Diplomatie suisse : un bon premier trimestre

Deux ans après le début officiel de la pandémie de Covid-19, les sept Conseillers fédéraux ont pu reprendre presque normalement les voyages à l’étranger. Fini les réunions virtuelles ou les entretiens téléphoniques, les rencontres physiques ainsi que les poignées de mains ont fait leur grand retour. Pour ce premier trimestre de l’année 2022, c’est avec une belle brochette de pays européens principalement que les autorités suisses ont pu échanger sur différents thèmes. Le Président Ignazio Cassis, son Vice-Président Alain Berset et le reste du Gouvernement fédéral ont eu des échanges avec de grands chefs d’Etat et de gouvernement. Retour sur ces rencontres officielles.

Je commencerai à chaque fois par les entretiens téléphoniques, puis les réceptions officielles, c’est-à-dire celles qui ont lieu à Berne ou ailleurs en Suisse lors de la visite d’un président, d’un roi ou d’un premier ministre et enfin je terminerai avec les visites à l’étranger.

Diplomatie – Janvier 2022

-Entretien téléphonique : appel avec le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, le jour même où à Genève se tient une rencontre entre la Secrétaire d’Etat adjointe américaine Wendy Sherman et le Vice-Ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov qui parlent de l’avenir du continent européen. Un mois et quatorze jours avant l’invasion russe en Ukraine.

-Réception officielle en Suisse : Daniel Risch, Chef du Gouvernement liechtensteinois, est accueilli par Ignazio Cassis au sommet du Säntis pour les 50 ans de la Conférence internationale du lac de Constance.

-Voyages à l’étranger : les voisins de la Suisse sont mis à l’honneur. Ignazio Cassis est d’abord à Vienne pour y rencontrer son homologue Alexander Van der Bellen et respecte ainsi la tradition de la première visite à l’étranger. Une semaine plus tard, Ignazio Cassis se rend Berlin pour y rencontrer son homologue Frank-Walter Steinmeier ainsi que le nouveau Chancelier Olaf Scholz. Une sorte de prise de contact avec les nouvelles autorités fédérales en place.

Le nouveau Chancelier allemand Olaf Scholz accueille Ignazio Cassis à Berlin.

Diplomatie – Février 2022

-Entretien téléphonique : appel avec le Président ukrainien Volodymyr Zelenski deux jours après l’invasion et l’agression russe en Ukraine. La Suisse condamne fermement cette acte, tout comme l’ensemble des pays de l’Union européenne, les Etats-Unis et le Japon.

-Réception officielle en Suisse : Karl Nehammer, Chancelier fédéral autrichien, est accueilli par Ignazio Cassis à Zofingue. Le Chancelier Nehammer avait dû s’isoler pour cause de coronavirus lors de la visite à Vienne du Président Cassis.

Le Chancelier fédéral autrichien Karl Nehammer est accueilli par Ignazio Cassis à Zofingue.

-Voyages à l’étranger : Karin Keller-Sutter, Conseillère fédérale en charge de justice et police, se rend à Lille pour participer à une réunion sur la réforme de l’espace Schengen. La Conseillère fédérale Keller-Sutter a pu s’entretenir brièvement avec le Président français Emmanuel Macron. Pour une raison qui m’échappe encore, Ignazio Cassis a décidé d’effectuer une visite officielle au Niger, pays avec lequel les relations commerciales sont faibles. Sur place, il a pu s’entretenir avec son homologue Mohamed Bazoum. Enfin, Alain Berset, Conseiller fédéral en charge de l’intérieur, s’est rendu à Tirana pour parler sécurité sociale et Covid-19. Il a également pu s’entretenir avec le Vice-Premier ministre Arben Ahmetaj au sujet des excellentes relations entre la Suisse et l’Albanie.

Diplomatie – Mars 2022

-Entretiens téléphoniques : suite à l’invasion et l’agression de l’Ukraine par la Russie, Ignazio Cassis s’est entretenu avec plusieurs dirigeants de pays frontaliers de l’Ukraine. Il a pu parler aide humanitaire suisse aux réfugiés et accueil de ceux-ci en Suisse avec la Présidente moldave Maia Sandu, avec le Président roumain Klaus Iohannis, avec la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ainsi qu’avec le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal.

-Réceptions officielles en Suisse : János Áder, Président hongrois, est accueilli par Ignazio Cassis aux chutes du Rhin pour faire un point sur les relations entre Berne et Budapest, parler de la situation en Ukraine et aussi de la politique européenne de la Suisse. Quelques jours plus tard, Alexander De Croo, Premier ministre belge, est accueilli par Ignazio Cassis à Sierre pour marquer un hommage à l’occasion des 10 ans de l’accident de car de Sierre, où 28 victimes, dont 22 enfants belges et néerlandais sont morts. Ils ont également fait le point sur les bonnes relations entre Berne et Bruxelles (le pays, pas les institutions européennes).

-Voyages à l’étranger : Ignazio Cassis, très touché, mais comme nous tous, par le drame humanitaire en Ukraine, s’est rendu dans deux pays frontaliers de l’Ukraine. Premièrement à Varsovie où il a rencontré le Président du Conseil Mateusz Morawiecki. Et deuxièmement à Chisinau, la capitale moldave, où il a été reçu par la Présidente moldave Maia Sandu et par la Première ministre Natalia Gavrița. Avec les autorités de ces deux pays, il a discuté de comment la Suisse pouvait apporter son aide dans le conflit ukraino-russe. Cependant, je m’interroge sur une non-réception par le Président polonais Andrzej Duda. Il est de coutume pour un président suisse d’être à chaque fois reçu par son homologue. Enfin, Ueli Maurer, Conseiller fédéral en charge des finances, s’est rendu Doha au Qatar pour parler finances et économie. Il a pu être reçu par l’Emir Tamim ben Hamad Al Thani pour un bref entretien et parler des bonnes relations entre la Suisse et le Qatar.

L’Emir Tamim ben Hamad Al Thani reçoit le Conseiller fédéral Ueli Maurer pour une visite de courtoisie. L’occasion d’aborder les bonnes relations entre la Suisse et le Qatar.

Et le reste du monde?

Le Président Ignazio Cassis a déjà presque terminé 1/4 de son année présidentielle. Oui, le temps file à toute allure. Les entretiens téléphoniques, les réceptions à Berne ou encore les voyages à l’étranger ont tous été fructueux pour notre diplomatie et cela doit continuer ainsi ces prochains mois. Cependant, je m’interroge sur l’absence de contact avec certains pays, de même qu’avec certaines régions du monde. Prenons exemple des pays voisins de la Suisse. Ignazio Cassis a pu rencontrer le Chancelier allemand Scholz, le Président fédéral et le Chancelier fédéral autrichien Alexander Van der Bellen et Karl Nehammer et le Chef du Gouvernement du Liechtenstein Daniel Risch. Mais aucun contact avec les autorités italiennes de même qu’avec le Président français Emmanuel Macron, pourtant tous deux voisins importants. Le Président italien Sergio Mattarella devrait effectuer une visite d’Etat prochainement en Suisse. Autre exemple l’Amérique du Sud. Aucun contact par téléphone ou rencontre physique avec un dirigeant sud-américain ces deux dernières années. Pourtant, il y a des pays commercialement importants comme l’Argentine, le Chili ou le Brésil. Idem pour l’Australie, l’Afrique du Sud, la Turquie, etc. M. Cassis, je vous demande d’élargir vos invitations futures et vos déplacements à d’autres régions du monde. Elles ont aussi le droit à avoir des contact avec vous.

Turkménistan : le clan Berdymoukhamedov

Les électeurs du Turkménistan, pays d’Asie centrale riche en hydrocarbures, se sont rendus aux urnes hier pour choisir leur “nouveau” président. Un scrutin largement joué d’avance, car c’est le fils de l’actuel dirigeant Gourbangouly Berdymoukhamedov qui va prendre les rênes de ce pays très fermé. Coup de projecteur sur un pays très méconnu ici en Occident.

Hier, les Turkmènes se sont déplacés aux urnes à l’occasion d’une élection présidentielle, dont le résultat était joué d’avance. Elle va permettre au fils de l’actuel Président Gourbangouly Berdymoukhamedov d’accéder au poste suprême de ce pays autoritaire d’Asie centrale. Depuis son indépendance de l’URSS en 1991, le pays va connaître son troisième président en l’espace de trente ans. L’absence d’alternance politique est flagrante. Le fils et nouveau Président Serdar Berdymoukhamedov n’a cessé de gravir les échelons du pouvoir. D’abord gouverneur d’une province, il s’est ensuite vu offrir le portefeuille d’un ministère. Son père n’a toutefois pas prévu de disparaître de la scène politique. Il va rester aux commandes du Sénat. Ce départ précipité pourrait s’expliquer par l’envie d’assurer en douceur la “transition” politique.

Le nouveau Président Serdar Berdymoukhamedov, fils de l’actuel.

Un pays peu accessible

Gourbangouly Berdymoukhamedov contrôle un pays très fermé. A ma connaissance, j’ai très peu vu de reportages sur ce pays. Les journalistes ne sont pas les bienvenus. Avec un tourisme très marginal, il m’est plutôt rare de tomber sur des photos de vacances d’amis qui seraient partis au Turkménistan. Cependant, ce fantasque président reste avant tout connu pour ses mises en scènes à vélo, à cheval, au fitness, en voiture de sport ou encore au piano chantant pour son peuple.

Isolé vis-à-vis de la diplomatie mondiale

Le Turkménistan est un pays, dont la taille est comparable à l’Espagne (488’100 km2 contre 505’911 km2), mais peu peuplé (environ 5,8 millions d’habitants). Les trois quarts du pays sont inhabitables, car désertique. Et pourtant, c’est un Etat riche en hydrocarbures. Il dispose d’environ 10% des réserves de gaz au monde, juste derrière l’Iran, la Russie et le Qatar. Je suis persuadé que le pays peut jouer un rôle important dans l’actuelle crise des ressources pétrolières et gazières en termes d’approvisionnement pour l’Europe occidentale. Le Turkménistan s’est depuis longtemps auto-isolé. Il n’est ni membre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), ni membre de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) ou encore ni membre de la Communauté des Etats indépendants (CEI). A travers mon fil Twitter, je suis les rencontres internationales et il m’a été plutôt raire de voir Gourbangouly Berdymoukhamedov être reçu ces dernières années à Berne, à Berlin, à Vienne, à Paris, à Rome, à Londres ou à Paris. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas de contacts entre le Turkménistan et les chancelleries occidentales.

Quid des relations avec la Suisse?

Les relations entre Berne et Achgabat sont bonnes, d’après le DFAE. Sur son site, il indique que les deux pays “entretiennent un dialogue politique régulier”. Peut-on le croire? Aucun président suisse n’a effectué ces dernières années une visite officielle ou d’Etat au Turkménistan. A l’inverse, aucun officiel turkmène n’a été invité à Berne. La dernière vraie rencontre entre les autorités suisse et turkmène a eu lieu il y a pile 10 ans. En 2012, la Présidente d’alors est Eveline Widmer-Schlumpf et c’est elle qui a eu l’honneur de recevoir son homologue turkmène à Berne. Depuis, plus aucun contact. J’invite le Président Ignazio Cassis a réactivé les relations entre Berne et Achgabat et à soit se rendre dans ce pays soit inviter son homologue en Suisse cette année. Surtout que la Suisse célèbre entre l’année passée et cette année 30 ans de relations diplomatiques avec les cinq pays d’Asie centrale : Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan et Turkménistan = 1991-2021. Et pour le Tadjikistan, les relations diplomatiques ont été établies en 1992.

Gourbangouly Berdymoukhamedov
Le président turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov accueilli par Eveline Widmer-Schlumpf et une parade militaire à Berne, lors de sa visite officielle effectuée en 2012.

 

Emmanuel Macron : 2022-2027 à l’Elysée?

Le Président de la République sera candidat à un deuxième mandat présidentiel. Emmanuel Macron a choisi la presse régionale pour annoncer aux Français sa candidature. Après cinq années marquées par différentes crises sociale, sanitaire ou encore internationale, il a la volonté de poursuivre ses réformes et de rassembler un pays fracturé par les mesures liées au Covid-19 (port du masque, pass sanitaire, etc.). Peut-il être réélu? Quid des relations avec notre pays la Suisse?

Très occupé avec le conflit ukraino-russe et de nombreux échanges téléphoniques, Emmanuel Macron a tardé à se déclarer officiellement candidat à la présidentielle. Ces dernières semaines, il avait entretenu un faux suspense. Il faisait bien campagne à travers la France, mais sans vraiment faire campagne et sans être encore candidat. Les 10 et 24 avril prochain, l’ancien ministre dans le gouvernement de François Hollande (2012-2017) devra affronter ses principaux adversaires (Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour). Tous ces candidats ont obtenu les 500 parrainages obligatoires pour se présenter. Ils ne se priveront pas d’attaquer le bilan “catastrophique” selon eux d’Emmanuel Macron. Le premier mandat de l’actuel locataire de l’Elysée est sur le point de s’achever et aura été marqué par le mouvement des gilets jaunes, une refonte de l’ordre international avec un Donald Trump très hostile aux institutions mondiales et enfin une pandémie qui a bouleversé nos existences. Emmanuel Macron n’a pas arrêté de jouer cette carte du “en même temps” en essayant de rassembler des élus de gauche et de droite dans ses envies de réformer la France. S’il est réélu en avril prochain, sa tactique ne devrait guère changer. Je vous propose l’article des Echos qui revient sur les succès et les échecs d’Emmanuel Macron avec différentes thématiques comme l’emploi, le pouvoir d’achat ou l’éducation.

Macron, réélection?

D’après un sondage publié hier, Emmanuel Macron se situe au-dessus de 30% pour le premier tour. Il se trouve loin devant Marine Le Pen (14,5%), Eric Zemmour (13%), Jean-Luc Mélenchon (12%), Valérie Pécresse (11,5%), Yannick Jadot (7,5%), Fabien Roussel (4%) et enfin Anne Hidalgo (2,5%). Onze jour après le déclenchement de l’invasion et de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, le chef de l’Etat est crédité de quatre points par rapport au dernier sondage d’Ipsos-Sopra-Steria publiée à la fin du mois de février. Ceci s’explique par le fait qu’en temps d’incertitude ou de guerre comme c’est le cas malheureusement à nos portes, chaque peuple se rattache à une figure d’Etat. Derrière le risque d’un embrasement sur tout le continent européen, les Français accordent leur confiance à celui qui fait actuellement face à ce conflit inédit. En prenant compte cinq sondages réalisés ces derniers temps, Emmanuel Macron cumule désormais à 27,6% des intentions des électeurs contre 16,7% pour Marine Le Pen. J’ai la conviction qu’on va se retrouver avec un scénario identique à celui de 2017, c’est-à-dire Macron – Le Pen lors du deuxième tour. Et je peux déjà dire que si c’est le cas, Macron peut se réjouir, car il sera bien réélu pour un second mandat.

Macron et la Suisse

A son arrivée au pouvoir en 2017, tout avait bien commencé dans les relations entre Berne et Paris. En juillet de la même année, la Présidente suisse d’alors Doris Leuthard était reçue à l’Elysée par son jeune homologue français. En 2018, Emmanuel Macron s’était rendu au WEF de Davos, attendu comme une star de rock. Quelques mois plus tard, c’était au tour d’Alain Berset de se rendre à Paris. D’abord en septembre pour une visite officielle. Ensuite en novembre pour prendre part aux commémorations du centenaire de l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. Deux ans plus tard, sur invitation d’Emmanuel Macron, Alain Berset a représenté la Suisse pour les festivités du 14 juillet. L’occasion de remercier la Suisse pour la coopération entre Etats lors de la crise du coronavirus. Et depuis, plus rien hormis un échange téléphonique et une brève rencontre avec Guy Parmelin en 2021. La France n’a pas apprécié et à juste titre l’achat par la Suisse d’avions américains. En tant que démocrate-chrétien, j’aurais préféré acheter les avions Rafales français. La Suisse se situe au coeur de l’Europe, cela aurait été une bonne occasion de montrer à l’Union européenne notre attachement à ce continent. Je regrette aussi que Berne n’ait jamais invité Emmanuel Macron pour une visite officielle ou d’Etat à Berne. François Hollande s’était rendu en visite d’Etat dans notre pays en 2015. Il est coutume pour un président français d’effectuer une visite de ce type-là chez le voisin suisse. J’espère sincèrement que s’il est réélu, il viendra visiter notre pays entre 2022 et 2027.

Doris Leuthard rencontre le Président français Emmanuel Macron lors d’une visite officielle à Paris en 2017.

Macron est l’homme dont la France a besoin pour se réformer. Macron est l’homme dont l’Europe a besoin pour s’imposer face aux puissances chinoise, russe et américaine. Macron est l’homme dont l’Europe de la défense a besoin pour se protéger des attaques de pays ennemis et de l’arrivée massive de  migrants illégaux en provenance de l’Orient ou de l’Afrique. Macron est l’homme dont la Suisse a besoin pour continuer à développer les excellentes relations entre nos deux pays. Je ne peux que souhaiter sa réélection au printemps pour que la France puisse continuer à jouer son rôle de leader en Europe et ailleurs dans le monde.

Vladimir Poutine ne veut pas envahir l’Ukraine

Les présidents russe et américain Vladimir Poutine et Joe Biden se sont entretenus, hier. Ce dernier a rappelé à son homologue russe qu’il se tient toujours à disposition pour un dialogue bilatéral. Mais qu’en cas d’invasion russe en Ukraine, les conséquences seraient très négatives. Un tel scénario reste cependant rare, même si les tensions sont fortes. Les craintes de Vladimir Poutine quant à l’avenir du voisin ukrainien sont-elles légitimes?

Les téléphones chauffent entre Moscou, plusieurs capitales européennes et Washington. Hier après-midi, le Président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain, Joe Biden, se sont une nouvelle fois entretenus. Un énième échange tendu entre les deux hommes sur la soi-disante probable invasion de l’Ukraine par la Russie. Je peine à croire à une telle intervention, car une guerre pour Vladimir Poutine serait un désastre économique pour son pays. Les sanctions économiques internationales seraient alors très dures. Les Etats-Unis croient à cette intervention militaire puisqu’ils envoient des renforts militaires en Lituanie et en Pologne. On n’a toujours pas vu de preuves américaines là-dessus. Du côté de la Russie, on dément toute envie d’envahir le voisin ukrainien et on dénonce “une hystérie”. Joe Biden a eu l’occasion d’insister sur le fait que son pays reste ouvert à un dialogue, mais qu’en cas d’invasion russe du territoire ukrainien, celui-ci n’hésiterait pas “à répondre de manière résolue et à imposer des répercussions sévères et rapides à la Russie”.

Les présidents russe et américain à l’occasion d’une visioconférence le 7 décembre 2021. Photo : Sputnik/Mikhail Metzel via REUTERS

Une Ukraine encerclée

Actuellement, des milliers de soldats sont déployés par la Russie aux frontières ukrainiennes. Moscou et Minsk mènent ensemble des manoeuvres militaires, ce qui fait que l’Ukraine se retrouve encerclée par ses voisins russe et biélorusse. On peut comprendre la grande inquiétude des autorités et des citoyens ukrainiens. Tout pays qui voit des militaires étrangers massés à ses frontières est en droit de se sentir menacé. Ces derniers jours, Joe Biden, son Secrétaire d’Etat Antony Blinken et la presse américaine tout comme européenne défendaient ardemment l’idée d’une intervention russe en Ukraine très prochainement. Je vois une grande peur de ces acteurs-là. Mais nous Occidentaux n’est-on pas en train de devenir fou voire hystérique? Ces signaux d’alerte créent plus la panique qu’autre chose. Je reste convaincu que Vladimir Poutine ne veut pas envahir son voisin ukrainien de même qu’il ne souhaite pas une guerre. Même le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé les avertissements américains en disant que ceux-ci “provoquent la panique et n’aident pas”. A ce stade, une rencontre de haut rang entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky, Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Joe Biden serait la bienvenue pour que chacun explique ses craintes à l’autre. Je verrais bien Genève ou Zurich comme plateforme d’accueil de ce sommet extraordinaire.

Poutine et ses inquiétudes

On accuse beaucoup le président russe de provoquer le chaos aux portes de l’Europe. Mais qui a essayé de comprendre ses craintes? La Russie voit une présence militaire importante à ses frontières. Dans les pays baltes, en Pologne, en Ukraine ou encore en Géorgie. Qui n’aurait pas peur de voir une mobilisation militaire aussi importante? Si j’étais président suisse et que l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la France massaient des milliers de soldats et de chars à nos frontières, je craindrais également une invasion de mon pays. Vladimir Poutine l’a dit et le répète. Il ne veut pas que l’Ukraine ou la Finlande rejoigne l’OTAN. Ce qui est compréhensible. Si la Russie installait des bases militaires au Mexique, à Cuba ou encore en République dominicaine, comment réagiraient les Etats-Unis? Il ne faut pas seulement s’alarmer de la présence militaire russe aux portes de l’Ukraine, mais également comprendre les craintes de Vladimir Poutine.

Je crois aux vertus du dialogue. A mon avis, il faudrait que Russes et Américains retirent leurs soldats de l’Ukraine ou des pays alentours pour permettre un retour au dialogue et à la confiance mutuelle. Joe Biden dénonce la possible intervention russe en Ukraine. Doit-on rappeler les intervention militaires américaines catastrophiques en Irak, en Libye ou en Syrie? On connait tous la situation dramatique dans ces pays, actuellement. Joe Biden se voulait être un homme de paix, le voici en homme de guerre. Le rêve se brise.

JO de Pékin 2022 : une décision du Conseil fédéral décevante

Lors de sa séance hebdomadaire de mercredi, le Conseil fédéral a finalement renoncé à envoyer quelqu’un pour représenter notre pays à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques. Celle-ci se tiendra vendredi prochain à Pékin. La raison avancée est l’état de la situation sanitaire en Chine et l’impossibilité de rencontrer d’autres chefs d’Etat et/ou de Gouvernement pendant le séjour. Cette semaine, on apprenait que les Etats-Unis sont à présent le premier marché pour les exportations helvétiques. Faut-il voir une pression américaine sur le Gouvernement suisse concernant ce boycott olympique?

Il est de coutume pour un(e) président(e) de la Confédération en exercice de se rendre à chaque cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, hiver comme été. Ces dix dernières années, tous les présidents suisses ont fait le déplacement. Eveline Widmer-Schlumpf à Londres en 2012. Didier Burkhalter à Sotchi en 2014 et malgré le début du conflit (encore actuel) entre la Russie et l’Ukraine. Johann Schneider-Ammann à Rio en 2016. Alain Berset à PyeongChang en 2018, il avait même pu rencontrer la soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Enfin Guy Parmelin à Tokyo l’été passé et même avec la situation sanitaire qui n’était pas très bonne. Alors quand le porte-parole du Conseil fédéral explique que la Suisse n’enverra aucun Conseiller fédéral, cela me fait sourire et j’ai vraiment de la peine à croire cette explication. Si certains pays ont renoncé à envoyer des officiels (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis et Canada), d’autres pays feront le déplacement (Singapour, Russie, Emirats arabes unis, Egypte, Pologne, Luxembourg et Argentine).

En marge de l’ouverture des JO d’été 2021 de Tokyo, le Président de la Confédération Guy Parmelin a pu s’entretenir avec l’ex-Premier ministre japonais Yoshihide Suga.

Distinguer sport et politique

Les athlètes suisses n’auront donc pas le soutien du Président Cassis ou du Vice-Président Berset. Et je  trouve cela fort regrettable. J’éprouve même une honte vis-à-vis des autorités de mon pays. La Suisse abrite le siège du Comité international olympique et aucun représentant fédéral n’a eu le courage de faire le voyage à Pékin. Cela ne coûte rien de distinguer le sport de la politique. Ignazio Cassis, Alain Berset ou Viola Amherd auraient pu le temps d’une cérémonie mettre les dossiers qui fâchent sous le tapis et aller soutenir les sportives et sportifs suisses. Les militants de gauche peuvent se réjouir, mais ils n’ont pas compris que la Chine est la deuxième puissance mondiale. Et qu’aux yeux de Pékin, ce boycott ne leur fait ni chaud ni froid. Par contre, une présence officielle suisse aurait permis d’affirmer que la Suisse tient à sa neutralité et qu’elle parle à tout le monde. Je crois à la souveraineté des Etats. La Suisse, l’Europe ou les Etats-Unis n’ont pas à dicter au reste du monde comment respecter la démocratie ou les droits de l’Homme. Quand je vois qu’aux Etats-Unis une bande de tarés est capable de prendre d’assaut un parlement, je crois sincèrement que Washington devrait d’abord s’interroger sur l’état de sa propre démocratie avant de donner des leçons aux autres.

Le siège du CIO à Vidy. Photo : Patrick Martin

La Suisse aura donc une fois de plus suivi les ordres de la Maison Blanche. Ils sont devenus notre premier partenaire pour les exportations, on peut se réjouir et je ne remets pas en cause cette excellente relation diplomatique. Mais je regrette qu’on se plie à chacune de leur exigence sans affirmer notre souveraineté et défendre nos intérêts.

Sergio, grazie!

Les Parlementaires italiens se réunissent demain pour désigner le nouveau président. Sergio Mattarella s’apprête à quitter le Palais du Quirinal. Mais son départ provoque beaucoup d’inquiétudes en Italie et en Europe. Les candidats qui pourraient lui succéder sont pour le moment Paolo Gentiloni ou l’actuel Président du Conseil des ministre Mario Draghi.

L’Italie s’apprête à plonger dans l’incertitude politique. En effet, les députés italiens se réunissent demain pour procéder à l’élection du nouveau président de la République. La fin du septennat de l’actuel Président Sergio Mattarella touche presque à sa fin. Le chef de l’Etat de 80 ans n’a malheureusement pas souhaité rempiler pour un deuxième mandat. Sa succession a entrainé un grand round de négociations entre les différents partis politiques. A la différence d’une élection présidentielle en France, ce sont les Parlementaires de la Chambre des députés (chambre basse) et du Sénat (chambre haute) qui élisent le président pour un mandat de sept ans. En Italie, le rôle du président est essentiellement honorifique. Il n’intervient pas dans les débats politiques. Il a plutôt un rôle d’assurer l’union nationale, par exemple lors de crises gouvernementales ou de tensions entre le Nord et le Sud du pays.

Un homme à la hauteur de la fonction

Sergio Mattarella est une figure politique respectée dans le pays. Il a été député (1983-2008), Ministre de la Défense (1999-2001), Vice-Président du Conseil des ministres (1998-1999), Juge à la Cour constitutionnelle, car jeune il a étudié le droit (2011-2015) et enfin Président dès 2015. En 1980, il fait face à un drame terrible avec la mort de son frère, tué par la mafia. C’est le premier Sicilien à entrer au Palais du Quirinal. Je loue l’ancien juge constitutionnel, car il a su faire face à différentes crises politiques pendant son mandat. Comme en 2018 face à la coalition gouvernementale entre le Mouvement 5 Etoiles (parti populiste de gauche) et la Lega (parti d’extrême-droite). Il a su se poser en garant du respect de la démocratie et de l’Etat de droit. Un comble pour un pays fondateur de l’Europe.

Matteo Salvini de la Lega (à gauche) prête serment devant le Président de la République Sergio Mattarella et le Président du Conseil des ministres Giuseppe Conte à la cérémonie d’investiture du gouvernement italien, le 1er juin 2018, à Rome. Photo : Francesco Ammendola, AFP.

Qui pour lui succéder?

Parmi les candidats les plus cités dans la presse italienne, on retrouve Paolo Gentiloni et Silvio Berlusconi (deux anciens chefs de gouvernement). Mais celui-ci a annoncé hier qu’il renonçait à briguer la présidence italienne. Je verrais bien Paolo Gentiloni à la tête de l’Italie, car c’est un homme qui croit au destin européen. Un autre nom qui circule est l’actuel Président du Conseil des ministres Mario Draghi.

Vers un séisme politique?

J’ai l’intime conviction que Mario Draghi a toutes les qualités requises d’un homme d’Etat. Son engagement pro-européen n’est plus à démontrer, car il a sauvé l’euro lors de la crise financière à la fin des années 2000. Son gouvernement d’union nationale permet à l’Italie de profiter des nombreux fonds du plan de relance européen alors que le pays avait été l’un des États membres de l’Union européenne les plus touchés au début de l’épidémie de Covid-19. Avec le départ possible de Mario Draghi du Palais Chigi, je crains le pire. Les Italiens seront une nouvelle fois appelés aux urnes et l’Italie connaîtra probablement une longue zone de turbulence.

L’actuel Président du Conseil des ministres Mario Draghi (à droite) figure parmi les favoris pour succéder à Sergio Mattarella (à gauche) à la présidence italienne. Photo : AFP.

Et les relations avec le voisin suisse?

Comme l’indique le Département fédéral des affaires étrangères sur son site, les relations diplomatiques entre Berne et Rome excellentes. Cependant, je regrette que Sergio Mattarella ne se soit jamais rendu dans notre pays pour une visite officielle ou d’Etat. L’Italie est quand même notre troisième partenaire commercial. En sept ans de pouvoir, Sergio Mattarella n’aura rencontré que Simonetta Sommaruga lors de la visite de celle-ci à Rome en 2020. J’espère sincèrement que notre Président Ignazio Cassis recevra un officiel italien cette année à Berne.

Ignazio Cassis : un président et des défis

Ignazio Cassis est devenu officiellement Président de la Confédération le 1er janvier dernier. Le PLR tessinois de 60 ans a succédé à Guy Parmelin (UDC/VD), après une excellente année présidentielle tant au niveau national qu’international. Quels sont les défis qui attendent Ignazio Cassis en Europe et dans le monde?

Ignazio Cassis est le cinquième Tessinois à occuper le poste suprême. Le dernier représentant italophone était Flavio Cotti (1939-2020). Celui-ci a été à deux reprises président, en 1991 et en 1998. Il était membre comme moi du Parti démocrate-chrétien (devenu entre-temps Le Centre). Ignazio Cassis occupe la tête du Département fédéral des affaires étrangères depuis 2017.

Des défis diplomatiques en Europe

La semaine de la rentrée a commencé fort. Lundi, Ignazio Cassis s’est entretenu par téléphone avec le Président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ensemble, ils ont abordé la situation sécuritaire à la frontière russo-ukrainienne. Ils ont également évoqué la prochaine conférence sur les réformes en Ukraine, prévue à Lugano cet été. Jeudi, il a respecté la tradition en se rendant pour la première visite à l’étranger à Vienne. Il a rencontré le Président fédéral Alexander Van der Bellen ainsi que le Chancelier fédéral Karl Nehammer (par téléphone puisque ce dernier avait été testé positif au Covid-19 quelques jours plutôt). Ils ont évidemment abordé le sujet phare, celui des relations entre la Suisse et l’Union européenne. L’Autriche est un pays ami et allié et je sais que le gouvernement autrichien fait tout son possible pour trouver des pistes de résolution dans ce long “conflit”. Et dans quelques jours, Ignazio Cassis se rendra à Berlin et y rencontrera le Président Frank-Walter Steinmeier ainsi que le nouveau Chancelier Olaf Scholz. A ce stade, il s’agit de deux pays importants avec qui la Suisse a généralement de très bons contacts. Il faut espérer qu’Olaf Scholz se montrera compréhensif envers son voisin suisse.

Le Président de la Confédération Ignazio Cassis a été reçu jeudi passé à Vienne par son homologue autrichien Alexander Van der Bellen. Image : compte Twitter d’Alexander Van der Bellen.

Les bémols italien et français

Petit bémol, il reste encore les autorités italiennes et françaises à rencontrer. Il faut absolument que ces rencontres se fassent cette année pour trois raisons. La première est que la dernière rencontre présidentielle Suisse-France a eu lieu en 2018 (Alain Berset et Emmanuel Macron). Quant à la dernière rencontre présidentielle Suisse-Italie, elle s’est tenue en 2020 (Simonetta Sommaruga et Sergio Mattarella). Pour des pays voisins, je reste surpris du peu d’échanges présidentiels. Ils sont quasiment faibles. La deuxième est qu’en Italie le président s’apprête à laisser son poste et qu’il ne s’est jamais rendu en Suisse depuis 2015 pour une visite officielle ou d’Etat, contrairement à son prédécesseur Giorgio Napolitano qui avait effectué une visite d’Etat en 2014. En France, il y a bientôt une élection présidentielle et il pourrait y avoir un changement à l’Elysée. Emmanuel Macron ne s’est jamais rendu en Suisse depuis 2017 dans le cadre d’une visite officielle ou d’Etat, contrairement à son prédécesseur François Hollande qui avait effectué une visite d’Etat en 2015. La troisième est que la Suisse a besoin de clarifier sa position sur les relations diplomatique Suisse-UE auprès de ses voisins et partenaires européens.

La Présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga reçue en 2020 à Rome par son homologue italien Sergio Mattarella. Image : compte Twitter de la présidence italienne.

Les défis diplomatiques internationaux d’Ignazio Cassis

A quand remonte la dernière visite d’un chef d’Etat et/ou de Gouvernement de l’Australie, de l’Afrique du Sud ou du Brésil en Suisse? Difficile de répondre, n’est-ce pas? L’Asie et l’Europe sont deux marchés économiquement importants pour la Suisse, personne ne le contestera. Il y a déjà eu beaucoup de rencontres bilatérales avec des pays asiatiques et européens. Mais ces dernières années, il a plutôt été rare de voir un officiel de l’Océanie, de l’Afrique ou de l’Amérique latine venir à Berne. Cette année, je souhaiterais qu’Ignazio Cassis se concentre sur ces trois régions-là. Nous devons absolument ne pas oublier ces régions et voir où la Suisse peut encore renforcer ses échanges commerciaux. Par exemple avec la Nouvelle-Zélande, l’Ethiopie ou encore le Chili? C’est à prendre ou à laisser!

 

 

Focus sur le Vietnam et le Kazakhstan

En l’espace de trois jours, le Président de la Confédération a célébré deux jubilés. Tout d’abord avec le Vietnam et ensuite avec le Kazakhstan. Les deux pays asiatiques représentent un marché important pour l’économie suisse. On peut saluer les accords signés, mais on peut regretter que ces deux visites n’aient pas été relevées au rang de “visite d’Etat”. La couverture médiatique de ces deux visites était quasi inexistante. Focus sur ces deus nations qui ont su dynamiser leur économie.

Suisse-Vietnam : 50 ans de relations

Vendredi 26 novembre, le Président de la Confédération Guy Parmelin recevait à Berne son homologue vietnamien Nguyên Xuân Phuc. Cette visite officielle avait pour but de célébrer les 50 ans de relations diplomatiques entre la Suisse et le Vietnam. C’est en 1971 que la Suisse a reconnu le Vietnam. Les deux chefs d’Etat ont indiqué vouloir renforcer les échanges économiques dans les années à venir. Actuellement, ils se montent à environ 3,2 milliards de francs, mais il existe un potentiel de croissance pour dynamiser ces échanges. Parmi les pays membres de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), le Vietnam figure au 3ème rang des partenaires commerciaux par ordre d’importance, juste après Singapour et la Thaïlande.

Suisse-Kazakhstan : 30 ans de relations

Lundi dernier, le Président de la Confédération Guy Parmelin recevait non pas dans la capitale, mais à Genève son homologue kazakh Kassym-Jomart Tokayev. Cette visite officielle a été l’occasion de marquer les 30 ans de relations diplomatiques entre la Suisse et le Kazakhstan. C’est en 1991 que la Suisse a reconnu le Kazakhstan, juste après la dislocation de l’URSS. Les deux chefs d’Etat ont souligné l’excellente relation entre les deux pays. Actuellement, le volume des échanges commerciaux se montent à environ 2,8 milliards de francs, mais il existe un potentiel de croissance énorme avec ce pays. Le sous-sol du pays des steppes regorge de matières premières, parmi lesquelles le pétrole, le gaz, le cuivre, le zinc, etc. Parmi les cinq républiques d’Asie centrale, le Kazakhstan figure au 1er rang des partenaires commerciaux par ordre d’importance, juste devant le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan. Leur économie respective n’est pas aussi globalisée que celle du Kazakhstan.

Une couverture médiatique pauvre

Je regrette d’une part que Berne ait décidé de ne pas élever ces deux visites au rang de « visite d’Etat ». On marque quand même 50 ans de relations ininterrompues avec le Vietnam ainsi que 30 ans de relations ininterrompues avec le Kazakhstan. Pourquoi le Conseil fédéral n’a pas organisé deux visites d’Etat distinctes pour ces pays-là? La pandémie est là, mais on aurait pu adapter le dispositif conformément aux règles sanitaires. D’autre part, la couverture médiatique a été complètement pauvre. Je n’ai pas entendu une seule émission parmi celles que j’écoute sur La Première ou que je regarde sur la RTS parler de ces visite. La dernière visite d’Etat d’un président en Suisse remonte à l’hiver 2020, c’était le président du Ghana.

Les Jardins du Château de Crissier – Un projet immobilier dans l’intérêt de tous

Le 28 novembre prochain, les citoyennes et citoyens de la commune de Crissier (là où j’habite depuis 1994) diront s’ils acceptent le crédit pour la construction de deux nouveaux immeubles à côté du Château. Pourquoi faut-il impérativement soutenir ce projet ?

Le projet immobilier des Jardins du Château a été confirmé et donc soutenu par le Conseil communal de Crissier lors d’un vote final en mai 2021. De quoi s’agit-il ? Le projet a pour but de construire deux immeubles locatifs sur la partie ouest de la zone du Château. La partie est de la zone du Château restera non constructible, un parc y sera aménagé. Pourquoi soutenir ce projet ? Pour trois raisons principales. Premièrement, il répond à un intérêt commun. La population augmente et les besoins en logement également. Il est impératif pour une commune dynamique comme la nôtre d’offrir des logements avec des loyers abordables pour la classe moyenne. Deuxièmement, la commune aura la charge de la construction. Un montant de 20,5 millions lui serait alloué pour réaliser la construction de deux immeubles. Ce projet resterait en mains publiques et les loyers ne pourraient pas prendre l’ascenseur. Troisièmement, le projet pourrait se défendre d’une exemplarité énergétique à l’heure où on parle beaucoup de lutte contre le réchauffement climatique.

Les partis communaux qui soutiennent ce projet, à savoir le Centre droite Crissier (CDC), le Regroupement écologiste et social pour Crissier (RESOC) et le Rassemblement des opinions libres de Crissier (ROLC) sont convaincus du bienfondé de ce projet pour les habitants de Crissier ainsi que pour le développement de notre commune. Évidemment, les trois partis politiques respecteront le vote final, même s’il est négatif. Mais refuser ce projet signifie d’une part que le permis de construire pourrait être utilisé par un promoteur privé qui pourrait construire à des prix inabordables et d’autre part, la commune se priverait de revenus locatifs de plus de CHF 1’000’000.-/an. Sans ce projet, la rénovation du Château pourrait peser sur les finances communales. Vous avez encore une semaine pour faire le bon choix!

Pourquoi il faut soutenir l’initiative sur les soins infirmiers

A la fin du mois, les citoyennes et citoyens suisses diront s’ils acceptent ou pas l’initiative sur les soins infirmiers. Pourquoi faut-il à mon avis soutenir cette initiative?

L’initiative populaire “pour des soins infirmiers forts” a été déposée il y a exactement quatre ans auprès de la Chancellerie fédérale à Berne. Que demande-t-elle? Elle appelle la Confédération et les Cantons à soutenir davantage les soins infirmiers. Concrètement, cela passe par la lutte contre la pénurie de soignants quand on sait qu’actuellement 6’200 postes d’infirmiers sont à pourvoir. Berne et les 26 cantons doivent se retrousser les manches et allouer un montant important dans la formation, condition indiscutable pour assurer la relève d’ici les prochaines années. L’initiative demande également à la Confédération de réglementer les conditions de travail et de garantir une rémunération au regard des compétences, mais au niveau fédéral. Cela paraît logique et j’avoue ne pas comprendre pourquoi les opposants refusent une telle mesure au niveau national.

La relève, un enjeu majeur pour les prochaines décennies

Avec le vieillissement de la population, celle-ci va faire de plus en plus appel à des soins infirmiers. Le comité d’initiative estime qu’environ 70’000 soignants seront nécessaires dans le secteur de la santé en Suisse d’ici 10 ans. Quand j’entends dire par certains proches qui travaillent dans ce secteur que “un tiers des infirmières et infirmiers de notre pays quittent le métier avant l’âge de 35 ans”, il y a de quoi se poser des questions sur la stratégie du Conseil fédéral par rapport à cette profession en perte de vitesse. Les chiffres font froid dans le dos.

La situation du Covid-19 n’a en rien arrangé la situation du personnel soignant. Au contraire, elle n’a fait qu’empirer. Ces infirmières et ces infirmiers sont à bout après presque deux ans de travail sans relâche pour lutter contre cette fichue épidémie. Malheureusement, les cas de contamination repartent à la hausse en Suisse. Au printemps 2020, nous avons applaudi le personnel soignant. Cela est loin d’être suffisant! Voilà pourquoi je voterai oui le 28 novembre prochain.