Pourquoi il faut soutenir l’initiative sur les soins infirmiers

A la fin du mois, les citoyennes et citoyens suisses diront s’ils acceptent ou pas l’initiative sur les soins infirmiers. Pourquoi faut-il à mon avis soutenir cette initiative?

L’initiative populaire “pour des soins infirmiers forts” a été déposée il y a exactement quatre ans auprès de la Chancellerie fédérale à Berne. Que demande-t-elle? Elle appelle la Confédération et les Cantons à soutenir davantage les soins infirmiers. Concrètement, cela passe par la lutte contre la pénurie de soignants quand on sait qu’actuellement 6’200 postes d’infirmiers sont à pourvoir. Berne et les 26 cantons doivent se retrousser les manches et allouer un montant important dans la formation, condition indiscutable pour assurer la relève d’ici les prochaines années. L’initiative demande également à la Confédération de réglementer les conditions de travail et de garantir une rémunération au regard des compétences, mais au niveau fédéral. Cela paraît logique et j’avoue ne pas comprendre pourquoi les opposants refusent une telle mesure au niveau national.

La relève, un enjeu majeur pour les prochaines décennies

Avec le vieillissement de la population, celle-ci va faire de plus en plus appel à des soins infirmiers. Le comité d’initiative estime qu’environ 70’000 soignants seront nécessaires dans le secteur de la santé en Suisse d’ici 10 ans. Quand j’entends dire par certains proches qui travaillent dans ce secteur que “un tiers des infirmières et infirmiers de notre pays quittent le métier avant l’âge de 35 ans”, il y a de quoi se poser des questions sur la stratégie du Conseil fédéral par rapport à cette profession en perte de vitesse. Les chiffres font froid dans le dos.

La situation du Covid-19 n’a en rien arrangé la situation du personnel soignant. Au contraire, elle n’a fait qu’empirer. Ces infirmières et ces infirmiers sont à bout après presque deux ans de travail sans relâche pour lutter contre cette fichue épidémie. Malheureusement, les cas de contamination repartent à la hausse en Suisse. Au printemps 2020, nous avons applaudi le personnel soignant. Cela est loin d’être suffisant! Voilà pourquoi je voterai oui le 28 novembre prochain.

Jonathan Luget

Jonathan Luget est né en 1993, un mois après la visite du premier chef d'Etat européen, François Mitterand, dans la jeune République du Kazakhstan. En marche avec un CFC, deux maturités et deux diplômes SAWI (communication et réseaux sociaux). Les loisirs se partagent entre la lecture d'ouvrages géopolitiques, la rédaction d'articles, la cuisine et la natation.

4 réponses à “Pourquoi il faut soutenir l’initiative sur les soins infirmiers

  1. “Allouer un montant important à la formation ” ne fera pas venir plus d’aspirants! Y aura-t-il plus d’aspirants fleuristes si on alloue des milliards pour “renforcer” leur formation..!?? L’élément central de cette initiative concerne plutôt la rémunération; parler de formation n’est qu’un leurre pour parvenir à une augmentation des salaires des infirmiers et infirmières. A cet égard, il est frappant qu’aucun chiffre ne soit publié sur les niveaux de salaire au sortir de la formation, voire après 5, 10 ans d’activité. Autre question, la Confédération doit-elle maintenant s’occuper de toutes les branches économiques de la société? Désolé, mais j’ai voté “non”.

    1. Bonsoir Arnaud de Loriol, je vous remercie de votre commentaire. Je suis persuadé du contraire. Si on soutient ou plutôt on renforce la formation en offrant par exemple de meilleures perspectives, cela attirerait peut-être plus de jeunes à choisir ce métier. Ce n’est pas évidemment pas tout. Il faut aussi soutenir cette profession avec une rémunération à la hauteur des exigences de ce métier. Regardez avec les transporteurs routiers, il y a une réelle pénurie. Si l’Etat soutenait cette profession en améliorant les conditions d’horaire et de salaire, peut-être que la Suisse pourrait engager plus de chauffeurs indigènes. Vous ne trouvez pas?

  2. Je suis entièrement d’accord, les difficultés et les conditions de travail auxquels le personnel soignant est confronté sont parfois très rudes. C’est le moment d’avoir de l’empathie, de la reconnaissance, du soutient, du RESPECT voir encourager le personnel soignant à continuer à exercer leur travail avec professionnalisme, passion et surtout à ne pas abandonner pour cause des politiques et responsables qui font semblant et ignorent toute leur souffrance et appels au secours.
    Je suis aide soignante, “les yeux, oreils et bouche” de mon binôme infirmier (ère) et je fais partie du personnel soignant.

    1. Bonsoir Rita, je vous remercie pour votre remarque. Le personnel soignant est déjà à bout, après presque deux ans de pandémie. Applaudir n’est pas suffisant, il faut soutenir les infirmières et infirmiers avec d’autres conditions de travail et des salaires à la hauteur des exigences du métier. Au-delà, je parle de l’ensemble du personnel soignant. On verra les résultats dans une semaine.

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