Trump-Biden / Biden-Trump : le combat des papys

Le Président américain Donald Trump (74 ans) et son adversaire démocrate Joe Biden (77 ans) s’apprêtent à partir ou repartir en campagne à travers les Etats-Unis pour tenter de remporter la présidentielle du 3 novembre prochain. Les deux papys de la politique ont été officiellement choisis par leur parti respectif pour s’affronter ces prochaines semaines. Dans une Amérique tellement divisée, la campagne s’annonce tendue. Explications aussi en fin d’article sur le rôle exact de vice-Président aux Etats-Unis.

Après les Démocrates la semaine passée, c’était au tour des Républicains d’organiser leur convention. Aux Etats-Unis, une convention se déroule chaque été précédant l’élection présidentielle. Elle permet au candidat, démocrate comme républicain, et à son colistier d’être investis par leur parti. Sans suspense, Donald Trump a été officiellement choisi par les délégués du “Grand Old Party”. C’est depuis les jardins de la Maison Blanche que le Président Trump a accepté son investiture. Le choix du lieu est à la limite de la légalité quand on sait que la Maison Blanche est un bâtiment fédéral et qu’il est donc payé par les deniers publics. Quant à son actuel vice-Président Mike Pence, il est reconfirmé comme candidat officiel à la vice-présidence des Etats-Unis d’Amérique. Lors de la convention nationale républicaine qui se tenait à Charlotte dans l’Etat de Caroline du Nord, il a déclaré que : “L’Amérique a besoin de quatre ans de plus de Donald Trump à la Maison Blanche”. Pas sûr que tous les citoyennes et citoyens américains pensent la même chose, l’Amérique étant plus que jamais divisée entre conservateurs et progressistes sur de nombreux sujets de société. Pendant les quatre soirs de la convention, Joe Biden a été au centre de toutes les attaques. Donald Trump allant même jusqu’à dire que : “Joe Biden sera le fossoyeur de la grandeur de l’Amérique”.

Le Président Donald Trump débarque de Marine One à Asheville dans l’Etat de Caroline du Nord au premier jour de la convention nationale républicaine, 24 août 2020. Photo : The White House

Biden-Harris, un partenariat idéal

L’actuel locataire de la Maison Blanche accuse souvent son adversaire démocrate d’être “socialiste”. La RTS avait proposé en début d’année une analyse comparative des candidats démocrates avec l’échiquier politique suisse. Résultat pour Joe Biden : en Suisse il serait plutôt chez les Verts libéraux donc à droite. L’allocution prononcée par le vice-Président Pence n’a pas dû plaire aux Démocrates. Ces derniers ont tenu leur convention à Milwaukee dans l’Etat du Wisconsin. Tout comme son futur adversaire, Joe Biden a prononcé un discours pour accepter sa candidature. Il a promis notamment de “tourner la page de la peur et des divisions”. Le choix de sa colistière avec qui il va faire campagne est aussi surprenant. Retenez bien ce nom : Kamala Harris. Fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, elle deviendrait la première femme de couleur à accéder à la vice-présidence si Joe Biden et elle remporteraient la présidentielle du 3 novembre prochain. Avec ce choix, le candidat démocrate espère gagner le vote de la communauté des Noirs américains. Joe Biden devra aussi miser sur les réseaux sociaux pour remporter l’élection présidentielle. En tant que spécialiste médias sociaux, son image numérique est moins bonne que celle de son adversaire Donald Trump. L’actuel Président américain dispose de 15 fois plus d’adeptes sur Twitter et Facebook et génère nettement plus de recherches sur Google. Rappelons qu’en 2015 Donald Trump a remporté la primaire républicaine “grâce” à un usage immodéré des réseaux sociaux. La campagne jusqu’au 3 novembre se jouera aussi sur les réseaux sociaux à coup de publicité et de publications imagées vantant les mérites de l’un comme de l’autre. Comme les Démocrates ont préféré organiser leur convention en ligne, signe qu’ils prêtent attention aux conseils scientifiques demandant d’éviter les grands rassemblements, c’est devant des délégués connectés que Kamala Harris a accepté sa nomination à devenir peut-être vice-Présidente de Joe Biden.

Convention virtuelle chez les Démocrates et un peu moins chez les Républicains

Les conventions de nomination pour les deux principales formations politiques américaines ont été pas mal restreintes à cause de la pandémie du coronavirus. En temps normal, une convention c’est un véritable spectacle voire show politique. Elle regroupe dirigeants et notables du parti ainsi que de simples militants. C’est à ce moment-là qu’ils décident quel visage ils vont donner au parti pour les quatre prochaines années. Le coronavirus est passé par là et a littéralement chamboulé cette tradition de la vie politique américaine. La convention démocrate s’est pas mal déroulée en ligne, elle a été un peu moins chez les Républicains. Au contraire de Joe Biden qui est resté chez lui, Donald Trump a préféré faire le déplacement en Caroline du Nord. De même que l’actuel vice-Président Mike Pence.

L’ancien Président Bill Clinton s’exprime au troisième jour de la convention nationale démocrate, Denver dans l’Etat du Colorado. Photo : Shayne Adamski

A quoi sert le vice-Président aux Etats-Unis?

Dans les institutions politiques américaines, outre le rôle très important de Président, il y aussi le vice-Président. Depuis 2016, ce poste est occupé par le conservateur Mike Pence. Si vous voulez tout savoir sur le rôle exact de vice-Président des Etats-Unis, je vous recommande en cliquant sur le lien ci-après les explications de Valérie de Graffenried, correspondante du Temps aux Etats-Unis.

 

Jonathan Luget

Jonathan Luget est né en 1993, un mois après la visite du premier chef d'Etat européen, François Mitterand, dans la jeune République du Kazakhstan. En marche avec un CFC, deux maturités et deux diplômes SAWI (communication et réseaux sociaux). Les loisirs se partagent entre la lecture d'ouvrages géopolitiques, la rédaction d'articles, la cuisine et la natation.

12 réponses à “Trump-Biden / Biden-Trump : le combat des papys

    1. Bonsoir,
      Sur l’accusation de viol qui touche Joe Biden, c’est vrai que les médias ont évoqué l’affaire ce printemps. Le candidat démocrate a rejeté cette accusation d’une prétendue agression sexuelle sur Tara Reade. En toute honnêteté, je ne sais pas où en est l’affaire. Voici un des nombreux articles à ce sujet : https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/etats-unis-ce-que-l-on-sait-de-l-accusation-de-viol-qui-vise-joe-biden-candidat-democrate-a-la-presidentielle_3946377.html
      (1/2)

      1. Les médias ont surtout subitement arrêté d’en parler…

        Merci d’avoir publié et répondu à mes deux questions.

        Bonne chance à votre candidat.

        Si j’étais américain, je voterais Howie Hawkins, par défaut. L’avenir des tortues, avec Biden/Trump est menacée…

        1. Re bonjour, oui je trouve surprenant que les médias américains ne parlent plus de cette accusation. On avait suivi le début mais rien sur la suite de ce dossier judiciaire. C’est comme l’histoire de l’empoisonnement de Navalny en Russie. Les médias en parlent mais on ne sait pas ou plus pour l’heure actuelle comment sa situation, sa santé a évolué.

    2. (2/2) Je n’ai rien lu sur la fortune familiale de la potentielle future vice-Présidente Kamala Harris. Je sais juste qu’elle et son mari ont gagné 2 millions de dollars l’an dernier. De toute façon, démocrate ou républicain, aux Etats-Unis une personne qui veut se présenter à l’élection présidentielle doit disposer de fonds gigantesques. Démocratie dit-on?!

  1. Cher Jonathan,

    A la pertinence/références de ton post, il manque une prise de position, c’est une liberté d’opinion dans notre démocratie. C’est de moins en moins le cas chez les étatsuniens, mais l’un n’empêche pas l’autre. En ce qui me concerne la réélection de Donald est tristement inéluctable au vu du manque de conséquences de son mandat actuel.

    Bien à toi
    Giorgio

    1. Hello Giorgio,
      Tu as raison, une autre personne m’a fait la même remarque. Ce n’est pas le premier ni le dernier article sur cette élection présidentielle US. J’ai prévu de consacrer un article sur les 4 ans de la présidence Trump (2016-2020). Joe Biden comme Donald Trump ont des qualités et des défauts. J’y reviendrai prochainement. J’ai voulu pour ce premier article sur les US donner un titre neutre : Trump/Biden ou Biden/Trump. Mon choix, je le présenterai prochainement 🙂

  2. Le combat des « papys ». Ce titre met en évidence l’âge des candidats, suggérant qu’il est peut-être trop avancé. Mais l’article ne traite pas de cette question, il démontre pas qu’un septuagénaire ne peut pas être président des Etats-Unis. Alors … pourquoi ce titre ?

    1. Bonjour,
      Non, loin de là. Mon titre n’est absolument pas une critique sur l’âge de Trump ou de Biden. La preuve, Trump est arrivé au pouvoir à l’âge de 70 ans et pour certains Américains il a très bien géré le pays. Ce titre parce qu’en vue de la présidentielle du 3 novembre, cet article est le premier et c’était une manière de montrer que les deux candidats officiels (Républicain et Démocrate) sont des “papys”. Vous auriez mis quoi comme titre?

      1. Mais le terme est connoté ! Il renvoie évidemment à l’âge, soit une caractéristique intrinsèque (qui a priori n’a pas plus à voir dans l’élection que la couleur de la peau, le sexe ou l’ethnie par exemple), le plus souvent pour évoquer une personne qui n’est plus tout à fait dans le coup, qui devrait peut-être se retirer, etc.

Les commentaires sont clos.