Le Président de la Confédération Guy Parmelin a accueilli il y a deux jours la Présidente de la Géorgie Salomé Zourabichvili. En trente ans d’histoire entre les deux pays, il s’agissait de la première visite officielle d’un chef d’Etat géorgien dans notre pays. Outre une mise au point bienvenue sur les échanges commerciaux, les deux présidents ont discuté du mandat de puissance protectrice qu’exercice la Suisse en représentant les intérêts de la Géorgie en Russie et vice-versa. Tour d’horizon de cette rencontre historique.
La cheffe de l’Etat géorgien Salomé Zourabichvili a eu droit au tapis rouge et aux honneurs militaires vendredi dernier à Berne. Accueillie au domaine du Lohn (lieu de réception des chefs d’Etat étrangers) par son homologue suisse, les deux présidents ont passé en revue plusieurs dossiers d’intérêts réciproques comme le changement climatique, les liens culturels ou encore les échanges commerciaux. D’après le département du Conseiller fédéral Parmelin, en 2020, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient à environ 131 millions de francs. Il existe une volonté de la part des deux pays d’approfondir ces bonnes relations. Salomé Zourabichvili a aussi tenu à remercier la Suisse pour son rôle capital qu’elle joue dans la représentation des intérêts géorgiens en Russie et des intérêts russes en Géorgie. Depuis 2008, Tbilissi et Moscou sont en rupture de relations à la suite de l’indépendance autoproclamée de deux provinces géorgiennes, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Celles-ci sont reconnus par le Kremlin mais pas par la communauté internationale.
Une ex-diplomate française à la tête de la Géorgie
Salomé Zourabichvili occupe la fonction de Présidente de la Géorgie depuis décembre 2018. Cette femme de 69 ans est née en 1952 à Paris. Ses parents géorgiens sont arrivés en France en 1921 pour échapper au rouleau compresseur bolchévique. Sa famille a toujours gardé un lien fort avec la culture géorgienne. Après des études en sciences politiques à Paris, elle s’est lancée dans une carrière diplomatique de presque trente ans entre l’ONU à New York, à Washington et au Tchad. C’est sous la présidence de Jacques Chirac qu’elle a été nommée ambassadrice de France en Géorgie. A l’époque, personne n’aurait cru qu’un jour, elle prendrait les rênes de son pays d’origine.
Doris Leuthard à Tbilissi lors de son année présidentielle 2017
Il s’agissait de la première visite officielle d’un chef d’Etat géorgien en Suisse depuis l’établissement des relations diplomatiques entre Berne et Tbilissi. Côté suisse, la Présidente de la Confédération en 2017 Doris Leuthard s’était rendue en visite présidentielle en Géorgie. Les deux pays célébraient alors cette année-là le 25ème anniversaire des relations bilatérales. Le président de l’époque s’appelait Guiorgui Margvelachvili.
La Suisse joue un rôle central dans la recherche de la paix entre la Géorgie et la Russie. La représentation des intérêts géorgiens à Moscou et des intérêts russes à Tbilissi est saluée par les deux nations. La Géorgie, aux côtés de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, forment ce qu’on appelle la région du Caucase du Sud. Si Guy Parmelin a pu rencontrer son homologue géorgien vendredi, il serait souhaitable de recevoir tout prochainement le Président azéri Ilham Aliyev ainsi que le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Ces trois nations sont des pays importants aux yeux de notre diplomatie.