De Pékin à Pyongyang, un voyage fort en émotion

En novembre 2018, j’ai passé une semaine à Pyongyang, en Corée du Nord. Je suis parti avec Choson Exchange, une organisation à but non-lucratif. Le but de mon voyage : soutenir l’entrepreneuriat. J’ai rencontré plus de 100 entrepreneurs nord-coréens.

Les deux journées avant l’atterrissage en Corée du Nord étaient fortes en émotions : excitation, inquiétude, curiosité… Dans cet article, je vais raconter cette période de mon arrivée à Pékin jusqu’au passage de la douane Nord-Coréenne.

Le vendredi 2 novembre 2018, c’est au Starbucks à Pékin que j’ai fait connaissance avec le reste du groupe, composé de 15 entrepreneurs venant des quatre coins de la planète (Suisse, France, Espagne, Pays-Bas, Singapore, Malaisie, Afrique du Sud, Canada). Le voyage était chapeauté par un Anglais et un Australien, tous deux prénommés Ian. L’un d’eux a déjà visité la Corée du Nord à plus de 15 reprises. Il a même couru le marathon de Pyongyang.

Peu après de courtes explications générales sur le voyage, nous nous sommes rendus à l’ambassade de République Populaire Démocratique de Corée (DPRK – Corée du Nord) pour récupérer nos visas : notre première expérience avec la Corée du Nord.

Les agents de l’ambassade nous ont donné le choix entre un visa collé dans le passeport ou un visa volant. J’ai choisi d’avoir un visa dans le passeport (parce que ce n’est pas fréquent d’avoir un visa Nord-Coréen). La salle de l’ambassade était froide : une tv, quelques livres et documents sur la Corée du Nord, quelques tableaux – étonnamment, pas de photo des leaders.

Avec mes camarades de voyages et nos visas pour la République Populaire Démocratique de Corée

Une fois nos passeports récupérés, nous avons pu profiter de la fin de journée à Pékin pour finir de lire nos livres sur la Corée du Nord (que nous n’avions pas le droit d’emmener dans le pays), pour téléphoner avec nos proches et pour manger du Canard Pékinois.

12 vols internationaux relient chaque semaine la Corée du Nord au reste du monde. Trois sont opérés par Air China, depuis Pékin. Les neuf autres sont opérés par Air Koryo, reliant Pyongyang à la Chine (Pékin, Shanghai et Shenyang) et à la Russie (Vladivostok).

Air Koryo est la compagnie nationale (et gouvernementale) nord-coréenne. Compagnie historique, elle a perdu en importance et en taille, ces dernières années. Durant la guerre froide, Air Koryo volait de Pyongyang à Prague, Berlin, Budapest et… Zurich. Aujourd’hui, Air Koryo n’opère plus que 3 avions. En raison des sanctions, Air Koryo ne peut acheter d’avions Européens ou Américains. C’est donc dans un avion Russe que nous avons embarqué : un Tupolev Tu-204. L’avion peut accueillir 166 passagers et était rempli environ à 75%.

Le Tupolev Tu-204 d’Air Koryo à l’aéroport de Pékin.

Dans la queue du check-in d’Air Koryo, je me suis retrouvé avec une foule composée, de Nord-Coréens (25%), de Chinois (25%), de Russe (20%) et du reste du monde (30% – principalement Européens et Canadiens). Nous avons discuté entre autres passagers. Certains faisaient partie d’une commission européenne d’art, certains étaient en voyage touristique organisé, certains allaient faire du business (principalement les Chinois), certains rentraient chez eux.

Malgré la vétusté de l’avion, le vol Air Koryo « La seule compagnie 1* du monde » était très agréable : j’ai eu l’impression de me retrouver dans un vol des années 80. Le personnel de cabine était composé de très charmantes Nord-Coréennes (les belles plus femmes travaillent dans le service, en Corée du Nord). Elles parlaient toutes un anglais relativement bon (nettement meilleur que celui de l’équipage de Air China !). Nous avons reçu un hamburger comme repas, accompagné de sodas fluorescents.

Le burger servi dans Air Koryo

En entrant dans l’espace aérien Nord-Coréen, une annonce (quasiment inaudible) de respect envers les leaders nous a mis dans l’ambiance.

L’atterrissage était très beau. Très moderne, l’aéroport a récemment été reconstruit et peut accueillir beaucoup plus de mouvements quotidiens).

Le nouveau Terminal de l’aéroport international de Pyongyang Sunan

Le passage de la douane était rapide. Un simple regard sur notre passeport et notre visa a suffi. Par contre, une fois nos bagages arrivés, nous avons dû passer une seconde douane. Nos affaires ont été scannées au rayon-X. Nos livres, ordinateurs et téléphones ont été inspectés.

Nous étions en Corée du Nord. Une drôle de sensation…

Dans le prochain article, je parlerai de notre rencontre avec nos partenaires Coréens (des gens incroyables), notre arrivée à l’hôtel, mes premières impressions, etc. Pour être sûr de ne pas le manquer, inscrivez-vous à mon blog dans la colonne à droite.