C’est un moment plutôt rare dans l’histoire récente des conférences de presse du Conseil fédéral. Mercredi 1er septembre, à la fin du point de presse hebdomadaire, Guy Parmelin, le Président de la Confédération, a lancé un appel au calme. Il s’inquiète de la montée des tensions et de la violence verbale voire physique liée d’une part à la vaccination et d’autre part au pass sanitaire. Dans la capitale fédérale tout comme dans les Cantons, les responsables de la santé constatent avec tristesse une détérioration du climat général et font face hélas aux insultes et menaces. Il paraît loin le temps où on pouvait croiser un Conseiller fédéral ou un Conseiller d’Etat dans la rue ou dans les transports publics. A l’image des Etats-Unis, la Suisse ne devrait-elle pas se doter d’une force de sécurité supplémentaire type “CH Secret Service”?
Lors de la conférence de presse du Conseil fédéral de mercredi dernier, le Président de la Confédération Guy Parmelin a lancé un appel singulier et plutôt rare chez nous. “L’ennemi c’est le virus, pas les citoyens, les concitoyens et concitoyennes qui pensent différemment. Si je souligne aujourd’hui cette apparente évidence, c’est que j’observe avec une grande inquiétude une montée des tensions.” Aux abords du Palais fédéral, la sécurité a été renforcée afin de protéger les bâtiments et les employés de l’administration fédérale. Depuis plusieurs mois, il est devenu rare de voir un Conseiller fédéral seul dans les rues de Berne ou du pays : escorte en civil lors des déplacements à pied ou forces spéciales du Canton de Zurich pour la présence d’Alain Berset dans l’émission Arena de la SRF. Tout cela montre une division forte entre les pro et anti-vaccins. L’office fédéral de la police admet une augmentation inquiétante des propos insultants envers les élus politiques, en premier lieu sur les réseaux sociaux.
Agression physique à Zurich
Le mois dernier, à l’occasion d’une campagne de vaccination, la Conseillère d’Etat zurichoise en charge de la santé, Natalie Rickli, a été aspergée de jus de pommes. Cela peut faire sourire mais montre le climat délétère et inquiétant en Suisse, un pays pourtant habitué des débats respectueux. Dans le Canton de Genève, c’est la Médecin cantonale Aglaé Tardin qui a été victime de propos menaçants. Elle se trouve actuellement sous protection policière. La police fédérale a les moyens d’agir. Elle peut en premier lieu envoyer une lettre de recadrage, se rendre au domicile de la personne agressive et la rappeler à l’ordre ou encore prononcer une garde à vue. Mais cela est-il suffisant? Clairement non! Je suis d’avis qu’elle devrait aussi pouvoir arrêter la personne et la condamner à quelques années de prison (1-5 ans) pour atteinte à la sécurité nationale.
Recopier le modèle de sécurité américain
A l’image des Etats-Unis et de leur célèbre US Secret Service, la Suisse devrait aussi se doter de ce type de sécurité spéciale. Elle pourrait prendre la forme d’un “CH Secret Service”. Cette unité serait en charge de la protection de personnalités politiques comme : le Président, le Vice-Président, les Conseillers fédéraux, le premier cercle familial des personnes précitées, les anciens Conseillers fédéraux et leur conjoint, les candidats au Conseil fédéral (tous les quatre ans), les Parlementaires fédéraux, les juges fédéraux, des personnalités liées à la gestion d’une crise sanitaire ou économique, etc. Il est triste d’en arriver à ce point-là mais on ne peut pas jouer avec la sécurité d’un représentant politique au niveau fédéral ou cantonal. D’où l’importance pour la Suisse de se doter d’une force de sécurité supplémentaire pour les élus politiques.
En tant que citoyen et Conseiller communal, je souhaite qu’on puisse revenir à des discussions respectueuses autour des questions liées à la vaccination et au pass sanitaire. Dans une démocratie libérale, il est sain de se poser des questions ou de ne pas être d’accord. Toutefois, il y a une limite des propos quant ceux-ci commencent à devenir menaçants et/ou dangereux envers les personnes qui ont un autre regard que nous. Le système politique suisse est presque unique au monde. Nous devons le protéger pour les générations futures et refuser la violence politique.
Déjà fait.
Service fédéral de sécurité (SFS).
Dans le passé, André Duvillard avait créé un détachement spécialisé. Et l’unité Tigris de fedpol assure aujourd’hui la sécurité du CF lors de ses déplacements, parfois renforcée par des unités cantonales.
Renseignez-vous.
#jesoutienslespoliciersdeMorges
Bonsoir Vic, je vous remercie sincèrement pour votre remarque. Je sais qu’il existe chez nous le Service fédéral de sécurité. Mais protège-t-il de manière élargi les Conseillers fédéraux, leur famille, leur voiture privée, leur domicile, leurs déplacements privés, leur nourriture au restaurant, etc.? Je reste fasciné par les images du Secret Service aux Etats-Unis. Notamment quand Joe Biden est venu à Genève en juin dernier. Ce cortège de gros 4×4 noirs, impressionnant! L’incident de Morges n’a rien à voir avec le thème de mon article.
Je vous recommande d’appeler M. Duvillard, il est intarissable sur le sujet (il y a consacré une grande partie de sa vie).
En résumé: il fut un temps où le chef d’état-major de l’armée pris sur lui pour créer un détachement spécial de protection du CF (de policiers cantonaux). Le détachement est intervenu en 1982 + juin 1984 (pape), en 1998 (Bâle) et en 2000 ou 2001 (de mémoire).
Avec le développement de fedpol, le détachement a été dissous, car on ne pouvait pas raisonnablement astreindre des hommes à un entraînement spécial, pour une mission tous les 10 ans.
Depuis, surtout depuis le massacre de Zoug, chaque corps de police cantonal + fedpol développent des capacités. Avec le DRA-10, Tigris et les différents détachements cantonaux, il y a suffisamment de capacité. Donc pas besoin de créer une unité continue.
Le SFS suffit largement, sauf intervention ponctuelle.
Et à chaque fois qu’un conseiller fédéral veut bouger un peu, p. ex. avec Tigris, c’est la foudre au parlement:
https://www.fedpol.admin.ch/ejpd/fr/home/actualite/news/2009/2009-09-170.html
Trouvé via google, cela peut vous intéresser:
(mais c’est le passé)
https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=rms-001:2012:0::628
Le detachement de protection du Conseil federal ou l’art de la protection de nos plus hautes
personnalites politiques
Rien ne justifie les attaques physiques, d’ailleurs ceux-ci affaiblissent les causes des attaquants. Les potentiels victimes ne décident pas en tant que personnes physiques pour chercher à les embêter dans leurs êtres mais en tant qu’autorités politiques. Cela étant, le mensonge est une norme en politique, un standard, mais la falsification de la vérité à ce point pour passer un agenda de pays étrangers est inacceptable. La Suisse n’a pas choisit de vacciner massivement, les vaccins ont été imposés par Trump et Merkel et Biden continue dans cette lancée suicidaire. Il faut tout dire au peuple et demander son avis sur la poursuite de la vaccination. A noter que les vaccinés de janvier et février ne le sont plus, il va falloir les revacciner, car la durée de vie du vaccin est de 5 à 6 mois selon Moderna. Ceux de mars n’ont qu’à préparé leurs autres bras !
Bonsoir Farida Mine, je vous remercie pour votre commentaire. D’accord avec vous, rien ne doit justifier les attaques verbales ou physiques à l’encontre de personnalités politiques. On peut ne pas être en accord avec une décision, mais l’attaque personnelle ne mènera jamais bien loin. Vous dites : “le mensonge est une norme en politique”, je ne peux pas être entièrement en désaccord avec vous. A chaque fois qu’un homme ou qu’une femme cherche à se faire élire à la tête d’un pays, il y a toujours une part de mensonge dans le programme politique. Par exemple, la personne qui dit qu’elle va baisser les impôts, qu’elle va mettre fin au trafic de drogue, etc. Elle va jamais pouvoir le faire en quelques mois, en tout cas dans nos démocraties. Après, en Chine ou en Russie, c’est plus simple car les contre-pouvoirs sont faibles. Là-bas, les président ont quasiment les pleins pouvoirs. Chez nous en Suisse, c’est plus difficile à cause du système politique, par ailleurs excellent! Les vaccins n’ont pas été imposés par Trump et Merkel, c’est la Suisse ou le Conseil fédéral qui a décidé de s’en procurer. Il n’y a pas besoin de demander l’avis du peuple car celui-ci a déjà le choix de se faire vacciner ou pas. J’avais consacré un article sur la vaccination obligatoire en juillet dernier : https://blogs.letemps.ch/jonathan-luget/2021/07/19/comment-emmanuel-macron-a-retourne-sa-veste/
Je suis vacciné mais contre la vaccination obligatoire. Par contre, libre choix aux entités privées (théâtres, restaurants, etc.) d’exiger la vaccination ou pas.
Le CF a acheté les vaccins avant leurs créations définitives, sous la pression. Le 15 juillet 21, dans ce journal Le Temps, M. Berset a dit mot à mot “Nous avons eu le culot de miser sur le ARNm” d’où ma révolte contre lui et mes prières journalières pour qu’il démissionne. Le 15 juillet 2021 dans le journal TDG le Dr. Diana a dit clairement qu’au début de la vaccination il y a avait des risques sérieux sur la stérilité des femmes mais maintenant dissipés. En combinant ces deux déclarations il apparaît clairement que Swissmedic n’a pas approuvé les vaccins selon des processus habituels, c’est M. Berset et le CF qui ont approuvé le vaccin ARNm et Swissmedic s’est conformé en rajoutant sa signature. Dans le premier Infrarouge sur l’ARNm en octobre 2020, un responsable de la vaccination a dit “ils ont commencé en même temps la production, la phase I, la phase II et la phase III. Conseil: documentez votre prise de décision de vous faire vacciner, si elle ne fut pas intuitive, pour que vous puissiez vous retournez contre ceux qui le conseillent en cas de problème de santé à l’avenir.
Pardon: Diana le 31 juillet pas le 15
Je trouve un peu surréaliste votre prise de position s’agissant des messages de haine ainsi que des menaces. Vous confondez ce qui est pénalement réprimé et ce qui ne l’est pas. Cela est inadmissible dans un Etat de droit et ne laisse pas d’inquiéter de la part de l’élu que vous êtes.
Soit le message ou le comportement est une infraction, soit il n’en constitue pas une. Dans le premier cas il y a lieu à saisir la justice pénale. Il n’appartient pas à la police fédérale de ne pas porter à la connaissance de la justice l’infraction supposée. Faute de quoi elle entraverait l’action pénale et commettrait une infraction.
Etre boulanger et ne pas vouloir avoir le médecin cantonal comme client est parfaitement légal.
Que cette découverte soit désagréable pour le médecin cantonal cela se conçoit fort bien sur le plan humain. Cependant cela ne saurait justifier une lettre de recadrage ou une descente de police.
Vous redéfinissez à votre convenance l’ordre juridique en octroyant parfois un privilège aux autorités en ignorant le principe de la légalité des peines et délits, et parfois un privilège à certains malfaisants en ignorant le principe de légalité de la poursuite.
Vous êtes élu. Vous devez accepter d’être vertement critiqué sur la place publique. Vous devez admettre que les politiciens ne forment pas un groupe tombant sous le coup de l’article 261bis CP et que la détestation des politiciens, dans leur ensemble ou d’un sous groupe, existe et est fondée à s’exprimer. “Tous pourris”, “Vendus à big pharma”, “Etat nazi”, “Parlement castré”, “Exécutif faciste” sont les expressions licites d’un sentiment populaire répandu. C’est à vous de convaincre autrement qu’en appelant à des descentes de police au petit matin ceux qui en font usage de ce qu’elles sont injustifiées.
Bonjour CEDH, je vous remercie pour votre commentaire. Je n’invente rien, il y a des messages de haine et des menaces qui circulent sur les réseaux sociaux à l’encontre de personnalités politiques. On le droit de contester les mesures sanitaires actuelles, de ne pas être d’accord, de se poser des questions mais le passage à l’acte ou la violence tout être condamné fermement. La violence ne va rien résoudre dans cette crise. Il n’y a pas qu’une seule boulangerie à Genève, cette médecin cantonale pourrait changer d’endroit. Mais est-ce vraiment intelligent de la part d’un boulanger de refuser une cliente au motif qu’elle est médecin et est en faveur des règles sanitaires? Madame vient acheter son pain, elle dit bonjour et paie et l’affaire s’arrête là. Je suis élu mais à un petit niveau, local. Il sera rare que je sois critiqué ou exposé comme pourrait l’être un Conseiller d’Etat ou un Conseiller fédéral. Les critiques je les accepte mais les insultes ou les menaces, ça clairement non!
Certains conseillers d’Etat, alors qu’il est des cantons qui maintiendraient un nombre bas de lits en soins intensifs, au grand dam du Conseiller fédéral Berset, estiment qu’il y a lieu d’écarter des soins intensifs les personnes non vaccinées atteintes de covid. C’est-à-dire de les mettre à mort. Ne pas prendre les mesures qu’il est nécessaire et possible de prendre afin de ne pas acculer les médecins à trier au delà des critères médicaux ordinaires n’est il pas pénalement réprimé ?
Faut-il caresser dans le sens du poil de tels politiciens qui ignorent les exigences posées par notre ordre juridique ? Je ne le pense pas. Celui qui effrayé par de tels propos et perspectives se fait vacciner, est-il fondé à s’estimer avoir été victime d’une contrainte au sens de l’article 181 CP ? Qui est l’auteur d’une infraction ? Certainement pas celui qui ne se fait pas vacciner. Lui, agit licitement dès lors que la vaccination n’est pas obligatoire. Obligation qui ne peut pas être imposée à tous aux termes d’une loi adoptée par le parlement et confirmée par le peuple. Dès lors les menaces sur la vie des non vaccinés visent à contourner l’absence d’obligation vaccinale.
Comment voulez vous que de telles menaces sur la vie ne conduisent pas certains citoyens à s’insurger contre de tels politiciens qui, afin de contourner le vote populaire, n’en veulent plus seulement à leur bourse mais aussi à leur vie ?
Ces politiciens “borderline” doivent être protéges. Sans aucun doute. Mais c’est tout. Nul boulanger n’est tenu de leur vendre des croissants.
De plus, ces politiciens, qui ont un flair populiste, seront suivis par une partie de la population. Ce qui aménera encore plus près de la guerre civile. Ils sont dangereux.
Rebonjour CEDH, je suis contre l’instauration obligatoire de se faire vacciner. Chacun son idée, on se fait vacciner ou pas. Mais après, je ne suis pas contre l’idée de refuser des personnes non-vaccinées si elles sont atteintes du Covid-19. La solution selon moi pour sortir de cette crise et de retrouver nos libertés d’avant est la vaccination. Vous prenez l’exemple de ce boulanger. Je connais d’autres pays où la police débarquerait dans la boulangerie, arrêterait le boulanger et fermerait le magasin (Chine, Turkménistan, etc.). Heureusement, on est loin de ça ici!
Merci. C’est ce qui m’inquiète le plus de cette crise sanitaire. Le phénomène avait déjà commencé depuis plusieurs années avec la dégradation des débats et un cloisonnement des opinions de plus en plus forts. “Tu ne penses pas comme moi alors je te rejette, tu est un ennemi!” La crise actuelle met encore plus en lumière cette tension montante et j’ai biens peur que c’est ce qui va rester au final. Pour moi c’est ça la veritable crise et elle ne peut pas être résolue avec un simple masque ou un vaccin.
Bonjour Stephane Dupond, je vous remercie pour votre remarque. Avez-vous aimé l’article? La pression s’est encore accentuée jeudi soir avec la manifestation violente sur la Place fédérale. Acte condamné par le Président de la Confédération et les deux présidents des Chambres fédérales. La cohésion et l’unité sont importantes dans ces moments-là. Mais je remarque qu’un certain Ueli Maurer n’hésite pas à se distancer des décisions prises par le gouvernement dont il est pourtant membre. Illogique!
« Dans une démocratie libérale, il est sain de se poser des questions ou de ne pas être d’accord. »
Le problème est que certains sont plus d’accord que d’autres et considèrent que certaines questions ne doivent pas être posées.
Lorsque la lutte légitime contre une pandémie se transforme petit à petit en traque au délit d’opinion, on peut imaginer que des personnes stigmatisées et le dos au mur puissent réagir de manière excessive. Dans nos contrées au mœurs politiques policées, consensuelles et bonhommes, on avait oublié que les coups sont plus faciles à donner qu’à recevoir.
Comme le dit le proverbe : qui sème le vent …
Rien ne justifie les attaques physiques, cependant au sujet des éventuelles mensonges, cachoterie et falsifications de la réalité, l’on en fait pas assez pour les dénoncer, et de s’en prendre médiatiquement aux décideurs, surtout à M. Berset.
Bonjour Olivier Caillet, je vous remercie pour votre remarque. “Certains sont plus d’accord que d’autres…” Dans un pays démocratique avec tant d’instruments disponibles pour se faire entendre, l’usage de la violence est fort regrettable. On peut manifester, on peut ne pas approuver telle ou telle politique mais quand on arrive à vouloir prendre d’assaut le Palais fédéral (source Police cantonale bernoise), cela devient inquiétant!
“cela devient inquiétant”
C’est exactement ce que je dis dans la dernière réponse que je fais à CEILTEACH ci-dessous.
Et il s’est passé exactement ce que j’avais pressenti dans mes différents commentaires.
“on peut imaginer que des personnes stigmatisées et le dos au mur puissent réagir de manière excessive”, non!! Ou alors, on n’est plus en démocratie et ce sera en fin de compte la loi du plus fort qui prévaudra. Il n’y a rien de plus dangereux que les gens qui sont persuadés d’être les “défenseurs du bien” même contre les lois et autorités légitimes en fonction des règles démocratiquement acceptées par une majorité de citoyens. Quand on n’est pas d’accord avec ces règles, dans notre pays on a la possibilité de les faire changer démocratiquement, pas en usant de la force brute. Ne pas oublier que Breivik, pour ne prendre que cet exemple, s’estimait précisément être du côté du bien. En excusant par avance des “réactions excessives” vous vous faites le complice moral d’un possible nouveau drame de ce genre.
« En excusant par avance des “réactions excessives” »
Ou avez-vous lu dans mon commentaire que je les excuses ?
Je dis qu’il faut imaginer que certaines causes peuvent avoir certaines conséquences.
Ne pas vouloir envisager ces conséquences est, à mon sens, faire preuve d’un coupable aveuglement.
N’importe quel psychologue vous confirmera qu’un individu, ou groupe d’individus, qu’on pousse dans ses retranchements peut devenir une bombe à retardement, un « Breivik » en puissance. L’Histoire et l’actualité sont également là pour nous le rappeler.
Notre culture politique suisse n’est pas préparée à ce type de comportement et a de la peine à imaginer que, comme vous le dites très justement, la loi du plus fort puisse prendre le dessus et qu’on cesse finalement d’être en démocratie.
Si réellement il n’entrait pas dans vos intentions de justifier peu ou prou de tels comportements “excessifs” par le fait que certaines causes entraînent ipso facto certaines réactions (donc que celles-ci ne sont pas condamnables puisque résultant d’un processus “automatiquement activé”), alors je vous prie de bien vouloir m’excuser d’avoir mal interprété votre commentaire et me réjouis de vous voir également condamner sans réserve de tels agissements.
J’ai pour habitude de poser un regards amoral sur les évènements (pas immoral, je précise).
Je comprends la notion de « loi du plus fort » dans son sens le plus large : toute personne ou institution qui tente par la force de la politique ou de la violence, physique ou symbolique, d’imposer aux autres sa vision du monde et de la société me paraît potentiellement dangereuse.
François Hollande ne disait rien d’autre en affirmant qu’il ne « faut pas brutaliser la société » et les propos d’Ueli Maurer hier dans le Sonntagsblick (même si je ne partage de loin pas ses idées) vont dans le même sens.
La politique est avant tout l’antichambre de la guerre (si l’on se réfère à Clausewitz et son célèbre « la guerre c’est la continuation de la politique par d’autres moyens ») qui a surtout pour fonction d’éviter de dépasser la ligne rouge, de transcender le conflit dans le débat. Certaines décisions récentes, prises par des personnes qui ont toujours vécu dans une civilisation globalement pacifiée et sans aucune conscience des conséquences potentielles, pourrait amener nos société, à tout le moins certaines de ses franges, à se radicaliser et franchir cette ligne. Ce serait une catastrophe pour tout le monde.
Il me paraît donc urgent d’entendre les avertissements avisés de personnes qui exercent (ou ont exercé) le pouvoir à son plus haut niveau.
Nous fêtons aujourd’hui un anniversaire: les 20 ans du complotisme. Le lien avec votre article et les tensions qui parcours la société de manière de plus en plus virulente tienne à cela. Tant qu’à utiliser des mots, autant être capable de les définir. Le complotisme n’est pas né des attentats que personnes ne nie, mais du processus anti-démocratique que cela a engendré pour désigner des responsables. En effet, dans une démocratie qui se respecte, la vérité est issue d’un débat (fût-il judiciaire). Elle est par nature révisable et donc contestable. La nouveauté introduite par le 11 septembre 2001 est que la vérité est le fait des autorités, qu’elle ne peut être ni débattue et encore moins contestée impunément. Le soir qui a suivi les attentats, j’ai commencé a chronométrer la chute des tours. Puis, j’ai pris une feuille Excel pour faire des calculs. Selon mes calculs, en s’appuyant sur la chute successive des étages à partir du 99ème, nous arrivons à un temps minimal de chute de 10, 7 secondes (un peu plus en tenant compte du fait qu’une partie de la masse est éjectée vers l’extérieur). Cette hypothèse suppose que les matériaux ont perdu toute résilience, c’est-à-dire que les supports sont détruits sans absorber une partie de l’énergie de la chute (destruction contrôlée) et que les chocs n’absorbent aucune énergie. Ce soir, je fais mon coming out: si la physique est complotiste, alors moi aussi, n’en déplaise à nos politiciens, journalistes et autres hâbleurs.
Pour le COVID, la situation est similaire: nous vivons un moment fort, à savoir la résurgence en occident d’une épidémie potentiellement mortelle. Si nous la comparons à la rougeole ou à la diphtérie d’avant la vaccination, la situation n’a rien d’affolant: le nombre de personnes fauchées en pleine santé est sensiblement plus bas. Reste que cela est un prétexte à la stigmatisation et surtout aucun effort n’est fait pour donner de la consistance au débat, au contraire, il est faussé par des intérêts et le discours officiel ne souffre d’aucune contestation, y compris de la part de scientifiques et de médecins. Le mode de fonctionnement de notre démocratie est ici clairement mis en cause.
Oui, cette manière d’envisager la fin du débat et de ne pas communiquer avec le souverain est une provocation, d’où des tensions.