Joe Biden et la realpolitik dans le Golfe

Le Président des Etats-Unis Joe Biden a passé deux jours en Arabie saoudite. Lors de sa campagne électorale en 2020, il avait promis de prendre ses distances avec ce pays suite au meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Avec la guerre en Ukraine et le contexte géopolitique tendu dans le Golfe, Joe Biden n’a pas eu d’autre choix que de retourner sa veste. Avec cette visite, le royaume saoudien signe un retour en grâce sur la scène régionale et internationale. La Suisse devrait aussi mieux soigner ses relations diplomatiques avec certaines nations du Golfe.

Après une visite en Israël, le Président américain Joe Biden a fait halte en Arabie saoudite durant deux jours. L’objectif principal pour le gouvernement américain était de relancer les relations entre Washington, D.C. et Riyad, car celles-ci étaient au plus bas depuis le meurtre atroce du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. Durant sa campagne électorale, Joe Biden avait promis de réduire la puissante monarchie du Golfe au statut de « paria ». Une promesse de plus pas respectée parr le président Biden qui avait promis de ne jamais mettre le sujet des droits humains sous le tapis avec ses homologues saoudiens. Il a plus parlé pétrole et énergie que réformes démocratiques. Le locataire de la Maison-Blanche a rencontré le Roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et le Prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS). Ensemble, ils ont évoqué plusieurs dossiers comme le pétrole, la sécurité énergétique, la défense ou encore la sécurité dans la région. Après le retrait américain chaotique d’Afghanistan, Joe Biden fait preuve une nouvelle fois de mauvaise gestion dans les dossiers internationaux.

Le Président américain Joe Biden a passé moins de 24 heures à Djeddah (Arabie saoudite), où il a notamment rencontré le Prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS). Image : © KEYSTONE/EPA/BANDAR ALJALOUD HANDOUT

Une alliance historique

Les relations solides entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite remontent à 1945. Cette année-là, le Président américain Franklin Delano Roosevelt et le Roi et fondateur du royaume saoudien Abdelaziz ibn Saoud, négocient ensemble les bases d’une alliance plus que stratégique entre les deux nations. Cette alliance est plus connue sous le nom de “pacte du Quincy”. En résumé, les Américains garantissent la sécurité de l’Arabie saoudite contre toute attaque extérieure et en échange, le royaume saoudien produit du pétrole pour les besoins énormes de l’économie américaine. De George Bush père à Donald Trump, tous les présidents américains se sont rendus au moins une fois dans le royaume.

Le retour de la realpolitik

Joe Biden ne s’est pas rendu en Arabie saoudite pour une visite de plaisir. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février dernier, le prix du pétrole a grimpé et a causé une inflation énorme dans la plupart des pays de ce monde. L’Arabie saoudite, avec son pétrole et son rôle primordial dans l’économie mondiale (pays membre du G20), sait qu’elle a un rôle essentiel à jouer pour calmer l’envolée des cours du pétrole et apaiser un peu l’inflation. Joe Biden “l’endormi” comprend enfin après une année et six mois qu’il n’est pas possible de se passer du royaume saoudien. Les Démocrates devraient se mettre cela dans leur tête. La realpolitik gagnera toujours contre la vision du monde de certains dirigeants, surtout en Occident. Il y a des régimes qui ne peuvent être changés par la force ou qui ne peuvent pas être mis de côté, car cela déstabiliserait l’économie et la stabilité mondiale.

La Suisse et le Golfe ?

D’après le Département fédéral des affaires étrangères, les relations entre la Suisse et l’Arabie saoudite sont très bonnes, car le royaume est un « partenaire important » pour notre pays. Il est vrai que pour l’économie suisse, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar sont trois monarchies du Golfe très importantes pour les relations commerciales. Je regrette simplement qu’aucun de ces trois dirigeants n’aient jamais eu droit au tapis rouge à Berne. Ils visitent plus Paris ou Berlin que Berne malheureusement. Notre “pauvre” diplomatie préfère recevoir des chefs d’Etat d’autres pays, dira-t-on moins prestigieux. Ces dernières années, il a été bien rare de voir des chefs d’Etat arabes être reçus pour une visite officielle ou d’Etat à Berne. La Suisse ne soigne pas assez les relations avec ces pays-là. A noter toutefois que cette année, seul Ueli Maurer s’est déplacé au Qatar et y a rencontré l’émir. Du côté d’Ignazio Cassis, on peut relever un échange téléphonique avec le Président des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al Nahyane, suite au décès de son père au mois de mai.

Biden – Harris : peuvent-ils relever l’Amérique?

Mercredi dernier, le 46ème Président des Etats-Unis d’Amérique, Joe Biden, a officiellement prêté serment au Capitole. C’est devant les anciens chefs d’Etat Bill Clinton (1993-2001), George W. Bush (2001-2009) et Barack Obama (2009-2017) ainsi que le Vice-Président sortant Mike Pence que Joe Biden a promis de réunifier un pays divisé. Comme l’avait annoncé Donald Trump sur son compte Twitter avant que celui-ci ne soit supprimé, il n’a pas souhaité assister à la cérémonie d’investiture. Une première dans l’histoire récente des Etats-Unis. A cette occasion, la capitale Washington, D.C. avait été placée sous haute protection, par peur de nouveaux heurts. Deux semaines avant, le 6 janvier, des partisans de l’ex-Président avaient envahi illégalement et de manière violente le Capitole, symbole de la démocratie aux Etats-Unis et dans le monde. Le Démocrate de 78 ans aura ces quatre prochaines années beaucoup de travail pour réconcilier deux Amériques qui ne se comprennent plus. Quels seront ses grands chantiers? Arrivera-t-il a replacer les Etats-Unis dans le concert des nations?

Tourner la page des années Trump

A peine investi, Joe Biden a pris possession de la 1600 Pennsylvania Avenue, là où se situe la célèbre Maison Blanche. Le Président démocrate a prévenu sur son compte Twitter qu’il n’y avait “pas de temps à perdre pour s’attaquer aux crises” qui frappent durement les Etats-Unis. Après une gestion chaotique de la pandémie par son prédécesseur, il a promis une stratégie nationale pour lutter contre le Covid-19. Joe Biden a aussi annulé le retrait de son pays de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il va également relancer une économie essoufflée, réintégrer l’accord de Paris sur le climat (décret présidentiel signé le 20 janvier) ou encore réformer la justice. C’est un programme ambitieux pour un pays qui est par moment au bord de la guerre civile, il n’y a qu’à voir les paroles des partisans les plus extrêmes de Donald Trump. Joe Biden devra convaincre Démocrates, Républicains et surtout les citoyens de le soutenir pour arriver à atteindre ses objectifs. Je crois qu’il n’a pas le choix s’il veut montrer qu’il est le candidat qui aura réussi à remettre le pays sur de bonnes rails.

Le retour de l’Amérique

Sur le plan international, Joe Biden devra “réparer” l’image des Etats-Unis dans le monde, notamment après quatre années de bouleversement géopolitique voulu par son prédécesseur. Par exemple, rétablir une relation apaisée avec l’Union européenne ou défendre les principes du multilatéralisme. Donald Trump en osant lancer une guerre commerciale avec la Chine, en retirant des troupes stationnées au Moyen-Orient ou en déplaçant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem n’avait pas tort de s’y atteler. La façon de le faire aurait pu être plus diplomatique. Je pense sincèrement que Joe Biden arrivera à relancer des contacts au niveau international et à replacer son pays dans le concert des nations. Mais ce ne sera pas sa priorité car il a déjà beaucoup à faire au niveau intérieur. Personne n’est dupe, le Président démocrate aura toujours en tête de défendre les intérêts américains d’abord. Simplement que le ton pour s’adresser aux autres dirigeants sera plus courtois et respectueux. Quid des futures relations Suisse – Etats-Unis? Elles sont déjà excellentes et les Etats-Unis ont besoin de nous dans les dossiers compliqués de l’Iran ou du Venezuela. Joe Biden connaît bien la Suisse, il est venu plusieurs fois au WEF de Davos. En février 2014, il s’était même entretenu avec le Président suisse Didier Burkhalter à Washington, D.C.

Le Président de la Confédération Didier Burkhalter (à gauche) lors d’un entretien avec l’ancien Vice-Président Joe Biden (à droite) dans la capitale fédérale américaine en février 2014. Menu de la discussion : l’Ukraine. Photo : OSCE

Joe et Kamala, unis pour réconcilier

Joe Biden est un vieux routier de la politique américaine. Elu au Sénat à 30 ans, Vice-Président sous les deux mandats de Barack Obama, apprécié chez les Démocrates comme chez les Républicains, il a toutes les cartes en main pour user de ses talents de négociateur. Je ne crois pas qu’il sera bloqué dans ses ambitions, il saura convaincre ses adversaires en leur faisant des concessions sur certains dossiers. Joe Biden en choisissant comme Vice-Présidente Kamala Harris a fait un excellent choix pour mettre en avant la diversité au sein de son cabinet. Le duo Biden-Harris peut relever l’Amérique des années Trump mais il ne devra pas se contenter de gouverner depuis la capitale. Voyager à travers les 50 Etats, y compris ceux dit “républicains” parait primordial pour montrer qu’ils sont capables de réconcilier deux peuples et de faire avancer le pays. God bless Joe & Kamala!

La démocratie américaine est-elle réellement en danger?

Que retenir du premier des trois débats présidentiels américains? L’actuel Président Donald Trump et le candidat Démocrate Joe Biden se sont affrontés mardi soir à Cleveland (Ohio) et franchement il n’y a pas grand chose à retenir. Ni Trump ni Biden ont gagné cette première manche. Les grands perdants sont avant tout les citoyens américains avec un débat dans lequel il n’y avait pas de réponses à leurs soucis. Affrontements permanents et attaques personnelles, je ne peux constater qu’une seule chose : la démocratie américaine, une des plus vieilles du monde par ailleurs, est en danger.

Le débat de fond est mort. Ce constat est triste, inquiétant mais pourtant bien réel dans un pays comme les Etats-Unis. Donald Trump et Joe Biden ont offert aux citoyens américains et au reste du monde un débat plus que navrant. Alors que les Américaines et les Américains attendaient des réponses concrètes sur le COVID-19, la situation de l’emploi ou encore les émeutes dans plusieurs villes du pays, ils ont eu le droit à un duel théâtral. “Menteur”, “clown”, “vous allez la fermer!” ou encore “il n’y a rien d’intelligent chez vous”, voilà une sorte de résumé des échanges entre deux septuagénaires qui se battent pour le fauteuil présidentiel. Qui pourrait imaginer un débat de la sorte chez nous en Suisse? Personne à mon avis. On aurait pu s’attendre à un président sortant qui fasse le bilan de ses quatre années au pouvoir et à un adversaire qui défende sa vision de l’Amérique avec des idées nouvelles. Ce premier débat peut faire sourire vu d’Europe mais je m’inquiète de la santé de la démocratie dans le pays des libertés.

Un mauvais signal pour les démocrates, un bon signal pour les autocrates

Ce “débat”, si on peut appeler ça un débat, est un très mauvais signal envoyé aux pays où la démocratie et l’Etat de droit existent un peu voire pas du tout (Hongrie, Chine, Egypte, etc.). Les Occidentaux ne peuvent s’empêcher de le répéter à chaque rencontre avec un dirigeant autoritaire ou un dictateur : par exemple “nous sommes inquiets de la situation des droits de l’Homme et de la démocratie chez vous”. Pas sûr que ceux-ci prêtent beaucoup d’attention à ce genre de message. Bref, comment convaincre ces pays où règnent l’autoritarisme de choisir la voie démocratique quand le pays de l’oncle Sam offre un débat tout sauf constructif mais axé sur la haine de l’autre? Ce débat renforce justement le besoin de pouvoir absolu et le rejet net de la démocratie libérale. Donald Trump n’a d’ailleurs jamais caché ses bonnes relations avec des dirigeants controversés. Au détriment des relations d’autrefois avec les Européens.

Le Président Donald Trump discute avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, considéré par certains comme autoritaire, New York, 24 septembre 2018. Photo : The White House

Election à venir plus qu’inquiétante

En raison de la pandémie de COVID-19, les votes par correspondance seront nombreux. Comme à son habitude, le 45ème Président des Etats-Unis d’Amérique a jeté le doute sur la validité de l’élection du 3 novembre prochain. A la question du journaliste expérimenté de Fox News, Chris Wallace, il n’a pas voulu s’engager à ne pas revendiquer la victoire et a appelé sa fidèle base au calme dans le cas où le résultat ne serait pas clairement établi. Joe Biden, de son côté et comme tout bon démocrate qui se respecte dans ce monde, a promis de respecter le verdict final. Avec un président américain qui menace de ne pas reconnaître le résultat de l’élection présidentielle, quel constat dresser vu de Suisse? La démocratie américaine est en danger!

Trump-Biden / Biden-Trump : le combat des papys

Le Président américain Donald Trump (74 ans) et son adversaire démocrate Joe Biden (77 ans) s’apprêtent à partir ou repartir en campagne à travers les Etats-Unis pour tenter de remporter la présidentielle du 3 novembre prochain. Les deux papys de la politique ont été officiellement choisis par leur parti respectif pour s’affronter ces prochaines semaines. Dans une Amérique tellement divisée, la campagne s’annonce tendue. Explications aussi en fin d’article sur le rôle exact de vice-Président aux Etats-Unis.

Après les Démocrates la semaine passée, c’était au tour des Républicains d’organiser leur convention. Aux Etats-Unis, une convention se déroule chaque été précédant l’élection présidentielle. Elle permet au candidat, démocrate comme républicain, et à son colistier d’être investis par leur parti. Sans suspense, Donald Trump a été officiellement choisi par les délégués du “Grand Old Party”. C’est depuis les jardins de la Maison Blanche que le Président Trump a accepté son investiture. Le choix du lieu est à la limite de la légalité quand on sait que la Maison Blanche est un bâtiment fédéral et qu’il est donc payé par les deniers publics. Quant à son actuel vice-Président Mike Pence, il est reconfirmé comme candidat officiel à la vice-présidence des Etats-Unis d’Amérique. Lors de la convention nationale républicaine qui se tenait à Charlotte dans l’Etat de Caroline du Nord, il a déclaré que : “L’Amérique a besoin de quatre ans de plus de Donald Trump à la Maison Blanche”. Pas sûr que tous les citoyennes et citoyens américains pensent la même chose, l’Amérique étant plus que jamais divisée entre conservateurs et progressistes sur de nombreux sujets de société. Pendant les quatre soirs de la convention, Joe Biden a été au centre de toutes les attaques. Donald Trump allant même jusqu’à dire que : “Joe Biden sera le fossoyeur de la grandeur de l’Amérique”.

Le Président Donald Trump débarque de Marine One à Asheville dans l’Etat de Caroline du Nord au premier jour de la convention nationale républicaine, 24 août 2020. Photo : The White House

Biden-Harris, un partenariat idéal

L’actuel locataire de la Maison Blanche accuse souvent son adversaire démocrate d’être “socialiste”. La RTS avait proposé en début d’année une analyse comparative des candidats démocrates avec l’échiquier politique suisse. Résultat pour Joe Biden : en Suisse il serait plutôt chez les Verts libéraux donc à droite. L’allocution prononcée par le vice-Président Pence n’a pas dû plaire aux Démocrates. Ces derniers ont tenu leur convention à Milwaukee dans l’Etat du Wisconsin. Tout comme son futur adversaire, Joe Biden a prononcé un discours pour accepter sa candidature. Il a promis notamment de “tourner la page de la peur et des divisions”. Le choix de sa colistière avec qui il va faire campagne est aussi surprenant. Retenez bien ce nom : Kamala Harris. Fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, elle deviendrait la première femme de couleur à accéder à la vice-présidence si Joe Biden et elle remporteraient la présidentielle du 3 novembre prochain. Avec ce choix, le candidat démocrate espère gagner le vote de la communauté des Noirs américains. Joe Biden devra aussi miser sur les réseaux sociaux pour remporter l’élection présidentielle. En tant que spécialiste médias sociaux, son image numérique est moins bonne que celle de son adversaire Donald Trump. L’actuel Président américain dispose de 15 fois plus d’adeptes sur Twitter et Facebook et génère nettement plus de recherches sur Google. Rappelons qu’en 2015 Donald Trump a remporté la primaire républicaine “grâce” à un usage immodéré des réseaux sociaux. La campagne jusqu’au 3 novembre se jouera aussi sur les réseaux sociaux à coup de publicité et de publications imagées vantant les mérites de l’un comme de l’autre. Comme les Démocrates ont préféré organiser leur convention en ligne, signe qu’ils prêtent attention aux conseils scientifiques demandant d’éviter les grands rassemblements, c’est devant des délégués connectés que Kamala Harris a accepté sa nomination à devenir peut-être vice-Présidente de Joe Biden.

Convention virtuelle chez les Démocrates et un peu moins chez les Républicains

Les conventions de nomination pour les deux principales formations politiques américaines ont été pas mal restreintes à cause de la pandémie du coronavirus. En temps normal, une convention c’est un véritable spectacle voire show politique. Elle regroupe dirigeants et notables du parti ainsi que de simples militants. C’est à ce moment-là qu’ils décident quel visage ils vont donner au parti pour les quatre prochaines années. Le coronavirus est passé par là et a littéralement chamboulé cette tradition de la vie politique américaine. La convention démocrate s’est pas mal déroulée en ligne, elle a été un peu moins chez les Républicains. Au contraire de Joe Biden qui est resté chez lui, Donald Trump a préféré faire le déplacement en Caroline du Nord. De même que l’actuel vice-Président Mike Pence.

L’ancien Président Bill Clinton s’exprime au troisième jour de la convention nationale démocrate, Denver dans l’Etat du Colorado. Photo : Shayne Adamski

A quoi sert le vice-Président aux Etats-Unis?

Dans les institutions politiques américaines, outre le rôle très important de Président, il y aussi le vice-Président. Depuis 2016, ce poste est occupé par le conservateur Mike Pence. Si vous voulez tout savoir sur le rôle exact de vice-Président des Etats-Unis, je vous recommande en cliquant sur le lien ci-après les explications de Valérie de Graffenried, correspondante du Temps aux Etats-Unis.