitants.
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Suisse innovante : qui croire entre l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et Bloomberg ?
D’un côté on voit l’OMPI placer la Suisse en tête de son Global Innovation Index et de l’autre Bloomberg qui fait plonger la Suisse à la 16ème place de son Bloomberg Innovation Index. Qui croire ? Eh bien les deux. Comme expliqué dans mon article du 18 septembre, le premier établit son classement par rapport aux conditions cadres présentes dans le pays. Il va mesurer la capacité du pays à innover par rapport à ce qu’il a à disposition. Pas si étonnant donc que la Suisse soit en tête de peloton. Le deuxième, quant à lui, mesure l’innovation plutôt par rapport à des critères comme le PNB, la population ou bien utilise des pourcentages globaux (ex : nombre de patentes déposées en Suisse par rapport au monde). Plus simplement dit, le deuxième mesure l’innovation du pays – non pas par rapport à son environnement, mais par rapport au reste de la planète. On s’explique maintenant mieux cette différence flagrante entre les deux classements.
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La Suisse championne de la compétitivité, selon le WEF
Le World Economic Forum a une fois de plus placé la Suisse sur la plus haute marche du podium de son Global Competitiveness Index. Leur méthodologie se base sur 12 piliers incluant l’éducation, l’innovation, les technologies, le marché du travail, l’environnement macroéconomique, les infrastructures, la santé et quelques autres. Il faut noter tout de même que l’on parle de l’édition de septembre 2014 et que la version 2015 va sortir le 30 septembre prochain. Classement donc pas tout à fait à jour qui risque de créer des surprises en milieu de semaine prochaine.
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La Suisse est le pays le plus heureux du monde
Le World Happiness Report mesure le bonheur dans le monde en incluant des données sur la justice, le logement, les finances des ménages, la santé, l’engagement citoyen, le bien-être, la confiance dans les pouvoirs publics, le niveau de corruption, le développement des enfants, la diversité, le niveau des services de communication, la violence, l’importance des religions et quelques autres.
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La Suisse, pays d’écolos ?
À la grande surprise de tout le monde, nous sommes les champions de l’écologie. Mais l’écologie du Environmental Performance Index ne parle pas seulement de sacs poubelles blancs. L’index prend en compte des critères bien déterminés : Les impacts de l’environnement sur la santé, la qualité de l’air, la qualité de l’eau et des sanitaires, les ressources d’eau disponibles, l’agriculture, l’état des forêts, la densité de poissons, la biodiversité, le climat et l’énergie. Bravo la Suisse !
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Global Financial Centres : Londres passe devant New York, mais qu’en est-il de Genève et Zurich ?
Tout le monde parle de Londres qui vient de dépasser New York dans ce classement établissant les plus importants centres financiers de la planète. Ce dont personne ne parle c’est que Zurich et Genève sont toujours là malgré les orages. On pourrait penser qu’avec la conjoncture helvétique qu’on connaît tous, les nouvelles normes sur les établissements financiers pénalisant les gérants de fortune indépendants et le manque de flexibilité fiscale pour les jeunes entreprises les villes suisses dégringoleraient dans les classements. Et pourtant, elles sont bien toujours présentes dans les hauts du classement. On observe même une progression de la note attribuée à Genève et Zurich par l’établissement à travers les années, comme montré ci-dessous (note sur 1’000) :
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Genève et Zurich, pas donnés
Dans la catégorie « moins bonnes nouvelles », Genève et Zurich sont parmi les 3 villes les plus chères du monde, juste après New York City. Bien évidemment, le franc fort n’a pas aidé.
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Les expats n’aiment plus la Suisse
En une année, nous sommes passés de la 1ère à la 10ème place du Expat Explorer établit par HSBC. Les sondés expliquent qu’ils ne se plaignent pas des salaires – bien au contraire – mais ont du mal à se faire des amis et à socialiser.
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Liens:
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